Gestion des risques de change en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Francy Kabwe Kamimbi Université de Lubumbashi - Licence en sciences économiques et de gestion, option gestion financière 2010 |
SECTION I. POLITIQUE DE COUVERTUREA partir de l'instant où un agent économique commence à exercer avec l'international, des activités liés à la transaction ou autres transferts mettant en exergue un devise ; celui-ci doit s'inquiéter de la politique de couverture à mettre en place pour se prémunir contre le risque de change lié aux ventes et achats futures en devise. Ce risque n'apparait pas d'une manière immédiate au moment de la facturation. Ce risque doit être pris en compte avant l'émission de l'offre, ou de l'appel d'offre qui plus il est important que l'opération économique se fixe des seuils de tolérance face à ce risque. I.1. La détermination des seuils de toléranceL'entreprise ou l'agent économique doit déterminer ses propres seuils de tolérance face au risque de change de transaction. Trois possibilités s'offrent à elle selon les situations : La non couverture, la couverture systématique et la couverture sélective (déjà étudiés dans le premier chapitre, section I.3.1. Stratégies de gestion de risque de change) I.2. La position de changeComme nous l'avions dit au premier chapitre la position de change est l'inventaire de toutes les opérations comptables en devises avec l'étranger. Elle est liée aux avoirs et dettes de l'entreprise exprimées en devises. Elle recouvre les créances sur client , les dépôts en devises, les achats ou ventes à terme, les dettes fournisseurs. Calculée plus ou moins régulièrement selon la fréquence des opérations commerciales et financières de l'entreprise elle peut se présenter sous forme suivants (en supposant que les avoirs et engagements arrivent à échéance au même moment). Tableau n°2 : Position de change des établissements MOULACOM
Source : nous-mêmes à partir de rapport d'activités trimestrielles (avril à juillet 2008) des Etablissements MULACOM. N.B. Cours moyen valorisés : moyenne des cours pondérés = Où Ci : cours de ventes des devises La position de change ainsi déterminé est dite : Ø Nulle ou fermée si les engagements sont égaux aux avoirs ; Ø Ouverte s'il ya différence entre engagements et avoirs. Ø La position est appelée « longue » s'il y a un excédent de créance en devises et « courte » (comme dans notre tableau) si l'excédent correspond à des dettes. Une entreprise en position courte par rapport à une devise redoute la hausse de cette devise car en cas de hausse, elle devrait rembourser ses dettes à un cours supérieur à celui auquel elle a emprunté. Une entreprise en position longue s'inquiète lorsqu'il y a baisse du cours de la devise de facturation car ses créances lui seront remboursées à un cours inférieur à celui auquel elle a prêtée. N.B. Une entreprise essentiellement exportatrice aura toujours une position de change dite longue tandis qu'une entreprise essentiellement importatrice aura toujours une position de change dite courte. La position de change détermine réellement le risque encouru par l'entreprise. C'est sur cette position que l'entreprise court un risque de perte ou gain à une variation des cours de longue période. Les cours à prendre en compte pour valoriser les opérations déterminant la position de change peuvent être les suivantes. Ø Les cours du jour de l'entrée en risque de change (ordre, commande, facture,...) ; Ø Le cours à terme ; Ø Le cours de prêt ou de l'emprunt en devise ; La position de change doit répondre à trois critères : Ø Elle doit être fiable : toutes les modifications y sont intégrées dans les plus brefs délais ; Ø Elle doit être claire : facile à lire et à mettre à jour ; Ø Elle doit être actualisée, il doit s'agir d'un calcul quotidien24(*). La position globale de change peut s'analyser en deux sous ensembles : la position « opérationnelle » et la « position « structurelle ». Ø La position de change opérationnelle, ou positon de change de transaction regroupe l'ensemble des opérations commerciales ou financières qui donnent lieu dans un avenir proche et prévisible à un flux de devises contre la monnaie locale. Les écarts de conversion correspondant à des gains et à des pertes latents de change, sont, de façon générale pris en charge ou en produits dans le résultat de l'exercice ; Ø La position de change structurelle regroupe l'ensemble des éléments constituant des investissements à plus ou moins long terme tels que les investissements immobilisées et qui normalement ne doivent pas donner lieu dans un futur proche et prévisible à un flux de devises. Les écarts de conversion constatés sur les éléments structurels sont différés et ne sont pas pris en compte sur le résultat de l'exercice. Une fois la position nette au cours du jour évaluée, il est souhaitable d'estimer l'évolution des taux de change. Cette estimation sert de base aux décisions qui seront prises en matière de gestion du risque. * 24 DESBRIERES P et POINCELOT E, « Gestion de trésorerie », éd. Management, Paris, 1999, p.49. |
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