2.1.2.2. La situation de la protection sociale depuis le
milieu des années 1980
Cette situation peut s'analyser à travers
l'évolution des charges sociales et de celle des prestations sociales.
Le tableau en annexe 7 nous permet de faire une observation de
l'évolution des charges sociales et des prestations sociales sur la
période de l'étude à travers la figure 2.2 ci-dessous.
Figure 2.2. Evolution du taux de croissance
annuelle moyen des recettes et des dépenses de la sécurité
sociale
Source : réalisé par
l'auteur à partir des données extraites des cahiers des charges
de la CNPS
- Mouvement des charges sociales
Sur toute la période de l'étude, les recettes de
cotisations sociales ont connu des phases évolutives.
Entre 1987 et 1993, le taux de croissance annuelle moyen
des recettes s'est établit à - 5,19%. Cette situation s'explique
par l'avènement de la crise de l'économie camerounaise dans son
ensemble, conjugué des difficultés rencontrées par les
branches de la prévoyance sociale (crise financière) et la
dégradation du marché du travail.
Pour la période allant de 1994 à 2001, ce
taux augmente et atteint un niveau de 6,75% grâce aux nouvelles
procédures de recouvrement des cotisations sociales
édictées par les pouvoirs publics et à la reprise de
l'économie camerounaise.
- Mouvement des prestations
sociales
Les dépenses pour leur part connaissent
également la même phase évolutive que celle des recettes de
cotisations sociales.
Pendant la période allant de 1987 à 1993,
le taux de croissance annuelle moyen des dépenses sociales s'est
établit à - 2,92%, soit une baisse par rapport à la
période d'embelli du système de protection sociale. Cela
résulte des montants de prestations gelés qui constituent les
arriérés de prestations de certaines branches de la
prévoyance sociale comme l'assurance vieillesse. Il faut
également ajouter à cela, l'arrivée à l'âge
de la retraite de populations importantes de salariés prises en charge
à l'époque de la croissance et bénéficiaires de
pensions au moment où le nombre de cotisants a baissé
considérablement.
En ce qui concerne la période 1994 - 2001, le taux
de croissance annuelle moyen des dépenses sociales est de 5,88%. Cette
évolution suit l'augmentation des bénéficiaires qui
désormais s'étend jusqu'aux ayants droits.
A partir du milieu des années 1980, c'est ce
modèle de protection sociale camerounais lui-même qui commence
à être ébranlé par les dysfonctionnements d'un
système parvenu à sa maturité et par les changements de
l'environnement économique et sociale.
|