Graphique n° 1 : Evolution des IF, IRL et des
RTM
Source : Construit par l'auteur sur base
des données du tableau n°4.
L'analyse des données du tableau
précédent et du présent graphique nous conduit à
affirmer que les IF et les IRL constituent une part très substantielle
des recettes totales de la municipalité de Bujumbura.
Notons à titre indicatif que les recettes de la mairie
s'articulent en plus d'une cinquantaine de rubriques.
Sur une période de 17ans, la moyenne globale des
impôts fonciers et locatifs tourne au tour de
1 015 305 521 FIB soit 41,5% des recettes totales de la Mairie
ce qui constitue une ressource vive et considérable. Même les
années où ces recettes ont chuté en pourcentage, les
montants nominaux ont toujours augmenté. Cette apparente diminution en
pourcentage de ces recettes est due à la hausse des autres recettes de
la mairie dans des proportions non nécessairement
équivalentes.
Les impôts sur le revenu locatif sont toujours en
pleine croissance. Les impôts fonciers quant à eux connaissent une
grande période de stagnation voire une tendance actuelle en baisse.
Toutefois, ces impôts nécessaires pour permettre
le fonctionnement des activités, sont tellement dissuasifs et ne
stimulent guère les investisseurs. De même, l'Etat éprouve
un manque à gagner très important du fait que la croissance
urbaine est mal suivie.
Très peu de gens obéissent aux normes
légales et réglementaires admises pour les constructions
urbaines. Ce secteur du logement urbain est dominé par l'informel et
partant, rares sont ceux qui déclarent leurs revenus locatifs et
l'impôt foncier n'est pas aussi bien maîtrisé au
degré voulu.
Des formules innovantes visant la décentralisation et
la révision des taux d'imposition sont donc plus que nécessaires.
Ainsi, on pourrait toucher le maximum de contribuables et
diminuer les taux afin de stimuler les investisseurs.
Notons que le taux d'imposition pour l'impôt foncier
tient compte de la superficie bâtie et de l'équipement de la
construction en cause.
Pour la superficie bâtie, le taux d'imposition est de
36F/m2 pour la construction en dur, 24F/m2 pour les
constructions semi dures, et 15F/m2 pour les constructions en
matériaux non durables.
Quant à la superficie non bâtie, l'imposition
tient compte du degré d'équipement du quartier. On distingue pour
cause, trois catégories de quartiers avec lesquels les taux varient
comme suit.
.Quartier hautement équipé :
4F/m2 ;
.Quartier moyennement équipé :
3F/m2 ;
.Quartier à équipement minimum :
2F/m2.
On ne distingue pas de taux d'imposition quant à la
destination qui peut être d'habitation, commerciale et/ou industrielle ce
qui est non sans préjudice à l'équité.
En ce qui concerne l'impôt sur le revenu locatif, le
taux est fixé par tranche de revenu comme indiqué ci bas. On
applique un taux progressif sur le revenu locatif net. Celui-ci est obtenu en
retranchant 40% du revenu locatif brut, une part du capital et des
intérêts relatifs à des emprunts si la construction a
été financée par un emprunt bancaire ainsi que d'autres
frais y relatifs.
Tableau n° 5 : Taux d'imposition par tranche
de revenu locatif en BIF
TAUX
|
Tranche de revenu locatif
|
20%
|
De 0 à 200 000
|
25%
|
De 200 001 à 400 000
|
30%
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De 400 001 à 700 000
|
35%
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De 700 001 à 1000 000
|
40%
|
De 100 001 à 1 300 000
|
45%
|
De 1 300 001 à 1 800 000
|
50%
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De 1 800 001 à 3 800 000
|
60%
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Pour le surplus
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Source : Département des
impôts : Mairie de Bujumbura, Code des impôts.
Nous remarquons que ces taux sont toujours
élevés bien que résultant des allégements
récents de la loi n° 1/004 du 13 mars 2001. Cette loi visait
également des incitations pour la construction en hauteur et des
logements collectifs. Ce barème sera déduit de : 35% pour un
bâtiment à usage de logement collectif ; 30% pour un
propriétaire disposant de deux maisons louées, etc. Les immeubles
en hauteur sont exempts de l'impôt à compter du deuxième
niveau.
Les imperfections subsistent néanmoins pour toucher
tous les contribuables alors que les taux demeurent très
élevés incitant à l'évasion fiscale frauduleuse
et/ou non frauduleuse.
Le secteur est donc imprégné
d'irrégularités dans les constructions anarchiques difficilement
contrôlées et dominées par des domaines fonciers et des
revenus locatifs souterrain ou informels.
Signalons que la Mairie doit ventiler ses recettes entre
autres, dans le paiement des factures pour les éclairages et robinets
publics et en soutenant les services techniques municipaux (SETMU) ou toute
autre initiative visant à l'assainissement et à
l'amélioration de la voirie urbaine, évacuation des eaux
usées et pluviales, enlèvement des ordures
ménagères et les autres déchets, ainsi que la construction
et l'entretien des bâtiments et équipements collectifs.
Après cette importance de l'habitat prouvée sur
le marché du travail, sur le plan socio-économique et sur les
finances publiques, il sied de noter cette fois ci la priorité et
l'importance du soutien que ce secteur a reçu de l'Etat à
travers l'histoire.
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