Graphique n° 3 : Evolution de crédits
à l'économie selon le terme
Source : L'auteur sur base des
données du tableau n°19.
Au regard de ce graphique, il ressort clairement que le
crédit de LT occupe une part très minime dans l'ensemble du
crédit à l'économie, soit 6% du total des crédits
accordés. Notons que c'est ce type de crédit que pourrait
bénéficier efficacement le logement. Encore, l'habitat ne tire
pas profit de l'essentiel de cette maigre part du crédit de LT. Il n'en
gardera que moins de 6% seulement des crédits totaux comme le montre le
tableau n°1. Le reste du crédit à l'économie est
constituée de crédits commerciaux à 79%.
De ce qui précède, nous pouvons d'ores et
déjà confirmer notre deuxième hypothèse :
« Le système de financement du logement s'avère
inadéquat et inadapté ». Les causes
avancées de cette réticence sont la rareté des ressources
de longue durée, les difficultés de refinancement ainsi que les
exigences que la B.R.B impose aux Etablissements Financiers en matière
de respect des ratios prudentiels. D'autres éléments confirment
également cette deuxième hypothèse.
III.3. La place des banques
commerciales dans le financement du logement
Dans la politique nationale de l'habitat de 1989, le
gouvernement du Burundi avait signé, en guise de mesures
d'accompagnement, un accord avec l' Association des Institutions Burundaises
de Financement du Développement (AIBFD) quitte à permettre une
bonne application de cette politique. Ces institutions s'étaient
engagées à financer l'habitat à un taux de 11,5% à
condition que ces prêts soient mobilisables auprès de
l'institution d'émission à un taux de refinancement de 8,5%.
Toutefois, le refinancement automatique fut vite
supprimé par la BRB et notifié aux institutions
financières dans sa lettre D1 273/93. Notons que ce genre de
financement qui était conventionnellement opéré dans le
cadre spécifique de la politique nationale de l'habitat a
complètement changé. Ce tableau nous montre la part du
crédit accordé au secteur de l'habitat par les banques
commerciales.
Tableau n° 20 : Crédit à
l'habitat accordé par les banques commerciales (en MBIF)
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Crédit à l'habitat
BANCOBU %
Total
|
224 020
2,79
9 164 055
|
238 615
2,6
9 164 055
|
294 541
2,98
9 873 596
|
282 155
2,89
9 759 225
|
235 232
2,38
9 876 306
|
208 704
2,35
8 897 560
|
184 240
2,01
9 187 293
|
Crédit à l'habitat
BCB %
Total
|
296 143
4,26
6 947 123
|
296 362
3,5
8 471 166
|
387 715
4,59
8 451 775
|
470 501
4,84
9 727 646
|
510 201
4,77
10 706 888
|
415 694
2,96
14 031 469
|
404 590
3,05
13 252 741
|
Crédit à l'habitat
BBCI %
Total
|
26 758
3,4
785 929
|
55 597
4,43
1 255 464
|
128 423
5,46
2 351 190
|
155 247
7,49
2 072 945
|
187 289
14,17
1 322 050
|
175339
13,13
1 363 751
|
196 824
13,05
1 508 725
|
Crédit à l'habitat
IBB %
Total
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
6 249
0,27
2 284 392
|
28 630
0,04
3 035 685
|
97 192
2
4 860 834
|
Source : BRB, service
crédit : Etat de risque et de crédit bancaire ; calcul
de l'auteur.
Nous constatons à travers ce tableau que la BCB a
été leader des banques commerciales dans le financement de
l'habitat. Le montant de crédits qu'elle accorde dépasse celui
des autres banques. La BBCI quant à elle consent à l'habitat, une
part importante de son crédit.
Nous remarquons cependant que l'intervention des banques
commerciales demeure marginale même avant la suppression du refinancement
automatique des crédits consentis à l'habitat. Actuellement,
elles accordent à titre exceptionnel les crédits immobiliers.
Ceux-ci sont rarement sinon jamais sociaux. Ils sont plutôt
spéculatifs à moins qu'ils ne soient des crédits de
notoriété. Dans l'ensemble des banques commerciales, la source du
tableau précédent nous indique que de 2001 à 2006, le
crédit à l'économie est en moyenne 7% pour l'habitat et
63% pour le secteur commercial.
Nous concluons donc que l'habitat est très faiblement
financé par le système bancaire. Le problème de
mobilisation des ressources adaptées au financement de l'habitat repose
sur le sacro-saint principe de la concordance des échéances et se
heurte aux difficultés ci-après :
§ Le portefeuille des banques : les banques sont
limitées par leurs capacités au financement à trouver des
ressources longues. Une grande partie de leurs portefeuilles est
constituée de dépôts à vue. Elles ne peuvent donc
accorder des financements longs ;
§ La faiblesse de l'épargne
intérieure ;
§ Les taux d'intérêt
élevés ;
§ Les contraintes liées au risque de change qui
handicapent la mobilisation de ressources au niveau international.
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