CHAPITRE III : ANALYSE
CRITIQUE DU FINANCEMENT DU
LOGEMENT URBAIN
III.1. La politique
monétaire et le crédit logement
La politique de financement du logement est
constituée par les dispositions de la politique monétaire, la
loi bancaire et la loi fiscale en matière de financement de l'habitat
urbain. La politique monétaire est donc l'ensemble d'actions par
lesquelles l'autorité monétaire agit sur l'offre de monnaie dans
le but de remplir ses objectifs de stabilité des prix. Elle tâche
également d'atteindre les autres objectifs de politique
économique : la croissance ; le plein emploi et
l'équilibre extérieur.
L'économie burundaise est donc
confrontée à un déséquilibre structurel de la
balance des paiements. Ceci conduit à une baisse continuelle du niveau
des réserves en devises et une faible capacité d'approvisionner
l'économie. De même, la loi bancaire actuelle ne donne aucun
traitement incitatif à l'habitat. Notons que même si l'impôt
sur le revenu locatif a été allégé en 2001,
l'incitation dans l'immobilier n'est pas suffisante. Le code des impôts
et le code des investissements ne comportent pas des facilités
substantielles spécifiques liées à l'investissement
immobilier, aux produits de placement immobiliers et produits des revenus y
relatifs.
Toutes les mesures facilitatrices accompagnant
la politique d'habitat et d'urbanisation ont été presque
complètement abandonnées. Une nouvelle politique est donc
opportune. Très récemment néanmoins, l'Assemblée
Nationale a adopté une loi exonérant les ventes de terrains et de
bâtiments, de la taxe de transaction et de mutation. Nous allons voir
dans la suite, les actions de financement opérées dans le
secteur.
III.2. La place de l'habitat dans
le financement de l'économie
L'habitat est l'un des secteurs les plus
fondamentaux de la vie économique et sociale d'un pays. Sa
particularité est qu'il exige des fonds importants mobilisés pour
une longue période avec une rentabilité financière faible.
Le tableau suivant nous montre l'ensemble de
crédits octroyés à l'économie selon leurs termes
par le système financier burundais.
Tableau n°19 : Evolution de crédits
consentis à l'économie (en MBIF)
Libellé
|
Total crédits
|
crédits CT
|
Crédits MT
|
Crédits LT
|
1990
|
31 840,6
|
23 123,8
|
4 677,70
|
4 039,1
|
1991
|
40 123,7
|
29 331,5
|
5 905,10
|
4 887,1
|
1992
|
42 163,9
|
28 759,9
|
6 708,20
|
6 695,8
|
1993
|
46 721,4
|
30 709,5
|
8 145,70
|
7 866,2
|
1994
|
51 062,4
|
35 757,6
|
7 861,50
|
7 443,3
|
1995
|
48 923,7
|
33 572,0
|
6 522,50
|
8 829,2
|
1996
|
57 176,1
|
40 764,5
|
8 195,30
|
8 216,3
|
1997
|
58 879,5
|
44 263,7
|
6 852,40
|
7 763,4
|
1998
|
71 323,6
|
58 427,6
|
7 159,30
|
5 736,7
|
1999
|
89 445,4
|
74 518,8
|
8 895,40
|
6 031,2
|
2000
|
122 651,0
|
102 371,9
|
14 365,40
|
5 913,7
|
2001
|
137 177,0
|
113 740,2
|
17 999,80
|
5 437,0
|
2002
|
175 064,0
|
146 224,5
|
23 253,30
|
5 586,2
|
2003
|
180 703,6
|
147 227,7
|
28 139,20
|
5 336,7
|
2004
|
179 782,8
|
143 585,2
|
31 627,60
|
4 570,0
|
2005
|
174 172,8
|
138 857,5
|
30 875,90
|
4 439,4
|
2006
|
215 226,2
|
170 825,4
|
38 604,70
|
5 796,1
|
Total
|
1 722 437,7
|
1 362 061,3
|
255 789,00
|
104 587,40
|
%
|
100
|
79
|
15
|
6
|
Source : BRB : Rapports
annuels, Evolution des risques du système financier.
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