II.3.2.2.a. Projet GIKUNGU
(location- vente)
Présentation du projet GIKUNGU
Ce projet concerne la construction des immeubles dits 56 et
48 logements situés à Mutanga Nord. Les 56 logements ont
été construits par les bénéficiaires sur
financement et encadrement de la SIP. Les 48 logements destinés aussi
à la location vente, ont été construits par la SIP
elle-même avec 21 studios destinés à la location simple
actuellement loués pour 85000BIF.
Le projet a été réalisé avec un
coût global de 267 millions remboursables en 20 ans dont 224 millions du
capital coûtant 11.61% d'intérêt et 43 millions pour 15%
d'intérêt. Le coût moyen pondéré du capital
s'établit donc à 12,15% par an. Les conditions de remboursement
sont ci après reprises.
Tableau n°15 : Les remboursements de la
location vente GIKUNGU en BIF
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56 LOGEMENTS
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48 LOGEMENTS
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Coût à l'acquéreur
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3 423 935
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3 495 630
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Intérêts à charge
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3 937 622
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4 242 255
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Frais de gestion
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132 000
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132 000
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Mensualité
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34 950
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35 805
|
Source : Service de gestion du
patrimoine/SIP
Les mensualités comprennent, en plus de
l'amortissement du principal et des intérêts, les cotisations de
prime d'assurance (347), les frais de gestion (550) et d'entretien (2110).
Pour une étude objective de ce cas de location vente,
on a essayé d'écarter les studios en location simple pour
lesquels le financement était cumulé. On se fixe donc une clef de
répartition de l'investissement qui tient compte de la superficie
bâtie. Chaque logement des 56 est bâti sur 71,5m2 ;
chaque appartement sur 58,5m2 tandis que un studio couvre
31,35m2 bâtis. Ainsi, L'investissement en location vente
revient à 243 670 970 BIF.
Etude de la rentabilité du projet GIKUNGU par la
méthode de la VAN
La Valeur Actuelle Nette (VAN) qui est la méthode
privilégiée dans notre étude est la somme
algébrique des valeurs actualisées des flux nets de
trésorerie associés au projet. Notons que le taux d'actualisation
retenu est le coût unitaire moyen pondéré du capital, soit
12,15%. La période d'étude est de 20 ans correspondant à
la durée contractuelle de location vente. Les flux nets sont
actualisés à la date butoir du projet, soit 1992 et
analysés du point de vue purement économique.
Le tableau qui suit nous montre la valeur actualisée
des flux du projet.
Tableau n° 16 : Valeur Actuelle Nette pour
le projet GIKUNGU en BIF
LIBELLÉ
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56 LOGEMENTS
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48 LOGEMENTS
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TOTAL
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Mensualité
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1957200
|
1718640
|
3675840
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Annuité
|
23 486 400
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20 632 680
|
44110080
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-Charges d'expl
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2038848
|
1747584
|
3786432
|
Cash flow nets actualisés
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158706828
|
139678660
|
298385488
|
-Investissement initial
|
|
|
243670970
|
VAN
|
|
|
54 714 518
|
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|
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0 ,22
|
Source : Service de la régie
de gestion du patrimoine/ SIP ; Calcul de l'auteur.
A travers ce tableau, nous constatons que le projet
génère ceteris paribus, une valeur actuelle nette ou un surprofit
de 54 714 518 BIF, soit un indice de profitabilité de 22%. Le
délai de récupération qui tient compte de
l'éloignement des échéanciers serait alors d'environ 11ans
7 mois. Le projet est apparemment rentable si on se fie à ces calculs,
avec un TRI de 16,3% déterminée par interpolation
linéaire. Notons cependant que ce projet a été
réalisé dans un cadre spécial bénéficiant de
conditions de faveur dont notamment la bonification d'intérêts,
les subventions et sa gestion par un service public à un coût
presque gratuit, soit 550BIF par mois, (voir flux d'investissement en annexe
IV). La valeur résiduelle des immeubles équivalente au prix de
cession aux bénéficiaires après 20 ans est nulle. Leur
valeur marchande déterminée éventuellement par expertise
peut néanmoins être très élevée voire
supérieure à la valeur initiale.
Nous pressentons que le projet était
réalisé, non dans un but de réaliser des profits
financiers, mais plutôt dans un but purement social et économique,
sinon, il serait irrationnel que les simples studios en location simple soient
payés plus chers que les logements complets en location vente. De
là, nous soulignons le critère rationnel et pertinent
d'arbitrage entre la location simple et la détention de sa maison
financée par un crédit dans ces conditions. Cet arbitrage compare
simplement les mensualités exigibles par cas. Le cas
précédent étant réalisé dans des conditions
hors marché, il semble judicieux d'analyser un cas de rentabilité
des immeubles aux conditions du marché.
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