2.3.2. La croissance des
quartiers spontanés
Les quartiers spontanés sont crées
anarchiquement après 1960 au mépris des toutes normes
urbanistiques et des lois foncières dans des zones non aedificandi (site
collinaire, inondables, marécageux,...). Le départ brusque des
colonisateurs, la vente illicite de terrain par des chefs coutumiers Teke-humbu
et certaines autorités assoiffées d'argent (bourgmestre,...), la
guerre civile qui a sévit au pays après l'indépendance,
la non maitrise de l'exode rural, etc. sont à la base de l'urbanisation
anarchique que connait Kinshasa.
La crise du logement a largement contribué à
cette urbanisation galopante. Beaucoup des quartiers
périphériques et quelques communes sont nés de cette
anarchie foncière. C'est le cas de Kingasani 1, 2,3, à
Kimbasenke, quartier Jamaïque à Kintambo, Mombele et Kingabwa dans
la communes de Limete, les quartiers De Bonhomme, Vitamines 1,2 à
Matete, le quartier Kinsuka Pêcheurs dans la commune de Ngaliema et les
communes des : Ngaba, Kisenso, Masina, Mont-Ngafula, Selembao.
L'une des caractéristiques des quartiers
spontanés est sans doute le non-respect des normes urbanistiques. C'est
la raison pour la quelle, ils sont appelés quartiers d'auto
construction car l'initiative de construire a été laissé
aux acquéreurs. La plupart de ses quartiers nés de l'anarchie
foncière ont des caractéristiques communes :
1. Habitat précaire : souvent construit avec des
matériaux de récupération ;
2. Promiscuité : la majorité d'habitat ne
possède qu'une à 2 chambres. On y trouve en moyenne plus de cinq
personnes par ménage ;
3. Equipement de base : équipements sociaux sont
insuffisants, trop délabrés : pas d'eau potable, pas
d'électricité, pas d'école, ni d'avenues
asphaltées ;
4. Assainissement : l'absence d'aménagement de
cette localité fait qu'il y ait les décharges publiques partout,
problème d'évacuation des ordures ménagères,
absence quasi-totale des installations hygiéniques viables, accès
difficile à l'eau potable, à l'électricité existant
est de type forfait ;
5. Pseudo légal : on assiste à des fois
à des conflits parcellaires suite aux différents documents en
spéculation ;
6. Pseudo village : l'habitat de ce quartier est
similaire aux habitations des milieux ruraux. Il est construit pour la plupart
avec des matériaux des types traditionnels (maison en pisé,
maison construite en matériaux de récupération), et peu
des constructions modernes. Ce genre d'habitat reflète la
pauvreté de ces quartiers ;
7. Accessibilité : souvent très
éloigné du centre ville, le problème de transport se pose
avec acquitté suite à l'inaccessibilité ;
8. Outre, la pauvreté des habitants dans ce quartier,
il n'ya presque pas d'activités économiques formelles. Le
chômage frappe la majorité de populations. Les ménagers se
livrent aux petits métiers informels pour survivre. Les enfants
fréquentent peu les écoles suite aux insuffisances des
établissements scolaires et aux moyens financiers.
Eu égard à ce qui précède dans ces
quartiers spontanés, les habitants de ces quartiers affrontent des
sérieux problèmes, tels que les maladies (malaria, fièvre
typhoïde, amibiase,...) dues à la dégradation de
l'environnement.
Toutes ces initiatives privées et publiques dans la
production de logement présentent aujourd'hui le signe d'essoufflement
et d'effritement. Certaines sociétés, ONG et crédits
immobiliers n'ont existé que de nom. Ce qui a entrainé davantage
l'occupation désordonnée des espaces verts urbains et conduit
à la destruction des espaces verts et la création des taudis dans
la périphérie de la ville de Kinshasa.
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