2.3. La crise de logement
De 1960-1965 deux organismes publics ont réalisé
au total 2000 logements. La dernière réalisation de l'Office
National de Logement (ONL) de 1975 à 1985 comprenant une centaine de
logements ; mais n'a pas touché toute la couche sociale à
revenu modeste. La dissolution de l'ONL en 1982 et celle de la caisse Nationale
d'Epargne et de crédit Immobilier (C.NE.CI).
La crise ou l'absence des politiques publiques en
matière de logement et de l'habitat a été à la base
d'habitations et constructions anarchiques qui à leur tour ont
entraîné les dommages environnementaux notamment la destruction
des espaces verts.
De 1974 à 1999, le secteur privé avec l'apport
des ONG et l'appui des églises protestantes américaines avaient
construit 2.266 logements en RD Congo dont 146 à Kinshasa. La
continuité de cette oeuvre par les congolais de construire encore plus
des maisons s'est soldée par une megestion.
En 1986, 442 logements à la cité verte et en
1988, près de 674 logements à la cité Maman Mobutu ont
été construits par une entreprise privée Logec (logement
économique) dont les bénéficiaires étaient les
cadres des entreprises publiques comme la Société Nationale
d'Electricité et la Régie des Eaux.
A part ça, il y a eu également toute une
multitude des crédits immobiliers (crédit Luymas, Marana Line,
etc.) patronnés par les congolais qui s'est soldée par une
escroquerie.
Tableau n°10 : La situation du logement dans
la ville de Kinshasa
caractéristiques
|
Nombres des pièces dans le logement
|
Nombre moyen des pièces
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5 ou plus
|
total
|
Milieu de résidence urbain rural
|
8,2
10,4
|
29,2
23,6
|
23,3
27,5
|
19,4
26,9
|
19,9
11,6
|
100
100
|
3,4
3,2
|
Kinshasa
|
13,2
|
33,2
|
22,1
|
11,0
|
20,6
|
100
|
3,2
|
Niveau de pauvreté (à
Kinshasa)
Plus pauvres
Pauvres
Moyens
Riches
Plus riches
|
12,6
14,1
8,5
5,4
7,2
|
22,5
30,2
24,5
22,3
27,1
|
30,4
24,2
31,2
23,7
21,0
|
31,5
22,0
25,1
26,7
16,8
|
3,0
9,5
10,7
21,9
27,9
|
100
100
100
100
100
|
3,0
2,9
3,1
3,6
3,7
|
Ensemble du pays
|
9,7
|
25,3
|
26,3
|
24,6
|
14,1
|
100
|
3,3
|
Source : RNDH, 2000-2001
Le tableau n°10 montre la précarité de la
vie à Kinshasa. En effet, 47,8% des ménages Kinois n'ont pas plus
d'une pièce destinée au logement, 75% des ménages ont tout
au plus deux pièces comme chambres à coucher.
2.3.1. L'anarchie
foncière
Le patrimoine foncier de la ville de Kinshasa est
officiellement administré par le service des affaires foncières
et la planification urbaine encadrée par le ministère de
l'urbanisme et habitat. Mais à Kinshasa, manifestement le
règlement est l'exception et le pragmatisme la règle. En
réalité, une parcelle s'acquiert de manière
aléatoire par contact direct ou indirect avec les chef-coutumiers, les
bourgmestres, les fonctionnaires des ministères des affaires
foncières et de l'urbanisme et habitat (Lelo Nzuzi, 1991). La situation
est d'autant plus problématique que chacune des autorités
ministérielles agit comme lotisseur urbain sans en avoir
les attributions: le ministère des affaires foncières prend
des décisions d'aménagement et de lotissement sans en aviser le
service de l'urbanisme, de même pour le ministère des travaux
publics dont le service d'aménagement du territoire ne sont pas
supposés gérer l'aménagement non urbain ainsi que le
ministère de l'environnement (Lusamba, K. 2005).
|
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