L'intervention humanitaire de la MONUC en RDC( Télécharger le fichier original )par Kasagwe BUHENDWA Université catholique d'Afrique Centrale - Master droits de l'homme et action humanitaire 2008 |
A. La sécurisation du personnel humanitaire par la MONUC, facteur important de déploiement de l'aide humanitaire en RDCSelon Dag HAMMARSKJOLD, ancien secrétaire de l'ONU, « le maintien de la paix n'est pas le métier des soldats mais seuls les soldats peuvent accomplir cette tâche ».7(*) Par ailleurs, le pouvoir militaire est un auxiliaire obligé de l'intervention humanitaire, affirmait un contemporain. Ces propos illustrent bien le rôle de la sécuritaire et ou d'une force militaire neutre pour le bon déroulement des expéditions humanitaires. Face à la multitude des rebellions sur toute l'étendue de la RDC et à l'ignorance du droit international humanitaire par les rebelles, une force militaire neutre était devenue impérieuse pour le déroulement plus ou moins bon des activités humanitaires. En effet, depuis la, signature de l'accord de cessez le feu à Lusaka, on a assisté à des violations répétées de ce dernier, des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Dans certains coins du pays il était pratiquement devenu impossible pour les agents des services humanitaires d'accéder aux refugiés et déplacés internes à cause de l'insécurité aigue dans tout le pays (assassinat des humanitaires, pillages des dépôts alimentaires destinés à l'aide humanitaire, ect.).Ces facteurs combinés à la défaillance de l'armée gouvernementale à sécuriser les civils vont donc conduire le conseil de sécurité à intégrer cette tâche dans les missions des forces de la MONUC à travers la résolution 1279 du 30 Novembre 1999 et réaffirmée plus tard dans la résolution 1291 du 24 février 2000 où l'on peut lire in finé : « les agents de la MONUC maintiennent la liaison avec toutes les parties à l'accord de cessez le feu afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et la défense des droits de l'homme y compris les droits de l'enfant ». La sécurité des humanitaires aussi bien des nations unies que des autres ONG constitue donc la mission principale confiée à la MONUC dans le domaine humanitaire mais, comme nous le verrons plus bas, elle est allée au-delà de cette simple mission pour fournir une aide humanitaire matérielle aux nécessiteux. Les agences humanitaires qui ont sollicité et obtenu le soutien de la MONUC ont déployé plus ou moins bien leurs activités. Les affrontements de l'Ituri en Mai 2003 sont révélateurs à ce sujet. En effet tous les humanitaires qui étaient dans cette partie et qui ne voulaient pas bénéficier du soutien sécuritaire de la MONUC prétendant préserver leur indépendance, ont été obligés de plier bagages le 10 et 11mai 2003 abandonnant derrière eux les milliers des populations dans le besoin. Mais grâce aux moyens logistiques et sous protection de la MONUC les agents de l'UNICEF, ECHO et OCHA vont se déployer quelques jours plus tard8(*). Tous ces éléments illustrent le dilemme auquel sont confrontés les humanitaires s'agissant d'établir un équilibre entre les impératifs de leur sécurité et l'obligation professionnelle de rester indépendants dans leur tâche de sauver des vies innocentes en détresse. Face à cette situation, le recours à une force militaire telle la MONUC n'est pas sans susciter la problématique de la comptabilité des exigences éthiques de l'action humanitaire avec les objectifs militaires. * 7 Cité par Col TAMOUSSI BONZI, Mesures des résultats de la MONUC à la lumière des mandats qui lui sont confiés, Mémoire présenté en vu de l'obtention du certificate of Training in United Nations peace support operations, UNITAR, Mai 2007,p39 * 8 Michel KASSA, « la révolte des humanitaire »s, in Xavier ZEEBROEK (dir). Les humanitaires en guerre, éditions complexe, 2004,p 6 |
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