CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre nous a permis ainsi de comprendre les
différentes raisons à l'origine des tensions dans les rapports de
travail entre « djoulatchè » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô ».
CHAPITRE II- CONSEQUENCES DES RELATIONS DE TRAVAIL
ET PERSPECTIVES
I- CONSEQUENCES DES TENSIONS DANS
LES RELATIONS DE TRAVAIL
1°) Au plan économique
Le chauffeur ayant perdu son emploi suite à des
tensions dans les relations de travail entre son employeur et lui, exprime
d'énormes difficultés dans la satisfaction de ses besoins et
aussi ceux de sa famille. Il s'ensuit alors de lourdes conséquences
telles que la déscolarisation de ses enfants, son endettement et son
incapacité à faire face aux exigences vitales de sa famille.
Cette situation inconfortable le conduit souvent à se muer en
contractuel. Il se charge ainsi de relayer le chauffeur titulaire en cas de
fatigue.
Cependant malgré cette mesure où il ne
dispose plus de salaire. La source de revenu étant incertaine, les
difficultés se résolvent de manière aléatoire.
2°) Au
plan social
Les tensions observées dans les relations de
travail affectent considérablement l'employé. En effet son image
est ternie par sa dépendance trophique des individus de son entourage
(amis, parents) et son influence tant en famille qu'avec son entourage est
reléguée au second plan.
Cette incapacité d'assumer ses
responsabilités de chef de famille fragilise sa dignité et les
liens familiaux.
Du côté du
« djoulatchè » les inconvénients se
notent au plan moral. Ainsi sa loyauté est remise en question au vu de
son changement intempestif de chauffeurs.
Aussi faut-il noter que ces dysfonctionnements à grande
échelle peuvent causer des tord à la population au niveau de sa
mobilité.
3°) Au plan
institutionnel ou juridique
A ce niveau il est nécessaire de préciser
que cette relation est une catastrophe. En effet, il n'existe aucun texte
faisant office de loi, susceptible de réguler cette relation de
travail.
Le chauffeur est exposé aux dangers de la
circulation et le propriétaire également n'est pas à
l'abri d'une trahison de son employé. Ainsi le secteur de transport
informel est à l'image de ses relations internes (mauvais stationnement,
accidents, embouteillages).
Il se présente alors dans cette relation de
travail entre « djoulatchè » et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô » des
situations que nul ne peut prévoir ni résoudre du fait de
l'absence d'accords ou de contrats écrits engageant les deux acteurs.
Enfin la référence à des contrats
verbaux ne facilite pas de poursuites judiciaires en cas de dysfonctionnements
des relations de travail.
II- PERSPECTIVES DE SOLUTION
Le secteur informel de transport est un milieu où
chaque acteur vise son intérêt sans toutefois se préoccuper
de ceux des autres. Dans ce milieu où les relations de travail sont
essentiellement basées sur des principes verbaux, les tentatives de
solutions s'avèrent difficiles.
Cependant il nous étant impossible d'abdiquer, il
nous semble nécessaire de suggérer quelques recommandations qui
permettront d'assainir les relations de travail entre ces acteurs et notamment
entre « djoulatchès » et chauffeurs.
L'initiative de ces solutions vise à
professionnaliser au-delà des relations de travail, le métier de
chauffeur de taxi
« wôrô-wôrô » et offrir un
service de qualité à la population.
Lorsque des individus entreprennent une tâche en
commun, ils fixent généralement leur but, établissent les
moyens d'y parvenir, et précisent les responsabilités de chacun.
Le plus souvent, ces conditions sont convenues oralement, si bien que la
volonté initiale des parties ne peut plus être reconstituée
clairement par la suite. C'est la raison pour laquelle des conflits peuvent
surgir.
Il est donc préférable de fixer les conventions
par écrit, ce qui oblige les parties à en discuter
précisément le contenu. Ainsi pour de meilleurs rapports de
travail, il faudrait que les différentes structures syndicales des
chauffeurs oeuvrent pour la mise en place d'un contrat écrit entre
« djoulatchè » et chauffeur. L'accord sera
ainsi exprimé noir sur blanc.
La réalisation de ce contrat permettra de formaliser
la relation de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs.
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