Conclusion partielle
Cette partie nous a permis de décrire d'une part,
la typologie des relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs à
travers les critères de recrutement et les principes de fonctionnement.
Aussi avons nous tenté de mettre en exergue l'importance de cette
relation ainsi que les raisons liées aux tensions dans les rapports de
travail.
TROISIEME PARTIE :
LES TENSIONS
DANS LES RELATIONS DE TRAVAIL
Dans cette dernière partie de notre étude,
il s'agira de relever les origines des tensions constatées dans les
rapports de travail entre « djoulatchès »
et chauffeurs de « wôrô-wôrô » et
les perspectives de solutions.
CHAPITRE I : CAUSES DES TENSIONS DANS LES
RELATIONS DE
TRAVAIL
I- ANALYSE DU DYSFONCTIONNEMENT
DES RELATIONS DE TRAVAIL
1°)
Caractéristiques sociales des enquêtés
Pour mener à bien nos recherches sur les
relations de travail entre « djoulatchè » et
chauffeur de « wôrô-wôrô », nous
avons interrogé certains acteurs sociaux qui ont constitués notre
échantillon. Ceux-ci présentent certaines caractéristiques
que nous avons jugés nécessaire de présenter ici car elles
sont susceptibles d'influer les informations que fournissent les
enquêtés. Aussi ces renseignements ont été
complétés par des données obtenues lors des entretiens et
de l'observation. Les caractéristiques que nous avons donc retenues au
niveau social sont : la situation matrimoniale, le niveau
d'instruction.
Au niveau de la relation de travail nous avons le mode de
rémunération, de recrutement et le type de contrat.
a-) La situation
matrimoniale
La situation matrimoniale constitue l'une des
caractéristiques importantes de la population car elle est en rapport
direct avec le statut social de l'individu en l'occurrence le chauffeur de
« wôrô-wôrô ».
Tableau n° 2 : Situation
matrimoniale des chauffeurs
Source : notre enquête
juillet 2008
Ce tableau montre que parmi les 60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
enquêtés, seulement 30 sont mariés. Ceux-ci
représentent 50% de notre échantillon.
Quant aux veufs et célibataires, nous
dénombrons 12 chauffeurs pour chaque catégorie soit 10% de notre
échantillon selon chaque catégorie. Enfin 18 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » sont
divorcés soit 30% de l'échantillon.
En plus de la situation matrimoniale, le niveau
d'instruction constitue en effet l'une des caractéristiques qui a retenu
notre attention au plan social.
b-) Le niveau d'instruction
des chauffeurs de « wôrô
-wôrô »
Le niveau d'instruction permet en effet de savoir si nos
enquêtés savent notamment lire et écrire et s'ils
possèdent un niveau d'étude.
Tableau n° 3 :
Niveau d'instruction
Source : notre enquête
juillet 2008
Ainsi à partir du tableau ci-dessus, notre
échantillon composé de 60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » se repartit
comme suit:
· 24 chauffeurs ont fait des études primaires.
· 18 chauffeurs ont fait des études
secondaires.
· Les 8 autres chauffeurs restant ne savent ni lire ni
écrire.
De ces résultats, nous constatons en effet
que :
· 32 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » ont un
faible niveau intellectuel (24 chauffeurs qui fait des études primaires
et 8 chauffeurs analphabètes)
· 18 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » ont un
niveau d'étude relativement élevé (niveau d'étude
secondaire).
Comparant alors ces deux catégories de chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville, nous constatons
que ceux qui ont un faible niveau intellectuel sont les plus nombreux.
Ce faible niveau d'étude constaté chez la
majorité des chauffeurs de cette ligne (70% de l'échantillon)
explique en effet les compromis précaires, faisant office de contrats de
travail et dénués de toutes protections sociales et
sécurité de l'emploi pour le chauffeur.
2°)
Caractéristiques des relations de travail
a-) Mode de
recrutement
Le mode de recrutement constitue l'étape
clé de toute relation de travail car le choix de l'employé permet
d'établir les bases sur lesquelles s'établiront les futurs
rapports de travail.
Tableau n°4 : Répartition
selon le mode de recrutement des chauffeurs
Source : notre enquête
juillet 2008
Sur les 60 chauffeurs enquêtés, nous retenons
que :
· 60% de ceux-ci ont été recruté
à travers les réseaux de relation.
· 23% selon les affinités parentales, soit 14
chauffeurs.
· Et les 17% restant selon l'expérience
professionnelle ; soit 10 chauffeurs.
Le taux de 60% explique que la majorité des chauffeurs
de « wôrô-wôrô » est
choisi sur la base de réseaux de relation d'où une forte
prédominance de ces réseaux dans les critères de choix du
« djoulatchè ».
Les 23% représentent une part non négligeable
des affinités parentales dans la désignation du chauffeur par le
« djoulatchè ».
Après mode de recrutement du chauffeur,
intervient un élément primordial de la relation de travail entre
deux acteurs : c'est la rémunération.
b-) Mode de
rémunération
La rémunération dans toute relation de
travail permet à l'employé de jouir du fruit de son travail. Il
entre ainsi en ligne de compte dans les différentes
caractéristiques d'une relation de travail entre des acteurs.
Tableau n° 5 : Mode de
rémunération
Source : notre enquête
juillet 2008
Ce graphique nous indique que 80% des chauffeurs sont
rémunérés hebdomadairement ; ce qui représente
un total de 48 chauffeurs. Cette catégorie de chauffeur a donc quatre
jours de recette dans le mois pour constituer leur salaire de base.
Les 20% restant sont donc des salariés qui sont
rémunérés mensuellement. Ce qui représente un
ensemble de 12 chauffeurs selon notre échantillon.
Le mode de rémunération hebdomadaire (le
chauffeur à droit à un jour dans la semaine où la recette
perçue lui revient (le dimanche le plus souvent) est l'option choisie
par la quasi-totalité des chauffeurs, car le salaire est faible (compris
entre 30.000 et 50.000francs CFA).
c-) Le type de
contrat
Tableau n°6 :
Répartition selon le type de contrat
Source : notre enquête
juillet 2008
Nous constatons que la relation de travail est
essentiellement basée sur la notion de confiance entre chauffeurs et
« djoulatchès ». Lesdites relations sont
strictement informelles. C'est donc ce que ce pourcentage de 100% nous
révèle. Il n'existe aucun contrat écrit dans cette
relation (les chauffeurs enquêtés ont tous établi des
contrats verbaux avec leur
« djoulatchè »). Cette
réalité laisse présager une atmosphère
d'insécurité en termes de garantie de l'emploi et une
instabilité dans les rapports de travail entre ces deux acteurs.
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