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Les relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » : cas des chauffeurs exerçant sur la ligne Treichville gare de Bassam-Gonzagueville.

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par Gada Yao Anicet, Gbalou Douan Narcisse et Koffi Julien
 - Licence de Sociologie et Anthropologie 2008
  

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Conclusion partielle

Cette partie nous a permis de décrire d'une part, la typologie des relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs à travers les critères de recrutement et les principes de fonctionnement. Aussi avons nous tenté de mettre en exergue l'importance de cette relation ainsi que les raisons liées aux tensions dans les rapports de travail.

TROISIEME PARTIE :

LES TENSIONS

DANS LES RELATIONS DE TRAVAIL

Dans cette dernière partie de notre étude, il s'agira de relever les origines des tensions constatées dans les rapports de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » et les perspectives de solutions.

CHAPITRE I : CAUSES DES TENSIONS DANS LES RELATIONS DE

TRAVAIL

I- ANALYSE DU DYSFONCTIONNEMENT

DES RELATIONS DE TRAVAIL

1°) Caractéristiques sociales des enquêtés

Pour mener à bien nos recherches sur les relations de travail entre « djoulatchè » et chauffeur de « wôrô-wôrô », nous avons interrogé certains acteurs sociaux qui ont constitués notre échantillon. Ceux-ci présentent certaines caractéristiques que nous avons jugés nécessaire de présenter ici car elles sont susceptibles d'influer les informations que fournissent les enquêtés. Aussi ces renseignements ont été complétés par des données obtenues lors des entretiens et de l'observation. Les caractéristiques que nous avons donc retenues au niveau social sont : la situation matrimoniale, le niveau d'instruction.

Au niveau de la relation de travail nous avons le mode de rémunération, de recrutement et le type de contrat.

a-) La situation matrimoniale

La situation matrimoniale constitue l'une des caractéristiques importantes de la population car elle est en rapport direct avec le statut social de l'individu en l'occurrence le chauffeur de « wôrô-wôrô ».

Tableau n° 2 : Situation matrimoniale des chauffeurs

Source : notre enquête juillet 2008

Ce tableau montre que parmi les 60 chauffeurs de « wôrô-wôrô » enquêtés, seulement 30 sont mariés. Ceux-ci représentent 50% de notre échantillon.

Quant aux veufs et célibataires, nous dénombrons 12 chauffeurs pour chaque catégorie soit 10% de notre échantillon selon chaque catégorie. Enfin 18 chauffeurs de « wôrô-wôrô » sont divorcés soit 30% de l'échantillon.

En plus de la situation matrimoniale, le niveau d'instruction constitue en effet l'une des caractéristiques qui a retenu notre attention au plan social.

b-) Le niveau d'instruction des chauffeurs de « wôrô -wôrô »

Le niveau d'instruction permet en effet de savoir si nos enquêtés savent notamment lire et écrire et s'ils possèdent un niveau d'étude.

Tableau n° 3 : Niveau d'instruction

Source : notre enquête juillet 2008

Ainsi à partir du tableau ci-dessus, notre échantillon composé de 60 chauffeurs de « wôrô-wôrô » se repartit comme suit:

· 24 chauffeurs ont fait des études primaires.

· 18 chauffeurs ont fait des études secondaires.

· Les 8 autres chauffeurs restant ne savent ni lire ni écrire.

De ces résultats, nous constatons en effet que :

· 32 chauffeurs de « wôrô-wôrô » ont un faible niveau intellectuel (24 chauffeurs qui fait des études primaires et 8 chauffeurs analphabètes)

· 18 chauffeurs de « wôrô-wôrô » ont un niveau d'étude relativement élevé (niveau d'étude secondaire).

Comparant alors ces deux catégories de chauffeurs de « wôrô-wôrô » exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville, nous constatons que ceux qui ont un faible niveau intellectuel sont les plus nombreux.

Ce faible niveau d'étude constaté chez la majorité des chauffeurs de cette ligne (70% de l'échantillon) explique en effet les compromis précaires, faisant office de contrats de travail et dénués de toutes protections sociales et sécurité de l'emploi pour le chauffeur.

2°) Caractéristiques des relations de travail

a-) Mode de recrutement

Le mode de recrutement constitue l'étape clé de toute relation de travail car le choix de l'employé permet d'établir les bases sur lesquelles s'établiront les futurs rapports de travail.

Tableau n°4 : Répartition selon le mode de recrutement des chauffeurs

Source : notre enquête juillet 2008

Sur les 60 chauffeurs enquêtés, nous retenons que :

· 60% de ceux-ci ont été recruté à travers les réseaux de relation.

· 23% selon les affinités parentales, soit 14 chauffeurs.

· Et les 17% restant selon l'expérience professionnelle ; soit 10 chauffeurs.

Le taux de 60% explique que la majorité des chauffeurs de « wôrô-wôrô » est choisi sur la base de réseaux de relation d'où une forte prédominance de ces réseaux dans les critères de choix du « djoulatchè ».

Les 23% représentent une part non négligeable des affinités parentales dans la désignation du chauffeur par le « djoulatchè ».

Après mode de recrutement du chauffeur, intervient un élément primordial de la relation de travail entre deux acteurs : c'est la rémunération.

b-) Mode de rémunération

La rémunération dans toute relation de travail permet à l'employé de jouir du fruit de son travail. Il entre ainsi en ligne de compte dans les différentes caractéristiques d'une relation de travail entre des acteurs.

Tableau n° 5 : Mode de rémunération

Source : notre enquête juillet 2008

Ce graphique nous indique que 80% des chauffeurs sont rémunérés hebdomadairement ; ce qui représente un total de 48 chauffeurs. Cette catégorie de chauffeur a donc quatre jours de recette dans le mois pour constituer leur salaire de base.

Les 20% restant sont donc des salariés qui sont rémunérés mensuellement. Ce qui représente un ensemble de 12 chauffeurs selon notre échantillon.

Le mode de rémunération hebdomadaire (le chauffeur à droit à un jour dans la semaine où la recette perçue lui revient (le dimanche le plus souvent) est l'option choisie par la quasi-totalité des chauffeurs, car le salaire est faible (compris entre 30.000 et 50.000francs CFA).

c-) Le type de contrat

Tableau n°6 : Répartition selon le type de contrat

Source : notre enquête juillet 2008

Nous constatons que la relation de travail est essentiellement basée sur la notion de confiance entre chauffeurs et « djoulatchès ». Lesdites relations sont strictement informelles. C'est donc ce que ce pourcentage de 100% nous révèle. Il n'existe aucun contrat écrit dans cette relation (les chauffeurs enquêtés ont tous établi des contrats verbaux avec leur « djoulatchè »). Cette réalité laisse présager une atmosphère d'insécurité en termes de garantie de l'emploi et une instabilité dans les rapports de travail entre ces deux acteurs.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984