2.3 L'indépendance (le financement par la
dette)
Les anciennes métropoles ont toujours voulu garder un
droit de regard politique et un contrôle stratégique sur les
anciennes colonies qu'il est possible d'obtenir en contrôlant seulement
l'économie et la finance des pays.
Entre 1960 et 1970, les anciennes métropoles deviennent
donc les créanciers des anciennes colonies et continuent donc à
avoir la main mise sur les différents pays. Trois types de
prêteurs différents existaient : les pays riches, les banques
occidentales et les institutions internationales.
1 La volonté de créer un
troisième monde est à l'origine de la dénomination
actuelle de pays du Tiers-Monde
Les prêts accordés par les pays du Nord sont
accordés dans la devise du pays créancier. Les taux variables,
indexés sur les taux pratiqués aux Etats-Unis, étaient
très faible souvent même en dessous du taux d'inflation, il
était dès lors très tentant de contracter des
prêts.
L'argent de ces prêts a été essentiellement
utilisé à mauvais escient et de trois manières
différentes :
Premièrement, la corruption importante des dirigeants
régnait en Afrique avec l'aval des prêteurs. On oublie bien
souvent que pour que la corruption existe, il faut d'une part un corrompu et
corrupteur. Le corrupteur dans ce cas-ci était les prêteurs
eux-mêmes. Cette corruption leur permettait de garder leurs hommes de
main au pouvoir des différents pays et donc de continuer à
exploiter les richesses de ces pays.
Le meilleur exemple reste sans aucun doute le président
du Zaïre. Dans le rapport établi par Erwin Blumenthal en 1979,
représentant du FMI placé à la Banque centrale du
Zaïre, il y dénonce la corruption du régime, la nature des
corrupteurs et même les noms de certaines firmes étrangères
en avertissant la communauté financière internationale.
Malgré cela, les prêts ont continué à être
consentis à cet état sans la moindre sanction et approuvant ainsi
la politique mise en place dans le pays.
Deuxièmement, les prêts ont
généralement financés des mégas-projets
énergétiques ou d'infrastructures (barrages, centrales, lignes
à haute tension, oléoducs,...). Ces projets, surnommés les
« éléphants blancs » étaient souvent
inadaptés au besoin de la population locale, ils ont en
réalité servi à faciliter l'extraction et le transport des
richesses naturelles.
Troisièmement, les prêts accordés par les
pays riches servaient essentiellement à l'achat de matériel
provenant exclusivement du pays prêteur. Les états ne pouvaient ni
gérer le portefeuille, ni acheter aux autres pays proposant les produits
à meilleur prix : l'argent ne faisait que transiter. Il s'agissait en
fait, d'une aide à la production locale du pays riche afin de stimuler
leur propre économie.
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