3.5 Le développement par le secteur
industriel
Les pays africains sont caractérisés par une
économie de rente. L'essentiel des revenus provient de richesses
fournies par la terre (agriculture, élevage, minerais,
hydrocarbure,...). Ces ressources sont tributaires du climat (effet d'une
sècheresse sur les récoltes,...) ou bien des réserves de
ces pays (réserve en pétrole), il ne s'agit donc pas de revenus
stable et durable. De plus, l'ensemble des matières premières
possèdent des cours assez volatiles qui ont une influence directe sur
les revenus d'un pays.
Le passage à l'industrie légère et lourde
permet par le biais des exportations d'augmenter les revenus des pays en voie
de développement. La Corée du Sud, par exemple a petit à
petit et avec l'aide de l'Etat investit dans les industries au lieu d'octroyer
continuellement des subsides aux plantations de riz. Grâce à ce
choix, la Corée du Sud n'est plus un pays en voie de
développement, et est active dans des secteurs industriels de premiers
plans (automobiles, électroménager,...) et récemment dans
l'aéronautique.
3.5.1 Le protectionnisme des industries naissantes
La réussite de l'industrialisation de la Corée
du Sud s'explique en grande partie par la mise en place par l'Etat de
barrières protectionnistes sur les industries naissantes. L'idée
est que l'avantage comparatif potentiel manufacturier que possède les
pays en voie de développement ne serait pas suffisant pour faire face
à la concurrence des industries, plus anciennes et mieux
implantées des pays développés. Le temps que les
industries puissent prendre pied dans leurs différents secteurs et
qu'elles deviennent suffisamment compétitives, les Etats prennent des
protections commerciales. Historiquement,
l'ensemble des pays développés ont commencé
leurs industrialisations par des mesures protectionnistes.
Ces mesures ne seront néanmoins efficaces que si elles
parviennent à renforcer la compétitivité. Il s'agit
généralement de développer aujourd'hui des industries qui
auront un avantage comparatif dans le futur. La réussite du
développement d'industries lourdes, intensive en capital comme
l'automobile pour la Corée du Sud n'est possible qu'à la suite
d'un processus continu d'accumulation d'expériences et de
connaissances.
Dans le cas des imperfections de marché, ce qui est
généralement le cas, ces mesures protectionnistes se justifient
davantage. L'imperfection des systèmes financiers, l'absence de banques
performantes dans les pays en voie de développements poussent les
industries à autofinancer leurs croissances, ce qui souvent les
restreint. La solution la plus approprié serait de développer un
secteur financier fort, mais il s'agit d'un processus fort long. Dans ce cas,
la protection des industries naissantes semblent être une bonne
alternative.
Les industries pionnières dans un secteur
génèrent des bénéfices sociaux qui ne sont pas
rémunérés : la formation du personnel, la création
d'infrastructures spécifiques, les campagnes de publicités visant
à changer le comportement des consommateurs,.... Par la suite, les
nouvelles entreprises entrant dans ce secteur bénéficient d'un
savoir, d'un environnement sans avoir à rétribuer l'entreprise
pionnière. L'Etat pourrait donc intervenir pour subventionner ces
investissements ou utiliser les mesures protectionnistes des industries
naissantes.
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