Jean zay, ministre des beaux arts 1936-1939, étude de cas sur sa politique cinématographique( Télécharger le fichier original )par Lisa Saboulard Université de Toulouse II Le Mirail - Master 1 Histoire Contemporaine 2010 |
Problématisation Comme on l'a aperçu en introduction, le monde de la
culture dans les années 30 est profondément bouleversé et
en crise à la vue de la conjoncture mondiale. Dans ce
contexte-là, le Front populaire est une parenthèse d'espoirs dont
Jean Zay fait partie. Comment ce ministre, avec son parcours, ses idées et ses actions, a-t-il influencé le monde culturel à travers ses projets, aboutis ou non ? En quoi son rôle dans la prise en compte de la culture par l'État français a été essentiel ? Comment a-t-il soutenu et accompagné la démocratisation culturelle et la popularisation de l'art voulu par le Front populaire ? IIEtude de casIntroductionLes années trente sont un tournant pour le 7ème art à tous les niveaux. Au niveau artistique, le parlant entre en scène avec toutes ses contraintes et normes techniques innovantes, révolutionnant la réalisation d'un film et permettant une conjoncture technique florissante57(*). Mais au niveau économique, une crise sans précédent frappe un domaine sans organisation professionnelle réelle et laisse la porte ouverte à de nombreux maux tels que la baisse de fréquentation, la baisse de la production des films58(*) et de nombreuses faillites et scandales - touchant les petites comme les grandes entreprises. Face à cela, une intervention étatique se met en place. Tout ce qui a trait au cinéma est pris en charge par le secrétariat des Beaux arts rattaché au ministère de l'Education nationale. Mais cette structure a des moyens dérisoires face au besoin d'une prise en compte du domaine culturel et d'une culture de masse en plein essor. « Les services des Beaux Arts et de l'Education nationale trouvaient dans ces grandes entreprises une tâche de longue haleine »59(*). Jean Zay joue un rôle déterminant dans les initiatives qui permettront au domaine cinématographique de se relever un tant soi peu de la crise et de se munir d'une organisation de la profession, qui se fera, paradoxalement, sous les Années Noires de l'Occupation. Ainsi, quelles sont les mesures et initiatives prises par le ministre des Beaux arts sous cette parenthèse d'illusion qu'est le Front populaire face à un 7ème art en crise ? Un état des lieux du domaine cinématographique sinistré révèle un intérêt nouveau de l'Etat pour cet art. Par la suite, Jean Zay, grâce à une stabilité ministérielle longue de trois années60(*), va tenter de réorganiser et de réformer le domaine cinématographique. La seconde Guerre Mondiale sonnera le glas de ses tentatives qui ne seront que des essais. Ce n'est que sous Vichy qu'un de ses inspirateurs mettra à l'oeuvre ses projets, paradoxalement au service d'une idéologie contraire à celle du ministre de la rue Grenelle. * 57 Cinématographie Française du 5 aout 38. * 58 De 1934 à 1938, on tourne en moyenne moins de films que de 1931 à 1933. * 59 Souvenirs et solitude, p 205 * 60 Un ministre restant à sa place durant une période aussi longue est exceptionnel pour l'époque. |
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