Section 4 : De la transposabilité du système
bancaire islamique au monde
L'objet de ce mémoire porte sur les banques islamiques et
l'étude de la mesure selon laquelle elles pourraient pallier le
système bancaire actuel en crise, voir s'y substituer.
Cependant, une telle éventualité soulève de
nombreux problèmes. Après avoir donc étudié la
crise et décelé les maux dont le système conventionnel
financier souffre, la question suivante se pose tout naturellement : la finance
islamique (à travers ces banques) peut-elle remplacer le système
actuel ? Est- ce un système transposable à tous et exportable
partout ?
Répondre à de telles interrogations commande que
l'on analyse la question sous plusieurs angles.
Paragraphe I Du point de vue de l'histoire
La société islamique a connu une activité
économique depuis le jour où le prophète Muhammad (PSL)
est venu à Médine. Dans un système de Ville-État,
il a été ajouté un groupe d'opérateurs
expérimentés de la Mecque. Cinq siècles de
prospérité suivirent.
Au cours des années 1940, depuis le monde musulman, des
voix stridentes retentirent pour critiquer le capitalisme et demander le
passage à un système basé sur les injonctions islamiques :
modérations dans la consommation, la justice et l'équité,
l'aide au pauvre et l'interdiction de l'intérêt. Cela marque le
début de l'ère de la finance islamique moderne.
88 Voir Tableau N°3 Mourâbaha
89 Voir tableau N°4 Comparaison ILARA-LEASING
Ainsi, au milieu des années 1970, après la crise
pétrolière, il y eut la création des premières
grandes banques islamiques, notamment Islamic Development Bank, Dubaï
Islamic Bank et Albaraka Banking Group. Elles ont introduit toutes, à
grande échelle des moyens nouveaux de financements en conformité
avec la Shari'a.
Dans les années 1980 c'est l'extension géographique
de ces modes de financements, avec un début d'innovation
financière et une construction plus avancée des techniques de ces
institutions.
La croissance est fulgurante et très rapide, car avec des
principes raffinés et un foisonnement intellectuel la banque islamique
s'exporte en Europe, en Grande-Bretagne, en Suisse, au Canada. Elle atteint
l'âge mûr dans les années 2000. Son internationalisation
s'accélère. Elle atteint de nos jours les 1000 milliards de
dollars US d'actifs.
Ainsi, du cheminent qui précède il apparait que ces
banques sont encore jeunes, moins d'une cinquantaine d'années
d'existence. L'argument qu'on en tirerait serait la suivante : comment un
système jeune de moins de cinquante ans peut-il remplacer un
système existant depuis le moyenâge ? D'autant plus que même
dans les pays arabes, le changement n'est pas radical. Pour preuve au Qatar la
finance islamique représente 20% de l'activité bancaire.
Même si la transformation du système est
envisageable, la raison voudrait qu'on lui laisse plus de temps pour
mûrir pour ensuite réévaluer ses chances.
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