I.1 Généralités
Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise à
l'homme par l'anophèle femelle et causée par un
hématozoaire du genre Plasmodium. Il est encore appelé
malaria (de l'italien mal-aria, air vicié) et dérive du latin
paludis qui signifie marais.
Les premières descriptions cliniques des fièvres
palustres, avec les symptômes habituels ont été
réalisées par Hippocrate (Ve siècle avant Jésus
Christ). Dès le XVIIe siècle, c'est par l'administration de
l'écorce du quinquina que l'on combattait ces fièvres. Le
mystère qui les entourait ne fut élucidé qu'en 1880 avec
la découverte de l'agent pathogène, le Plasmodium par
Alphonse Laver. Son cycle a été décrit plus tard en Italie
par Grassi et al. (1899). En 1900, Ce sont les recherches de Manson (cf. Manson
(1900)) qui viendront confirmer le rôle du moustique dans la transmission
de cette maladie.
Dès lors, la lutte antivectorielle accompagnée
de l'administration de la quinine aux populations devinrent les principales
stratégies de lutte antipaludique. Avec la découverte des
insecticides à effet rémanent tel que le DDT
(Dichlorodiphenyltrichloéthane), et la mise au point de nouveaux
médicaments très efficaces (chloroquine, amodiaquine), cette
lutte a connu un succès et un essor sans pareil au cours de la
deuxième guerre mondiale. Les campagnes de pulvérisation intra
domiciliaire de DDT qui ont suivi permirent d'éradiquer le paludisme
dans de nombreuses régions du monde notamment en Amérique du Nord
et en Europe.
Les premières résistances des moustiques au
Dichlorodiphenyltrichloéthane (DDT) apparurent en Grèce à
partir de 1951. Ceci incita à une accélération des
opérations de lutte afin d'atteindre l'objectif visé
(éradication du paludisme) avant que cette résistance ne soit
généralisée. Peu après, la résistance des
Plasmodium aux médicaments notamment à la chloroquine
vint compromettre les efforts d'éradication de la maladie. En 1969, la
22e assemblée mondiale de la santé confirma
l'échec du programme mondial d'éradication du paludisme,
adopté lors de la 8e assemblée de Mexico en 1955.
Ainsi, la stratégie d'éradication fut remplacée par celle
du contrôle avec pour but de :
- réduire la transmission ;
- réduire la morbidité ;
- réduire la mortalité.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Une stratégie mondiale de lutte contre le paludisme,
basée sur quatre principes a été définie en 1992
par la conférence ministérielle d'Amsterdam. Ces quatre principes
sont : le diagnostic et le traitement rapide des cas ; la prévention et
la lutte antivectorielle; la prévention et l'endiguement des
épidémies et le renforcement des capacités nationales
(développement et modernisation des structures sanitaires). En Afrique,
l'initiative Roll Back Malaria (faire reculer le paludisme) préconise de
réduire de moitié les cas de paludisme d'ici 2010, puis de
moitié encore avant 2015 (RBM, 2005).
De nos jours, le paludisme reste la principale affection
parasitaire dans le monde notamment dans les pays d'Afrique tropicale au Sud du
Sahara où il représente la première cause de
morbidité et de mortalité. L'OMS estime entre 300 et 550 millions
le nombre de cas par an, dont plus de 80% en Afrique subsaharienne. Plus de 1
million de personnes meurent du paludisme chaque année (OMS, 2005).
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