I.2 Le paludisme au Cameroun
Au Cameroun, le paludisme est la maladie la plus
répandue. À l'exception des zones montagneuses de l'Ouest
où son incidence est faible, les cas de paludisme sont reportés
sur toute l'étendue du pays (Garde et al., 1991). La lutte contre cette
maladie a commencé dès 1949 à Yaoundé et Douala par
les services d'hygiène mobile. Les vastes campagnes de
pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide menées à
partir de 1953 ont conduit à une interruption momentanée de la
transmission au Sud Cameroun (Livadas et al., 1958). Depuis la fin des
années 1980, le paludisme connaît une résurgence
alarmante.
Le ministère de la santé publique estime
à 2 millions le nombre de cas par an, avec 30 à 35 % de
décès, dont 40 % d'enfants de moins de 5 ans ; 22 à 23 %
des admissions hospitalières sont attribuées au paludisme
(MINSANTE, 2002). Sur les quatre espèces plasmodiales pathogènes
pour l'homme, trois sont présentes au Cameroun : P. falciparum
responsable de la fièvre tierce maligne, P. ovale et
P. malariae responsables respectivement de la fièvre tierce
bénigne et de la fièvre quarte bénigne (Mouchet et al.,
2004). Les principaux vecteurs qui assurent la transmission sont :
Anopheles gambiae et Anopheles funestus présents dans
toutes les régions, Anopheles moucheti et Anopheles
nili en zone de forêt, Anopheles arabiensis en zone de
savane (Carnevale et al. (1992), Antonio-Nkondjio et al. (2002 a) et Mouchet et
al. (2004)).
I.3 Le parasite et le vecteur
I.3.1 Le parasite
Les Plasmodium sont des protozoaires intracellulaires
de la classe des sporozoaires ayant un cycle dixène. La phase
asexuée se déroule chez un hôte vertébré
(hommes, singes, rongeurs, oiseaux) et la phase sexuée chez un
hôte invertébré (moustiques du genre Anophèles ou
culex).
Parmi ces plasmodium, quatre espèces affectent l'homme
: Plasmodium malariae identifié en 1881 par Laveran,
Plasmodium vivax identifié par Grassi et Feletti en 1890,
Plasmodium falciparum mis en évidence par Welch en 1897 et
Plasmodium ovale identifié en 1922 par Stephens. Parmi ces
espèces, Plasmodium falciparum est le plus redoutable car elle
est à l'origine des accès pernicieux mortels.
I.3.2 Le vecteur : l'anophèle femelle
Dans le genre Anopheles, c'est l'anophèle femelle qui
transmet le parasite responsable du paludisme.
I.3.2.1 Position systématique des
anophèles
D'après Rodhain et Pérez (1985), les
anophèles appartiennent au :
- Règne : Animal
- Embranchement : Arthropodes
- Sous-embranchement : Antennates ou Mandibulates
- Classe : Insectes
- Sous classe : Ptérygotes
- Section : Oligonéoptères
- Super ordre : Mécoptéroîdes
- Ordre : Diptères
- Sous-ordre : Nématocères
- Famille : Culicidés
- Sous-famille : Anophélines
- Genre : Anopheles
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