III .1. Les impacts sur les cultures commerciales
ARACHIDE
|
COTON
|
Année
|
Sup. (ha)
|
Rdt (kg/ha)
|
Pro. (t)
|
Sup. (ha)
|
Rdt (kg/ha)
|
Pro. (t)
|
1967/68
|
120 000
|
1 000
|
120 000
|
1560
|
493
|
769
|
1968/69
|
113 586
|
911
|
103 500
|
1181
|
1541
|
1820
|
1969/70
|
118 050
|
777
|
91 700
|
1778
|
1508
|
2682
|
1970/71
|
114 722
|
996
|
114 280
|
3138
|
1302
|
4086
|
1971/72
|
125 175
|
1 031
|
129 115
|
5818
|
1322
|
7694
|
1972/73
|
99 640
|
1 147
|
114 262
|
6799
|
1448
|
9845
|
1973/74
|
107 362
|
1 056
|
113 335
|
11503
|
1448
|
16661
|
1974/75
|
122 219
|
942
|
115 160
|
15729
|
1084
|
17045
|
1975/76
|
136 621
|
1 081
|
147 719
|
16376
|
665
|
10885
|
1976/77
|
116 874
|
1 156
|
135 070
|
18100
|
1159
|
20985
|
1977/78
|
101 795
|
857
|
87 255
|
20145
|
1168
|
23536
|
1978/79
|
137 984
|
1 008
|
139 116
|
22598
|
755
|
17064
|
1979/80
|
106 625
|
839
|
89 504
|
13048
|
993
|
12956
|
1980/81
|
76 858
|
472
|
36 287
|
14750
|
779
|
11489
|
1981/82
|
88 500
|
1 100
|
97 319
|
15895
|
1459
|
23187
|
1982/83
|
95 690
|
1 055
|
100 989
|
24466
|
1324
|
32395
|
1983/84
|
87 374
|
1 198
|
104 684
|
19465
|
1377
|
26805
|
Tableau2 : Statistiques agricoles (arachide, coton)
de la Casamance naturelle de 1968 à1984 (D.A.P.S.)
III.1.a. Les impacts sur l'arachide de 1968 à
1983
D'après les statistiques ci-dessus, nous pouvons dire
que la production arachidière a connue des fluctuations au cours de
cette période. Ces fluctuations sont présentes sur les
superficies emblavées, sur la production en tonnes et sur les rendements
en kg par hectare.
L'année 1967/68 est marquée par un rendement de
1000 kg/ha, une production de 120.000 de tonnes et 120.000 ha de superficies
cultivées, ce qui constitue un bon rendement selon les techniciens de
l'agriculture. Comparativement aux régions du bassin arachidier, la
région naturelle de la Casamance productive que le bassin arachidier sur
le plan du rendement en kg/ha. Il faudrait préciser que cette
année là, la pluviométrie était assez abondante
avec une moyenne pluviométrique de 2000 mm à Ziguinchor et 1580
mm à Kolda.
L'année 1968 / 69 est marquée par une baisse de
la pluviométrie avec une moyenne de 821,05 mm. Cette baisse de la
pluviométrie a eu un impact sur le rendement en kg/ha et sur la
production en tonnes. Ainsi, nous avons un rendement de 911 kg/ha et une
production de 103.500 tonnes. Il est important de préciser que durant
cette année que le Sénégal indépendant a connu une
des sécheresses les très marquées.
En 1969/70, malgré une bonne pluviométrie
(1435,25 mm), le rendement (777kg/ha) et la production (91.700 tonnes) ont
connu respectivement une baisse. Cela prouve, qu'il ne suffit pas seulement
d'avoir une bonne pluviométrie pour avoir de bons rendements agricoles.
Cependant plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme une
mauvaise qualité des semences, un manque d'entretien des plantes et de
fertilisation des sols et l'état phytosanitaire des plan
Figure 5 : Graphique des superficies, rendements et
productions de l'arachide dans la région naturelle de la Casamance
naturelle de 1968 à 1984 (source Martin DIATTA)
Les rendements et les productions les plus importants ont eu
lieu entre 1968 et 1976, excepté
l'année 1969/70. Les rendements oscillent entre 900
et plus de 1000 kg/ha. Cette période coïncide avec la
première phase humide dont la moyenne pluviométrique est
supérieure à la normale (1076,09 mm). Pendant cette
période la production en tonnes dépasse plus de 100.000 tonnes
sauf pour l'année 1969/70. Avec une production de 91.700 tonnes.
De 103.500 tonnes en 1968/69, 114.280 en 1970/71, 129.115 en
1971/72 ,113.335 en 1973/74, 147.719 en 1975/76, 135.070 en 1976/77 avec des
rendements respectifs de 911, 996, 1056, 1081 et 1156 kg/ha, cette
période est la plus productrice entre 1968 et 1984.
Après cette période,la production
arachidière a connu une baisse d'abord des superficies cultivées
, des rendements et des productions .Dès 1977/78 , nous constatons que
le rendement est de 857 kg/ha avec une production de 87.255 tonnes .Cette
année est marquée par une baisse de la pluviométrie. La
quantité de pluies enregistrées, était de 719,35 mm, ce
qui est nettement inférieur à la normale. De 1977 à 1984,
cette période est incluse dans la phase sèche de 1977 à
1987. L'année 1978/79 est marquée par une augmentation du
rendement et de la production. Le rendement est passé de 857 à
1008 kg/ha et la production de 87.255 à 139.116 tonnes Même les
superficies emblavées ont connu une hausse passant de 101.795 à
137.984 ha . L'augmentation du rendement et de la production est due à
une bonne pluviométrie avec une moyenne de 1252,65 mm. A partir de
1979/80 jusqu'en 1980/81 les rendements que même les productions vont
connaître une chute. Les rendements vont décroissent de 1008
à 839 et de 839 à 472 kg/ha en 1980/81.Les productions
connaîtront le même sort. De 139.116 en 1978/79, la production va
chuter à 89.504 en 1979/80 et connaître une hécatombe en
1980/81 avec une production de 36.287 tonnes.
Les variations pluviométriques ont joué un
rôle néfaste au niveau des rendements et des productions pendant
ces deux années. Ces deux années sont considérées
comme de années sèches parce que leur moyenne
pluviométrique est inférieure à 1076,09 mm. En 1979, la
région naturelle de la Casamance a enregistré une quantité
de 936,15 mm de pluies.
L'année 1980 fut l'année la plus sèche
de ces trois décennies (1968-1997) avec une quantité
précipitée de 632,65 mm
Au cours des trois dernières années, les
rendements et les productions deviendront importants malgré une baisse
de la pluviométrie .Seule l'année 1981 est pluvieuse avec une
quantité moyenne de pluies de 1108,6 mm. Les autres années
à savoir 1982 et 1983 ont respectivement 868,1 et 772, 55 mm. Ces trois
années ont eu des rendements supérieurs à 1000 kg/ha et
des productions variant entre 97.319 et 104.684 tonnes. Ces bons
résultats peuvent être dus à une bonne assistance au monde
rural avec des sociétés d'encadrement comme l' ONCAD, la SOMIVAC
le PRIMOCA...Ces sociétés d'encadrement ont beaucoup d'une part
à l'amélioration des techniques culturales, et d'autre part aux
conseils prodigués auprès des agriculteurs pour lutter contre
certaines maladies des plantes.
Il faut aussi tenir compte que l'arachide est une plante qui
n'est pas très exigeante en eau, avec une certaine quantité, elle
peut croître sans présenter un certain nombre de
problèmes.
III.1.b Les impacts sur le coton
Il est important de signaler que le coton n'est pas
cultivé sur toute l'étendue de la région naturelle de
Casamance. Le coton est cultivé en Casamance continentale, région
qui produit plus du tiers de la production cotonnière du pays.
Nous constatons les premières années de notre
étude de 1968 à 1972 que les superficies cultivées, les
rendements et les productions sont faibles. Cela est dû à la
nouveauté de cette culture dans cette partie orientale de la
région naturelle de la Casamance. L `introduction d'une nouvelle culture
n'épouse pas toute l'adhésion de tous les paysans. C'est la
raison pour laquelle dès l'année 1967/68, le rendement en kg/ha
est de 493 et la production est de 769 tonnes. Les superficies emblavées
sont minimes par rapport à celles de l'arachide qui est une culture
centenaire.
Le coton est une culture qui donne de bons rendements. Le
rendement en kg/ha est supérieur à 1000. Ainsi de 1968 à
1976, période coïncidant à la phase humide, les rendements
sont importants. L'année 1968/69 qui est une année sèche a
eu le meilleur rendement, d'après les statistiques agricoles de la
région naturelle de la Casamance de 1968 à 1984.
Pourtant l'année 1968/69 est considérée
comme l'une des années les plus sèches, mais le rendement est
plus important que ceux des années humides. Dans ce cas il
nécessaire une analyse des raisons qui nous ont amenées à
avoir un bon rendement. La première raison est que le coton est une
plante qui n'est pas très exigeante en eau. Même avec une
pluviométrie moyenne de 821,05 mm, il peut croître sans
rencontrer des difficultés de croissance. Nous avons une bonne
assistance de la part de la SO.DE.FI.TEX. , qui est une
société nationale chargée de l'encadrement des
cotonculteurs .Si ces derniers arrivent à bien entretenir
leurs champs et de suivre les conseils des techniciens de la
SO.DE.FI.TEX, ils pourront avoir de bons rendements.
A partir de 1970/71. Nous remarquons une augmentation des
superficies cultivées qui passe de 1778 hectares en 1969/70 à
3138 en1970/71 et pour atteindre 15.729 hectares en 1974/75.
Cette augmentation des superficies nous pousse à dire
que les agriculteurs de la Casamance continentale commencent à
s'intéresser à cette nouvelle culture. Il faut ajouter que le
coton subit moins de dégâts que les autres cultures. Là
où l'arachide, le mil, le mais et le riz subissent des
dégâts de la part des oiseaux granivores, le coton est
épargné.
En 1975/76, nous avons une bonne pluviométrie avec une
moyenne de 1302,5 mm, a connu une baisse du rendement et de la production. Le
rendement était de 665 kg/ha et la production
est passée de 17.045 à 10.885 tonnes .Les
raisons de cette baisse peuvent être à un mauvais état
phytosanitaire des plantes, à de mauvaises semences ou à un
manque d'entretien des champs de coton.
Figure 6 : Graphique des superficies, rendements et
productions du coton de la région naturelle de Casamance de 1968
à 1984 (source Martin DIATTA)
La production va connaître une augmentation du rendement
en kg/ha et de la production de 1976 à 1977. La pluviométrie
était de 1108,45 mm en 1976 et le rendement est de 1159 kg/ha avec une
production annuelle de 20.985 tonnes. En 1977, la production et le rendement
connaîtront une augmentation. Bien vrai, que la pluviométrie a
connu une baisse avec une moyenne de 719,35 mm , le rendement est de 1168 kg/ha
et une production de 23.536 tonnes.
Ceci revient à dire que la baisse de la
pluviométrie n'a pas eu des impacts sur la production.
En se référant à l'année 1968/69,
nous pouvons avoir les mêmes raisons qui ont contribuées à
un meilleur rendement et une bonne production.
La production a commencé à baisser à
partir de 1978 et cela coïncide à la première phase
sèche dont la moyenne pluviométrique est de 956,28 mm. Ainsi les
variations pluviométriques ont eu des impacts sur le rendement et la
production du coton. En 1978, la pluviométrie est de 1252,65 mm, mais le
rendement est de 755 kg/ha et la production est de 17.064 tonnes .Donc nous le
voyons tous que malgré une bonne pluviométrie, la production de
que même le rendement peuvent connaître une baisse. Il faut retenir
que la phase sèche que la région est entrain de traverser peut
jouer de manière significative à cette baisse ,mais elle n'est
pas le seul indicateur .Les autres indicateurs peuvent être ,les
mauvaises semences , de l'état phytosanitaire des plantes ou bien des
invasions acridiennes.
Les années 1979 et 1980 connaîtront une baisse de
la pluviométrie avec une moyenne respective de 936,15 et 632,65 mm.
Cette baisse de la pluviométrie a eu des répercutions sur les
rendements et sur les productions. Ainsi au cours de ces deux années le
rendement est passé de 993 à 779 kg /ha et la production de
12.956 à 11489 tonnes. Cette baisse de la production est
consécutive de la baisse des superficies cultivées. Elles
passerontde22.598 en 1978 à 14.750 hectares en 1980.
L'année 1981 connaîtra une augmentation de la
pluviométrie avec une moyenne de 1108,6 mm. Cette augmentation de la
pluviométrie a entraîné une hausse du rendement et de la
production .Ainsi le rendement en kg/ha est devenu important passant de 779
à 1459.
Les années 1982 et 83 seront marquées par une
baisse de la pluviométrie. Elles enregistreront des moyennes
pluviométriques respectives de 868,1 mm et 772,55 mm. En 1982, le
rendement était de 1324 kg/ha avec une production de 32.395 tonnes sur
24.466 hectares emblavées. L'année suivante plus
précisément en 1983, le rendement sera plus important avec 1377
kg/ha, mais la production enregistra une baisse par rapport à
l'année précédente avec une production de 26.805 tonnes
de même que les superficies cultivées.
Les variations pluviométriques n'ont pas pu
entraîné des impacts sur la production, mais plutôt des
bienfaits. Ces bienfaits peuvent être en avec l'apport d'engrais, la
qualité des semences, un bon encadrement des cotonculteurs.
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