1.2.4.
Le groupe religieux face aux handicapés physiques
Dans les lieux de prière, les comportements non
intégrateurs existent entre les handicapés et les biens portants.
Le Centre AMIZERO (2007 :8) estime que 13.84% des handicapes
témoignent qu'ils restent debout et que leur infériorité
physique (déformation, amputation, perte de vue etc.) n'attire pas la
pitié des personnes valides pour leur céder place. Pour cette
raison, 8.48% des handicapés ne se rendent pas dans les lieux de
prière (Eglises, Mosquées, Temples, etc.) tandis que 6.15% des
cas représentent les moqueries des croyants. En considérant ces
alternatives, nous constatons que les handicapés physiques connaissent
pas mal de problèmes d'intégration dans le cercle religieux.
Ainsi ceux qui sont handicapés avant l'âge adulte ont du mal
à trouver une place dans les lieux de prière quand ils viennent
tard. D'autres sont choqués par des moqueries, d'autres encore jugent
bon de ne pas s'y rendre.
Bien plus, les lieux de prière sont différemment
organisés selon les communautés confessionnelles de croyances. La
plupart d'entre elles organisent la manière d'entrer, de sortir et
d'asseoir. Elles assurent la sécurité pour éviter le
désordre et la perte inutile du temps. Il est bien clair qu'au Rwanda,
ces protocoles n'empêchent pas les personnes vulnérables de
souffrir. Les handicapés rencontrent des problèmes qui ne
devaient pas paraître dans un lieu sacré même si ces
comportements ne sont pas très répandus. Le même auteur
souligne que les sourds, eux, sont aussi privés de la participation aux
activités religieuses de part leur incapacité d'entendre. Mais
ceux-ci ne sont pas les seuls à ne pas se rendre à la place de
prière. D'autres encore sont incapables d'y arriver ou craignent
d'être mal entretenus. On comprend alors sans doute que toutes ces
actions et comportements affectent psycho socio économiquement d'une
façon ou d'une autre les personnes handicapées. Cependant, un
petit nombre de personnes et communautés se montrent compatissantes par
leurs oeuvres de charité en collectant de fonds et de la nourriture
pour aider les handicapés (Centre AMIZERO 2007 :10).
1.2.5. Tentative
d'intégration socio-économique
Selon TRANNOY (1971 :137), le handicapé
intégré socio économiquement lorsqu'il agit sur le milieu
et vice versa, l'un s'adapte à l'autre. Les relations ou les liens sont
réciproquement concertés. Le handicapé ne trouble pas la
société, la société ne trouble pas non plus le
handicapé qui en est membre. Il y a un respect mutuel, en plus, le
handicapé a le droit de diriger sa vie soi-même et de participer
à la vie quotidienne de la communauté. Il est aussi
indépendant que possible. Ici, l'indépendance ne signifie pas
agir tout seul physiquement, elle envisage plutôt d'être capable de
prendre soi-même l'essentiel des responsabilités concernant le
choix de sa vie. Dans le cas où l'interdépendance et
l'indépendance existent entre les membres du groupe, y compris bien
sûr les handicapés, il n'y a pas de rejet, de déni ni de
surprotection à l'endroit de l'un d'eux. Il n'y a pas d'isolement, pas
de dépendance pure et simple ou d'accusation du handicapé par le
groupe. Ainsi on gagne sur plusieurs plans, le gain ne se limite pas seulement
au niveau psychologique et social. Il atteint aussi le niveau économique
comme le précise (TRANNOY, 1971 :138). L'auteur affirme aussi qu'il
y a un « bénéfice économique, car au lieu de
rester piedmont, une charge d'assistance, les handicapés
intégrés seront citoyens actifs, productifs, utiles dans la
société. »
1.2.5.1. Politiques et intervenants en faveur des
handicapés au Rwanda
o Politiques
Les politiques en faveur des handicapés se sont
concrétisées depuis les deux dernières années. En
1996, sous l'impulsion du Ministère des Affaires Sociales, une nouvelle
politique Nationale pour les handicapés a été
redéfinie avec l'intention de donner aux handicapés une chance
égale à celle du reste des rwandais dans la lutte pour la vie en
améliorant leurs bien être et en participant activement au
développement du pays.
En 2001, des statuts de la fédération des
associations et centre pour handicapés au Rwanda ont été
adoptés, et un comité exécutif a été mis en
place.
L'objectif de cette fédération est d'être
porte parole des handicapés dans toutes les instances du pays et de
promouvoir le bien être des handicapés. (I.N.S.R,
2005 :8)
Dans la constitution rwandaise de 2003 dans son article 76,
Al.4, on prévoit un représentant des Handicapés au sein
du parlement pour que ces derniers aient une porte parole pour leurs
doléances élu par le forum des Handicapés. (Itegeko
Nshinga, 2003:47). Le gouvernement rwandais prévoit qu'il doit mettre
en place les écoles et autres infrastructures appropriées pour
les handicapés.
Etablir les lois et les régulations pour la protection
des Handicapés. Chercher les mesures les plus appropriées
d'intégration des handicapés dans le processus de
développement du pays pour améliorer leur bien être
(MINISANTE, 2003 :60).
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