1.2.2.
Les problèmes des PHP sur le marché de travail.
Les problèmes des personnes handicapées sont de
plusieurs ordres, notamment ceux rencontrés sur le marché de
travail.
Des fois, les conditions dans lesquelles l'octroi et
l'exercice de l'emploi s'effectuent posent des problèmes aux
handicapés. Ces problèmes se trouvent à la fois au niveau
du recrutement, de l'utilisation du matériel et du comportement du
personnel. Dans notre pays, pour être recruté par la fonction
publique, il faut remplir un certain nombre de conditions. En plus, parmi les
documents à présenter sont inclus les attestations
médicales témoignant de l'état physique du candidat ou
encore la présence du médecin dans le comité de
sélection des candidats au travail s'avère nécessaire pour
approuver l'état physique des candidats. Sinon, on risquerait de
considérer seulement le niveau d'études sans tenir compte de la
capacité physique du candidat. A titre d'exemple le comité de
sélection pourrait donner au malade cardiaque un emploi qui l'oblige de
se déplacer beaucoup à pied ou ceux qui sont physiquement
handicapés de soulever les fardeaux. Cette série des conditions
constitue une contrainte importante aux personnes handicapées
(IYAKAREMYE, 1997 :95).
Dans le même ordre d'idées, les obstacles
matériels sont d'ordres divers. Les portes sont trop étroites.
Les immeubles, les autobus, les avions, le téléphone et les
interrupteurs électriques hors porté sont inaccessibles. Les
installations sanitaires sont inutilisables pour certains handicapés.
De plus, il n'est pas tenu compte des besoins des
malentendants dans la communication orale ni de ceux des malvoyants dans la
diffusion de l'information par l'écriture. Le handicapé serait
intégré si ces constructions, installations et moyens de
communication lui permettaient de faire aisément son travail,
c'est-à-dire, s'ils étaient adaptés à ses moyens de
travail. Dans un service idéal, les relations sociales entre les
handicapés et les biens portants sont saines. La place que le
handicapé occupe n'est pas déshonorante. L'échec
enregistre une fois n'est pas une raison toute faite de licenciement. Le
travail se fait dans la complémentarité et dans le respect mutuel
(IYAKAREMYE, 1997 :96).
1.2.3.
Le handicapé physique sur le marché des affaires
Selon IYAKAREMYE (1997:162), beaucoup de handicapés
ne se rendent pas au marché parce qu'ils sont physiquement incapables.
Le transport sur la tête est difficile. La marche à pied est
exigeante et lente. La façon de dépasser les gens dans
l'embouteillage du marché, de se courber, au dessus des articles et de
les soulever ainsi que celles des autres gymnastiques nécessaires n'est
pas facile à accéder pour les handicapés moteurs et
aveugles. De plus, les aveugles découlent à d'autres personnes
qui les accompagnent. Les sourds parlent du langage inhabituel aux vendeurs,
d'autres sont empêchés par les membres de leurs familles. Ils
décident alors de laisser le marché aux personnes physiquement
normales. La pauvreté est une autre cause qui, faute de fonds peut
empêcher le handicapé de faire des achats.
Ceux qui parviennent à s'y rendre assistent à
d'autres drames. Quand ils apparaissent devant les vendeurs, ceux-ci, avant
même d'écouter leurs souhaits, croient qu'ils viennent pour
mendier. Certains les chassent directement, d'autres compatissants leur donnent
sur-le- champ même des choses gratuites et les prient de s'en aller.
Quand ils ont le courage de les écoutent, parfois
ironiquement, ils leur demandent un prix supérieur à celui
demandé aux d'autres, simplement pour qu'ils quittent le lieu. Il y en a
qui haussent les prix parce que ils savent que le handicapé est
incapable de faire beaucoup de déplacements et qu'il achète
directement chez le premier vendeur qui est proche de lui. Ou bien ils
échangent mal pour confondre l'aveugle.
D'autres personnes néanmoins, conscientes que les
aptitudes des handicapés sont limitées, peuvent les
écoutent d'une façon empathique et les aider à faire le
tour des marchandises jusqu'à ce qu'ils rentrent.
Un autre comportement adopté devant les aveugles et les
handicapés poussés dans des chaises roulantes traduit, lui aussi,
une certaine agression à l'endroit de l'handicapé. Conduite le
plus souvent par des enfants, ces personnes se trouvent
délaissées et les vendeurs veulent marchander avec les enfants
qui ne sont là qu'à titre facultatif (IYAKAREMYE, 1997:163).
Tous ces comportements sont des obstacles à l'encontre de
l'équilibre psychique de l'handicapé et leurs auteurs sont les
biens portants.
Dans le même cadre, MUBILIGI cité par
YILIRWAHANDI (1987 :48), déclare que les rwandais n'aimaient
pas révéler qu'il existe un infirme dans leur famille de telle
sorte que les premiers écrits des blancs lors de leur arrivé au
Rwanda renseignent qu'ils n'ont pas trouvé d'infirmes comme il en est le
cas aujourd'hui. Il était fréquent de rencontrer des personnes
marchant avec des béquilles, mais leurs déformations
étaient rationnelles.
Le même auteur précise qu'un infirme
était toujours comme un prisonnier de la maison lors des visites il
était mis à l'abri, pendant les cérémonies il
était invisible. La société rwandaise traditionnelle se
réfugiait derrière les tabous et les interdits par
l'intermédiaire des sorciers pour diagnostiquer la cause du handicap.
Lors de la naissance d'un enfant ayant un handicap, la première
réaction était de recourir tout de suite aux guérisseurs.
Aujourd'hui même si de telle réaction ne manquent pas pour
certains, beaucoup de parents font recours à la médecine moderne
pour détecter la cause du handicap et connaître le traitement
éventuel.
La présence du handicap dans la famille est un
évènement choquant et perturbateur pour l'harmonie de la famille.
Le climat familial peut avoir immanquablement des incidences sur le
développement psychologique de l'enfant.
Le même auteur déclare ce qui suit
« dire que l'infirmité totale très grave ou
partielle, congénitale ou acquise elle provoque immanquablement un
climat catastrophe familiale dont l'handicap ressentira des incidences. Sa
présence au foyer cause un choc psychologique qui s'atténuera ou
non au cours des années selon le tempérament calme ou nerveux des
parents et selon leur situation socio économique ».
Selon l'adage rwandais, qui stipule que «
Ibyaye ikibi irakirigata, ubyaye ishyano araryonsa,... »
même si les handicaps profonds sont soumis à des sentiments
pervers, cyniques et disqualifiant de la part de la société, les
personnes handicapées doivent jouir de leurs droits comme tout autre
personne normale (MUKAMUTARA, 2007 :18).
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