Mutations financieres et financement de l'économie au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Dieudonne Desire ELANGA Universite de Douala Cameroun - DEA 2004 |
II-1-1)-Action sur le passifDans le cas des banques dissoutes, il était question d'apurer les engagements desdites institutions par l'indemnisation progressive des déposants. Cette indemnisation a été financée par trois mécanismes : - L'abandon des dépôts et des créances du gouvernement et de certaines entreprises publiques20(*). - De nouveaux prêts à l'image du prêt-relais du Crédit Lyonnais au gouvernement : 16 milliards de FCFA. - Le rééchelonnement de tous les engagements des banques dissoutes vis-à-vis de l'institut d'émission et des prêts garantis par l'Etat en faveur de la Société Camerounaise de Banque (SCB) et de la Banque de Paris et des Pays-bas (Paribas). Dans le cas des banques à réhabiliter, il a été question d'accroître des fonds propres, de stimuler les dépôts et de refinancer les dettes existantes. L'augmentation des fonds propres s'effectue suivant trois modalités : - La capitalisation des bénéfices normaux pendant une période donnée (cas de la BICIC en 1988). - L'accroissement du capital par souscription à l'émission obligatoire des nouvelles actions. - L'abandon des fonds propres et des créances publiques dont le montant est aujourd'hui estimé à 186 milliards de FCFA. Pour stimuler les dépôts, les autorités monétaires ont opté pour une libéralisation des taux d'intérêt créditeurs à partir d'un certain seuil de 3 millions de FCFA. Il fallait également éviter les retraits massifs. L'Etat a contraint certains organismes parapublics à stabiliser leurs dépôts dans les établissements de crédit (Joseph.A, 2000). Concernant le refinancement des dettes existantes, il a été conseillé de procéder à leur allègement au moyen des concessions sur le taux d'intérêt ou de l'allongement des échéances. C'est en ce sens que la BEAC a rééchelonné ses créances sur une période de quinze ans avec un différé de trois ans au taux de 3%. De même les créances en souffrance essentiellement des crédits de campagne de la BEAC ont été consolidées sur l'Etat à 3% sur quinze ans. * 20 Selon Tamba et al. Art .cit P825, 76 milliards de FCFA de dépôts divers aux banques liquides ont été abandonnés par la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et la Société Nationale de Raffinage (SONARA). |
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