CHAPITRE II - LES PERSPECTIVES POUR L'AMELIORATION DE
LA DIGNITE DE
L'ENFANT
L'amélioration de la dignité de l'enfant
vise le renforcement qualitatif des mesures existantes par des actions de
proximité plus permanentes (SECTION I).
Dans cette même lancée, une
société n'est pas statistique mais dynamique dans son
évolution. Il en va de même de la condition de l'enfant qui subira
également une adaptation au contexte. On peut ainsi concevoir
l'ouverture de nouvelles possibilités d'orientation des garanties
à la dignité de l'enfant (SECTION II).
SECTION I - LE RENFORCEMENT DES MESURES EXISTANTES
L'implication des populations dans le processus de
défense de la dignité de l'enfant appelle à une
reconsidération de la politique de sensibilisation qui se doit
d'être à une portée plus pratique (Paragraphe 1). De
même, un caractère effectif doit être reconnu aux actes
souscrits dans les instances nationales et internationales (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 - Une sensibilisation plus pratique des
populations
L'objectif visé est l'adhésion des
populations aux droits de l'enfant, de mettre au point une stratégie
permettant d'utiliser de façon novatrice les données
déjà connues sur la situation de la dignité de
l'enfant.
Au Sénégal, le pourcentage des
ménages ayant entendu parler des droits de l'enfant est encore minime,
malgré une progression notable.
Les droits les plus connus ont trait à la famille, au
nom, à la nationalité, à l'éducation, aux loisirs,
à la santé et à la protection. Les droits qui sont les
moins familiers aux ménages concernent les droits à
l'égalité, la liberté d'expression et l'information. Les
structures citées comme les plus connues, des populations et
considérées comme les vulgarisateurs potentiels des droits de
l'enfant sont principalement l'UNICEF, le ministère de la Famille et de
la Solidarité Nationale et Enda-Tiers monde. C'est pourquoi la plupart
des programmes des autres organismes méritent un meilleur sort. Pour ce
faire, l'Etat a le devoir impérieux d'octroyer un accès plus
facile à tous les programmes et organisations qui oeuvrent pour la cause
des enfants en leur permettant de recourir, plus aisément, aux
instruments de dialogue, d'éducation, d'information et de
sensibilisation de l'opinion à travers les médias.
L'Etat doit, également, avoir une politique
d'information en permanence de ses démembrements, notamment les
parlementaires pour qu'ils prennent des textes plus conformes à la
réalité sur le terrain de la condition de l'enfant, le monde
judiciaire et la police. A ce titre, il y a urgence dans la formation du
personnel de police qui intervient au niveau des enfants en situation
difficile.
D'autant que la police est la première courroie
de liaison entre la justice et l'enfant délinquant. Pris sous l'angle
pénal, la police se débrouille à l'aveuglette et, c'est au
moment de la garde à vue que les textes sont le moins respectés.
Le comportement ultérieur d'un jeune délinquant dépend de
ses premiers contacts avec la police. Avec la création en 1995 de la
Brigade Spéciale des Mineurs (BSM), il y a lieu d'accroître ses
capacités et la mise en place d'autres structures similaires dans tous
les chefs-lieux de région et la création de réseaux pour
une plus grande circulation de l'information.
Dans ce même élan, il faudrait constituer
un manuel accessible dans toutes les langues nationales et d'autres outils
didactiques de sensibilisation pour faciliter l'adhésion des
populations. C'est dans ce sens que l'essentiel des segments de la
société sénégalais se sont investis à divers
niveaux. Les enfants, eux, s'investissent à travers le Forum du
Mouvement des Pionniers sur les Droits de l'Enfant, le Forum National des
Enfants organisé en collaboration avec le ministère de la Famille
et de la Solidarité Nationale. Ce dernier forum a permis aux
représentants du Parlement des Enfants et aux autres mouvements des
enfants d'apprécier le degré d'engagement des pouvoirs publics.
Dans cette démarche l'Etat, qui a adhéré au Protocole
facultatif sur les enfants-soldats, a, à cet égard en direction
des enfants déplacés par la guerre, institué un programme
de volontaires pour la reconstruction de la Casamance meurtrie. Dans ce cadre,
un programme humanitaire a été confectionné et vise
à la réhabilitation des classes, l'hygiène et
l'assainissement, l'adduction d'eau, la prise en charge psychosociale, la
sensibilisation sur les mines antipersonnelles. Cette sensibilisation prend
aussi la forme de manifestations de proximité, d'alphabétisation,
de vulgarisation sur la santé reproductive des adolescentes, de faire
connaître la nouvelle loi sur les mutilations génitales
féminines (loi n° 99-05 du 29 janvier 1999, article 299-bis), des
apports des émissions radiotélévisées sur l'enfant,
notamment avec la radio GUNE YI sur la bande FM , entre autres.
Il est donc constant que les voies et moyens sont
diversifiés pour améliorer la condition de l'enfant et lui
assurer un plein accès à la dignité. C'est dans cette
perspective qu'il faut appeler l'Etat à l'application effective des
actes qu'il a eu à souscrire tant au niveau national
qu'international.
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