II/ 4- Financement bancaire et croissance
économique.
Plusieurs économistes ont parlés du
système financier ; Ils ont insistés sur le rôle des
intermédiaires financiers dans la croissance économique. Le
rôle des intermédiaires financiers est crucial dans la croissance
économique.
Les techniques mises en oeuvre par ces derniers tendent à
relever le niveau de l'épargne et de l'investissement et à
repartir plus efficacement les épargnes « rares » entre les
différentes occasions d'investissement.
De ce fait, le système bancaire remplit un grand nombre de
fonctions à savoir :
- Collecte de l'épargne
- Allocation des ressources - Gestion de l'information
Le système bancaire à pour rôle essentiel de
gérer les moyens de paiement et de fournir les liquidités aux
agents économiques, nécessaires au bon fonctionnement de
l'économie.
Le développement de l'intermédiation
financière constitue donc un moyen essentiel pour favoriser
l'accumulation du capital, de même, la mise en place d'un système
financier plus efficace conduit à accroitre le bien-être de
l'économie.
La relation entre le développement financier et la
croissance économique reste aussi bien théoriquement
qu'empiriquement source de contradictions et de discussions.
La question est de savoir quel est le rôle des banques dans
l'économie ; C'est-à-dire : De savoir comment les banques
contribuent-elles à la croissance économique ; Et de
préciser si leur action a un impact positif sur la croissance
économique.
Pour beaucoup d'économistes, l'investissement est le
moteur de la croissance, partant de ce fait, nul ne peut nier l'importance du
rôle des banques étant donné qu'elles sont
considérées comme les canaux quasi-uniques du drainage de
l'épargne vers l'investissement. Elles contribuent donc de part leur
action sur l'investissement à déclencher le cercle vertueux de la
croissance économique à savoir :
- Investissement/ Production-Productivité/ Revenu/
Demande/ Investissement
4.1. Rôle d'un système bancaire
Le processus d'épargne - investissement dans les
économies capitalistes est organisé autour de
l'intermédiation financière, faisant des banques des acteurs
centraux de la croissance économique.
En effet, les intermédiaires financiers sont des
entreprises qui empruntent aux consommateurs/épargnants et prêtent
aux compagnies qui ont besoin des ressources pour leurs investissements. De ce
fait, il sera mieux de recourir à l'intermédiation bancaire :
- Les ménages achètent des titres émis par
les banques, qui investissent à leur tour l'argent en le prêtant
aux autres agents économiques ;
C'est de cette manière que les intermédiaires
financiers sont susceptibles d'offrir des services spécifiques aux
ménages.
4.1.1. Fonctions d'une banque.
Les banques sont des institutions qui assument deux fonctions
distinctes : 1/ Intermédiation des dépôts.
- Collecte des dépôts - Octroi de crédits
2/ Gestion du système de paiement.
- Carte de paiement - Chéquiers
Outre ces fonctions « Traditionnelles », les banques
ont d'autres activités à savoir :
- Dépositaire des valeurs Mobilières, courtage,
placement de titres .Elles fournissent
du conseil, distribuent de l'assurance ; Elles se portent
contrepartie sur les marchés,
sont des market-makers, offrent des garanties et rachètent
les risques.
Ainsi définie, il s'agit maintenant de
considérer le rôle des banques sur le plan théorique
à travers les différents courants économiques qui
affirment quasi-unaniment que le système bancaire contribue positivement
à la croissance économique.
4.1.2. Spécificités de la relation :
Banque-croissance économique.
La majorité des courants économiques semble
appuyer largement la thèse de l'existence d'une relation positive entre
le financement bancaire d'une part et la croissance économique d'autre
part.
Comment expliquer la contribution d'un système bancaire
dans la croissance économique ?
Premièrement en analysant le rôle du système
bancaire dans la relation : Banque- croissance économique ;
Deuxièmes, la relation : Banque et financement du
développement ;
Enfin, la nécessaire mise en place d'un cadre juridique
adéquat afin de contenir les risques.
4.1.3. Rôle du système bancaire dans la
croissance économique.
Les banques ne se limitent plus à accomplir leurs
fonctions Traditionnelles de collecte de l'épargne et d'octroi des
crédits ; Elles sont devenues des fournisseurs de liquidité, ces
institutions de par leur taille et leurs moyens seraient bien plus efficaces
que les agents individuels ; Permettant ainsi la réalisation des
économies d'échelle considérables qui conduiront à
une meilleure allocation des ressources favorisant par la suite le
développement de la sphère réelle.
Les banques sont aussi des gestionnaires de risque dans la mesure
où l'intermédiation bancaire dans le système financier
réduit le risque de liquidité des déposants individuels et
permet par conséquent de financer des investissements de plus long
terme, plus productifs mais moins liquide au détriment de projets
liquides mais de court terme et à faible rendement. Elles effectuer par
ailleurs une fonction al locative autrement dit ; Aujourd'hui, les banques se
portent garantes de certifier la qualité des investissements et de
sélectionner les projets les plus rentables, les plus novateurs et donc
les projets susceptibles de favoriser la croissance économique.
De ce fait, il apparait clairement que les banques occupent une
place prépondérante dans le fonctionnement de l'économie
et exercent un impact non négligeable sur la croissance
économique. Néanmoins, pour pouvoir mener à bien leur
missions, les banques doivent bénéficier d'un cadre juridique et
réglementaire favorable au libre exercice des fonctions qui leurs sont
attribuées ; C'est pour cela qu'on assiste depuis quelques
décennies à un mouvement de libéralisation
financière en Afrique qui n'est certes pas sans effets sur la croissance
économique et sur l'amélioration des performances des banques
.
1.3.1. Banque en tant que moniteurs
délégués.
Les emprunteurs doivent être contrôlés
à cause de l'asymétrie de l'information Ex-Poste selon laquelle
les prêteurs ne disposent pas d'informations concernant l'entreprise.
En effet, seul les emprunteurs individuels peuvent observer
l'OUTPUT réalisé de leurs projets, de ce fait, les contrats sont
plus précis concernant le rendement réalisé.
Par conséquent, le prêteur peut être
défavorisé dans le cas ou l'emprunteur n'est pas en mesure
d'honorer ses promesses EX-ANTES de payer, sauf s'il existe une incitation de
le faire ; Une solution proposée par Diamond pour résoudre ce
problème est la possibilité de s'engager dans un contrat qui
impose des pénalités non pécuniaires pour l'emprunteur
dans le cas ou il n'honore pas ses engagements dans un délai bien
défini dans le contrat.
Ce contrat est couteux puisque de telles pénalités
réduisent l'utilité des emprunteurs. En outre, si le
prêteur dispose des technologies de production d'information
disponible,
l'asymétrie d'information peut être surmontée
par l'application de ces technologies. Cette possibilité est moins
couteuse et plus efficiente que d'imposer des pénalités
non-pécuniaires. Diamond nomme la production d'information concernant
l'Output réalisé par l'emprunteur « Monitoring » : Le
contrôle.
1.3.2. Banque comme producteur de
l'information.
Si l'information concernant les opportunités
d'investissements ne sont pas disponibles, les agents économiques sont
amenés à produire l'information. Si les agents choisissent de
produire la même information, ceci va engendrer une duplication
inefficiente des couts de production de l'information.
1.3.3. Banque comme fournisseur de
liquidité.
La création monétaire se développe par la
progression d'activité économique, exigeant ainsi un
accroissement continuel de la quantité de monnaie dont doivent disposer
les agents économiques.
Les organismes créateurs de monnaies sont les banques
commerciales, la Banque Centrale et le Trésor Public.
Les banques sont des institutions d'intermédiation
financière et les services qu'elles produisent sont :
- La mise à la disposition de leurs clients des moyens de
paiements divers que sont : Liquides, chéquiers, carte bleue
Pour comprendre le principe de la création
monétaire, il est nécessaire de distinguer deux types de monnaie
:
- La monnaie centrale émise par la Banque Centrale sous
forme de billet
- La monnaie de banque : monnaie scripturale (chèque),
représentée par des inscriptions en compte courant sur les livres
des banques commerciales ; C'est n'est pas une seconde monnaie, elle s'ajoute
à la monnaie Centrale pour constituer une monnaie véritable ; Il
s'agit alors d'une création monétaire Ex-nihilo.
Selon Keynes, les banques peuvent avoir recours aux 3 sortes
d'actifs suivant :
- Les lettres de changes et les prêts - Les placements
- Les avances à la clientèle.
4-2. Banque et financement du
développement.
Le système bancaire est l'un de tout premier partenaire de
l'État en matière de développement économique , du
fait qu'il joue un rôle primordiale dans la création
monétaire et la mobilisation des ressources de développement
aussi bien nationale que étrangère, il est de même
susceptible de fournir la garantie et l'expertise nécessaire au bon
choix des projets de développement et prémunir les investissement
publics ou privé contre les risques de dérapages et de mauvaise
gestion ; En effet, les crédits de campagne, le soutient des
activités commerciales et des services sont autant des contributions au
financement du développement que le financement de la création
industrielle ou d'infrastructures collectifs ou encore d'autres
activités économiques .
La participation du système bancaire au
développement se concrétise donc dans les rôles que jouent
les banques à savoir :
- La collecte de l'épargne disponible
- La création de l'épargne productive
- La création de l'investissement productive
- L'investissement direct et le conseil technique.
4.2.1. La collecte d'épargne
disponible.
Le système bancaire est capable de canaliser
l'épargne sous formes diverses, puis la redistribue dans
l'économie en crédits à des agents économiques
organisés et productifs.
4.2.2. La création de l'épargne
productive.
Le système bancaire représente la seule et l'unique
structure institutionnelle et financière capable d'induire, de
créer, de développer et de motiver l'épargne productive :
L'orientation des liquidités disponibles vers les canaux qui doivent
être transformés par la suite en investissement productif en
faveur de l'épargnant et du pays en général. C'est ainsi
que le système bancaire est considéré important surtout
dans les pays en développement qui se caractérisent par une
propension à l'épargne publique et privée faible, tandis
que la fuite des capitaux nationaux à l'étranger semblent
être plus ou moins forte.
L'acquisition spéculative au nom des biens réels
plus ou moins productifs et plus ou moins nécessaires constituant le
mode essentiel de la transformation des disponibilités liquides au
niveau des ménages.
4.2.3. La création de l'investissement
productif.
L'intermédiation bancaire joue le rôle de
financement de l'investissement indirect : Octroi de crédit
d'investissement aux agents économiques. En effet, la banque est en
mesure de sélectionner, encourager, soutenir l'investissement productif
de l'entreprise et d'éliminer les mauvais choix.
Par ailleurs, les économies dans les pays en
développement sont dans une phase dite de création de richesse,
ou les contraintes des ressources productives sont devenues plus astreignantes
et les problèmes de gestion deviennent primordiaux ; Le rôle du
système bancaire qui consiste à orienter les ressources
disponibles vers les meilleurs projets de développement devient
primordial et même crucial.
- La banque comme investisseur direct :
Le rôle de la banque comme investisseur direct se
concrétise par la constitution d'un portefeuille productif, fait
d'affaires directement crées et gérées à travers
ses filiales, par le soutient et la gestion plus ou moins directe des projets
industriels, agricoles ou commerciaux. C'est ainsi que les systèmes
monétaires et financiers des pays en développement doivent
trouver les moyens afin de stabiliser les ressources des banques , renforcer
les capitaux propres et inciter les banques à prendre une part plus
active dans la création directe de projets qui leurs sont propres.
4.2.4. La banque comme conseillée
technique.
Le système bancaire national doit jouer le rôle de
conseiller et de guide, formation des cadres financiers des entreprises
à tous les niveaux, et particulièrement la formation des cadres
capables d'évaluer les projets.
Conclusion Partie II :
L'or, le bétail, les bijoux, les biens immobiliers et
l'argent cachés sous les matelas sont les moyens d'épargne
préférés dans de nombreuses parties du monde en
développement. Toutefois, ces avoirs contribuent rarement au
développement d'entreprises productives. Il est crucial d'orienter
l'épargne vers les mécanismes d'intermédiation
institutionnels qui peuvent les affecter à des utilisations productives
; S'ils sont rationnels et efficaces, les intermédiaires financiers
allouent généralement l'épargne aux emprunteurs
intérieurs les plus productifs, ce qui permet d'accroitre la
productivité, de créer les conditions nécessaires à
une augmentation des revenus réels et, aussi de bien
rémunérer l'épargne investie.
III / Impact des Bourses de Libreville et d'Abidjan sur
les économies des deux Zones.
La bourse tient une place économique primordiale, car,
elle permet la confrontation de l'offre et de la demande de capitaux.
L'importance d'une bourse est en relation avec le poids économique du
pays ; Ainsi, la capitalisation boursière (Valeur de marché de
l'ensemble des titres cotés) des USA représente entre 30 et 60 %
de la capitalisation boursière Mondiale.
Il est intéressant de comparer le volume de la
capitalisation boursière nationale à la taille des
économies correspondantes pour situer le rôle de la bourse dans le
système économique de chaque pays.
Une indication du poids de chaque bourse peut être obtenue
en rapportant sa capitalisation boursière au Produit National Brut
(PNB).
Une mesure de l'activité des bourses est le volume des
transactions ; Dans le cadre de ce mémoire, nous analyserons l'impact
des bourses des Valeurs Mobilières de Libreville et d'Abidjan sur les
économies des pays des deux sous-ensembles qui forment les Pays Africain
de la Zone Franc Cfa.
III / 1- Élargissement des perspectives des
entreprises face à leurs besoins de Financement.
L'impact positif d'un secteur financier solide sur
l'économie, que ce soit au niveau de la productivité des
entreprises, de l'accumulation de capital, de l'accroissement de
l'épargne et de l'investissement ou de la croissance est aujourd'hui
largement reconnu. Selon des études de la Banque Mondiale, une
augmentation de 10 % de la densité des circuits financiers
(Liquidités) s'accompagne d'une accélération de la
croissance du PIB par habitant de 2,8 %, ce qui est considérable.
Cela n'a pas toujours été le cas ; Il y a 25 ans,
nombreux sont ceux qui doutaient du bien- fondé d'une initiative
multilatérale axée sur le développement du secteur
financier dans les économies émergentes.
Or ; Les opérations menées en collaboration avec
des investisseurs du secteur privé et des pouvoirs publics, chaque fois
que la situation s'y prêtait, ont favorisé la poursuite de deux
objectifs fondamentaux : La Densification et l'Elargissement des circuits
financiers des pays en développement.
Qu'entend-on par Densification et Élargissement
des circuits financiers ?
Quand ils s'appliquent au système financier, ces deux
concepts se recouvrent partiellement ; De manière
générale, par Densification des circuits , on entend :
L'accroissement du pourcentage du PIB représenté par les actifs
financiers ; Et par Élargissement des circuits : La mise en place d'un
nombre plus élevé et d'une gamme plus étendue de
participants et d'instruments ; Par exemple : Un accroissement du
pourcentage d'épargnants dans la population , du nombre
d'intermédiaires sur le marché, du type d'instruments
d'épargne ou du nombre d'entreprises qui empruntent ou lèvent des
capitaux extérieurs .
Globalement, le processus de Densification et
d'élargissement des circuits financiers implique
généralement :
- Un accroissement de la participation des épargnants/
investisseurs sur les marchés financiers institutionnels
- Une augmentation du nombre et du type d'institutions
opérant sur le marché ; - L'élargissement de
l'éventail d'instruments financiers offrant diverses combinaisons de
risques/ rémunération ;
- L'amélioration de l'aptitude des marchés à
quantifier, à faciliter en tant qu'intermédiaire et à
régler des transactions au moyen de divers instruments qui permettent de
réduire les couts et les spreads ;
- L'assurance que les transactions s'effectuent dans des
conditions de libre et réelle
concurrence entre des institutions et des intervenants efficaces
et crédibles ;
- L'application aux intervenants sur le marché de
réglementations bien conçues ;
- L'assurance d'un marché transparent grâce à
une large diffusion des informations
sur les sociétés qui lèvent des capitaux,
le prix des transactions, les prix de référence
et la situation financière des intermédiaires
financiers ;
- Le respect des normes internationales en matière de
règlement, de comptabilité, de présentation de
l'information relative aux sociétés, de fonds propres et autres
aspects des opérations financières.
1.1. Des nouvelles alternatives aux entreprises pour
leurs besoins en Financement.
Le financement des investissements se fait le plus souvent en
ayant recours aux crédits bancaires, conjointement à
l'autofinancement, à l'appel au marché financier ainsi que dans
certains cas aux aides publiques.
En Afrique, les difficultés de collecte de
l'épargne aussi bien par les canaux formels que par les canaux
informels, doublée du faible niveau d'intermédiation
financière font en sorte que les marchés sont de plus en plus
regardés comme un créneau susceptible de donner un nouveau
souffle aux entreprises.
Certains auteurs justifient ce changement de vision en faveur des
marchés financiers par le décollage économique de bon
nombre d'États Africains dans un contexte de Mondialisation. En effet,
après être longtemps restés en marge de cette formule de
mobilisation de l'épargne, les pays Africains semblent aujourd'hui avoir
perçu l'importance des marchés financiers dans le processus de
développement de leurs économies.
L'engouement remarqué en Afrique pour ces marchés
depuis la fin de la décennie 90 illustre bien cette assertion ; On
compte en effet de nos jours plus d'une vingtaine de places boursières
sur le Continent.
Le marché financier régional de l'UEMOA crée
en décembre 1993, se présentait ainsi à l'époque
comme l'unique marché financier au Monde commun à plusieurs pays
; L'idée a fait école, notamment en Zone CEMAC. Ces
marchés financiers sensés apportés des solutions aux
vicissitudes liées à la procédure d'octroi d'un
crédit bancaire, à l'insécurité
caractéristique du secteur financier informel et à la
méfiance des épargnants vis-à-vis du secteur financier
formel, représentent un nouveau défi pour les entreprises et les
autorités monétaires de ces deux espaces économique.
Un pan important de ce nouveau défi réside dans
la conciliation des besoins en financements longs des entreprises et la
recherches par les épargnants des placements sécurisés et
rentables. Le marché financier qui vient en complément des autres
sources de financement constitue un moyen efficace pour les entreprises.
Dans le contexte particulier des pays de la Zone Franc Cfa, il y
a lieu de remarquer qu'à la suite de la profonde crise économique
qui a secoué ces pays à partir des années 80, le
système bancaire avait été frappé de plein fouet et
les portefeuilles de crédits avaient été compromis. Par
ailleurs, les banques de développement qui auraient pu pallié les
limites des banques commerciales n'ont pas elles aussi échappé
à la crise ; Les recours aux banques par les entreprises pour financer
leurs activités étaient devenus quasi-impossible.
L'apparition des marchés financiers dans le paysage
économique des pays de la Zone Cfa offre ainsi aux entreprises des
opportunités intéressantes de financement.
III / 2 - Une solution au problème de
l'étroitesse des fonds propres.
Les Valeurs Mobilières constituent sur le plan collectif
un moyen de financement efficace pour les entreprises ; Au XIXe siècle,
elles ont permis aux sociétés anonymes de collecter les capitaux
nécessaires à la mise en place du potentiel industriel des pays
occidentaux, cette collecte des capitaux n'est possible que s'il existe un
cadre appropriés ou les entreprises à la recherche des capitaux
et les investisseurs désireux d'obtenir des placements rentables peuvent
se rencontrer, c'est donc le marché des capitaux de longue durée
qui représente l'ensemble des offres et des demandes pour des
souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long
terme ; De la, le constat selon lequel « si l'entreprise ne peut
s'autofinancer, si elle ne peut pas obtenir des fonds nouveaux de la part des
associés ou des groupes qui participent à sa gestion » :
L'entreprise qui veut investir doit pour rassembler les capitaux
nécessaires, solliciter les marchés financiers.
Le marché financier qui vient en complément de
l'autofinancement et de l'endettement auprès des banques constitue un
moyen efficace de financement des entreprises ; Entre le capital social et
l'endettement, l'un englobant parfois une partie de l'autre, s'est
développé la notion de fonds propres. Les fonds propres ou
capitaux propres désignent l'ensemble des fonds, réserves et
reports à nouveau mis à la disposition de la
société par les associés et correspondant au passif
interne.
Il s'agit en d'autre termes de l'ensemble des biens
matériels et financiers de la société,
caractérisés par les critères de propriété,
d'affectation et de permanence lui servant selon les cas de moyens de
financement.
Qu'il s'agit de fonds propres ou de quasi-fonds propres, leur
relative faiblesse et tout au moins la difficulté d'en disposer
rapidement et au moment voulu constitue le ventre mou de la politique
financière de beaucoup d'entreprises. Devant le fait relève des
vicissitudes liées à l'octroi des crédits bancaires, le
marché financier apparait comme la solution appropriée pour les
entreprises en quête de financement.
Selon l'article 81 de l'Acte Uniforme de l'OHADA, relatif au
droit des sociétés commerciales et des groupements
d'intérêts économique ; L'inscription à la bourse
des Valeurs est la preuve par excellence de l'appel public à
l'épargne.
Selon l'article 84 du même Acte Uniforme de l'OHADA, donne
la possibilité aux sociétés anonymes de faire publiquement
appel à l'épargne par l'inscription de leurs titres à la
bourse des Valeurs d'un État autre que l'État de leur
siège social.
Ces sociétés pourront ainsi, grâce à
la disponibilité et à la rapidité que leur offrent les
marchés financiers lever les fonds nécessaires au financement de
leurs activités et aussi accroitre leur indépendance
financière, les faisant ainsi échapper plus facilement à
l'emprise des banques ; Bien plus, le climat de hausse des cours des titres
permettra aux entreprises d'obtenir des capitaux à un cout
avantageux.
2.1. Les possibilités de croissance
externe.
La cotation du titre permet à l'entreprise de saisir,
voire de susciter des opportunités intéressantes de croissance
externe, il devient alors possibles de régler en titres , de prendre des
participations ou des contrôles ; Paiement par titres peut
également être attrayant pour apporteurs ou propriétaires
des sociétés absorbées non cotées qui peuvent
trouver un moyen de mobiliser les titres qu'ils reçoivent en
rémunération de leurs apports.
La transformation rapide du financement des entreprises sont la
conséquence de « l'effet de levier », c'est-à-dire de
l'écart entre le taux de profit (rentabilité économique)
et le taux d'intérêt réel : Tant que cette
différence est positive, il est préférable d'emprunter
pour financer un projet d'investissement car, son cout (le taux
d'intérêt) sera inférieur à ce que l'investissement
rapporte (le taux de profit).
III 3 - Source de financement pour les politiques
d'investissement publique pour les États
membres .
3.1. L'essor des marchés de la dette publique en
Zone Franc CFA : Cas de l'UEMOA .
Après avoir doublé en 2006, les émissions de
titres ont diminué de près de 18% en 2007, passant de 465,6
Milliards de FCFA ( 680 Millions D'euros) à 380 Milliards de FCFA ( 580
Millions d'Euros) .
Bien que la taille du marché de la dette publique au sein
de l'UEMOA demeure
modeste( 1,5% du PIB de la Zone en 2007) , les volumes d'
émissions des gouvernements ont connu une progression remarquable au
cours de ces derniers années ( multipliés par 6 entre 2000 et
2007); Le choix du marché de l'UEMOA par la SFI ( filiale de la Banque
Monde) fin 2006 pour sa première émission obligataire en monnaie
locale en Afrique sub-saharienne témoigne d'un intérêt
accru pour ce marché.
Illustrant ainsi l'évolution structurelles des modes de
financement des États ,marquée par le recul progressif du
financement monétaire , le développement récent du
marché régionale tient d'une part au recours désormais
systématique des États à ce mode de financement et d'autre
part, à l'essor du compartiment obligataire, à la faveur d'un
allongement sensible des marchés .
Cet allongement de la maturité moyenne de la dette
publique dans l'UEMOA à l'origine d'un profil d'endettement plus
diversifié que dans les restes des autres pays d'Afrique subsaharienne,
est à relier à une plus forte stabilité
macroéconomique en Zone Franc CFA .
La surliquidité des établissements bancaires de la
Zone a également facilité la progression des émissions des
États . L'abondance de liquidités pourrait expliquer les
conditions financières relativement favorables auxquelles les
États ont pu émettre, ainsi que la faible discrimination au sein
de la Zone entre émetteurs souverains.
Cette situation privilégiée est susceptible
d'évoluer sous l'effet d'une part , d'un éventuel resserrement de
la liquidité bancaire et, d'autre part , des opérations
réalisées dans la Zone par les grandes signatures,susceptibles
d'élargir les spreads .
3.2. Une forte croissance des volumes d'émission
depuis 2001 .
Le marché de dette publique en Zone UEMOA a
enregistrée une forte progression depuis 2001 . Les volumes des
émissions effectuées par les Trésors Nationaux ont
progressivement été multipliés par 6 entre 2001 et 2007 ,
soit 485 Millions d'Euros . En effet, entre 1998 et 2001 , tant sur le
marché des titres de créances négociables sur le
marché obligataire, les acteurs du secteur privé (
établissements financiers et entreprises industrielles) ont
été à l'origine de la majorité des
opérations d'émission . Depuis, le mouvement s'est
inversé, les émissions publiques ayant pris le pas sur les
émissions privées
Deux facteurs ont particulièrement contribué
à cette forte augmentation du volume des émissions publiques :
- La totalité des 8 États de la Zone UEMOA ont
désormais recours au marché pour ce procurer des ressources .
- Une diversification et un allongement des maturités (
jusqu'à' à 7 ans) ont été progressivement
opérés à partir de 2001 , ce qui a permis d'assurer
l'essor du marché obligataire , ainsi , en moyenne sur la période
1999/2006 , près du tiers des émissions ( en volume) a
été effectué à des échéances
supérieure à 3 ans .
3.3. Modification structurelle des modes de financement
des États .
La dernière décennie est en effet marquée
par un recours des États aux financement intérieure qui
représentent désormais près du triple des ressources
extérieures, obtenues traditionnellement auprès des bailleurs de
fonds internationaux.
3.3.1. Le recul progressif du financement
monétaire
De surcroit , l'évolution la plus notable
enregistrée depuis le début des années 2001 dans les modes
financement intérieure des États a résidé dans la
mise en oeuvre d'un processus d'extinction progressive des concours de la BCEAO
.
Si les avances de la BCEAO aux États sont demeurées
relativement stable jusqu'en 2001, leur montant a depuis,
régulièrement diminué , alors que les financement
bancaires et le marché enregistraient à l'inverse une rapide
progression ( + 23% entre 2001 et 2005) ;
Ce moindre recours des États au financement
monétaire tient au processus d'épurement progressif des avances
concédées auprès de la BCEAO .
Cette diminution tendancielle du financement monétaire des
États constitue l'un des principaux facteur de développement du
marché financier régional ; Celui-ci à permis aux
États d'accéder à de nouvelles sources de financement ,
d'autant que le recours au marché domestique présente pour les
Trésors Nationaux plusieurs avantages au regard d'autres modes de
financement, notamment externe :
- il apporte aux États une plus grande flexibilité
dans l'accès aux ressources, les gouvernement disposant d'une relative
maitrise du calendrier des émissions , des montants levés et des
remboursement;
- il assure une meilleure prévisibilité dans
l'obtention des financements, l'accès à ces ressources
n'étant pas conditionner , comme c'est le cas pour celles obtenues
auprès des institutions internationales , à la mise en oeuvre de
politiques spécifique ou à l'évaluation de leurs
résultats.
- Ces financements peuvent être mobilisés pour des
besoins courants et récurrents , alors que les financements mis en
oeuvre par les bailleurs internationaux ou bilatéraux sont souvent
liés à des affectations précises dans le cadre de
programmes arrêtés de commun accord.
- Enfin, le recours au financement de marché incite
à une gestion plus efficace de la trésorerie.
III / 4 - Mesures du développement d'un
marché financier et de la croissance économique.
4.1. Mesures du développement du marché
financier.
La théorie ne fournit pas une mesure unique du
développement du marché boursier ; Les mesures
suggérées pour mesurer le développement du marché
boursier sont essentiellement relatives à la taille du marché,
à la liquidité du marché, et à l'intégration
avec les autres marchés boursier internationaux.
A l'instar de Levine, nous utiliserons plusieurs mesures du
développement des marchés boursiers ; Il s'agit essentiellement
des mesures relatives à la taille et à la liquidité du
marché.
4.1.1. Mesure relative à la taille du
marché
Pour mesurer la taille du marché boursier, nous
retiendrons la mesure utilisée par Levine et Zervos, il s'agit du ratio
de la capitalisation du marché divisée par le Produit
Intérieur Brut(PIB).
La capitalisation du marché est égale à la
valeur totale de tous les titres inscrits ;Ainsi, à la BRVM (Bourse
Régionale des Valeurs Mobilière) d'Abidjan ont a
enregistré un volume total des transactions de 3200 000 Titres à
3000 000 de Titres entre 2005 et 2006, soit une baisse de 6,5 % pour l'ensemble
des Titres cotés sur ce marché ; Ainsi, sur le marché
Actions, le volume des transactions après avoir quasiment doublé
en 2005 est passé de 3000 000 de Titres à 2300 000 ; En revanche,
sur le marché obligataire, le volume des transactions a
été en hausse avec 600 000 Titres échangés selon
les estimations 2005,deux emprunts ont été émis par la
Cote d'ivoire et le Togo ; Par ailleurs, la Société
Financière Internationale( SFI) filiale
de la Banque Mondiale a émis un emprunt pour 330 Millions
d'Euros à un taux de 4,75 % sur 5 ans ; Cette opération constitue
la première émission en Franc Cfa sur le marché de l'UEMOA
d'une institution financière internationale non régionale.
Il faut noter aussi que des bons du Trésor ont
été émis par les Trésors Nationaux du Bénin,
du Burkina-Faso, de la Guinée-Bissau, du Mali , du Niger et du
Sénégal destinés à mobiliser les ressources
nécessaires au financement des infrastructures au sein de l'Union ; Ces
emprunts bénéficient d'une exonération d'impôts et
taxe et sont admis en support au refinancement par la Banque Centrale.
Par contre, étant encore au début de ses
activités, la Bourse des Valeurs Mobilière d'Afrique Centrale
(BVMAC) n'a enregistrée qu'une seule cotation jusqu'à ce jour
portant sur 1,2 Milliards d'Euros lever par le Gouvernement Gabonais ; D'autres
lever de fonds ont étés annoncées pour les mois
avenirs.
4.1.2 . Mesure relative à la liquidité du
marché
Pour mesurer la liquidité du marché, nous
utiliserons deux mesures ; La première mesure se retrouve dans Levine et
Zervos. Il s'agit du ratio de la valeur total des transactions divisée
par le PIB, cette mesure complète celle de la taille du marché
car, le marché peut être de grande taille mais inactif ;En fin
2006, la capitalisation de la BRVM seule bourse active de la Zone Franc Cfa a
atteint 2475 Milliards de Franc Cfa, tandis que en fin 2007, cette
capitalisation s'élevait à 3575 Milliards de Franc Cfa. La
seconde mesure de liquidité du marché que nous considérons
est le taux de rotation en volume égale au rapport des transactions en
volume sur la capitalisation boursière en volume. Cette mesure
complète également celle de la taille du marché car, le
marché peut être important mais inactif.
4.1.3. Mesure relative à la profondeur du
marché .
La profondeur du marché est une autre dimension de la
liquidité mise en exergue par Black en 1971, elle indique la
quantité des titres qu'il est possible de négocier aux prix
affichés sur le marché. Elle mesure en fait, l'influence qu'un
ordre peut exercer sur le prix actuel du marché, plusieurs auteurs dont
King et Levine en 1993 ; Ainsi que De Gregorio et Giudotti en 1995 identifient
une corrélation significative entre la profondeur financière et
la croissance économique.
Pour mesurer la profondeur financière, ces auteurs
utilisent la Masse Monétaire M2 divisée par le PIB ; En effet, la
Masse Monétaire est essentiellement reliée à
l'habileté du système financier à fournir de la
liquidité.
4.2. Mesures de la croissance
économique.
Concernant les mesures indicatrices de la croissance
économique, nous retenons la variation du PIB par tête ; En effet,
selon une étude de la Banque Mondiale, une augmentation de 10 % de la
densité des circuits financiers (liquidités) s'accompagne d'une
accélération de la croissance du PIB par Habitant de 2,8 % ; nous
retenons aussi la variation de la productivité du travail et la
variation du taux d'utilisation de la capacité industrielle.
La première mesure est celle communément
utilisée même si le choix de cet indicateur pose en
réalité une série de problème qui tient à
son mode de construction.
L'augmentation du PIB ne signifie pas nécessairement que
la population bénéficie de richesse disponible plus nombreuse,
cela dépend de plusieurs facteurs dont :
- Si le PIB augmente moins vite que la population, alors la
richesse disponible par habitant diminue, ce qui s'avère incompatible
avec l'idée que la croissance augmenterait le bien-être de la
population, c'est pour quoi, les économistes choisissent souvent de
retenir le PIB/ habitant comme indicateur de croissance.
- Le PIB ne mesure par définition que la valeur
ajoutée produite par les agents résidents, ne tient pas compte
des transferts de ressources entre Nations, pour certains pays en
développement ces transferts représentent une part très
sensible de la richesse Nationale, et il est alors plus pertinent d'utiliser
d'autres agrégats comme le Revenu National disponible brut (PNB).
Nous avons retenu la seconde hypothèse par rapport
à la variation de la productivité qui joue un rôle
clé dans la croissance économique.
La croissance économique nécessite d'utiliser
d'avantage de facteurs de production, mais ce n'est pas une condition
suffisante pour une croissance durable.
A long terme, la croissance économique s'accompagne d'une
augmentation de la population active, phénomène que l'on observe
depuis la Révolution industrielle.
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