INTRODUCTION:
Dans le chapitre précédent nous avons pu voir
les rôles que peuvent jouer les entreprises de moyenne dimension
(PME/PMI) dans le développement économique d'un pays. Donc la
nécessité pour les pouvoirs politiques de créer un
environnement financier favorable à celles-ci, si on sait que ce dernier
constitue le véritable obstacle à la promotion de ces
entreprises.
C'est pourquoi le Mali qui ne peut rester en marge de cette
évolution a, ces dernières années, entrepris des actions
courageuses et énergétiques allant des reformes dans les codes
des investissements et minier à l'élargissement du secteur
bancaire dans le but de promouvoir l'initiative privée, moteur de la
croissance économique.
Ainsi à travers ce chapitre, nous tenterons de
répondre à la question suivante : comment financer son
implantation et/ou ses activités au Mali ? Pour ce faire nous avons
jugé nécessaire de donner, à priori une
présentation générale du pays.
SECTION 1 : GENERALITES SUR LE MALI 1.1.
Présentation générale :
Ancienne colonie française, le Mali (alors
République Soudanaise) devient indépendant le 22 Septembre 1960.
Il compte aujourd'hui huit (08) régions administratives, cinquante six
(56) cercles et sept cent trois (703) communes.
Berceau d'une brillante civilisation africaine bien connue, le
Mali est un grand pays de par son histoire, sa culture et son étendue
géographique. Il tient son nom de l'Etat qui a le plus fasciné
son époque par l'image d'un pays aux richesses fabuleuses.
1.1.1. Situation et localisation :
La République du Mali est située au coeur de
l'Afrique occidentale, ayant hérité de la colonisation, selon
l'image d'un historien, « la forme d'un papillon aux ailes
asymétriques ». Le Mali s'étend du plein coeur du Sahara au
nord, jusqu'à la limite de la zone des grandes savanes au sud. Pays de 1
241 238 km2 (deux fois et demi la France), le Mali partage 7.420 km
de frontière avec sept (07) Etats voisins : l'Algérie au nord, le
Niger à l'est, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la
Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à
l'Ouest. Le Mali ne dispose d'aucun accès à la mer et les ports
de Dakar et d'Abidjan, par où passe l'essentiel de son trafic
international, sont distants de 1.200,01 km environ de sa capitale Bamako.
1.1.2. Relief et hydrographie :
Le Mali est constitué à 90% de vastes plaines et
de bas plateaux, dont l'altitude n'excède pas 300 m. Quelques massifs
montagneux se dressent au milieu de ces étendues plates, tels que les
Monts Mandingues, l'Adrar des Iforas et la falaise de Bandiagara. La
répartition de la population au sein du territoire malien est
profondément marquée par les conditions bioclimatiques. Le
réseau hydrographique s'articule autour des bassins versants de deux
fleuves, tous deux situés dans la partie méridionale du
territoire, le Sénégal et le Niger. Ils assurent une part
essentielle des transports. Toutefois, ces derniers ne s'écoulent pas de
façon pérenne :
· Le Niger est navigable six mois par an, entre
juillet et janvier. Il forme une boucle longue de 1.780 km au sommet de
laquelle il se divise en de
multiples bras formant un véritable « delta
intérieur ». Ses affluents drainent le Sud-ouest et le Nord-est du
pays. Cette zone constitue un territoire de 50.000 km2, soit environ
6% de la superficie totale du pays. Le fleuve Niger occupe une place
prépondérante dans l'économie, le développement et
l'organisation spatiale du pays.
· Le fleuve Sénégal : 669 km de parcours
en territoire malien formé par la réunion à
Bafoulabé du Bafing et du Baoulé. Ses principaux affluents sont
sur la rive droite, le Kolimbiné et sur la rive gauche, la
Falémé qui forme la frontière avec la
république du Sénégal.
1.1.3. La population
La population malienne est estimée à 13.910.000
habitants (ONU, 2006) dont 71% de ruraux. Elle est très jeune avec 49%
de moins de 15 ans. Le taux d'alphabétisation était de 49,7% en
2005 au primaire, 20% dans le secondaire et seulement 2% au niveau
universitaire en 2002-2003. De nombreuses ethnies cohabitent : Bambara (35%),
Peuhl (12%), Touareg et Maure, Sénoufo, Sarakolé, Songhaï,
Malinké, Bobo, Minianka, Toucouleur, Somono, Bozo, Dogon, etc. Le pays
connaît une forte émigration, notamment vers la France, des
populations Sarakolé de la région de Kayes.
· Religion(s) : par la constitution, la
République du Mali est un pays laïc, cependant la population est
composée en majorité par des musulmans (soit 90%), l'animisme et
le christianisme se partagent le reste (10%).
1.1.4. Les potentialités de l'économie
malienne :
Le Mali est un lieu privilégié pour explorer le
marché régional. Tout investissement dans le pays
bénéficie d'un véritable marché commun d'environ 73
millions de consommateurs en ce qui concerne l'UEMOA et d'un vaste
marché d'environ 220 millions d'âmes en ce qui concerne les 15
Etats membres de la CEDEAO.
Outre le marché régional, le Mali dispose d'un
accès privilégie au marché international : grâce
à son statut de PMA (pays moins avancés), le Mali
bénéficie des avantages de l'AGOA (African Growth and Opportunity
Act) auquel il est éligible depuis 2002. Adoptée dans un souci de
développer les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les
pays africains, la loi AGOA
s'étend jusqu'en 2015. Actuellement 37 pays africains
sont éligibles à cette loi. A ce jour, grâce aux
opportunités offertes par cette loi, 200 milliard de Francs CFA (305 343
512 euros) ont étés investies en Afrique, 200.000 emplois ont
étés crées, 25 milliard de dollars d'exportations ont
étés réalisés par l'Afrique vers les Etats-Unis.
Le Mali bénéficie également d'un libre
accès au marché de l'Union Européenne, en franchise des
droits et contingents, grâce à l'initiative « Tout sauf les
armes ». Pays de négoce et de migration, le pays peut se targuer
d'avoir une démocratie citée en exemple sur tout le continent. La
sécurité des personnes et des biens est assurée et le pays
parait à l'abri des désordres politiques.
Les potentiels énergétiques des
différents aménagements hydroélectriques,
réalisés et à réaliser, concernent de nombreux
sites, notamment ceux de Selingué, Manantalie, Kenieba, Tossaye,
l'Abezanga, Gouina et Felou. L'énergie solaire et d'autre sources
d'énergies renouvelables offrent aussi d'importante possibilité
qui commence à être exploiter.
Le Mali dispose de gisements identifiés d'or, de
minerais de fer (réserves : plus d'un milliard de tonnes dans la
région de Bafing, Mankana, DjidjanKeneiba), de bauxites (réserve
estimée à 1,2 milliard de tonnes dans la région de Kayes
et à l'Ouest de Bamako), de manganèses (10 million de tonnes de
réserve reconnu vers Ansongo), de diamant, de phosphates, de marbre, de
sel gemme et de Gypse.
Le Mali de par sa position géographique, son histoire
et sa culture est un pays à vocation touristique et artisanale. Les
zones actuellement exploitées au Mali sont : Bamako et ses environs ; le
delta intérieur, Mopti, Djenné, et le pays Dogon ; Tombouctou.
En 2002, le PNB global était de 3 milliards de dollars,
soit un PNB par habitant de 240 dollars. Le Mali est l'un des pays les plus
pauvres du monde. Il n'en cesse de s'appauvrir de 1985 à 1993 avec une
croissance annuelle négative de 1% en moyenne tandis que sa dette
extérieure brute était égale ou supérieure au PNB.
La dévaluation du Franc CFA (la monnaie du Mali) en janvier 1994 a
favorisé l'élevage, mais la mise en oeuvre d'une politique de
rigueur, si elle a permis de réduire les déficits publics a
engendré une aggravation des conditions de vies de la population. Il a
retrouvé une croissance forte (jusqu'à 6,7% en
1997) à la fin des années 1990, elle est
à nouveau négative au début des années 2000
à la suite de l'effondrement des cours du coton en 1999. Cependant, le
pays a renoué avec la croissance depuis 2003, avec des taux de 2,2% et
5,4% respectivement en 2004 et 20051.
1.1.5. La politique monétaire :
La politique monétaire est élaborée par
la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui est une
institution indépendante des pouvoirs publics, mais en collaboration
avec les ministères de l'économie et des finances des
différents pays membres. Elle est la seule banque autorisée
à émettre des billets en circulation et assure le contrôle
des banques ordinaires. Les principales monnaies utilisées pour les
opérations du commerce extérieur du Mali sont le franc CFA
(Communauté Financière Africaine) et l'Euro. Il existe un lien de
libre convertibilité entre ces deux monnaies grâce au soutien du
compte d'opérations du trésor français représentant
à lui seul environ 83% des opérations financières du
Mali2 (1 euro = 655.595 FCFA).
Tableau 3 : Le pays en chiffres
DONNEES
|
|
|
Population (en millions habitants)
|
|
13,91
|
Superficie (en km2)
|
1
|
241 238
|
Accroissement naturel
|
|
02,7
|
PIB (en milliards de dollars US)
|
|
5,1
|
PIB par habitant (en dollars US)
|
|
380
|
Espérance de vie (en années)
|
|
50,9
|
Urbanisation (en %)
|
|
29,4
|
IDH
|
|
0,333
|
Source : Ministère des Affaires
étrangères du Mali 2006
1 Jeune Afrique hors série
no14, les 500-Edition 2007, pages 164
2 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005
1.2. Les secteurs d,activités
:
1.2.1. Le secteur primaire :
A l'image de plusieurs pays africains, l'économie
malienne est dominée par le secteur primaire (plus 70% de la population
active). Le secteur primaire au Mali est composé essentiellement de
l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'artisanat.
1.2.1.1. L'agriculture :
Le secteur agricole du Mali occupe un peu moins de 70% de la
population, contribue pour 18% au produit intérieur brut en 2004. Il
dégage plus de 31,7% des recettes d'exportations en moyenne entre 2000
et 2004 pour trois produits : le coton, le bétail et les
céréales. Le taux de croissance moyen de la production agricole
est de 3,6% par an contre 2,2% pour le taux de croissance de la
population3.
Les principales cultures vivrières sont adaptées
au milieu naturel aride ; il s'agit : du mil (292860 tonnes, soit un rendement
de 894 kg /ha pour la saison 2004-2005), du sorgho (411636 tonnes, soit un
rendement de 920 kg/ ha pour la saison 2004-2005). D'autres sont produites dans
les zones irriguées notamment le maïs (486 660 tonnes, soit un
rendement de 1 817 kg /ha pour la période 2004-2005), le riz et la canne
à sucre. L'arachide et le riz sont cultivés pour
l' exportation4.
La production totale des céréales a
évolué de 1 817 058 tonnes en 1990 à 2 310 077 tonnes en
2001 et à 3 139 007 tonnes en 2005. Cette augmentation est en grande
partie due à la forte croissance de riz. Celle ci est passée de
282 366 tonnes en 1990 à 906 326 tonnes en 2005. Ainsi la consommation
apparente par habitant est estimée à 235 kg de
céréales5.
Mais la production agricole est faible souffrant à la
fois d'un manque d'infrastructure en milieu rural, le rendement faible trop
lié aux variations climatiques. Les équipements sont
rudimentaires (la grande majorité utilise encore la daba ou la houe). Il
est aujourd'hui admis que cette agriculture de substance est très
sensible aux facteurs exogènes et n'arrive pas à extraire les
3 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page VIII
4 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page II
5 Idem, page VIII
populations de la précarité. En dehors de la
région de Sikasso l'autosuffisance alimentaire n'est pas assurée.
La superficie des terres effectivement cultivées est estimée
à trois (03) millions d'hectare soit 10% des terres arables.
Par ailleurs, il est à noter que l'essentiel de la
production du secteur primaire est assuré par la culture du coton. Le
coton est la première culture et le premier produit d'exportation ; il
représente 10% du produit intérieur brut (PIB) du secteur
primaire et près de 58% des recettes d'exportations. Le coton occupe
environ 435 000 hectares et il est surtout cultivé dans l'ouest et le
sud du pays. Le Mali est le premier pays producteur et exportateur du coton
d'Afrique noire. En 1997- 98, la production du coton graine s'est
établie à 529 000 tonnes dont 233 606 exportés.
Les principales forces du secteur coton au Mali sans être
exhaustive sont les suivantes :
- le bon niveau des technicités des paysans leur
permettant d'être réceptifs à l'innovation et de pouvoir
valoriser rapidement les nouvelles propositions techniques ;
- la bonne structuration du monde rural avec l'existence
d'organisations de producteurs ;
- l'existence des mécanismes d'approvisionnement en
intrant agricole et de gestion de crédits rodés ;
- l'existence des mécanismes de fixation et d'annonce d'un
prix garanti avant les semences ;
- la récolte manuelle en vigueur au Mali permet d'avoir un
coton de bonne qualité et très compétitif sur le
marché.
Cependant, le secteur n'est pas exempt des contraintes qui
empêchent son dynamisme. Parmi celles-ci on peut noter entre autres :
- la forte dépendance de la production aux aléas
climatiques ;
- les conditions difficiles d'accès aux crédits
agricoles et son impact négatif sur l'équipement des producteurs
;
- la faiblesse de la transformation locale (1% de la production
totale) et la trop grande dépendance vis-à-vis du marché
extérieur ;
- l'insuffisance des compétences nationales en
matière d'industries textiles ;
- le coût élevé de l'énergie que ce
soit l'autoproduction ou les fournitures de la société
d'électricité (EDM) ;
- l'inexistence d'industrie de production d'engrais ou de
pesticides agricoles compétitives6.
1.2.1.2. L'élevage :
Il contribue à hauteur de 10% du produit
intérieur brut (PIB). Le cheptel en 2002 (bovins, ovins, caprins) se
chiffre à 28 millions de têtes ; l'élevage assure 80% des
recettes des populations rurales. Enfin, l'élevage est le
troisième produit d'exportation. La production de viande rouge
dûment contrôlée s'élève à près
de 35 000 tonnes, pour une production totale d'environs 90 000 tonnes.
L'abattage au Mali porterait sur un total de 220 000 bovins et 440 000 ovins
par an. Sur six (06) abattoirs seuls deux (02) sont dotés d'un
entrepôt frigorifique. La production globale de lait au Mali est
estimée à 13 000 litres par an. La volaille était
estimée à 28 millions de têtes en 20027.
1.2.1.3. La pêche :
Les produits de la pêche représentent 6% du PIB
malien (en 2004), elle génère environ 285 000 emplois. Selon le
niveau des crues, la production varie de 125 000 à 150 000 tonnes par
an, sa commercialisation s'effectue à 90% sous forme
séchée ou fumée. Quant à la pisciculture, elle
produit de 30 à 50 tonnes par an, et se présente actuellement
comme une activité de complément pour les riziculteurs en
s'intégrant dans les aménagements hydro agricoles8. Le
Mali figure parmi les premiers producteurs africains des poissons d'eau douce.
Cependant, la filière est confrontée à des
problèmes majeurs : caractère artisanale et mauvaise mise en
valeur de la production, financement inapproprié.
1.2.1.4. L'artisanat :
L'artisanat malien est particulièrement dominé
par le textile (tissage, teinture, confection), notamment le bogolan, le Bazin
teint, les pagnes et les couvertures tissées ; la bijouterie et la
maroquinerie. Il est composé de 174 corps de métier qui
intéressent 80% de la population malienne.
1.2.2. Le secteur secondaire :
L'industrialisation du Mali est toujours dans sa phase
embryonnaire selon les données de la comptabilité nationale. En
effet l'industrie contribue à moins de
6 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page II
7 L'ESSENTIEL: «Dossier
spécial sur le Mali» février 2006, page 55
8 L'ESSENTIEL: «Dossier
spécial sur le Mali» février 2006, page 55
30% dans la formation du PIB, malgré la forte
présence des matières premières. Elle se
caractérise par sa forte concentration dans la capitale (Bamako) et ses
environs, soit 60% des unités industrielles implantées dans la
zone industrielle de Bamako. Les activités agro alimentaires occupent
plus de 70% de la production industrielle. Le secteur industriel au Mali est
essentiellement dominé par l'industrie extractive.
1.2.2.1. L'industrie extractive :
a) Le secteur minier :
Le Mali dispose d'importantes réserves de ressources
minières telles que l'or (800 tonnes), le calcaire, le manganèse,
la bauxite, et le fer. Le secteur minier enregistre depuis 1992 une forte
progression, tiré essentiellement par la production aurifère. La
production industrielle aurifère a atteint les 63,685 tonnes d'or
métal en 2002, plaçant ainsi le Mali à la troisième
place des pays producteurs africains après la Sud Afrique et le Ghana.
Avec une production annuelle de 40 tonnes en 2005 l'or s'impose
désormais comme la locomotive de l'économie malienne, soit une
part de 15 à 20% du PIB. Les potentialités du pays dans ce
domaine sont estimées à 800 tonnes de réserves avec une
production annuelle de 50 tonnes. L'implantation de sociétés
minières étrangères (RANDGOLD et ANGLOGOLD ASHANTI) est
saluée par les pouvoirs publics, d'autant que les mines participent en
effet à la croissance économique. Depuis 1997, la participation
des sociétés minières en termes d'achats locaux, de masse
salariale et de réalisations socioéconomiques est
évaluée à plus de 152 milliards de Francs CFA (232 061 069
euros). La part des trois (03) grandes mines (SEMOS, YATELA et MORILA) au
budget de l'Etat est estimée à 300 milliards de F CFA durant ces
quatre (04) dernières années9.
Cependant, des contraintes majeures font obstacle au
développement du secteur. Il s'agit, entre autres, de la stagnation des
programmes de recherche ; de la faiblesse des administrations minières,
fiscales et douanières ; des besoins croissants des communautés
locales ; de la faiblesse des infrastructures qui renchérit le
coût des investissements et de la dépendance d'une seule substance
(l'or) soumise aux fluctuations fréquentes des cours.
9 Rapport : « Perspectives
économiques en Afrique », OCDE/BAFD-2006, pages 371
b) La compagnie malienne pour le développement
des textiles (CMDT) :
Créée en 1974, la CMDT est une
société industrielle mixte chargée de gérer la
filière de production cotonnière au Mali. Aujourd'hui, elle
constitue le pilier industriel malien fournissant plus de 50% de la valeur
ajoutée industrielle et de l'emploi industriel. La CMDT contribue de 5
à 10 milliards de Francs CFA (environ 7 633 588 à 15 267 176
euros) par an de taxes pour l'Etat. Elle dispose de 17 unités
industrielles pour une capacité de 572 000 tonnes et d'un parc de
transport de 150 camions. La compagnie emploie plus de 4 000 agents temporaires
et permanents10.
c) Le pétrole :
Le Mali dispose de bassins sédimentaires couvrant une
superficie de 800000km2. Il met ainsi, actuellement tout en oeuvre
pour promouvoir la recherche pétrolière, notamment avec la
création d'une autorité pour la promotion de la recherche
pétrolière et l'adoption d'un code pétrolier en 2004. Les
actions de promotion menées par le ministère de l'énergie
et de l'eau ont permis de diviser les bassins en 18 blocs et permis à
cet effet la signature de certaines conventions portant sur dix (10) blocs.
Actuellement on peut noter la présence d'une dizaine de
sociétés étrangères en intenses travaux de
recherche sur le terrain11.
1.2.2.2. L'industrie de transformation :
Le tissu industriel de transformation locale est
dominée par trois (03) grandes sociétés privées :
Achcar Mali Industrie (AMI), l'EUROLAIT et le groupe Sada DIALLO-SA. La
transformation locale de la production cotonnière (1% de la production
totale) est assurée par trois (3) unités fonctionnelles à
savoir la Compagnie malienne de Textiles (COMATEX), le FITIMA et l'Industrie
Textile du Mali (ITEMA). Deux unités industrielles assurent la
transformation de la graine coton en huile, savon et aliments bétails,
il s'agit de l'HUICOMA et le FAMAB.
1.2.3. Le secteur tertiaire :
Contribuant à hauteur de 42% du PIB en 2003, le secteur
tertiaire se présente comme le secteur le plus dynamique du
Mali12.
10 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page I
11 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page 52
12 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page VIII
1.2.3.1. Le tourisme :
La situation du tourisme malien se présente assez bien,
fait marquer le ministre chargé lors d'une interview. Depuis 2000, le
Mali enregistre une croissance régulière des arrivées de
touristes. En effet, il a été enregistré plus de 113 000
visiteurs en 2005 contre 50 000 dans les années 90. Présentement
le tourisme est sorti de la marginalisation pour devenir un secteur majeur de
l'économie avec des recettes de 74 milliards francs CFA (112 977 100
euros équivalent) en 2003 et plus de 3 000 emplois
directs13.
1.2.3.2. Le transport :
Les liaisons routières inter urbaines et inter villes
sont assurées par une dizaine de compagnies de transport parmi
lesquelles on peut citer : BITTARTRANS, DIARRA-TRANSPORT, BANI-TRANSPORT, DIEMA
TRASPORT, KENEDOUGOU-VOYAGE, etc.
Concessionnaire suite à la privatisation de la
Régie des chemins de Fer, la société TRANS-RAIL assure la
seule voie ferroviaire reliant Bamako à Dakar. Le transport
aérien est assuré grâce à l'aéroport
international «Bamako- Senou», entièrement
réaménagé à l'occasion du sommet Afrique-France en
2005 avec l'appui de l'ASECNA et AIR France. En plus de l'aéroport
«Bamako-senou », le Mali dispose de cinq (05) autres aéroports
aux normes internationales, il s'agit des aéroports de Kayes, Sikasso,
Mopti, Gao et Tombouctou. En absence d'une compagnie étatique,
après cessation d'activité d'AIR-MALI-SA en 2002, le ciel malien
est disputé par une dizaine de compagnies aériennes
étrangères, il s'agit entre autres d'AIR France, AIR-ALGERIE,
AIR-GABON, AIR-IVOIRE, AIRGUINEE, ROYAL-AIR MAROC, etc.14
Concernant la navigation fluviale, on retient que le Mali est
traversé par deux (02) fleuves : le Niger et le Sénégal.
L'heure est à la recherche de financement pour l'obtention de bateaux
à fond plat plus pratiques sur ces cours. Le transport fluvial est
assuré par la Compagnie Malienne de la Navigation (COMAV) et les
pinassiers regroupés en coopératives de navigation.
1.2.3.3. Le système bancaire :
Le secteur bancaire malien, depuis l'absorption de la Banque
Malienne de Crédits et dépôts (BMCD) par la Banque Malienne
de Développement (BDM),
13 Selon une interview du ministre du
tourisme et de l'artisanat dans l'essentiel de février 2006, pages
58-61
14 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali », février 2006, pages 37 et 38
compte dix (10) banques ; il s'agit de la BDM, la BHM, la BNDA,
la BOA, la BCS, la BIM, l'ECOBANK, la BSIC, la BMS et la BICIM.
1.2.3.4. La télécommunication:
Depuis Août 2002, deux (02) opérateurs se
partagent l'exploitation des services de télécommunications au
Mali ; la société publique SOTELMA (Société
Malienne de Télécommunications) et la Société
privée IKATEL-SA. En période d'un an (2003-2004) le nombre
d'abonnés en fixes et mobile a augmenté de 53%15. A
ces opérateurs, on peut ajouter les fournisseurs d'accès à
l'Internet, estimés à dix (10) le nombre de prestataires de
services.
1.2.3.5. La santé :
La situation sanitaire au Mali se caractérise par la
persistance d'une mobilité et d'une mortalité
élevées. La politique sanitaire du Mali est conforme aux grands
principes de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dont il est
membre. La constitution du Mali proclame que la santé est un droit
fondamental de tout citoyen. L'action sanitaire est une oeuvre de
solidarité de l'Etat, des collectivités et des individus.
Graphe 1 : Ventilation sectorielle du PIB en 2004
(en pourcentage)
Source : La direction nationale de la
statistique et de l'informatique 2005
15 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page 46
SECTION 2 : L,ENVIRONNEMENT FINANCIER AU
MALI
Aujourd'hui sans doute, il est d'une unanimité qu'il
faut soutenir les PME/PMI pour que celles-ci puissent efficacement remplir les
rôles qui leurs sont reconnus. Ce soutien passe notamment par le
financement de celles-ci. Au Mali, à l'image de certains pays
industrialisés et en développement, un intérêt
particulier est accordé aux facilités de financement des PME/PMI.
Plusieurs efforts ont été consentis en ce sens, en passant par
des reformes fiscales à des programmes de promotion. Les PME/PMI
occupent désormais une place de degré important dans la politique
du pays. Peut-on dire que les PME/PMI maliennes disposent d'un meilleur
environnement financier pour pouvoir assurer leur développement ?
2.1. L,apport de l,Etat
:
Les PME/PMI au Mali disposent d'une grande
considération des pouvoirs publics. On peut noter surtout des aides
(subventions ou primes), des allégements fiscaux, des dispositions
légales et réglementaires et des cadres de concertation.
2.1.1. Les avantages fiscaux16 :
Le nouveau code des investissements a accordé plusieurs
avantages aux entreprises :
- l'exonération de l'impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux et la contribution des
patentes, la durée de cette exonération peut aller de cinq (05)
à huit (08) ans selon le régime ;
- l'exonération de l'impôt sur les revenus
fonciers et la taxe sur les biens de main morte pour les nouvelles
constructions d'une durée de cinq (05) ans pour les entreprises de
promotion immobilière ;
- l'étalement sur trois (03) ans du paiement des
droits d'enregistrement sur les actes de création des
sociétés et exonération de ces droits en cas
d'augmentation de capital ;
- les entreprises agréées au régime dit
de zone franche bénéficient de l'exonération totale et
permanente des droits et taxes liés à l'exercice de leurs
activités.
16 Code des investissements du Mali de
1991, modifié en 2004
2.1.2. Les garanties :
Toute personne morale ou physique malienne ou d'origine
étrangère peut acquérir ou créer au Mali une
société commerciale, industrielle ou bancaire et
financière. L'article 14 de la constitution garantie la liberté
d'entreprise au Mali et l'article 13, le droit à la
propriété. Il n'y a pas non plus de restriction
particulière pour l'accès aux domaines d'investissement et pour
la création des sociétés. La réglementation
malienne n'oblige pas non plus l'investisseur étranger à associer
à son entreprise l'Etat malien ou une personne morale ou physique
malienne sauf en matière d'exploitations minière et
pétrolière où l'Etat malien se réserve une
participation minoritaire à l'ordre d'environ 20%17.
Les investisseurs étrangers bénéficient
des mêmes privilèges que les nationaux. Le droit aux transferts de
capitaux et revenus est garanti aux personnes physiques et morales qui
effectuent un investissement au Mali financé par un apport en devises.
En d'autres termes les personnes étrangères qui procèdent
à des investissements ou qui occupent un emploi dans une entreprise
malienne ont le droit, sous réserve du respect des
réglementations en matière de change, de transfert dans la devise
cédée au moment de la constitution des dits investissements, des
dividendes, ou de salaires.
Les litiges pouvant survenir entre les investisseurs
étrangers et l'Etat sont réglées d'abord à
l'amiable ou dans le cadre des accords bilatéraux de protection des
investissements étrangers. En cas d'échec, les parties auront
recours à la procédure d'arbitrage qui est celle prévue
par la convention du 18 mars 1965, portant la création du centre
international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements entre Etat et ressortissants d'autres pays (CIRDI)
établi sous l'égide de la Banque Mondiale et ratifié par
le Mali le 3 janvier 197818.
2.1.3. Le conseil présidentiel pour
l'investissement (CPI) :
Pour drainer plus d'investissement vers le pays, il a
été crée, le 13 septembre 2004, le CPI. Cet organe
consultatif d'une quinzaine de membres tant nationaux qu'étrangers
ambitionne de créer les conditions propices à l'avènement
d'une agro-industrie malienne à forte valeur ajoutée.
17 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005, pages 2
18 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005, pages 2
Il a permis plusieurs reformes fiscales dans le cadre de
concertation Etatsecteur privé. Les dernières reformes ont
été l'adoption des lois numéro 02-004 et 02-005 de janvier
2005. Elles modifient le code général des impôts (CGI) et
sont relatives à la taxe sur la plus value de cession
réalisée par les particuliers, l'harmonisation du taux de la taxe
sur valeur ajoutée (TVA) à 18%, à l'exception de plusieurs
produits manufacturiers qui sont exempts, notamment le pain à la
consommation, les produits pharmaceutiques, les engrais et autres intrants
agricoles, les livres scolaires et la presse locale, le matériel
agricole19.
Le cadre de concertation Etat- Secteur
privé : Ce cadre a été mis en place par le
gouvernement pour assurer une dynamisation des associations
professionnelles.
2.1.4. Le fonds d'appui à la formation
professionnelle et à
l'apprentissage (FAFPA):
Le Mali en collaboration avec les bailleurs de fonds dont la
Banque Mondiale a mis en place la FAFPA. Ce fonds a pour mission de participer
à la satisfaction des besoins de formation des opérateurs
économiques et des artisans de la place.
2.2. L,apport des institutions
financières :
Malgré l'existence d'un tissu financier assez
étoffé, le contexte actuel du pays reste marqué par une
faible intervention des établissements financiers en faveur du secteur
privé notamment les PME/PMI. Sans être trop convaincus, nous
constatons que d'énormes efforts ont été
déployés par le pouvoir public afin de permettre un environnement
financier favorable aux entreprises maliennes, les PME/PMI en particulier. Nous
pouvons ainsi remarquer depuis une décennie l'élargissement du
système bancaire (banques nationales et étrangères), mais
aussi la présence de nouvelles institutions financières non
bancaires nationales et internationales.
2.2.1. Les institutions financières
bancaires20 :
Jusqu'en 1991 le secteur bancaire malien ne comptait que six
(06) banques nationales. Aujourd'hui on compte une dizaine dont quatre (04)
sont entièrement privées, il s'agit de : ECOBANK, BICIM, BSIC-SA
et BOA.
2.2.1.1. La Banque de Développement du Mali
(BDM-SA) :
19 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur la République du Mali, février 2006 »
page 45
20 IZF 2005 : « Financer son
implantation au Mali », page 1
La BDM-SA est issue de l'absorption de la Banque Malienne de
Crédits et de Dépôts (BMCD) par la Banque de
Développement du Mali en novembre 2001. La banque finance les PME
françaises en général pour des prêts à moyen
terme et pour des montants en principe supérieurs à 1 million
XOF. La BDMSA est une des seules à avoir des distributeurs automatiques
de billets (quatre distributeurs au début de l'année 2002).
2.2.1.2. La Banque Malienne de Solidarité
(BMS-SA):
La BMS a été créée en 2002, avec
un capital de 2 305 millions F CFA (03, 519 millions d'euros environ). Elle est
appelée à assumer les principales missions spécifiques
suivantes :
- favoriser le financement des PME/PMI et des activités
génératrices de revenus initiées par les populations
défavorisées ;
- pourvoir aux besoins en micro crédits de petits
promoteurs dépourvus de moyens financiers, ne disposant pas de garantie
personnelle ou réelle et ne pouvant pas accéder aux
crédits bancaires ;
- compléter l'édifice des institutions de micro
finance en jouant le rôle d'un établissement de crédit ;
- etc....
2.2.1.3. La Banque Internationale pour le Mali
(BIM-SA):
La BIM est une société anonyme de droit malien
au capital de 4 254 millions Francs CFA (6,494 millions d'euros environ)
détenu à hauteur de 61,5% par l'Etat et 38,5% par des
privés maliens. Ses activités consistent entre autre :
- le financement de l'économie : commerce, industrie
agriculture et services ;
- la mobilisation de l'épargne : collecte de
l'épargne intérieur et celle des maliens de
l'extérieur.
Elle a créé un secteur PME/PMI au sein de son
département crédit et accompagne déjà des PME
françaises et des filiales de groupe dans le domaine des travaux publics
et du génie civil au Mali.
2.2.1.4. La Banque Internationale du Commerce et de
l'Industrie et du Mali (BICIM) :
Elle est la filiale de la Banque Nationale de Paris (BNP) au
Mali et est spécialisée dans le crédit aux entreprises et
les crédits de fonctionnement. Elle a mis en place une carte de
crédit propre et un serveur post-banque pour la gestion
de trésorerie des entreprises. Le distributeur de
billets de la BICIM accepte les cartes Visa.
2.2.1.5. ECOBANK - Mali :
L'ECOBANK est une des 12 filiales du groupe bancaire bilingue
(français / anglais) ECOBANK présent en Afrique de l'Ouest et au
Cameroun. Une des vocations premières d'Ecobank est de faciliter et
promouvoir le commerce sous- régional. Elle offre une gamme
variée de produits et services classiques, dont en particulier un
système de transfert rapide (sous 24H) entre les filiales de son groupe.
Elle offre également à ses clients le produit Ecolink leur
permettant d'obtenir directement des informations sur leur compte à
partir d'un ordinateur.
2.2.1.6. Bank of Africa - Mali (BOA):
Globalement, on estime la part de marché de la BOA
Mali sur les dépôts bancaires à 14%, soit un bilan de plus
de 70.000 millions XOF fin 2001. La BOA possède plusieurs agences
régionales au Mali (Kayes, Koutiala, Sikasso), ainsi que six (06) autres
réseaux de banques dans la sous-région, et dispose aussi d'un
bureau de représentation à Paris.
2.2.1.7. La Banque Nationale de Développement
agricole (BNDA) :
Elle est spécialisée dans le financement
à moyen terme de l'activité économique rurale du pays,
mais elle a entamé depuis début 2000 une diversification vers
l'industrie (industrie agroalimentaire essentiellement). Elle effectue
également des opérations de cautionnement, de crédit
documentaire et de transfert. Son réseau est très étendu
au Mali, puisqu'elle compte 24 représentations.
2.2.1.8. La Banque Commerciale du Sahel :
Elle est orientée vers le BTP, le commerce
général et le crédit aux particuliers.
2.2.1.9. La Banque de l'Habitat du Mali (BHM-SA)
:
Comme son nom l'indique, la BHM est spécialisée
dans le financement de l'Habitat. Elle octroie des crédits de
logement.
2.2.1.10. La Banque Sahélo-saharienne pour
l'Investissement et le Commerce (BSIC-SA) :
C'est une nouvelle banque spécialisée dans le
financement de l'investissement et du commerce.
Le système bancaire au Mali souffre de quelques
faiblesses (non-respect de certaines règles et ratios, personnel
insuffisamment qualifié, faible capital de base...) et est relativement
peu diversifié : toutes les banques, en général, proposent
les mêmes formules de crédits sous les mêmes conditions.
2.2.2. Les institutions financières non
bancaires21 :
Face à l'insuffisance des établissements
bancaires notamment l'exigence de garantie qui fait défaut aux PME/PMI.
Une alternative de financement leur est proposée par des
sociétés de financement nouvellement introduites au Mali. Ces
établissements financiers leur apportent, dans un même temps les
fonds propres, une assistance en management, des possibilités
d'accès à de nouveaux marchés et à de nouvelles
technologies.
Appelé capital-risque ou capital-investissement, ce
mode de financement venu des Etats-Unis est encore en phase embryonnaire au
Mali et ne compte que trois(03) sociétés
spécialisées.
2.2.2.1. La Société Malienne de
Financement (SOMAFI) :
Créée en 1997, la SOMAFI a pour vocation de
financer des investissements productifs d'entreprises du secteur privé.
Une grande partie de l'activité (environ 40%) concerne le financement de
matériel de transport (véhicules lourds et légers), 50%
celui des équipements industriels, et 10% de manutention. La SOMAFI
intervient en général dans des financements supérieurs
à 15.150 € (équivalent 9 931 582,5 F CFA) pour des
durées de 12 à 60 mois.
2.2.2.2. Le Crédit Initiative - SA (CISA)
:
Le Crédit Initiative, composé d'un réseau
de sept (07) agences dans le pays, appuie la création et l'extension de
PME/PMI privées. Une grande partie des crédits accordés
concerne le secteur des services, ainsi que la distribution et l'industrie.
2.2.2.3. Equip-bail Mali:
Créé en 1998, EQUIPBAIL finance les petits
équipements (plafond 1 million
21 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005
XOF) sous forme de crédit-bail. Le demandeur doit
posséder un compte à la Bank of Africa.
2.2.3. Les institutions financières
internationales :
2.2.3.1. La Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD):
La BOAD est l'institution de financement du
développement des États de l'Union Économique et
Monétaire Africaine (UEMOA), et elle est destinée à
réaliser l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest
en finançant des projets dans les secteurs prioritaires (transports,
télécommunications, énergie). Son siège est
à Lomé (Togo), mais une délégation de la BOAD a
été ouverte au Mali en septembre 2000. Elle intervient sous
diverses formes :
V' prêts à long et moyen termes pour le financement
de projets d'investissement ;
V' lignes de refinancement aux Institutions Financières
Nationales (IFN) ; V' prise de participation ou portage d'actions ou de parts
sociales dans le capital d'entreprises ;
V' Financement d'études de faisabilité,
d'exécution et d'ingénierie de projets ;
V' Assistance dans la préparation, la promotion et la
mise en oeuvre des projets ;
V' Allégement des conditions d'emprunts par
bonification d'intérêt pour les projets relevant des secteurs
prioritaires de développement à rentabilité diffuse.
2.2.3.2. La bourse des valeurs mobilières de
l'UEMOA :
Le siège de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) est situé à Abidjan, mais elle est
représentée dans chaque Etat membre de l'Union par une antenne
nationale de bourse qui a pour mission d'organiser la promotion locale du
marché financier régional.
2.2.3.3. La SGI-MALI (Société de Gestion
d'Intermédiation) :
Agréée par le Conseil Régional de
l'Épargne Publique et des Marchés Financiers, la SGI
négocie les valeurs mobilières, assure la tenue des comptes,
gère les portefeuilles sous mandat et exerce l'activité de
conseil en ingénierie financière.
2.2.3.4. Le FAGACE (Fonds Africain de Garantie et de
Coopération Economique) :
Établissement public international à
caractère économique et financier, participe au financement de
projets de développement par des mesures d'accompagnement telles que la
bonification d'intérêts, l'allongement de la durée des
crédits, la garantie d'emprunts et également la prise de
participation dans le capital social. Son siège est à Cotonou
(Bénin).
2.2.3.5. Le WAGF (West African Growth Fund)
:
Le WAGF est un fonds régional d'investissement de 27
millions d'euros (17,685 milliards de francs CFA) principalement orienté
vers l'Afrique francophone. Il a été créé en 1997,
à l'initiative de la Société Financière
Internationale (SFI) et est gérée par Framlington Asset
Management West Africa, une société britannique de gestion
d'actifs, filiale du Crédit Commercial de France. Les secteurs cibles de
la société sont les télécommunications, les
infrastructures, le pétrole, le raffinage, l'agro-industrie et le
tourisme.
2.2.4. Les Institutions Européennes et
Françaises :
2.2.4.1. La BEI (Banque Européenne
d'Investissement) :
Elle a pour mission de soutenir la réalisation des
objectifs de l'UE en finançant à long terme des projets concrets
tout en respectant les règles d'une gestion bancaire rigoureuse. Elle
contribue au financement de projets d'investissements qui favorise le
développement durable des pays ACP.
2.2.4.2. La PROPARCO (société de Promotion
et de Participation pour la Coopération économique :
La PROPARCO est une filiale à 70% de l'Agence
Française de Développement (AFD), spécialisée dans
le financement aux entreprises. Sans concurrencer le système bancaire
malien, elle l'assiste et propose des cofinancements pour des crédits
à moyen et long terme, des fonds propres, des garanties.
2.2.4.3. L'Agence de la Francophonie :
L'agence à travers son programme " FFS-PME " (Fonds
Francophone de Soutien à la PME), finance les micro-entreprises à
forte valeur ajoutée locale, des secteurs identifiés comme
prioritaires (bâtiment et construction, textile, agroalimentaire..).
L'agence peut aussi intervenir financièrement par
l'intermédiaire du Fonds Francophone de
Développement pour répondre aux activités productives des
groupements associatifs professionnels et coopératifs.
2.2.5. Les Institutions des Nations Unies :
2.2.5.1. La Société Financière
Internationale (SFI):
La SFI est l'institution de la Banque Mondiale chargée
des opérations avec le secteur privé. Elle soutient le
développement du secteur privé aussi bien par des investissements
que par des services conseils. La SFI finance les entreprises privées au
Mali à travers son bureau sous-régional d'Abidjan.
2.2.5.2. L'Association Internationale pour le
Développement (AID) :
À la date du 31 mai 2006, le montant total des
engagements nets entre la République du Mali et la Banque Mondiale
s'élevait à 1931,5 millions de dollars US, dont 94,4 millions
sous forme de don de l'IDA, pour 87 opérations d'investissement et
d'ajustement22.
Le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale a
approuvé en septembre 2005 un crédit de 60 millions de dollars
américain de l'Association internationale pour le développement
(IDA) destiné à améliorer les conditions de vie des
communautés rurales au Mali. Selon le responsable, ce projet vise la
mise en oeuvre d'au moins 75% des projets générateurs de revenus
par les communautés rurales.
2.2.5.3. L'USAID :
L'objectif du programme de la mission USAID au cours de la
période 2003- 2012 au Mali et l'ensemble des pays en
développement est « la réduction de la pauvreté et de
la croissance économique accélérée à travers
le partenariat ». Au Mali sa présence s'illustre par le «
projet mali finance » dont les objectifs consistent à renforcer le
secteur financier et à promouvoir l'investissement dans le secteur
agroalimentaire.
A travers son pool de bureaux conseils et de consultants la
composante BDS offre les services suivants :
- formation inter entreprise en gestion et finance ; -
formation intra entreprise en gestion et finance ; - business Plan pour les
entreprises en création ou en extension ;
22 Banque Mondiale : « La banque
mondiale appuie le développement rural au Mali » février
2007
- diagnostic d'entreprise ;
- recherche de financement ;
- suivi de réalisation des investissements ;
- suivi de l'exploitation des entreprises ;
- conseils financiers et juridiques.
2.3. L,apport des Organisations
Non Gouvernementales (ONG)23 :
Dans le domaine de la coopération au
développement, il est possible de constater, de plus en plus, la
présence de nombreuses ONG au Mali. Comme indique leur vocable (ONG), il
s'agit d'organismes totalement indépendants de l'Etat. Même si
celles-ci sollicitent souvent des soutiens, surtout financiers, des pouvoirs
publics pour la mise en oeuvre de leurs programmes. Leurs interventions se font
avec un but lucratif, et un esprit de solidarité pour la mise en oeuvre
des opérations de développement.
Au Mali sont considérées comme ONG toutes les
associations ayant reçu l'agrément de l'Etat et ayant
signé avec lui un « accord-cadre » définissant les
conditions et le cadre d'intervention. Au Mali, elles interviennent dans
plusieurs domaines.
ü la santé : la formation du personnel, construction
et rénovation d'hôpitaux ou centres de santé ;
ü l'hydraulique villageoise pastorale ;
ü les aménagements hydro agricoles comme les
aménagements de fonds ;
ü l'augmentation de la production agricole : introduction
de nouvelles cultures comme le maraîchage, les cultures d'arbres
fruitiers ;
ü l'équipement des communautés villageoises
avec des matériels agricoles ;
ü l'élevage : formation, infrastructures ;
ü le reboisement, la protection de l'environnement ;
ü la création d'ateliers d'artisans ou de PME/PMI,
notamment avec les actions en directions des jeunes diplômés sans
emploi.
En ce qui nous concerne, nous allons nous intéresser
à celles qui interviennent dans le dernier domaine, à savoir la
création de PME/PMI qui
23 N. RAGHAVAN: » Les ONG au
Mali», VP/MCAC BAMAKO, pages 91- 95
constitue notre travail. Selon les statistiques, on en
dénombre une vingtaine (nationale et internationale). Mais nous
tenterons de citer, ici, les principales.
2.3.1. ACA (Association Conseil pour l'Action)
:
L'ACA est une association à but non lucratif dont
l'objet est de développer et d'institutionnaliser les pratiques de
gestion au Mali. Elle est membre du réseau ACA (Sénégal,
Niger, Etats Unis). Ses objectifs consistent a promouvoir le
développement des PME, des groupements, des ONG et des projets de
développement ; assurer l'application des outils en offrant aux
bénéficiaires un programme de formation et d'encadrement ;
développer au sein des secteurs des capacités en vue de leur
permettre de satisfaire leurs besoins ; aider les membres des sections
regroupés en association ; promouvoir les relations avec les
partenaires.
2.3.2. AED (Association d'Entraide et de
Développement) :
L'AED appuie les programmes ruraux en aide technique,
financière et organisationnelle. Elle a comme objectifs
d'améliorer le revenu de la femme par l'initiation à des AGR et
de renforcer la capacité d'auto promotion de la femme par la formation,
l'information, l'éducation, la communication et l'échange
d'expériences. Ses domaines d'intervention sont :
l'épargne-crédit, la PME/PMI, la santé et le
maraîchage.
2.3.2. AID-MALI (Association Malienne d'Initiatives et
d'Actions
pour le Développement) :
L'AID-MALI est une organisation locale créée en
1986, et orientée vers le développement communautaire. Elle se
donne comme mission de contribuer à la promotion des initiatives locales
pour un développement socio-économique et culturel des
populations rurales et urbaines défavorisées. Elle se fixe comme
objectifs de contribuer à l'autosuffisance et à la
sécurité alimentaire des populations rurales
défavorisées de renforcer la couverture sanitaire des populations
défavorisées, d'appuyer la promotion de l'éducation de
base, de contribuer à la promotion socio-économique des femmes,
d'appuyer les initiatives locales de génération de revenus,
d'appuyer le développement des organisations locales.
L'éducation, le renforcement organisationnel, la gestion des ressources
naturelles, la santé et la PME/PMI constituent ses domaines
d'intervention.
2.3.4. AMAPEF (Association Malienne pour la Promotion
des
Entreprises Féminines) :
L'AMAPEF est une ONG créée le 23 Août
1991, elle s'est fixée comme mission de contribuer au
développement socio-économique de la femme au Mali par la
promotion de son entreprise. Elle a comme objectifs l'émergence de
groupements ou associations de femmes autour des AGR, le renforcement des
capacités organisationnelles des associations et/ou groupements de
femmes rurales et urbaines, l'accroissement de la capacité des femmes
à la gestion de leur environnement, l'amélioration de la
santé de la mère et de l'enfant, faciliter l'accès des
femmes aux sources de financement ; et intervient dans les domaines de la micro
finance, de l'alphabétisation, de la Santé, de l'environnement et
de la sécurité alimentaire.
2.3.5. CFDM (Carrefour Femme et Développement du
Mali) :
Le CFDM est une organisation des jeunes maliens,
composée en majorité de femmes et qui se propose d'organiser,
d'appuyer les groupes de femmes autour d'activités économiques
concrètes en vue d'assurer leur propre développement et celui des
enfants. Elle a l'objectif d'appuyer les organisations locales pour
l'identification, la conception et la réalisation de leurs projets et
intervient dans l'éducation, l'Economie rurale, l'hydraulique
villageoise, la santé (mère et enfant), la formation/Information
et la PME/PMI.
2.3.6. GAD
(Groupe-Action-Développement):
Le GAD est une ONG nationale créée le 8 mars
1988 par une équipe pluridisciplinaire au service d'un
développement communautaire intégré durable et
participatif. Ses principales missions consistent à promouvoir le
développement socio-économique, culturel et
l'épanouissement harmonieux des populations à travers l'appui
à leurs initiatives dans les domaines de la micro entreprise, de la
micro finance, de la santé communautaire, de l'alphabétisation et
de la gestion des ressources naturelles. Ses domaines d'intervention sont :
l'éducation, la micro finance, la micro entreprise, la PME-PMI et la
santé.
2.3.7. MFC (MALI FOLKECENTER):
Créée le 05 Octobre 1999, Mali-Folkecenter est
une ONG malienne à but non lucratif qui se fixe comme objectif de lutter
contre la désertification, pour le développement technologique,
la fourniture de service d'énergie propre. Elle
intervient dans les domaines tels que la gestion des ressources
naturelles, l'électrification solaire, et le développement
d'entreprises.
En plus de ces ONG nationales on trouve aussi des ONG
étrangères. Nous citerons ici quelques unes intervenant dans le
domaine de la PME/PMI.
2.3.8. AADEC (Association d'Appui à l'Auto
Développement
Communautaire) :
Agréée en 1991, l'AADEC a pour mission la
promotion de l'autodéveloppement des communautés rurales et
urbaines défavorisées par l'appui a leurs initiatives dans les
domaines de l'éducation, des micro-entreprises, la santé, le
développement local. Elle se donne comme objectifs le
développement des capacités opérationnelles des
communautés à travers la participation au financement des
microréalisations socioéconomiques. Elle intervient dans les
domaines de la santé, de l'éducation et de l'environnement.
2.3.9. IS - International Service (UNAIS auparavant)
:
L'IS est une ONG britannique qui fait partie de l'Association
des Nations Unies de la Grande Bretagne. Elle a pour but de soutenir
l'organisation des Nations Unies. Elle contribue au développement dans
le Tiers Monde, fournit des assistants techniques dans plusieurs pays
d'Afrique, d'Amérique Latine et en Palestine afin de participer à
des projets de développement et de partenariat avec les ONG et services
techniques, surtout dans le domaine de la santé, du renforcement
institutionnel, du développement communautaire, de l'environnement.
Elle n'est pas une ONG de financement et n'a pas de projets
propres. Elle cherche surtout à renforcer la structure des ONG
partenaires et intervient dans le domaine de l'épargne et crédit,
de la santé, l'assainissement, l'environnement de la PME-PMI
(Bâtiments et travaux publics), du renforcement des capacités, des
technologies appropriées (Formation professionnelle pratique) et de la
bonne gouvernance démocratique.
2.3.10. ADER - MALI (Association pour le
Développement
Economique et Régional) :
L'ADER est une ONG française implantée au Mali
en 1995 suivant l'accord- cadre n°607 en date du 29 Août 1995. Elle
a été chargée par la Fondation Abbé Pierre à
travers sa section internationale pour mener des interventions au Mali.
Elle a pour mission de mener des interventions au Mali dans
les domaines de l'habitat principalement en direction des populations
défavorisées et contribuer aussi par le canal des organismes
spécialisés à la mise en place d'activités
génératrices de revenus, la fourniture d'eau et
d'électricité, l'assainissement. La mise en oeuvre de ces
activités s'effectue en collaboration avec les populations
bénéficiaires à travers les associations locales.
Ses objectifs concernent à la fois, le
développement local des populations maliennes et des entreprises ainsi
que le co-développement sur les espaces France-Mali. L'habitat et le
crédit sont les moteurs des projets-ADER intégrés,
touchant la sécurisation foncière, la professionnalisation et la
vulgarisation de la construction en matériaux locaux, l'accès
à des crédits normalisés à moyen et long termes et
la structuration de la société civile, promotrice d'un
développement durable s'inscrivant dans les dispositifs gouvernementaux
de lutte contre la pauvreté.
Ses principaux domaines d'intervention sont : l'habitat, le
développement de l'épargne et l'accès au crédit, le
développement des initiatives économiques, le
développement social et culturel du Mali et favoriser le
co-développement entre migrants et leurs pays d'origines.
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