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Strategies de promotion et de financement des PME au Mali

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par adama BERTHE
Université Mouloud Mammeri Tizi-ou - Maitrise 2007
  

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INTRODUCTION:

Dans le chapitre précédent nous avons pu voir les rôles que peuvent jouer les entreprises de moyenne dimension (PME/PMI) dans le développement économique d'un pays. Donc la nécessité pour les pouvoirs politiques de créer un environnement financier favorable à celles-ci, si on sait que ce dernier constitue le véritable obstacle à la promotion de ces entreprises.

C'est pourquoi le Mali qui ne peut rester en marge de cette évolution a, ces dernières années, entrepris des actions courageuses et énergétiques allant des reformes dans les codes des investissements et minier à l'élargissement du secteur bancaire dans le but de promouvoir l'initiative privée, moteur de la croissance économique.

Ainsi à travers ce chapitre, nous tenterons de répondre à la question suivante : comment financer son implantation et/ou ses activités au Mali ? Pour ce faire nous avons jugé nécessaire de donner, à priori une présentation générale du pays.

SECTION 1 : GENERALITES SUR LE MALI 1.1. Présentation générale :

Ancienne colonie française, le Mali (alors République Soudanaise) devient indépendant le 22 Septembre 1960. Il compte aujourd'hui huit (08) régions administratives, cinquante six (56) cercles et sept cent trois (703) communes.

Berceau d'une brillante civilisation africaine bien connue, le Mali est un grand pays de par son histoire, sa culture et son étendue géographique. Il tient son nom de l'Etat qui a le plus fasciné son époque par l'image d'un pays aux richesses fabuleuses.

1.1.1. Situation et localisation :

La République du Mali est située au coeur de l'Afrique occidentale, ayant hérité de la colonisation, selon l'image d'un historien, « la forme d'un papillon aux ailes asymétriques ». Le Mali s'étend du plein coeur du Sahara au nord, jusqu'à la limite de la zone des grandes savanes au sud. Pays de 1 241 238 km2 (deux fois et demi la France), le Mali partage 7.420 km de frontière avec sept (07) Etats voisins : l'Algérie au nord, le Niger à l'est, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à l'Ouest. Le Mali ne dispose d'aucun accès à la mer et les ports de Dakar et d'Abidjan, par où passe l'essentiel de son trafic international, sont distants de 1.200,01 km environ de sa capitale Bamako.

1.1.2. Relief et hydrographie :

Le Mali est constitué à 90% de vastes plaines et de bas plateaux, dont l'altitude n'excède pas 300 m. Quelques massifs montagneux se dressent au milieu de ces étendues plates, tels que les Monts Mandingues, l'Adrar des Iforas et la falaise de Bandiagara. La répartition de la population au sein du territoire malien est profondément marquée par les conditions bioclimatiques. Le réseau hydrographique s'articule autour des bassins versants de deux fleuves, tous deux situés dans la partie méridionale du territoire, le Sénégal et le Niger. Ils assurent une part essentielle des transports. Toutefois, ces derniers ne s'écoulent pas de façon pérenne :


· Le Niger est navigable six mois par an, entre juillet et janvier. Il forme une boucle longue de 1.780 km au sommet de laquelle il se divise en de

multiples bras formant un véritable « delta intérieur ». Ses affluents drainent le Sud-ouest et le Nord-est du pays. Cette zone constitue un territoire de 50.000 km2, soit environ 6% de la superficie totale du pays. Le fleuve Niger occupe une place prépondérante dans l'économie, le développement et l'organisation spatiale du pays.

· Le fleuve Sénégal : 669 km de parcours en territoire malien formé par la réunion à Bafoulabé du Bafing et du Baoulé. Ses principaux affluents sont sur la rive droite, le Kolimbiné et sur la rive gauche, la Falémé qui forme la frontière avec la république du Sénégal.

1.1.3. La population

La population malienne est estimée à 13.910.000 habitants (ONU, 2006) dont 71% de ruraux. Elle est très jeune avec 49% de moins de 15 ans. Le taux d'alphabétisation était de 49,7% en 2005 au primaire, 20% dans le secondaire et seulement 2% au niveau universitaire en 2002-2003. De nombreuses ethnies cohabitent : Bambara (35%), Peuhl (12%), Touareg et Maure, Sénoufo, Sarakolé, Songhaï, Malinké, Bobo, Minianka, Toucouleur, Somono, Bozo, Dogon, etc. Le pays connaît une forte émigration, notamment vers la France, des populations Sarakolé de la région de Kayes.

· Religion(s) : par la constitution, la République du Mali est un pays laïc, cependant la population est composée en majorité par des musulmans (soit 90%), l'animisme et le christianisme se partagent le reste (10%).

1.1.4. Les potentialités de l'économie malienne :

Le Mali est un lieu privilégié pour explorer le marché régional. Tout investissement dans le pays bénéficie d'un véritable marché commun d'environ 73 millions de consommateurs en ce qui concerne l'UEMOA et d'un vaste marché d'environ 220 millions d'âmes en ce qui concerne les 15 Etats membres de la CEDEAO.

Outre le marché régional, le Mali dispose d'un accès privilégie au marché international : grâce à son statut de PMA (pays moins avancés), le Mali bénéficie des avantages de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act) auquel il est éligible depuis 2002. Adoptée dans un souci de développer les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les pays africains, la loi AGOA

s'étend jusqu'en 2015. Actuellement 37 pays africains sont éligibles à cette loi. A ce jour, grâce aux opportunités offertes par cette loi, 200 milliard de Francs CFA (305 343 512 euros) ont étés investies en Afrique, 200.000 emplois ont étés crées, 25 milliard de dollars d'exportations ont étés réalisés par l'Afrique vers les Etats-Unis.

Le Mali bénéficie également d'un libre accès au marché de l'Union Européenne, en franchise des droits et contingents, grâce à l'initiative « Tout sauf les armes ». Pays de négoce et de migration, le pays peut se targuer d'avoir une démocratie citée en exemple sur tout le continent. La sécurité des personnes et des biens est assurée et le pays parait à l'abri des désordres politiques.

Les potentiels énergétiques des différents aménagements hydroélectriques, réalisés et à réaliser, concernent de nombreux sites, notamment ceux de Selingué, Manantalie, Kenieba, Tossaye, l'Abezanga, Gouina et Felou. L'énergie solaire et d'autre sources d'énergies renouvelables offrent aussi d'importante possibilité qui commence à être exploiter.

Le Mali dispose de gisements identifiés d'or, de minerais de fer (réserves : plus d'un milliard de tonnes dans la région de Bafing, Mankana, DjidjanKeneiba), de bauxites (réserve estimée à 1,2 milliard de tonnes dans la région de Kayes et à l'Ouest de Bamako), de manganèses (10 million de tonnes de réserve reconnu vers Ansongo), de diamant, de phosphates, de marbre, de sel gemme et de Gypse.

Le Mali de par sa position géographique, son histoire et sa culture est un pays à vocation touristique et artisanale. Les zones actuellement exploitées au Mali sont : Bamako et ses environs ; le delta intérieur, Mopti, Djenné, et le pays Dogon ; Tombouctou.

En 2002, le PNB global était de 3 milliards de dollars, soit un PNB par habitant de 240 dollars. Le Mali est l'un des pays les plus pauvres du monde. Il n'en cesse de s'appauvrir de 1985 à 1993 avec une croissance annuelle négative de 1% en moyenne tandis que sa dette extérieure brute était égale ou supérieure au PNB. La dévaluation du Franc CFA (la monnaie du Mali) en janvier 1994 a favorisé l'élevage, mais la mise en oeuvre d'une politique de rigueur, si elle a permis de réduire les déficits publics a engendré une aggravation des conditions de vies de la population. Il a retrouvé une croissance forte (jusqu'à 6,7% en

1997) à la fin des années 1990, elle est à nouveau négative au début des années 2000 à la suite de l'effondrement des cours du coton en 1999. Cependant, le pays a renoué avec la croissance depuis 2003, avec des taux de 2,2% et 5,4% respectivement en 2004 et 20051.

1.1.5. La politique monétaire :

La politique monétaire est élaborée par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui est une institution indépendante des pouvoirs publics, mais en collaboration avec les ministères de l'économie et des finances des différents pays membres. Elle est la seule banque autorisée à émettre des billets en circulation et assure le contrôle des banques ordinaires. Les principales monnaies utilisées pour les opérations du commerce extérieur du Mali sont le franc CFA (Communauté Financière Africaine) et l'Euro. Il existe un lien de libre convertibilité entre ces deux monnaies grâce au soutien du compte d'opérations du trésor français représentant à lui seul environ 83% des opérations financières du Mali2 (1 euro = 655.595 FCFA).

Tableau 3 : Le pays en chiffres

DONNEES

 
 

Population (en millions habitants)

 

13,91

Superficie (en km2)

1

241 238

Accroissement naturel

 

02,7

PIB (en milliards de dollars US)

 

5,1

PIB par habitant (en dollars US)

 

380

Espérance de vie (en années)

 

50,9

Urbanisation (en %)

 

29,4

IDH

 

0,333

Source : Ministère des Affaires étrangères du Mali 2006

1 Jeune Afrique hors série no14, les 500-Edition 2007, pages 164

2 APCE : « Comment s'implanter au Mali » 2005

1.2. Les secteurs d,activités :

1.2.1. Le secteur primaire :

A l'image de plusieurs pays africains, l'économie malienne est dominée par le secteur primaire (plus 70% de la population active). Le secteur primaire au Mali est composé essentiellement de l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'artisanat.

1.2.1.1. L'agriculture :

Le secteur agricole du Mali occupe un peu moins de 70% de la population, contribue pour 18% au produit intérieur brut en 2004. Il dégage plus de 31,7% des recettes d'exportations en moyenne entre 2000 et 2004 pour trois produits : le coton, le bétail et les céréales. Le taux de croissance moyen de la production agricole est de 3,6% par an contre 2,2% pour le taux de croissance de la population3.

Les principales cultures vivrières sont adaptées au milieu naturel aride ; il s'agit : du mil (292860 tonnes, soit un rendement de 894 kg /ha pour la saison 2004-2005), du sorgho (411636 tonnes, soit un rendement de 920 kg/ ha pour la saison 2004-2005). D'autres sont produites dans les zones irriguées notamment le maïs (486 660 tonnes, soit un rendement de 1 817 kg /ha pour la période 2004-2005), le riz et la canne à sucre. L'arachide et le riz sont cultivés pour

l' exportation4.

La production totale des céréales a évolué de 1 817 058 tonnes en 1990 à 2 310 077 tonnes en 2001 et à 3 139 007 tonnes en 2005. Cette augmentation est en grande partie due à la forte croissance de riz. Celle ci est passée de 282 366 tonnes en 1990 à 906 326 tonnes en 2005. Ainsi la consommation apparente par habitant est estimée à 235 kg de céréales5.

Mais la production agricole est faible souffrant à la fois d'un manque d'infrastructure en milieu rural, le rendement faible trop lié aux variations climatiques. Les équipements sont rudimentaires (la grande majorité utilise encore la daba ou la houe). Il est aujourd'hui admis que cette agriculture de substance est très sensible aux facteurs exogènes et n'arrive pas à extraire les

3 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page VIII

4 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page II

5 Idem, page VIII

populations de la précarité. En dehors de la région de Sikasso l'autosuffisance alimentaire n'est pas assurée. La superficie des terres effectivement cultivées est estimée à trois (03) millions d'hectare soit 10% des terres arables.

Par ailleurs, il est à noter que l'essentiel de la production du secteur primaire est assuré par la culture du coton. Le coton est la première culture et le premier produit d'exportation ; il représente 10% du produit intérieur brut (PIB) du secteur primaire et près de 58% des recettes d'exportations. Le coton occupe environ 435 000 hectares et il est surtout cultivé dans l'ouest et le sud du pays. Le Mali est le premier pays producteur et exportateur du coton d'Afrique noire. En 1997- 98, la production du coton graine s'est établie à 529 000 tonnes dont 233 606 exportés.

Les principales forces du secteur coton au Mali sans être exhaustive sont les suivantes :

- le bon niveau des technicités des paysans leur permettant d'être réceptifs à l'innovation et de pouvoir valoriser rapidement les nouvelles propositions techniques ;

- la bonne structuration du monde rural avec l'existence d'organisations de producteurs ;

- l'existence des mécanismes d'approvisionnement en intrant agricole et de gestion de crédits rodés ;

- l'existence des mécanismes de fixation et d'annonce d'un prix garanti avant les semences ;

- la récolte manuelle en vigueur au Mali permet d'avoir un coton de bonne qualité et très compétitif sur le marché.

Cependant, le secteur n'est pas exempt des contraintes qui empêchent son dynamisme. Parmi celles-ci on peut noter entre autres :

- la forte dépendance de la production aux aléas climatiques ;

- les conditions difficiles d'accès aux crédits agricoles et son impact négatif sur l'équipement des producteurs ;

- la faiblesse de la transformation locale (1% de la production totale) et la trop grande dépendance vis-à-vis du marché extérieur ;

- l'insuffisance des compétences nationales en matière d'industries textiles ;

- le coût élevé de l'énergie que ce soit l'autoproduction ou les fournitures de la société d'électricité (EDM) ;

- l'inexistence d'industrie de production d'engrais ou de pesticides agricoles compétitives6.

1.2.1.2. L'élevage :

Il contribue à hauteur de 10% du produit intérieur brut (PIB). Le cheptel en 2002 (bovins, ovins, caprins) se chiffre à 28 millions de têtes ; l'élevage assure 80% des recettes des populations rurales. Enfin, l'élevage est le troisième produit d'exportation. La production de viande rouge dûment contrôlée s'élève à près de 35 000 tonnes, pour une production totale d'environs 90 000 tonnes. L'abattage au Mali porterait sur un total de 220 000 bovins et 440 000 ovins par an. Sur six (06) abattoirs seuls deux (02) sont dotés d'un entrepôt frigorifique. La production globale de lait au Mali est estimée à 13 000 litres par an. La volaille était estimée à 28 millions de têtes en 20027.

1.2.1.3. La pêche :

Les produits de la pêche représentent 6% du PIB malien (en 2004), elle génère environ 285 000 emplois. Selon le niveau des crues, la production varie de 125 000 à 150 000 tonnes par an, sa commercialisation s'effectue à 90% sous forme séchée ou fumée. Quant à la pisciculture, elle produit de 30 à 50 tonnes par an, et se présente actuellement comme une activité de complément pour les riziculteurs en s'intégrant dans les aménagements hydro agricoles8. Le Mali figure parmi les premiers producteurs africains des poissons d'eau douce. Cependant, la filière est confrontée à des problèmes majeurs : caractère artisanale et mauvaise mise en valeur de la production, financement inapproprié.

1.2.1.4. L'artisanat :

L'artisanat malien est particulièrement dominé par le textile (tissage, teinture, confection), notamment le bogolan, le Bazin teint, les pagnes et les couvertures tissées ; la bijouterie et la maroquinerie. Il est composé de 174 corps de métier qui intéressent 80% de la population malienne.

1.2.2. Le secteur secondaire :

L'industrialisation du Mali est toujours dans sa phase embryonnaire selon les données de la comptabilité nationale. En effet l'industrie contribue à moins de

6 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page II

7 L'ESSENTIEL: «Dossier spécial sur le Mali» février 2006, page 55

8 L'ESSENTIEL: «Dossier spécial sur le Mali» février 2006, page 55

30% dans la formation du PIB, malgré la forte présence des matières premières. Elle se caractérise par sa forte concentration dans la capitale (Bamako) et ses environs, soit 60% des unités industrielles implantées dans la zone industrielle de Bamako. Les activités agro alimentaires occupent plus de 70% de la production industrielle. Le secteur industriel au Mali est essentiellement dominé par l'industrie extractive.

1.2.2.1. L'industrie extractive :

a) Le secteur minier :

Le Mali dispose d'importantes réserves de ressources minières telles que l'or (800 tonnes), le calcaire, le manganèse, la bauxite, et le fer. Le secteur minier enregistre depuis 1992 une forte progression, tiré essentiellement par la production aurifère. La production industrielle aurifère a atteint les 63,685 tonnes d'or métal en 2002, plaçant ainsi le Mali à la troisième place des pays producteurs africains après la Sud Afrique et le Ghana. Avec une production annuelle de 40 tonnes en 2005 l'or s'impose désormais comme la locomotive de l'économie malienne, soit une part de 15 à 20% du PIB. Les potentialités du pays dans ce domaine sont estimées à 800 tonnes de réserves avec une production annuelle de 50 tonnes. L'implantation de sociétés minières étrangères (RANDGOLD et ANGLOGOLD ASHANTI) est saluée par les pouvoirs publics, d'autant que les mines participent en effet à la croissance économique. Depuis 1997, la participation des sociétés minières en termes d'achats locaux, de masse salariale et de réalisations socioéconomiques est évaluée à plus de 152 milliards de Francs CFA (232 061 069 euros). La part des trois (03) grandes mines (SEMOS, YATELA et MORILA) au budget de l'Etat est estimée à 300 milliards de F CFA durant ces quatre (04) dernières années9.

Cependant, des contraintes majeures font obstacle au développement du secteur. Il s'agit, entre autres, de la stagnation des programmes de recherche ; de la faiblesse des administrations minières, fiscales et douanières ; des besoins croissants des communautés locales ; de la faiblesse des infrastructures qui renchérit le coût des investissements et de la dépendance d'une seule substance (l'or) soumise aux fluctuations fréquentes des cours.

9 Rapport : « Perspectives économiques en Afrique », OCDE/BAFD-2006, pages 371

b) La compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) :

Créée en 1974, la CMDT est une société industrielle mixte chargée de gérer la filière de production cotonnière au Mali. Aujourd'hui, elle constitue le pilier industriel malien fournissant plus de 50% de la valeur ajoutée industrielle et de l'emploi industriel. La CMDT contribue de 5 à 10 milliards de Francs CFA (environ 7 633 588 à 15 267 176 euros) par an de taxes pour l'Etat. Elle dispose de 17 unités industrielles pour une capacité de 572 000 tonnes et d'un parc de transport de 150 camions. La compagnie emploie plus de 4 000 agents temporaires et permanents10.

c) Le pétrole :

Le Mali dispose de bassins sédimentaires couvrant une superficie de 800000km2. Il met ainsi, actuellement tout en oeuvre pour promouvoir la recherche pétrolière, notamment avec la création d'une autorité pour la promotion de la recherche pétrolière et l'adoption d'un code pétrolier en 2004. Les actions de promotion menées par le ministère de l'énergie et de l'eau ont permis de diviser les bassins en 18 blocs et permis à cet effet la signature de certaines conventions portant sur dix (10) blocs. Actuellement on peut noter la présence d'une dizaine de sociétés étrangères en intenses travaux de recherche sur le terrain11.

1.2.2.2. L'industrie de transformation :

Le tissu industriel de transformation locale est dominée par trois (03) grandes sociétés privées : Achcar Mali Industrie (AMI), l'EUROLAIT et le groupe Sada DIALLO-SA. La transformation locale de la production cotonnière (1% de la production totale) est assurée par trois (3) unités fonctionnelles à savoir la Compagnie malienne de Textiles (COMATEX), le FITIMA et l'Industrie Textile du Mali (ITEMA). Deux unités industrielles assurent la transformation de la graine coton en huile, savon et aliments bétails, il s'agit de l'HUICOMA et le FAMAB.

1.2.3. Le secteur tertiaire :

Contribuant à hauteur de 42% du PIB en 2003, le secteur tertiaire se présente comme le secteur le plus dynamique du Mali12.

10 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page I

11 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page 52

12 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page VIII

1.2.3.1. Le tourisme :

La situation du tourisme malien se présente assez bien, fait marquer le ministre chargé lors d'une interview. Depuis 2000, le Mali enregistre une croissance régulière des arrivées de touristes. En effet, il a été enregistré plus de 113 000 visiteurs en 2005 contre 50 000 dans les années 90. Présentement le tourisme est sorti de la marginalisation pour devenir un secteur majeur de l'économie avec des recettes de 74 milliards francs CFA (112 977 100 euros équivalent) en 2003 et plus de 3 000 emplois directs13.

1.2.3.2. Le transport :

Les liaisons routières inter urbaines et inter villes sont assurées par une dizaine de compagnies de transport parmi lesquelles on peut citer : BITTARTRANS, DIARRA-TRANSPORT, BANI-TRANSPORT, DIEMA TRASPORT, KENEDOUGOU-VOYAGE, etc.

Concessionnaire suite à la privatisation de la Régie des chemins de Fer, la société TRANS-RAIL assure la seule voie ferroviaire reliant Bamako à Dakar. Le transport aérien est assuré grâce à l'aéroport international «Bamako- Senou», entièrement réaménagé à l'occasion du sommet Afrique-France en 2005 avec l'appui de l'ASECNA et AIR France. En plus de l'aéroport «Bamako-senou », le Mali dispose de cinq (05) autres aéroports aux normes internationales, il s'agit des aéroports de Kayes, Sikasso, Mopti, Gao et Tombouctou. En absence d'une compagnie étatique, après cessation d'activité d'AIR-MALI-SA en 2002, le ciel malien est disputé par une dizaine de compagnies aériennes étrangères, il s'agit entre autres d'AIR France, AIR-ALGERIE, AIR-GABON, AIR-IVOIRE, AIRGUINEE, ROYAL-AIR MAROC, etc.14

Concernant la navigation fluviale, on retient que le Mali est traversé par deux (02) fleuves : le Niger et le Sénégal. L'heure est à la recherche de financement pour l'obtention de bateaux à fond plat plus pratiques sur ces cours. Le transport fluvial est assuré par la Compagnie Malienne de la Navigation (COMAV) et les pinassiers regroupés en coopératives de navigation.

1.2.3.3. Le système bancaire :

Le secteur bancaire malien, depuis l'absorption de la Banque Malienne de Crédits et dépôts (BMCD) par la Banque Malienne de Développement (BDM),

13 Selon une interview du ministre du tourisme et de l'artisanat dans l'essentiel de février 2006, pages 58-61

14 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali », février 2006, pages 37 et 38

compte dix (10) banques ; il s'agit de la BDM, la BHM, la BNDA, la BOA, la BCS, la BIM, l'ECOBANK, la BSIC, la BMS et la BICIM.

1.2.3.4. La télécommunication:

Depuis Août 2002, deux (02) opérateurs se partagent l'exploitation des services de télécommunications au Mali ; la société publique SOTELMA (Société Malienne de Télécommunications) et la Société privée IKATEL-SA. En période d'un an (2003-2004) le nombre d'abonnés en fixes et mobile a augmenté de 53%15. A ces opérateurs, on peut ajouter les fournisseurs d'accès à l'Internet, estimés à dix (10) le nombre de prestataires de services.

1.2.3.5. La santé :

La situation sanitaire au Mali se caractérise par la persistance d'une mobilité et d'une mortalité élevées. La politique sanitaire du Mali est conforme aux grands principes de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dont il est membre. La constitution du Mali proclame que la santé est un droit fondamental de tout citoyen. L'action sanitaire est une oeuvre de solidarité de l'Etat, des collectivités et des individus.

Graphe 1 : Ventilation sectorielle du PIB en 2004 (en pourcentage)

Source : La direction nationale de la statistique et de l'informatique 2005

15 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur le Mali » février 2006, page 46

SECTION 2 : L,ENVIRONNEMENT FINANCIER AU MALI

Aujourd'hui sans doute, il est d'une unanimité qu'il faut soutenir les PME/PMI pour que celles-ci puissent efficacement remplir les rôles qui leurs sont reconnus. Ce soutien passe notamment par le financement de celles-ci. Au Mali, à l'image de certains pays industrialisés et en développement, un intérêt particulier est accordé aux facilités de financement des PME/PMI. Plusieurs efforts ont été consentis en ce sens, en passant par des reformes fiscales à des programmes de promotion. Les PME/PMI occupent désormais une place de degré important dans la politique du pays. Peut-on dire que les PME/PMI maliennes disposent d'un meilleur environnement financier pour pouvoir assurer leur développement ?

2.1. L,apport de l,Etat :

Les PME/PMI au Mali disposent d'une grande considération des pouvoirs publics. On peut noter surtout des aides (subventions ou primes), des allégements fiscaux, des dispositions légales et réglementaires et des cadres de concertation.

2.1.1. Les avantages fiscaux16 :

Le nouveau code des investissements a accordé plusieurs avantages aux entreprises :

- l'exonération de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et la contribution des patentes, la durée de cette exonération peut aller de cinq (05) à huit (08) ans selon le régime ;

- l'exonération de l'impôt sur les revenus fonciers et la taxe sur les biens de main morte pour les nouvelles constructions d'une durée de cinq (05) ans pour les entreprises de promotion immobilière ;

- l'étalement sur trois (03) ans du paiement des droits d'enregistrement sur les actes de création des sociétés et exonération de ces droits en cas d'augmentation de capital ;

- les entreprises agréées au régime dit de zone franche bénéficient de l'exonération totale et permanente des droits et taxes liés à l'exercice de leurs activités.

16 Code des investissements du Mali de 1991, modifié en 2004

2.1.2. Les garanties :

Toute personne morale ou physique malienne ou d'origine étrangère peut acquérir ou créer au Mali une société commerciale, industrielle ou bancaire et financière. L'article 14 de la constitution garantie la liberté d'entreprise au Mali et l'article 13, le droit à la propriété. Il n'y a pas non plus de restriction particulière pour l'accès aux domaines d'investissement et pour la création des sociétés. La réglementation malienne n'oblige pas non plus l'investisseur étranger à associer à son entreprise l'Etat malien ou une personne morale ou physique malienne sauf en matière d'exploitations minière et pétrolière où l'Etat malien se réserve une participation minoritaire à l'ordre d'environ 20%17.

Les investisseurs étrangers bénéficient des mêmes privilèges que les nationaux. Le droit aux transferts de capitaux et revenus est garanti aux personnes physiques et morales qui effectuent un investissement au Mali financé par un apport en devises. En d'autres termes les personnes étrangères qui procèdent à des investissements ou qui occupent un emploi dans une entreprise malienne ont le droit, sous réserve du respect des réglementations en matière de change, de transfert dans la devise cédée au moment de la constitution des dits investissements, des dividendes, ou de salaires.

Les litiges pouvant survenir entre les investisseurs étrangers et l'Etat sont réglées d'abord à l'amiable ou dans le cadre des accords bilatéraux de protection des investissements étrangers. En cas d'échec, les parties auront recours à la procédure d'arbitrage qui est celle prévue par la convention du 18 mars 1965, portant la création du centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etat et ressortissants d'autres pays (CIRDI) établi sous l'égide de la Banque Mondiale et ratifié par le Mali le 3 janvier 197818.

2.1.3. Le conseil présidentiel pour l'investissement (CPI) :

Pour drainer plus d'investissement vers le pays, il a été crée, le 13 septembre 2004, le CPI. Cet organe consultatif d'une quinzaine de membres tant nationaux qu'étrangers ambitionne de créer les conditions propices à l'avènement d'une agro-industrie malienne à forte valeur ajoutée.

17 APCE : « Comment s'implanter au Mali » 2005, pages 2

18 APCE : « Comment s'implanter au Mali » 2005, pages 2

Il a permis plusieurs reformes fiscales dans le cadre de concertation Etatsecteur privé. Les dernières reformes ont été l'adoption des lois numéro 02-004 et 02-005 de janvier 2005. Elles modifient le code général des impôts (CGI) et sont relatives à la taxe sur la plus value de cession réalisée par les particuliers, l'harmonisation du taux de la taxe sur valeur ajoutée (TVA) à 18%, à l'exception de plusieurs produits manufacturiers qui sont exempts, notamment le pain à la consommation, les produits pharmaceutiques, les engrais et autres intrants agricoles, les livres scolaires et la presse locale, le matériel agricole19.

Le cadre de concertation Etat- Secteur privé : Ce cadre a été mis en place par le gouvernement pour assurer une dynamisation des associations professionnelles.

2.1.4. Le fonds d'appui à la formation professionnelle et à

l'apprentissage (FAFPA):

Le Mali en collaboration avec les bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale a mis en place la FAFPA. Ce fonds a pour mission de participer à la satisfaction des besoins de formation des opérateurs économiques et des artisans de la place.

2.2. L,apport des institutions financières :

Malgré l'existence d'un tissu financier assez étoffé, le contexte actuel du pays reste marqué par une faible intervention des établissements financiers en faveur du secteur privé notamment les PME/PMI. Sans être trop convaincus, nous constatons que d'énormes efforts ont été déployés par le pouvoir public afin de permettre un environnement financier favorable aux entreprises maliennes, les PME/PMI en particulier. Nous pouvons ainsi remarquer depuis une décennie l'élargissement du système bancaire (banques nationales et étrangères), mais aussi la présence de nouvelles institutions financières non bancaires nationales et internationales.

2.2.1. Les institutions financières bancaires20 :

Jusqu'en 1991 le secteur bancaire malien ne comptait que six (06) banques nationales. Aujourd'hui on compte une dizaine dont quatre (04) sont entièrement privées, il s'agit de : ECOBANK, BICIM, BSIC-SA et BOA.

2.2.1.1. La Banque de Développement du Mali (BDM-SA) :

19 L'ESSENTIEL : « Dossier spécial sur la République du Mali, février 2006 » page 45

20 IZF 2005 : « Financer son implantation au Mali », page 1

La BDM-SA est issue de l'absorption de la Banque Malienne de Crédits et de Dépôts (BMCD) par la Banque de Développement du Mali en novembre 2001. La banque finance les PME françaises en général pour des prêts à moyen terme et pour des montants en principe supérieurs à 1 million XOF. La BDMSA est une des seules à avoir des distributeurs automatiques de billets (quatre distributeurs au début de l'année 2002).

2.2.1.2. La Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA):

La BMS a été créée en 2002, avec un capital de 2 305 millions F CFA (03, 519 millions d'euros environ). Elle est appelée à assumer les principales missions spécifiques suivantes :

- favoriser le financement des PME/PMI et des activités génératrices de revenus initiées par les populations défavorisées ;

- pourvoir aux besoins en micro crédits de petits promoteurs dépourvus de moyens financiers, ne disposant pas de garantie personnelle ou réelle et ne pouvant pas accéder aux crédits bancaires ;

- compléter l'édifice des institutions de micro finance en jouant le rôle d'un établissement de crédit ;

- etc....

2.2.1.3. La Banque Internationale pour le Mali (BIM-SA):

La BIM est une société anonyme de droit malien au capital de 4 254 millions Francs CFA (6,494 millions d'euros environ) détenu à hauteur de 61,5% par l'Etat et 38,5% par des privés maliens. Ses activités consistent entre autre :

- le financement de l'économie : commerce, industrie agriculture et services ;

- la mobilisation de l'épargne : collecte de l'épargne intérieur et celle des maliens de l'extérieur.

Elle a créé un secteur PME/PMI au sein de son département crédit et accompagne déjà des PME françaises et des filiales de groupe dans le domaine des travaux publics et du génie civil au Mali.

2.2.1.4. La Banque Internationale du Commerce et de l'Industrie et du Mali (BICIM) :

Elle est la filiale de la Banque Nationale de Paris (BNP) au Mali et est spécialisée dans le crédit aux entreprises et les crédits de fonctionnement. Elle a mis en place une carte de crédit propre et un serveur post-banque pour la gestion

de trésorerie des entreprises. Le distributeur de billets de la BICIM accepte les cartes Visa.

2.2.1.5. ECOBANK - Mali :

L'ECOBANK est une des 12 filiales du groupe bancaire bilingue (français / anglais) ECOBANK présent en Afrique de l'Ouest et au Cameroun. Une des vocations premières d'Ecobank est de faciliter et promouvoir le commerce sous- régional. Elle offre une gamme variée de produits et services classiques, dont en particulier un système de transfert rapide (sous 24H) entre les filiales de son groupe. Elle offre également à ses clients le produit Ecolink leur permettant d'obtenir directement des informations sur leur compte à partir d'un ordinateur.

2.2.1.6. Bank of Africa - Mali (BOA):

Globalement, on estime la part de marché de la BOA Mali sur les dépôts bancaires à 14%, soit un bilan de plus de 70.000 millions XOF fin 2001. La BOA possède plusieurs agences régionales au Mali (Kayes, Koutiala, Sikasso), ainsi que six (06) autres réseaux de banques dans la sous-région, et dispose aussi d'un bureau de représentation à Paris.

2.2.1.7. La Banque Nationale de Développement agricole (BNDA) :

Elle est spécialisée dans le financement à moyen terme de l'activité économique rurale du pays, mais elle a entamé depuis début 2000 une diversification vers l'industrie (industrie agroalimentaire essentiellement). Elle effectue également des opérations de cautionnement, de crédit documentaire et de transfert. Son réseau est très étendu au Mali, puisqu'elle compte 24 représentations.

2.2.1.8. La Banque Commerciale du Sahel :

Elle est orientée vers le BTP, le commerce général et le crédit aux particuliers.

2.2.1.9. La Banque de l'Habitat du Mali (BHM-SA) :

Comme son nom l'indique, la BHM est spécialisée dans le financement de l'Habitat. Elle octroie des crédits de logement.

2.2.1.10. La Banque Sahélo-saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC-SA) :

C'est une nouvelle banque spécialisée dans le financement de l'investissement et du commerce.

Le système bancaire au Mali souffre de quelques faiblesses (non-respect de certaines règles et ratios, personnel insuffisamment qualifié, faible capital de base...) et est relativement peu diversifié : toutes les banques, en général, proposent les mêmes formules de crédits sous les mêmes conditions.

2.2.2. Les institutions financières non bancaires21 :

Face à l'insuffisance des établissements bancaires notamment l'exigence de garantie qui fait défaut aux PME/PMI. Une alternative de financement leur est proposée par des sociétés de financement nouvellement introduites au Mali. Ces établissements financiers leur apportent, dans un même temps les fonds propres, une assistance en management, des possibilités d'accès à de nouveaux marchés et à de nouvelles technologies.

Appelé capital-risque ou capital-investissement, ce mode de financement venu des Etats-Unis est encore en phase embryonnaire au Mali et ne compte que trois(03) sociétés spécialisées.

2.2.2.1. La Société Malienne de Financement (SOMAFI) :

Créée en 1997, la SOMAFI a pour vocation de financer des investissements productifs d'entreprises du secteur privé. Une grande partie de l'activité (environ 40%) concerne le financement de matériel de transport (véhicules lourds et légers), 50% celui des équipements industriels, et 10% de manutention. La SOMAFI intervient en général dans des financements supérieurs à 15.150 € (équivalent 9 931 582,5 F CFA) pour des durées de 12 à 60 mois.

2.2.2.2. Le Crédit Initiative - SA (CISA) :

Le Crédit Initiative, composé d'un réseau de sept (07) agences dans le pays, appuie la création et l'extension de PME/PMI privées. Une grande partie des crédits accordés concerne le secteur des services, ainsi que la distribution et l'industrie.

2.2.2.3. Equip-bail Mali:

Créé en 1998, EQUIPBAIL finance les petits équipements (plafond 1 million

21 APCE : « Comment s'implanter au Mali » 2005

XOF) sous forme de crédit-bail. Le demandeur doit posséder un compte à la Bank of Africa.

2.2.3. Les institutions financières internationales :

2.2.3.1. La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD):

La BOAD est l'institution de financement du développement des États de l'Union Économique et Monétaire Africaine (UEMOA), et elle est destinée à réaliser l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest en finançant des projets dans les secteurs prioritaires (transports, télécommunications, énergie). Son siège est à Lomé (Togo), mais une délégation de la BOAD a été ouverte au Mali en septembre 2000. Elle intervient sous diverses formes :

V' prêts à long et moyen termes pour le financement de projets d'investissement ;

V' lignes de refinancement aux Institutions Financières Nationales (IFN) ; V' prise de participation ou portage d'actions ou de parts sociales dans le capital d'entreprises ;

V' Financement d'études de faisabilité, d'exécution et d'ingénierie de projets ;

V' Assistance dans la préparation, la promotion et la mise en oeuvre des projets ;

V' Allégement des conditions d'emprunts par bonification d'intérêt pour les projets relevant des secteurs prioritaires de développement à rentabilité diffuse.

2.2.3.2. La bourse des valeurs mobilières de l'UEMOA :

Le siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est situé à Abidjan, mais elle est représentée dans chaque Etat membre de l'Union par une antenne nationale de bourse qui a pour mission d'organiser la promotion locale du marché financier régional.

2.2.3.3. La SGI-MALI (Société de Gestion d'Intermédiation) :

Agréée par le Conseil Régional de l'Épargne Publique et des Marchés Financiers, la SGI négocie les valeurs mobilières, assure la tenue des comptes, gère les portefeuilles sous mandat et exerce l'activité de conseil en ingénierie financière.

2.2.3.4. Le FAGACE (Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique) :

Établissement public international à caractère économique et financier, participe au financement de projets de développement par des mesures d'accompagnement telles que la bonification d'intérêts, l'allongement de la durée des crédits, la garantie d'emprunts et également la prise de participation dans le capital social. Son siège est à Cotonou (Bénin).

2.2.3.5. Le WAGF (West African Growth Fund) :

Le WAGF est un fonds régional d'investissement de 27 millions d'euros (17,685 milliards de francs CFA) principalement orienté vers l'Afrique francophone. Il a été créé en 1997, à l'initiative de la Société Financière Internationale (SFI) et est gérée par Framlington Asset Management West Africa, une société britannique de gestion d'actifs, filiale du Crédit Commercial de France. Les secteurs cibles de la société sont les télécommunications, les infrastructures, le pétrole, le raffinage, l'agro-industrie et le tourisme.

2.2.4. Les Institutions Européennes et Françaises :

2.2.4.1. La BEI (Banque Européenne d'Investissement) :

Elle a pour mission de soutenir la réalisation des objectifs de l'UE en finançant à long terme des projets concrets tout en respectant les règles d'une gestion bancaire rigoureuse. Elle contribue au financement de projets d'investissements qui favorise le développement durable des pays ACP.

2.2.4.2. La PROPARCO (société de Promotion et de Participation pour la Coopération économique :

La PROPARCO est une filiale à 70% de l'Agence Française de Développement (AFD), spécialisée dans le financement aux entreprises. Sans concurrencer le système bancaire malien, elle l'assiste et propose des cofinancements pour des crédits à moyen et long terme, des fonds propres, des garanties.

2.2.4.3. L'Agence de la Francophonie :

L'agence à travers son programme " FFS-PME " (Fonds Francophone de Soutien à la PME), finance les micro-entreprises à forte valeur ajoutée locale, des secteurs identifiés comme prioritaires (bâtiment et construction, textile, agroalimentaire..). L'agence peut aussi intervenir financièrement par

l'intermédiaire du Fonds Francophone de Développement pour répondre aux activités productives des groupements associatifs professionnels et coopératifs.

2.2.5. Les Institutions des Nations Unies :

2.2.5.1. La Société Financière Internationale (SFI):

La SFI est l'institution de la Banque Mondiale chargée des opérations avec le secteur privé. Elle soutient le développement du secteur privé aussi bien par des investissements que par des services conseils. La SFI finance les entreprises privées au Mali à travers son bureau sous-régional d'Abidjan.

2.2.5.2. L'Association Internationale pour le Développement (AID) :

À la date du 31 mai 2006, le montant total des engagements nets entre la République du Mali et la Banque Mondiale s'élevait à 1931,5 millions de dollars US, dont 94,4 millions sous forme de don de l'IDA, pour 87 opérations d'investissement et d'ajustement22.

Le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale a approuvé en septembre 2005 un crédit de 60 millions de dollars américain de l'Association internationale pour le développement (IDA) destiné à améliorer les conditions de vie des communautés rurales au Mali. Selon le responsable, ce projet vise la mise en oeuvre d'au moins 75% des projets générateurs de revenus par les communautés rurales.

2.2.5.3. L'USAID :

L'objectif du programme de la mission USAID au cours de la période 2003- 2012 au Mali et l'ensemble des pays en développement est « la réduction de la pauvreté et de la croissance économique accélérée à travers le partenariat ». Au Mali sa présence s'illustre par le « projet mali finance » dont les objectifs consistent à renforcer le secteur financier et à promouvoir l'investissement dans le secteur agroalimentaire.

A travers son pool de bureaux conseils et de consultants la composante BDS offre les services suivants :

- formation inter entreprise en gestion et finance ; - formation intra entreprise en gestion et finance ; - business Plan pour les entreprises en création ou en extension ;

22 Banque Mondiale : « La banque mondiale appuie le développement rural au Mali » février 2007

- diagnostic d'entreprise ;

- recherche de financement ;

- suivi de réalisation des investissements ;

- suivi de l'exploitation des entreprises ;

- conseils financiers et juridiques.

2.3. L,apport des Organisations Non
Gouvernementales (ONG)23 :

Dans le domaine de la coopération au développement, il est possible de constater, de plus en plus, la présence de nombreuses ONG au Mali. Comme indique leur vocable (ONG), il s'agit d'organismes totalement indépendants de l'Etat. Même si celles-ci sollicitent souvent des soutiens, surtout financiers, des pouvoirs publics pour la mise en oeuvre de leurs programmes. Leurs interventions se font avec un but lucratif, et un esprit de solidarité pour la mise en oeuvre des opérations de développement.

Au Mali sont considérées comme ONG toutes les associations ayant reçu l'agrément de l'Etat et ayant signé avec lui un « accord-cadre » définissant les conditions et le cadre d'intervention. Au Mali, elles interviennent dans plusieurs domaines.

ü la santé : la formation du personnel, construction et rénovation d'hôpitaux ou centres de santé ;

ü l'hydraulique villageoise pastorale ;

ü les aménagements hydro agricoles comme les aménagements de fonds ;

ü l'augmentation de la production agricole : introduction de nouvelles cultures comme le maraîchage, les cultures d'arbres fruitiers ;

ü l'équipement des communautés villageoises avec des matériels agricoles ;

ü l'élevage : formation, infrastructures ;

ü le reboisement, la protection de l'environnement ;

ü la création d'ateliers d'artisans ou de PME/PMI, notamment avec les actions en directions des jeunes diplômés sans emploi.

En ce qui nous concerne, nous allons nous intéresser à celles qui interviennent dans le dernier domaine, à savoir la création de PME/PMI qui

23 N. RAGHAVAN: » Les ONG au Mali», VP/MCAC BAMAKO, pages 91- 95

constitue notre travail. Selon les statistiques, on en dénombre une vingtaine (nationale et internationale). Mais nous tenterons de citer, ici, les principales.

2.3.1. ACA (Association Conseil pour l'Action) :

L'ACA est une association à but non lucratif dont l'objet est de développer et d'institutionnaliser les pratiques de gestion au Mali. Elle est membre du réseau ACA (Sénégal, Niger, Etats Unis). Ses objectifs consistent a promouvoir le développement des PME, des groupements, des ONG et des projets de développement ; assurer l'application des outils en offrant aux bénéficiaires un programme de formation et d'encadrement ; développer au sein des secteurs des capacités en vue de leur permettre de satisfaire leurs besoins ; aider les membres des sections regroupés en association ; promouvoir les relations avec les partenaires.

2.3.2. AED (Association d'Entraide et de Développement) :

L'AED appuie les programmes ruraux en aide technique, financière et organisationnelle. Elle a comme objectifs d'améliorer le revenu de la femme par l'initiation à des AGR et de renforcer la capacité d'auto promotion de la femme par la formation, l'information, l'éducation, la communication et l'échange d'expériences. Ses domaines d'intervention sont : l'épargne-crédit, la PME/PMI, la santé et le maraîchage.

2.3.2. AID-MALI (Association Malienne d'Initiatives et d'Actions

pour le Développement) :

L'AID-MALI est une organisation locale créée en 1986, et orientée vers le développement communautaire. Elle se donne comme mission de contribuer à la promotion des initiatives locales pour un développement socio-économique et culturel des populations rurales et urbaines défavorisées. Elle se fixe comme objectifs de contribuer à l'autosuffisance et à la sécurité alimentaire des populations rurales défavorisées de renforcer la couverture sanitaire des populations défavorisées, d'appuyer la promotion de l'éducation de base, de contribuer à la promotion socio-économique des femmes, d'appuyer les initiatives locales de génération de revenus, d'appuyer le développement des organisations locales. L'éducation, le renforcement organisationnel, la gestion des ressources naturelles, la santé et la PME/PMI constituent ses domaines d'intervention.

2.3.4. AMAPEF (Association Malienne pour la Promotion des

Entreprises Féminines) :

L'AMAPEF est une ONG créée le 23 Août 1991, elle s'est fixée comme mission de contribuer au développement socio-économique de la femme au Mali par la promotion de son entreprise. Elle a comme objectifs l'émergence de groupements ou associations de femmes autour des AGR, le renforcement des capacités organisationnelles des associations et/ou groupements de femmes rurales et urbaines, l'accroissement de la capacité des femmes à la gestion de leur environnement, l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant, faciliter l'accès des femmes aux sources de financement ; et intervient dans les domaines de la micro finance, de l'alphabétisation, de la Santé, de l'environnement et de la sécurité alimentaire.

2.3.5. CFDM (Carrefour Femme et Développement du Mali) :

Le CFDM est une organisation des jeunes maliens, composée en majorité de femmes et qui se propose d'organiser, d'appuyer les groupes de femmes autour d'activités économiques concrètes en vue d'assurer leur propre développement et celui des enfants. Elle a l'objectif d'appuyer les organisations locales pour l'identification, la conception et la réalisation de leurs projets et intervient dans l'éducation, l'Economie rurale, l'hydraulique villageoise, la santé (mère et enfant), la formation/Information et la PME/PMI.

2.3.6. GAD (Groupe-Action-Développement):

Le GAD est une ONG nationale créée le 8 mars 1988 par une équipe pluridisciplinaire au service d'un développement communautaire intégré durable et participatif. Ses principales missions consistent à promouvoir le développement socio-économique, culturel et l'épanouissement harmonieux des populations à travers l'appui à leurs initiatives dans les domaines de la micro entreprise, de la micro finance, de la santé communautaire, de l'alphabétisation et de la gestion des ressources naturelles. Ses domaines d'intervention sont : l'éducation, la micro finance, la micro entreprise, la PME-PMI et la santé.

2.3.7. MFC (MALI FOLKECENTER):

Créée le 05 Octobre 1999, Mali-Folkecenter est une ONG malienne à but non lucratif qui se fixe comme objectif de lutter contre la désertification, pour le développement technologique, la fourniture de service d'énergie propre. Elle

intervient dans les domaines tels que la gestion des ressources naturelles, l'électrification solaire, et le développement d'entreprises.

En plus de ces ONG nationales on trouve aussi des ONG étrangères. Nous citerons ici quelques unes intervenant dans le domaine de la PME/PMI.

2.3.8. AADEC (Association d'Appui à l'Auto Développement

Communautaire) :

Agréée en 1991, l'AADEC a pour mission la promotion de l'autodéveloppement des communautés rurales et urbaines défavorisées par l'appui a leurs initiatives dans les domaines de l'éducation, des micro-entreprises, la santé, le développement local. Elle se donne comme objectifs le développement des capacités opérationnelles des communautés à travers la participation au financement des microréalisations socioéconomiques. Elle intervient dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'environnement.

2.3.9. IS - International Service (UNAIS auparavant) :

L'IS est une ONG britannique qui fait partie de l'Association des Nations Unies de la Grande Bretagne. Elle a pour but de soutenir l'organisation des Nations Unies. Elle contribue au développement dans le Tiers Monde, fournit des assistants techniques dans plusieurs pays d'Afrique, d'Amérique Latine et en Palestine afin de participer à des projets de développement et de partenariat avec les ONG et services techniques, surtout dans le domaine de la santé, du renforcement institutionnel, du développement communautaire, de l'environnement.

Elle n'est pas une ONG de financement et n'a pas de projets propres. Elle cherche surtout à renforcer la structure des ONG partenaires et intervient dans le domaine de l'épargne et crédit, de la santé, l'assainissement, l'environnement de la PME-PMI (Bâtiments et travaux publics), du renforcement des capacités, des technologies appropriées (Formation professionnelle pratique) et de la bonne gouvernance démocratique.

2.3.10. ADER - MALI (Association pour le Développement

Economique et Régional) :

L'ADER est une ONG française implantée au Mali en 1995 suivant l'accord- cadre n°607 en date du 29 Août 1995. Elle a été chargée par la Fondation Abbé Pierre à travers sa section internationale pour mener des interventions au Mali.

Elle a pour mission de mener des interventions au Mali dans les domaines de l'habitat principalement en direction des populations défavorisées et contribuer aussi par le canal des organismes spécialisés à la mise en place d'activités génératrices de revenus, la fourniture d'eau et d'électricité, l'assainissement. La mise en oeuvre de ces activités s'effectue en collaboration avec les populations bénéficiaires à travers les associations locales.

Ses objectifs concernent à la fois, le développement local des populations maliennes et des entreprises ainsi que le co-développement sur les espaces France-Mali. L'habitat et le crédit sont les moteurs des projets-ADER intégrés, touchant la sécurisation foncière, la professionnalisation et la vulgarisation de la construction en matériaux locaux, l'accès à des crédits normalisés à moyen et long termes et la structuration de la société civile, promotrice d'un développement durable s'inscrivant dans les dispositifs gouvernementaux de lutte contre la pauvreté.

Ses principaux domaines d'intervention sont : l'habitat, le développement de l'épargne et l'accès au crédit, le développement des initiatives économiques, le développement social et culturel du Mali et favoriser le co-développement entre migrants et leurs pays d'origines.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon