IV.2.3.
Détérioration du bilan de banque et crises financière
Beaucoup de pays émergents ont connu des crises
financières ; les plus graves ont été la crise
mexicaine qui a commencé en décembre 1994, la crise des pays
d'Asie du sud est qui a débuté en juillet 1997, et la crise
argentine qui a commencé en 2001. Un facteur important qui a
provoqué les crises financières du Mexique et de l'Asie du sud
est la détérioration du bilan des banques en raison de
l'accroissement des pertes sur les prêts distribués. Lorsque les
marchés financiers ont été
déréglementés au début des années 1990 dans
ces pays, une vive expansion du crédit s'en est suivie ; au cours
de laquelle les prêts bancaires au secteur privé non financier se
sont fortement accrus.
En raison des faiblesses de la supervision bancaire et de la
réglementation, ajoutées, à un manque de savoir faire dans
l'examen des comptes et la surveillance des emprunteurs par les institutions
bancaire, des pertes sur les prêts ont commencé à
s'accumuler, provoquant une érosion de la valeur nette des banques (de
leurs fonds propres). Le résultat de cette érosion a
été la diminution des ressources que les banques pouvaient
utiliser, et cette pénurie a conduit finalement à une contraction
de l'activité économique.
L'argentine a aussi connu une détérioration des
bilans bancaires qui a conduit à la crise financière, mais la
source de cette détérioration a été très
différente. A l'opposé du Mexique et des pays de l'Afrique du sud
est, l'Argentine avait un système bancaire convenablement
surveillé et il ne s'y est pas produit de boom de crédit avant la
crise. Par ailleurs, en 1998, l'Argentine est rentrée en
récession, ce qui a conduit à des pertes sur les prêts
distribués. Cependant, c'est principalement le déficit
budgétaire de l'Etat argentin qui a provoqué la
détérioration des bilans bancaires. Pour résoudre ses
problèmes financiers, le gouvernement argentin forçait les
banques à absorber d'importants volumes de titres de dette publique.
Quand les investisseurs ont perdu confiance dans la capacité du
gouvernement argentin à assurer le service de sa dette et le
remboursement des échéances, le prix de cette dette s'est
fortement accru, provoquant des graves pertes dans les bilans des banques
commerciales. Cet affaiblissement des bilans bancaires, comme au Mexique et en
Asie du sud est, a contribué à une contraction de
l'activité économique. Parallèlement le taux
d'intervention bancaire, qui exprime le rapport D/L, est passé de 3,54
en 1995 à 1,58 en 1997. Ce taux d'intermédiation bancaire
à favoriser les dépôts à partir des crédits
et à entretenir un processus cumulatif de l'intermédiation.
Tableau N°1. Evolution du taux
d'intermédiation bancaire (en milliers de dollars
Américains)
|
1965
|
1970
|
1975
|
1980
|
1985
|
1990
|
1994
|
1997
|
Total dépôts (D)
|
67748
|
239306
|
651902
|
559339
|
216899
|
6251216
|
216200
|
90476
|
Total crédits (L)
|
19136
|
251326
|
1030378
|
665
|
324
|
587
|
168
|
57237
|
Ratio D/L
|
3,54
|
0,95
|
0,63
|
0,84
|
0,67
|
1,23
|
1,29
|
1,58
|
Source: kabuya k, op. cit. p.35.
|