CHAPITRE IV. LES BANQUES
COMMERCIALES FACES A LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE
Le monde bancaire et financier aux dernières
années a considérablement évalué :
Autrefois les marchés financiers étaient
règlementés nationalement (contrôle des changes,
contrôle du crédit et de la masse monétaire, ...) et
cloisonné (marché boursier, marché monétaire,
marché obligataire). Sous l'influence du FMI et de la banque mondiale
(consensus de Washington en 1989), ainsi que de la communauté
européenne (les « quatre libertés » de l'acte
unique, 1986) les marchés ont subis une triple évolution (parfois
nommé les trois D)
- déréglementation, abolition du contrôle
d'échange et de restriction aux
mouvements de capitaux ;
- désintermédiations ou accès direct des
opérateurs aux sources de financement sans passé
nécessairement par les banques (la démocratisation des
financements);
- décloisonnement c'est-à-dire éclatement
des compartiments.
Une nouvelle logique financière s'est instauré,
se traduisant au de la des aspects géographiques, c'est pourquoi les
spécialistes parlent plutôt de globalisation financière que
simplement de mondialisation. Cette globalisation financière a
favorisé le financement des entreprises, mais contrairement à la
logique industrielle, qui privilégie les courts termes.
La sophistication des marchés financiers s'est
considérablement accrue, permettant un libre accès aux capitaux
(démocratiser l'action au financement), une
désintermédiation des acteurs entre les investisseurs et les
emprunteurs des capitaux au travers des bourses et du marché.
Instruments financiers de dérivés de taux ou d'action, se sont
progressivement substitués au traditionnel crédit pour subvenir
au financement de l'économie et de crédits sont eux-mêmes
devenus négociables, « titrisables »,
transformés en titre accentuant la volatilité du marché,
leur sensibilité aux variations d'aléas externes. Les banques
sont devenues aussi des « braqueurs de dettes ».
La libéralisation financière a deux effets sur
l'environnement des banques :
- elle favorise le développement des marchés
financiers et entraine un accroissement de pressions concurrentielles sur les
banques. Subissant une baisse de rendement de leurs opérations
traditionnelles (collecte des dépôts et distribution des
crédits), les banques tentent de compenser cette érosion en se
tournant vers des opérations à effets de levier et à
rendements élevés de nature spéculative. Les banques et le
système financier, mal contrôlés par des dispositifs de
supervision prudentielle inadaptés, sont fragilisés par ces
prises de risque excessives qui aboutissent à l'émergence des
bulles spéculatives et à une accélération de la
création monétaire. La crise du système bancaire et
financier apparait comme un processus d'ajustement permettant de corriger le
déséquilibre macroéconomique qui s'est produit à la
suite de la libéralisation financière.
Source : Miotti l. et plihon, D.
Libéralisation financiere, speculation et crise bancaire,
économie internationale 2001/1, n°85, p3-36
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