7.1.5.1.3- Travail familial et salarié
Le modèle montre qu'il existe effectivement des
périodes de pointe d'activités au cours desquelles la
main-d'oeuvre familiale constitue une contrainte majeure à la
production. Les périodes concernées sont : juin, juillet,
septembre - octobre et novembre - décembre. Les contraintes de
main-d'oeuvre familiale relatives à ces périodes sont toutes
effectives. Ce sont donc des périodes au cours desquelles le producteur
a besoin de faire appel à la main-d'oeuvre salariée.
Tableau 40 : Travail agricole en
homme-jour
Main-d'oeuvre Résultats observés
Résultats du modèle Ecart
Familiale 1200 911,94 288,06
Salariée 128 63,88 64,12
Totale 1328 975,82 352,18
Source : Nos enquêtes, 2004
Les périodes au cours desquelles le paysan a le plus
recours à cette main-d'oeuvre sont les mois de juin et de juillet. Ces
deux mois correspondent au démarrage des activités de la seconde
saison alors que celles de la première sont encore en cours.
Le tableau 41 montre que le modèle propose des
quantités de main-d'oeuvre inférieures à celles
observées. Ainsi, un total de 976 hommes-jour permettrait d'obtenir un
revenu monétaire meilleur en gardant dans le même temps
l'indépendance du producteur vis-à-vis du marché des
produits vivriers. Le modèle, avec un meilleur choix des
spéculations et de leur combinaison a permis de réduire la
main-d'oeuvre salariée de 64,12 hommes-jour, ce qui contribue à
diminuer les coûts de production. Le tableau 41 présente les
coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre durant les périodes
critiques.
Tableau 41 : Coûts
d'opportunité de la main-d'oeuvre
Périodes Coûts d'opportunité
Coût de la main-d'oeuvre
Juin total 1657,53 1350
Juillet total 5002,89 1500
Septembre - octobre total 1280,51 1200
Novembre - décembre total 924,70 1000
Source : Nos enquêtes, 2004
Ces coûts d'opportunité montrent que les
périodes les plus critiques dans la production sont juin, juillet et
septembre - octobre pour la main-d'oeuvre totale. Le coût
d'opportunité de la main-d'oeuvre du mois de juillet est
particulièrement très élevé. En effet, ce mois
correspond à une période très critique pour les
activités agricoles. Le producteur y effectue la récolte des
produits de la première saison et en même temps, il commence
l'installation des cultures de la seconde saison. Cette
simultanéité des activités des deux saisons fait que le
mois de juillet demande assez de main-d'oeuvre, si bien que le producteur est
prêt à payer cher pour en acquérir. Lee producteur a donc
intérêt à louer de la main-d'oeuvre salariée durant
ces périodes critiques car les coûts d'opportunité sont
supérieur au taux de salaire.
7.1.5.1.4- Utilisation du capital propre de
l'exploitation
L'utilisation du capital est pratiquement la même dans
la situation observée et celle du modèle. Le modèle
propose un capital de 507.096,07 francs CFA contre 512.000 francs CFA pour la
réalité, soit une différence de 7.903,93 francs CFA. Bien
que tout le capital ne soit pas utilisé, le capital a constitué
une contrainte majeure à la production durant certaines périodes.
Ces périodes sont : janvier - février, mars - avril, juin,
juillet, septembre - octobre et novembre - décembre. Le tableau 42
indique les coûts d'opportunité du capital durant ces
différentes périodes.
Tableau 42 : Coûts
d'opportunité du capital
Périodes Coûts d'opportunité du
capital
Janvier - février 0,23
Mars - avril 0,68
Juin 0,23
Juillet 2,33
Septembre - octobre 0,23
Novembre - décembre 1,40
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 42 montre des périodes telles que juillet et
novembre - décembre au cours desquelles le capital limite
véritablement la production. En effet, durant ces périodes, un
capital de un franc investi rapporterait respectivement 2,33 francs et 1,4
francs. Un apport de capital sous forme de liquidité serait donc d'une
grande importance durant ces périodes. Le producteur peut donc recourir
au crédit pour financer son exploitation pendant ces périodes.
Il faut cependant noter que le travail salarié
étant réduit de plusieurs jours, le modèle a
affecté une plus grande partie du capital à l'achat des intrants
particulièrement aux semences (402.076 francs au lieu de 377.264 francs)
et aux engrais (15.760 au lieu de 6240). Le capital élevé des
semences est dû aux semences d'igname qui reviennent chères.
D'ailleurs les deux périodes au cours desquelles les semences d'igname
sont achetées (janvier - février et novembre - décembre)
sont des périodes où les contraintes d'utilisation du capital
sont effectives. Les coûts de semences pèsent donc lourdement sur
la production. En réalité, cette variation dans le coût de
la main-d'oeuvre et des semences n'est que le réajustement du capital
aux superficies et aux spéculations choisies par le modèle comme
l'indique le tableau 43.
Tableau 43 : Différentes
utilisations du capital
Sources de dépenses Résultats
observés Résultats du modèle
Location de main-d'oeuvre salariée
112.272 82.763,77
Achat d'engrais 6.240 15.760
Achat d'insecticide 19.224 6.496,3
Achat de semences 377.264 402.076
Total 515.000 507.096,07
Source : Nos enquêtes, 2004
Les différents résultats fournis par le
modèle sur l'utilisation de la terre, de la maind'oeuvre et du capital
puis sur le revenu montrent que le modèle de base obtenu est optimal.
Par conséquent, l'hypothèse n° 3 de la recherche à
savoir que : « l'allocation des facteurs de production dans le contexte
actuel n'est pas encore optimale » est confirmée. En effet, le
modèle présente une meilleure utilisation des facteurs de
production pour optimiser le revenu.
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