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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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6.2- ESTIMATION DES CHARGES OPERATIONNELLES

Les charges opérationnelles sont constituées des charges variables liées au matériel utilisable durant une seule saison c'est à dire les équipements renouvelables tous les ans (houe, daba et coupe-coupe), au coût des intrants (semences, engrais et insecticides) et à la rémunération de la main-d'oeuvre salariée variable..

6.2.1- Coûts des outils utilisables durant une seule année de production

Les outils sont constitués par le coupe-coupe, la daba et la houe (les producteurs renouvellent ces outils tous les ans, car à la fin de chaque année, ils sont usés). En principe, pour la détermination de ces coûts, on devrait tenir compte de la durée effective d'utilisation de chaque outil pour le temps consacré au travail de chaque spéculation ; ce qui n'est pas le cas ici car ne disposant pas de ces temps. Pour palier à cela, on a décidé de considérer les superficies emblavées comme référence servant à déterminer les coûts en question. Les coûts sont estimé pour la production d'un hectare de n'importe quelle culture, comme illustré dans le tableau 20.

Tableau 20 : Estimation des coûts des outils utilisables en une année de culture

Coûts

A

B

C

D

Ensemble

Coûts totaux

16368,750

22290,600

14792,857

13850,000

18716,321

Coûts / Ha

1382,995

1938,192

1156,638

1708,083

1645,653

 

Source : Enquêtes, 2004

Le tableau 20 montre peu de variation entre les coûts liés à l'utilisation de ces outils par unité de production. Pour déterminer les coûts liés à l'utilisation de ces outils dans le cas de la production d'une spéculation donnée, il suffit de prendre ces coûts unitaires et de les multiplier par la superficie ensemencée.

6.2.2- Coûts des intrants

Les coûts des intrants concernent les coûts des engrais, des insecticides et des semences. Bien que pour la plupart des spéculations, les semences ne soient pas souvent achetées, les stocks de semences utilisées seront estimés en valeur monétaire. Les coûts des engrais seront calculés pour le coton et le maïs qui sont les principales cultures bénéficiant de cet intrant alors que le coût des insecticides sera évalué pour le coton et le niébé qui sont les deux cultures à en jouir.

Tableau 21 : Coûts moyens par hectare des engrais et des insecticides

Intrants

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

 

Coton

34077,381

-

34535,714

-

34216,874

Engrais

Maïs

2513,392

1718,400

6375,000

1200,000

2525,514

 

Coton

24874,554

-

29142,857

-

25912,733

Insecticides

Niébé

19971,429

14531,592

13791,667

12523,333

15933,339

 

Source : Enquêtes, 2004

Il est à retenir de ce tableau 21 que les charges liées à l'utilisation des engrais pour le coton varient très peu d'une catégorie à une autre. Ceci s'explique par le système d'approvisionnement en engrais coton sous forme de crédits. En ce qui concerne le maïs, il y a une grande variation des coûts moyens. Les catégories A, B et D investissement peu en cet intrant comparativement à la catégorie C. Les charges élevées d'engrais maïs pour la catégorie C peut être du soit à la taille faible du groupe ou à un effet de hasard car d'une manière générale, les paysans investissent peu pour acquérir de l'engrais. Ils préfèrent faire bénéficier le maïs des arrières effets de la culture cotonnière (pour ceux qui pratiquent cette culture) ou pratiquer des rotations de culture avec les légumineuses.

Quant au coût des insecticides, il présente une situation générale semblable à celle des engrais (les charges sont plus élevées pour le coton que pour le niébé).

En ce qui concerne le coût des semences, il est calculé par rapport au prix marché des produits, c'est à dire le prix des produits au moment où le producteur ensemence son champ. Il s'agit donc des coûts des semences en avril pour la première saison et en juillet et août pour la seconde saison de cultures. Pour ce faire, nous avons utilisé le prix moyen de vente de ces produits sur le marché aux périodes indiquées.

A partir de ces prix et des quantités moyennes de semences utilisées, sont calculés les coûts moyens rattachés à l'utilisation des semences. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 22 ci-dessous.

Les coûts nuls des semences de coton sont dus au fait que dans tous les cas, les paysans n'achètent pas les semences de coton. Il s'agit d'un intrant qui leur est gratuitement fourni par les usines égreneuses de coton.

Tableau 22 : Coût total moyen des semences utilisées par systèmes de cultures en 2003.

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

Igname

178.136,250

180.843,920

-

-

179.787,270

Soja

3100,000

4200,000

2500,000

1500,000

4327,273

Sésame

2727,619

2785,714

2009,091

2175,000

2625,772

Maïs

2431,901

3226,890

2676,964

3401,000

2930,687

Arachide

6939,783

5926,813

5485,462

7574,767

6296,717

Niébé

5722,984

6208,555

4110,941

3479,250

5440,410

Voandzou

-

8200,000

18450,000

12374,545

12686,281

Riz

2375,000

9546,980

11250,000

-

7895,903

 

Source : Enquêtes, 2004

Il est à noter que les semences d'igname coûtent beaucoupo plus chers que les autres. 6.2.3- Coûts de la main-d'oeuvre salariée variable

Il s'agit d'estimer pour chaque spéculation, les charges de main-d'oeuvre salariée. Ces charges salariales sont obtenues en additionnant toutes les charges liées à la production de chaque spéculation.

Pour les cultures telles que le maïs, le niébé et le sésame, la rémunération de la maind'oeuvre salariée pour les activités de récolte est faite en nature. Cette rémunération en nature a donc été convertie en rémunération monétaire. Concernant le soja et l'arachide, la rémunération est faite en espèce à raison de 6000 francs CFA/ha pour le soja et 250 francs CFA/20 Kg d'arachide récoltée. Les charges moyennes sont ensuite calculées par spéculation et par systèmes de cultures puis présentées dans le tableau 23.

Tableau 23 : Coûts moyens de la main-d'oeuvre variable en 2003

Cultures

Coût
total

A
Coût
par ha

Coût
total

B C

Coût Coût

par ha total

Coût
par ha

Coût
total

D

Coût
par ha

Ensemble

Coût Coût

total par ha

Coton

77.562

36.747

0,00

0,00

78.857

41.421

0,00

0,00

77.956

38.170

Igname

45.312

35.877

44.820

32.282

0,00

0,00

0,00

0,00

45.012

33.685

Soja

23.250

17.521

39.355

21.193

45.000,0

30.000

4.700,0

12.492

32.642

20.046

Sésame

6.997,6

2.985,1

11.987

9.467,2

5.156,2

2.750,0

4.265,6

5.906,2

8.344,3

6.243,6

Maïs

53.663

19.099

112.433

31.969

82.168,4

25.822

104.637

38.815

86.824

27.881

Arachide

25.821

13.642

4.5980

16.469

72.416,6

22.302

20.000

10.800

41.336

15.939

 

Niébé 48.711 15.464 66.869 34.621,4 101.296,9 28.633,6 44.509,3 22.796,8 63.161,6 28.173

Voandzou 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Riz 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Source : Enquêtes, 2004

Le tableau 24 montre que les spéculations qui consomment assez de capitaux pour la main-d'oeuvre salariée à l'hectare sont l'igname, le coton, le niébé et le maïs.

Le riz et le voandzou ont des charges de main-d'oeuvre salariée quasiment nulles. En effet ces deux spéculations ne sont pas très cultivées et on comprend que le producteur n'en fasse pas un pole de dépenses. Il préfère y consacrer sa force de travail familiale eu lieu de payer des ouvriers.

A partir des différents coûts ci-dessus estimés, les charges opérationnelles totales moyennes par spéculation et par hectare sont déterminées et indiquées dans le tableau 24.

Les cultures qui bénéficient de plus d'investissements sont d'abord, l'igname et le coton, ensuite le niébé et le maïs et enfin le soja et l'arachide. Ce constat global présente quelques modifications suivant les catégories.

Tableau 24 : Charges opérationnelles moyennes par ha et par système de cultures de cultures.

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

Coton

97.082,697

0,000

106.256,640

0,000

99874,766

Igname

215.396,660

215.060,210

0,000

0,000

215.191,510

Soja

21.631,850

28.506,631

33.697,818

15.757,065

25.995,584

Sésame

7.047,443

14.224,056

5.935,125

9.629,730

10.502,475

Maïs

24.233,972

35.948,3 87

36.031,585

29.598,593

31.823,911

Arachide

22.003,107

24.610,767

28.954,553

19.923,950

24.015,016

Niébé

42.543,445

57.256,519

47.658,229

40.373,205

49.163,744

Voandzou

0,000

9.150,743

19.601,235

13.257,878

13318,763

Riz

3.205,955

11.395,997

12.614,864

0,000

9450,058

 

Source : Enquêtes, 2004

Il faut noter que les coûts des semences représentent plus de 80% des des chrages opérationnelles des ignames et pèsent donc lourdement sur le producteur.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway