6.2- ESTIMATION DES CHARGES OPERATIONNELLES
Les charges opérationnelles sont constituées
des charges variables liées au matériel utilisable durant une
seule saison c'est à dire les équipements renouvelables tous les
ans (houe, daba et coupe-coupe), au coût des intrants (semences, engrais
et insecticides) et à la rémunération de la main-d'oeuvre
salariée variable..
6.2.1- Coûts des outils utilisables durant une seule
année de production
Les outils sont constitués par le coupe-coupe, la daba
et la houe (les producteurs renouvellent ces outils tous les ans, car à
la fin de chaque année, ils sont usés). En principe, pour la
détermination de ces coûts, on devrait tenir compte de la
durée effective d'utilisation de chaque outil pour le temps
consacré au travail de chaque spéculation ; ce qui n'est pas le
cas ici car ne disposant pas de ces temps. Pour palier à cela, on a
décidé de considérer les superficies emblavées
comme référence servant à déterminer les
coûts en question. Les coûts sont estimé pour la production
d'un hectare de n'importe quelle culture, comme illustré dans le tableau
20.
Tableau 20 : Estimation des coûts des
outils utilisables en une année de culture
Coûts
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coûts totaux
|
16368,750
|
22290,600
|
14792,857
|
13850,000
|
18716,321
|
Coûts / Ha
|
1382,995
|
1938,192
|
1156,638
|
1708,083
|
1645,653
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 20 montre peu de variation entre les coûts
liés à l'utilisation de ces outils par unité de
production. Pour déterminer les coûts liés à
l'utilisation de ces outils dans le cas de la production d'une
spéculation donnée, il suffit de prendre ces coûts
unitaires et de les multiplier par la superficie ensemencée.
6.2.2- Coûts des intrants
Les coûts des intrants concernent les coûts des
engrais, des insecticides et des semences. Bien que pour la plupart des
spéculations, les semences ne soient pas souvent achetées, les
stocks de semences utilisées seront estimés en valeur
monétaire. Les coûts des engrais seront calculés pour le
coton et le maïs qui sont les principales cultures
bénéficiant de cet intrant alors que le coût des
insecticides sera évalué pour le coton et le niébé
qui sont les deux cultures à en jouir.
Tableau 21 : Coûts moyens par
hectare des engrais et des insecticides
Intrants
|
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
|
Coton
|
34077,381
|
-
|
34535,714
|
-
|
34216,874
|
Engrais
|
Maïs
|
2513,392
|
1718,400
|
6375,000
|
1200,000
|
2525,514
|
|
Coton
|
24874,554
|
-
|
29142,857
|
-
|
25912,733
|
Insecticides
|
Niébé
|
19971,429
|
14531,592
|
13791,667
|
12523,333
|
15933,339
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à retenir de ce tableau 21 que les charges
liées à l'utilisation des engrais pour le coton varient
très peu d'une catégorie à une autre. Ceci s'explique par
le système d'approvisionnement en engrais coton sous forme de
crédits. En ce qui concerne le maïs, il y a une grande variation
des coûts moyens. Les catégories A, B et D investissement peu en
cet intrant comparativement à la catégorie C. Les charges
élevées d'engrais maïs pour la catégorie C peut
être du soit à la taille faible du groupe ou à un effet de
hasard car d'une manière générale, les paysans
investissent peu pour acquérir de l'engrais. Ils préfèrent
faire bénéficier le maïs des arrières effets de la
culture cotonnière (pour ceux qui pratiquent cette culture) ou pratiquer
des rotations de culture avec les légumineuses.
Quant au coût des insecticides, il présente une
situation générale semblable à celle des engrais (les
charges sont plus élevées pour le coton que pour le
niébé).
En ce qui concerne le coût des semences, il est
calculé par rapport au prix marché des produits, c'est à
dire le prix des produits au moment où le producteur ensemence son
champ. Il s'agit donc des coûts des semences en avril pour la
première saison et en juillet et août pour la seconde saison de
cultures. Pour ce faire, nous avons utilisé le prix moyen de vente de
ces produits sur le marché aux périodes indiquées.
A partir de ces prix et des quantités moyennes de
semences utilisées, sont calculés les coûts moyens
rattachés à l'utilisation des semences. Les résultats
obtenus sont présentés dans le tableau 22 ci-dessous.
Les coûts nuls des semences de coton sont dus au fait
que dans tous les cas, les paysans n'achètent pas les semences de coton.
Il s'agit d'un intrant qui leur est gratuitement fourni par les usines
égreneuses de coton.
Tableau 22 : Coût total moyen des
semences utilisées par systèmes de cultures en 2003.
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Igname
|
178.136,250
|
180.843,920
|
-
|
-
|
179.787,270
|
Soja
|
3100,000
|
4200,000
|
2500,000
|
1500,000
|
4327,273
|
Sésame
|
2727,619
|
2785,714
|
2009,091
|
2175,000
|
2625,772
|
Maïs
|
2431,901
|
3226,890
|
2676,964
|
3401,000
|
2930,687
|
Arachide
|
6939,783
|
5926,813
|
5485,462
|
7574,767
|
6296,717
|
Niébé
|
5722,984
|
6208,555
|
4110,941
|
3479,250
|
5440,410
|
Voandzou
|
-
|
8200,000
|
18450,000
|
12374,545
|
12686,281
|
Riz
|
2375,000
|
9546,980
|
11250,000
|
-
|
7895,903
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à noter que les semences d'igname coûtent
beaucoupo plus chers que les autres. 6.2.3- Coûts de la
main-d'oeuvre salariée variable
Il s'agit d'estimer pour chaque spéculation, les
charges de main-d'oeuvre salariée. Ces charges salariales sont obtenues
en additionnant toutes les charges liées à la production de
chaque spéculation.
Pour les cultures telles que le maïs, le
niébé et le sésame, la rémunération de la
maind'oeuvre salariée pour les activités de récolte est
faite en nature. Cette rémunération en nature a donc
été convertie en rémunération monétaire.
Concernant le soja et l'arachide, la rémunération est faite en
espèce à raison de 6000 francs CFA/ha pour le soja et 250 francs
CFA/20 Kg d'arachide récoltée. Les charges moyennes sont ensuite
calculées par spéculation et par systèmes de cultures puis
présentées dans le tableau 23.
Tableau 23 : Coûts moyens de la
main-d'oeuvre variable en 2003
Cultures
|
Coût total
|
A Coût par ha
|
Coût total
|
B C
Coût Coût
par ha total
|
Coût par ha
|
Coût total
|
D
Coût par ha
|
Ensemble
Coût Coût
total par ha
|
Coton
|
77.562
|
36.747
|
0,00
|
0,00
|
78.857
|
41.421
|
0,00
|
0,00
|
77.956
|
38.170
|
Igname
|
45.312
|
35.877
|
44.820
|
32.282
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
45.012
|
33.685
|
Soja
|
23.250
|
17.521
|
39.355
|
21.193
|
45.000,0
|
30.000
|
4.700,0
|
12.492
|
32.642
|
20.046
|
Sésame
|
6.997,6
|
2.985,1
|
11.987
|
9.467,2
|
5.156,2
|
2.750,0
|
4.265,6
|
5.906,2
|
8.344,3
|
6.243,6
|
Maïs
|
53.663
|
19.099
|
112.433
|
31.969
|
82.168,4
|
25.822
|
104.637
|
38.815
|
86.824
|
27.881
|
Arachide
|
25.821
|
13.642
|
4.5980
|
16.469
|
72.416,6
|
22.302
|
20.000
|
10.800
|
41.336
|
15.939
|
|
Niébé 48.711 15.464 66.869
34.621,4 101.296,9 28.633,6 44.509,3 22.796,8 63.161,6 28.173
Voandzou 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
0,00 0,00 0,00
Riz 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
0,00 0,00
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 24 montre que les spéculations qui consomment
assez de capitaux pour la main-d'oeuvre salariée à l'hectare sont
l'igname, le coton, le niébé et le maïs.
Le riz et le voandzou ont des charges de main-d'oeuvre
salariée quasiment nulles. En effet ces deux spéculations ne sont
pas très cultivées et on comprend que le producteur n'en fasse
pas un pole de dépenses. Il préfère y consacrer sa force
de travail familiale eu lieu de payer des ouvriers.
A partir des différents coûts ci-dessus
estimés, les charges opérationnelles totales moyennes par
spéculation et par hectare sont déterminées et
indiquées dans le tableau 24.
Les cultures qui bénéficient de plus
d'investissements sont d'abord, l'igname et le coton, ensuite le
niébé et le maïs et enfin le soja et l'arachide. Ce constat
global présente quelques modifications suivant les catégories.
Tableau 24 : Charges
opérationnelles moyennes par ha et par système de cultures de
cultures.
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coton
|
97.082,697
|
0,000
|
106.256,640
|
0,000
|
99874,766
|
Igname
|
215.396,660
|
215.060,210
|
0,000
|
0,000
|
215.191,510
|
Soja
|
21.631,850
|
28.506,631
|
33.697,818
|
15.757,065
|
25.995,584
|
Sésame
|
7.047,443
|
14.224,056
|
5.935,125
|
9.629,730
|
10.502,475
|
Maïs
|
24.233,972
|
35.948,3 87
|
36.031,585
|
29.598,593
|
31.823,911
|
Arachide
|
22.003,107
|
24.610,767
|
28.954,553
|
19.923,950
|
24.015,016
|
Niébé
|
42.543,445
|
57.256,519
|
47.658,229
|
40.373,205
|
49.163,744
|
Voandzou
|
0,000
|
9.150,743
|
19.601,235
|
13.257,878
|
13318,763
|
Riz
|
3.205,955
|
11.395,997
|
12.614,864
|
0,000
|
9450,058
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il faut noter que les coûts des semences
représentent plus de 80% des des chrages opérationnelles des
ignames et pèsent donc lourdement sur le producteur.
|
|