Il intervient en début de saison des pluies
après la première pluie significative. Il commence
généralement vers la dernière semaine du mois de mars pour
la grande saison et durant le mois de juin pour la petite saison des pluies.
A cause de sa pénibilité, c'est une
activité essentiellement masculine le plus souvent confiée
à la main-d'oeuvre salariée.
On distingue dans la région trois types de labour :
- Le labour en billon : le plus
fréquent, il est réalisé sur les parcelles devant recevoir
la plupart des cultures. Suivant la hauteur et le volume des billons, ce type
de labour consomme entre 8 et 12 hommes-jour à l'hectare.
- Le buttage : ce type de labour est
effectué pour l'igname et le manioc. Le buttage de l'igname
nécessite 45 à 60 hommes-jour pour un hectare
- Le labour à plat : il est
effectué uniquement pour le riz. Il consomme environ 15 à 20
hommes-jour par hectare.
Le labour se réalise à l'aide d'une daba (houe
à grosse lame). La période de labour diffère selon les
spéculations :
L'absence de la mécanisation fait que le labour
représente toujours l'une des opérations culturales qui consomme
assez de main-d'oeuvre dans le village.
C'est une activité qui intervient juste après le
labour durant la grande saison des pluies et de façon pratiquement
simultanée durant la petite saison des pluies.
La manière de réaliser le semis diffère
suivant les cultures :
42 - Il se réalise à l'aide du pied pour le
coton. Une fois que le labour est réalisé, lors du semis, on
enfonce la pointe du talon dans le sol pour creuser le poquet destiné
à recevoir les semences. Après avoir déposé les
semences, on referme le poquet toujours à l'aide du pied.
- Pour les céréales et les légumineuses,
il se réalise également avec le pied et parfois à l'aide
d'un bâton à bout pointu.
- Le semis du riz se réalise de trois façons :
· Semis en vrac : les graines sont
éparpillées sur le lit de semence et recouvertes de terre.
· Semis en poquet : il se réalise à l'aide de
la houe.
· Semis par repiquage : c'est le cas du riz de bas-fonds.
Ici, on réalise d'abord une pépinière puis les plantules
sont repiquées par la suite.
- La plantation de l'igname se fait à l'aide de la
main. On creuse d'abord un trou dans la butte, on y dépose soigneusement
le semenceau, on referme le trou puis on dépose un chapeau
réalisé avec de la broussaille sur le sommet de la butte. Ce
chapeau permet de conserver l'humidité dans la butte.
En dehors de la plantation de l'igname essentiellement
réservée aux hommes, le semis des autres cultures est
généralement confié aux femmes et aux enfants. Les femmes,
à cause de leur aptitude à la procréation inciteraient le
pouvoir germinatif des semences alors que les enfants sont les plus actifs dans
cette activité du fait de leur rapidité dans les jambes.
Les semences pour le semis sont prélevées sur
les récoltes de la saison antérieure. Afin de s'assurer un bon
rendement, le producteur, à la fin de la saison, réserve les
meilleures graines pour la saison suivante. Au début de la nouvelle
saison, le stock de graines est soigneusement trié pour ne retenir que
des semailles de bonnes qualités. Cette étape est très
déterminante dans l'installation des céréales et
légumineuses.
En ce qui concerne l'igname, le semenceau utilisé a
plusieurs origines :
- Les tubercules de deuxième récolte pour les
variétés à deux récoltes : Pour se
garantir un stock de semences, lors de la première
récolte, le paysan ouvre la butte d'un côté, réalise
une incision nette tout juste au-dessus de la tête du tubercule,
enlève le tubercule et referme soigneusement le trou. Grâce
à son aptitude à la multiplication végétative, la
tête du tubercule laissée en place, développe de petits
tubercules appelés semenceaux qui seront utilisés comme semence
lors de la mise en place de la nouvelle plantation d'igname.
- La tête ou même le fragment de tubercules pour
les variétés à une seule récolte : Pour ces
variétés, déjà à la récolte, le
paysan constitue le stock des tubercules qui serviront à la plantation
prochaine. Il a été prouvé que pour ces
variétés, les semenceaux limitent considérablement la
production. Le paysan a le choix difficile entre étendre son
exploitation en se privant de réaliser
43 des économies à court terme, ou
réduire sa propre consommation et satisfaire ses besoins du moment et,
dans cette situation, il doit maintenir constante la taille de son exploitation
dans le meilleur des cas, sinon, réduire cette dernière.
En terme de main-d'oeuvre, les besoins varient suivant les
cultures. Ils sont estimés à 2 voir 3 hommes-jour /ha pour le
sésame et le niébé ; 4 hommes-jours pour le maïs et
l'arachide. l'igname est la culture qui demande plus de main-d'oeuvre pour sa
plantation, jusqu'à 25 hommes-jour.