5.2- VARIETES DES CULTURES PRATIQUEES
Le milieu paysan est un milieu ou foisonne un grand nombre de
variétés pour des raisons diverses : durée du cycle de
végétation, qualité organoleptique, résistance aux
ravageurs, besoin en eau, productivité. Dans l'impossibilité pour
le paysan de trouver pour chaque espèce une variété
possédant toutes les qualités qu'il recherche, il s'adonne
à la mise en place de plusieurs variétés possédant
chacune au moins une de ces qualités. La plupart des
variétés sont des variétés locales ou proviennent
de croisement avec des variétés améliorées
pratiquées il y a quelques années. De nos jours, les
variétés améliorées concernent essentiellement le
coton et dans une moindre mesure le manioc. Les paysans constituent leur stock
de semences à partir des récoltes de la saison ou de
l'année précédente. Les paysans confrontés au
manque de semences en acquièrent par don ou par achat sur les
marchés.
Parmi toutes les cultures, la plus grande diversité
variétale se rencontre au niveau de l'igname. On note une dizaine de
variétés (laboco, gnidou, kangni, ala, parakou, kokoro, florido,
anago, mondji, djougou, tanguiéta, klatchi, gbaffo, léfé,
etc). Certaines de ces variétés ont les mêmes origines mais
ce sont beaucoup plus adaptées à d'autres régions
(d'où les noms) et présentent donc actuellement des
différences.
5.3- ASSOCIATION ET ROTATION CULTURALES
5.3.1- Association culturale
Bien que les associations de cultures soient encore
présentes, les producteurs affirment que c'est une pratique qui est en
recul actuellement. Sur le terrain, on note une grande dominance des cultures
pures. Les associations rencontrées sont : Maïs - arachide,
Maïs - soja, Maïs - sésame, Igname - gombo, Igname - mil.
De l'avis des producteurs, les trois premières
associations permettent au maïs de bénéficier de la
matière organique que produit la culture associée. L'association
igname - mil se rencontre dans les campements peulh. Signalons ici que les
peulhs vivent à l'écart et cultivent sur une même parcelle
ces deux cultures qui rentrent dans leurs habitudes alimentaires.
Quant à l'association igname - gombo, il ne s'agit pas
non plus d'une association en tant que tel car c'est généralement
des champs d'igname avec des pieds de gombo épars.
D'une façon générale, on peut retenir
que le système des associations culturales n'occupe pas une place
importante dans les systèmes de production et est plutôt en
déclin. LARES - APEIF (1996) avait déjà fait ce constat
dans la commune de Glazoué où il a noté une dominance
nette des cultures pures.
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