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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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CHAPITRE 5 :

CARACTERISTIQUES DES

SYSTEMES DE PRODUCTION

AGRICOLE

5.1- CULTURES ET SUPERFICIES EMBLAVEES

Pour l'ensemble de l'échantillon, le nombre de cultures pratiquées par exploitation varie entre 4 et 10 cultures. Aucun ménage ne produit moins de 4 cultures. La majorité des exploitations (88,68%) cultivent entre 5 et 8 cultures (tableau 8). Cette diversification agricole est liée dans une grande mesure aux aléas climatiques ; ce qui pousse les producteurs à diversifier leur production pour faire face au risque pluviométrique.

Tableau 8 : Répartition des exploitations en fonction du nombre de cultures pratiquées

Nombre de
cultures

A

Nbre1

Prop2 Nbre

B C D

Prop Nbre Prop Nbre

Prop

Ensemble Nbre Prop

4

0

0,00

1

4

0

0

0

0

1

1,89

5

2

12,50

2

8

1

14,28

2

40

7

13,21

6

5

31,25

10

40

1

14,28

2

40

18

33,96

7

4

25,00

6

24

4

57,14

1

20

15

28,30

8

3

18,75

3

12

1

14,28

0

0

7

13,21

9

1

6,25

2

8

0

0

0

0

3

5,66

10

1

6,25

1

4

0

0

0

0

2

3,77

 

Source : Enquêtes, 2004

64,15

52,83

77,36

43,4

22,64 2

2,64

100

81,13

84,91

92,45

Maïs Arachide Sésame Niébé Igname

Soja Manioc Coton Piment Voandzou

La figure 6 présente la proportion relative du nombre d'exploitations par culture. Elle montre la prépondérance des cultures que sont : le maïs, l'arachide, le sésame, le niébé, l'igname, le soja, le manioc et le coton. Notons ici que le coton est pratiqué par moins de la moitié des exploitations (43,40% des exploitations cultivent le coton).

Figure 6 : Proportion relative des principales spéculations cultivées dans l'échantillon

Lorsqu'on considère la superficie totale emblavée par culture (figure 7), on obtient pratiquement la même tendance. Les cultures telles que le manioc, le piment, le voandzou, le riz, la tomate apparaissent comme secondaires car elles représentent moins de 10% des superficies emblavées (9,12%) au cours de cette campagne. La figure 7 illustre cette situation générale.

49,5

158,8

54,5

59,27

30,521 ,510,36

108,94

81,73

90,16

Maïs Arachide Niébé Sésame Soja

Igname Coton Manioc Piment Voandzou

Figure 7 : Comparaison des superficies totales emblavées par spéculation

Les chiffres indiqués sur la figure sont les superficies totales emblavées par l'échantillon.

Nous constatons clairement que le maïs, l'arachide, le niébé, le sésame, le soja, l'igname et le coton sont les cultures qui occupent les plus grandes superficies. Il y'a cependant une dominance nette du maïs dont la superficie fait près de trois fois celle de l'igname et plus de trois fois celle du coton. Les figures 8 et 9 présentent les surfaces moyennes consacrées aux principales cultures en 2003. Elles confirment dans l'ensemble les résultats précédents.

Les spéculations les plus cultivées en première saison sont le maïs, le sésame, le niébé et l'igname. Le riz et l'arachide sont beaucoup moins cultivées au cours de cette saison. De plus, la superficie moyenne de chacune de ces spéculations varie d'un système de culture à un autre.

On peut retenir qu'en seconde saison, les spéculations les plus cultivées sont le coton, l'arachide d'abord, le maïs et le soja ensuite. Le riz n'est toujours pas cultivé en grande quantité.

Pour les exploitations produisant l'igname, les cultures importantes sont le maïs, le sésame et l'igname (plus de 75% des surfaces emblavées) en première saison.

Pour les exploitations produisant le coton, les cultures importantes sont le coton, le maïs et l'arachide (plus de 70% des surfaces emblavées) en deuxième saison.

Pour les ménages ne produisant pas le coton, les cultures importantes sont le maïs, l'arachide et le soja.

Pour les ménages ne produisant pas l'igname, les cultures importantes de la première saison sont le manioc, le maïs, l'arachide et le sésame. Ces quatre cultures occupent en moyenne plus de 94% des surfaces emblavées.

A B C D Ensemble

2,5

0,5

1,5

2

0

1

Ignam e Manioc Maïs Riz Arachide Niébé Sésam e

Figure 8 : Superficies moyennes emblavées par exploitation en première saison de cultures.

2,5
2
1,5
1
0,5
0

 
 
 

A B C D Ensemble

Figure 9 : Superficies emblavées par exploitation en seconde saison de cultures

Une analyse des superficies de coton et d'igname du système de cultures intégrant le coton et l'igname permet de conclure à une relation positive quant à l'allocation de la ressource terre. En effet, le coefficient de corrélation entre les superficies des deux cultures donne r = 0,50. Une augmentation de la superficie de coton s'accompagne aussi d'une augmentation de la superficie d'igname. Les deux spéculations ne se concurrencent donc pas au niveau de la contrainte terre. Ce résultat peut s'expliquer par deux raisons principales :

- Premièrement, la disponibilité de la terre fait que les producteurs peuvent emblaver les superficies dont ils sont capables d'ensemencer, si bien que la terre ne constitue pas véritablement une contrainte pour ces deux cultures.

- Deuxièmement, la période de récolte du coton nécessite assez de main-d'oeuvre salariée étrangère qui doit être nourrie. Or l'igname est le produit qui sert le plus souvent à cette alimentation. En prévision de cela, le producteur est obligé d'augmenter sa superficie d'igname lorsque sa superficie de coton doit augmenter. Ce constat est d'autant vrai que, pratiquement tous les producteurs font récolter leur coton par de la main-d'oeuvre salariée.

Cette analyse permet de confirmer en partie l'hypothèse n° 1 de la recherche qui stipule

qu'il existe une relation positive entre les deux spéculations.

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