CONCLUSION
Au terme de notre travail, il serait important de rappeler un
certain nombre de choses afin de faciliter la compréhension de notre
problématique. Celle-ci se propose d'établir les modèles
s'appliquant aux rapports de l'homme à l'animal. Notre étude
s'est focalisée sur l'animal de forêt considéré
comme sauvage. La culture définit le rapport qu'un peuple peut avoir
avec sa nature notamment avec sa faune. Cette problématique est comprise
dans la grande question Nature et Société dont Philippe Descola
est l'un des défenseurs.
Trois hypothèses nous ont été
nécessaires pour donner une orientation à notre recherche. La
première cernait la dimension productive du gibier. Cette dimension met
en évidence le travail productif des chasseurs, des revendeuses des
marchés et restaurants, des revendeurs des parties du corps des animaux.
C'est grâce aux chasseurs que les revendeuses et les revendeurs proposent
quelque chose sur le marché soit en viande carnée soit en parties
du corps. La deuxième hypothèse aborde l'aspect de la
consommation. Elle est généralement alimentaire, de moins en
moins médicinale et rituelle. La dernière hypothèse a
démontré le côté protectionniste de la faune. C'est
un aspect qui est défendu par les Eaux et Forêts et les ONG
environnementales à travers la lutte contre le braconnage.
En outre, ces hypothèses ont vu leur confirmation
effective que grâce aux enquêtes que nous avons effectuées
à Libreville et ses environs (Owendo et Mbel). Elles nous ont permises
d'interroger 56 sujets à partir d'un guide d'entretien,
accompagné d'un appareil photo et d'une caméra.
Sur le plan formel, nous avons jugé mieux de
découper l'oeuvre en deux grandes parties. La première partie
comprend le corpus textuel. C'est dans ce corpus que nous retrouvons les
discours de nos prédécesseurs, ceci en fonction des cinq classes
d'acteurs identifiés (les chasseurs, les revendeuses et revendeurs, les
consommateurs, les agents des Eaux et Forêts, les ONG environnementales).
L'analyse critique de cet ensemble de textes est le dernier point
développé dans cette partie. Nous dirons finalement que six
titres composent cette partie. La deuxième partie comporte le corpus
empirique. Les deux chapitres constituant cette partie possèdent chacun
six articulations. Le chapitre premier, où l'on retrouve le corpus oral,
nous met au contact du phénomène à partir du discours des
acteurs concernés. Dans chaque classe, nous retrouvons le sentiment des
protagonistes. Nous proposons par la suite une analyse critique de cet ensemble
de textes oraux. Le chapitre deux, fait à base corpus iconographique,
présente le fait sur le plan visuel, à partir des photos, des
représentations statistiques et d'une vidéo. Une analyse critique
est à nouveau faite.
Par ailleurs, nous nous proposons d'étudier les
interactions possibles entre les différentes classes d'acteurs. C'est
à partir des comparaisons et des rapprochements que nous ferrons une
meilleure théorisation possible de ce rapport, à la limite de ce
conflit de cultures. Nous souhaitons également rechercher la dynamique
de transformation, sans oublier les causes de ces changements. La dynamique se
comprend dans le temps, puisque l'étude elle-même est
diachronique. Ce travail ne sera jamais fini, même après la
soutenance de cette thèse, puisque le phénomène
lui-même est changeant, fluctuant. Pour aboutir à une meilleure
théorisation des formes d'humanisation de l'animal, notre enquête
de terrain se propose de baser l'étude sur un échantillon
représentatif de la population globale de 200 individus par classe
d'acteurs.
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