Section 2 : Organisation du transport
La situation actuelle du transport maritime de la banane en
Côte d'Ivoire a changé pour ce qui est des acteurs. On montrera ce
changement en schématisant la nouvelle organisation (producteur /
transporteur / réceptionnaire / vendeur), pour ensuite analyser la
situation sous un aspect concurrentiel.
§1 Les différents acteurs du transport
maritime de la banane
L'organisation du transport de la banane ivoirienne est tout
à fait particulière. La coopération entre les concurrents
est le mot d'ordre de ce trafic. Elle est nécessaire à la survie
des bananes. (voir le schéma suivant)
CDBCI / CHIQUITA 27%
PETITS PLANTEURS (reste 117%
CDBCI / BANADOR
Compagnie Fruitière /DOLE 56%
GREAT WHITE FLEET
DOLE EXPRESS LINE
Affrètement au voyage des navires Groupement de
marchandises
SCB
SIMBA France ou VADO
|
|
Compagnie Frontière Marseille
|
Doc 13 -- Schéma du transport maritime de la banane
ivoirienne
Ce schéma nous montre bien l'organisation actuelle du
transport partant du producteur au vendeur européen. Deux filiales de
multinationales se partagent l'essentiel de la production bananière : La
SCB (Société de Culture Bananière, filiale de DOLE) qui
contrôle 56 % des exportations de bananes ; la CDBCI, qui est la filiale
de CHIQUITA contrôle 27 % ; et le reste, soit 17 % sont produit par les
petits planteurs.
La culture de la banane est très coûteuse en
terme d'investissements et techniquement très exigeante, ce qui explique
en grande partie la concentration de la filière autour
d'opérateurs importants et intégrés jusqu'au stade de la
distribution des produits.
Le poids du transport dans la compétitivité des
bananes africaines sur le marché européen a été
évalué depuis les plantations jusqu'à la sortie au port
européen.
En Côte d'Ivoire, comme au Cameroun, les différents
exportateurs de bananes se regroupent pour organiser la logistique de leurs
exportations.
SCB
|
60
|
%
|
BANADOR
|
27
|
%
|
SCAB
|
5
|
%
|
SOCOFRUIT
|
4
|
%
|
CFA
|
4
|
%
|
FDL
|
1
|
%
|
Doc 14 - Principaux exportateurs de bananes en CI.
§2 Nécessité d'un groupage de
marchandises
Notons que les producteurs de bananes sont regroupé au
sein de l'OCAB (Organisation Centrale des producteurs exportateurs d'Ananas et
de Bananes) crée en 1992, qui a vocation de promouvoir ces produits par
l'organisation de la production de la production, du transport et de la mise
sur le marché. Cette organisation apparaît comme très
active pour représenter ses adhérents et pour organiser l'inter
profession et défendre les intérêts des producteurs et
exportateurs. Elle organise notamment le fret fruitier vers l'Europe et
recherche de nouveaux débouchés vers Maghreb, la Libye...
Les petits producteurs sont généralement
organisés en coopératives pour assurer le groupage, l'emballage
et le transport de leur production en vue de l'exportation. Les organismes
d'appui à la filière sont principalement le Projet de Promotion
pour le Développement des Exportations Agricoles (PPDEA), qui a conduit
à la création d'une association pour la promotion des
exportations agricoles non traditionnelles (PROMEXA).
L'exportation des bananes en Côte d'Ivoire est
partagée entre plusieurs producteurs comme nous venons de
l'énoncer. Cela est dû au fait que ces producteurs
individuellement, n'ont pas la quantité suffisante de marchandises pour
remplir un navire.
Ces différents exportateurs ont donc passé des
accords entre eux pour affréter au voyage des navires. Ceux-ci ont
recours aux principaux marchés du transport
réfrigéré. Le groupage du fret maritime, en
l'espèce les cargaisons de bananes, est effectué par le groupeur,
qui n'est autre qu'un commissionnaire de transport maritime (souvent agent de
fret maritime). Ce groupage permet d'obtenir des taux dégressifs, il
permet effectivement une réduction importante des coûts. Le
groupage s'effectue le plus souvent par conteneur.
Il existe deux façons pour un chargeur de conteneuriser
ses envois. Il peut opérer par conteneurs complets (on parle de
"Full Container Load" -- FCL) ou recourir à un
service de groupage ( "Less than Container Load" --
LCL) lorsque la cargaison est insuffisante pour justifier l'usage d'un
conteneur complet.
Le service de groupage consiste à rassembler des
cargaisons de plusieurs chargeurs pour remplir un conteneur ou pour remplir les
cales d'un navire. Ces services de groupage peuvent être proposés
par les armateurs eux-mêmes ou par des opérateurs
spécialisés : ce sont les "Non Vess el Operating Common
Carrier".
Les navires frigorifiques sont affrétés à
l'année pour un nombre de voyage bien déterminé.
A titre d'exemple, la holding SCB qui est en fait une
succursale de la société française la Compagnie
Fruitière qui affrète plusieurs navires qui disposent de trois
lignes au départ du port d'Abidjan :
Abidjan (Côte d'Ivoire) ? Dakar
(Sénégal) ? Douvres (Angleterre) Abidjan (Côte d'Ivoire) ?
Port Vendres (France) ?Marseille (France) Abidjan (Côte d'Ivoire) ?
Dieppes (France) ? Anvers (Belgique)
Aussi elle dispose d'une ligne au départ de :
Douala (Cameroun) ? Tema (Ghana) ? Port Vendres
(France) ? Vado (Italie).
Concrètement, il y a deux navires affrétés
pour le transport de la banane par semaine; soit deux départs pour
l'Europe par semaine; on note 120 rotations de navires par année.
Doc 15 -- Shipping de la banane ivoirienne §3
Les ports de destinations
Certains de ces navires vont vers la
Méditerranée, et les autres vont vers le Nord de l'Europe. En
Méditerranée, ces cargos déchargent leur cargaison
à Port Vendres en France, et au port de Vado en Italie.
Il faut remarquer que le port de Marseille tend à
être abandonné pour cause de grèves trop fréquentes,
car les bananes sont des denrées trop fragiles pour supporter les
retards.
Concernant les navires en direction de l'Europe du Nord, ils
déchargent généralement au port de Douvre en Angleterre,
ou au port d'Anvers en Belgique.
A l'arrivée, les marchandises sont
réceptionnées conjointement par la Compagnie Fruitière de
Marseille et par Dole.
RUBRIQUES
|
2001
|
2002
|
2003
|
Var%
|
BANANES
|
257 438
|
296 325
|
273 504
|
- 7.7
|
Doc 16 - Trafic de marchandises : exportation de la banane
ivoirienne (en Tonnes)
(Source PAA)
§4 La convention de "groupement
Ouest-africain"
La convention de groupement "Ouest-africain" est une convention,
ou des accords qui ont été officialisé par un document
appelé le "West Africa Pool Agreement".
Il se charge de l'organisation du transport des bananes de
l'Afrique de l'Ouest vers l'Europe.
Il s'agit plus précisément des marchandises en
provenance de la Côte d'Ivoire et du Cameroun un autre pays producteur de
bananes.
En Côte d'Ivoire, la Compagnie Fruitière exporte les
3/4 des exportations des bananes pour le compte de la SCB.
Pour ce qui est des transports effectués uniquement vers
la méditerranée, les navires sont ; soit entièrement
remplis de bananes ivoiriennes, soit de bananes camerounaises.
On peut remarquer qu'il n'y a pas en principe de transport
commun, sauf en cas de manque de marchandises. Ce n'est pas le cas pour les
navires à destination du Nord de l'Europe, plus
précisément de l'Angleterre. La plupart du temps, 1/3 des
marchandises vont vers la Méditerranée et les 2/3 vont vers le
Nord. CHIQUITA remplira pour 1/4 le navire à destination du
Nord et la Compagnie Fruitière remplira le reste avec 1/3 de bananes
camerounaises pour la Méditerranée et 1/3 de bananes ivoiriennes
pour le Nord. On peut
affirmer que la situation en présence, donne une position
de force dans les négociations à la Compagnie
Fruitière.
Les parties à cette convention seront Dole Express Line
et Great White Fleet sont les affréteurs des navires ; ils agissent
comme propriétaires disposant des navires (as disponent owner), en fait,
ils managent simplement les navires. Les transporteurs sont Southeast, Dole
Fresh Fruit International (DFFI) et SCB qui sont des compagnies holding de
transporteurs.
Notons que Southeast et DFFI s'occupent de transporter les fruits
d'origine ouest-africaine
vendus FOB.11
1- Les dispositions de la
convention
Ce document contractuel établie les conditions des
opérations et de l'organisation du transport maritime nécessaire
pour les bananes entre l'Afrique de l'Ouest et l'Europe.
Il réparti les gains et les pertes entre les
différentes parties. Il stipule que tout contrat de transport
(charte-partie ou connaissement) commun ou individuel, gouvernant les
voyages ou les navires actuellement utilisés doivent avoir
été conclu dans le respect et dans l'esprit de la convention. En
cas de rupture du contrat par l'une des parties, les autres sont libres de
rompre toutes relations commerciales avec celle-ci. Il y est prévu aussi
les quantités et la nature des ressources transportées (il
répartit les quantités de marchandises entre les parties et fixe
une base quantitative dont le paiement sera garanti à chaque
transport). Il contient les accords taux du fret.
Néanmoins il faut retenir que sur le plan
économique, cette organisation va alors poser la question de la
concurrence.
2- L'aspect concurrentiel dans l'organisation du
transport
Lorsque l'on regarde les résultats économiques
depuis la mise en place de cette organisation, celle-ci se justifie, mais elle
ne laisse pas de place aux concurrents potentiels.
Les coûts de transports ont été
réduits à cause de l'augmentation des volumes, et de la
régularité des voyages. La SCB par exemple, a augmenté ses
volumes en ce qui concerne ses
11 Cf. FOB - Free On Board, incoterm par lequel le
vendeur livre la marchandise à bord du bateau au port du départ
après l'avoir dédouanée àl'export.
exportations vers l'Europe (Transit Fruit l'une de ses
entreprises de transit a atteint 189 200 palettes de bananes en
2004' ensemble du groupe Côte d'Ivoire et
Cameroun).12
Elle favorise l'embauche ; la Compagnie Fruitière
embauche environ 10 000 personnes en Côte d'Ivoire, et les taxes
d'exportation importantes sont des dividendes non négligeables pour le
gouvernement.
Cette organisation est cependant contestée par les tiers
étrangers aux accords.
En effet, ces regroupements entre les différentes
compagnies engendrent une domination monopolistique des membres. Certains
auteurs parlent même de "bananes à deux vitesses" ; les petits
producteurs qui se partagent le reste de la production, sont obligés de
passer par les grands producteurs pour faire transporter leurs bananes , car
ils ne peuvent se permettre de passer par les services des lignes
régulières à cause des coûts élevés et
la lenteur du transport. Ces petits producteurs n'ont pas eu droit aux
négociations entre-temps. Ils dénoncent donc l'exploitation de
leurs compatriotes et l'envol des capitaux aux profits de l'Europe et de ses
quotas.
Néanmoins, nous pensons qu'il faut relativiser ces propos
au regard de la concurrence des bananes dollars, et celle des autres pays
africains comme le Cameroun.
La concurrence pure et parfaite est impossible au regard de la
conjoncture actuelle. Au niveau des transporteurs, il n'y a pas de place pour
une libre concurrence du fait de la spécificité de la marchandise
transportée, du nombre réduit de producteurs et de la
quantité transportée.
Retenons bien que cette situation mécontente plus d'un,
notamment les producteurs nationaux, elle est pour l'instant un gage relatif de
compétitivité pour la banane ivoirienne. L'équilibre
actuel doit se maintenir si la banane africaine veut rester présente sur
la scène européenne.
Le transport et la vente sont distincts mais fortement
liés, il en découle un type de vente très particulier.
12
www.fruitière.fr
§5 La vente de la cargaison et ses
modalités
Pour qu'il y ait transport de marchandises, il faut qu'il y
ait eu au préalable un accord de vente. Nous sommes bien d'accord que la
marchandise ne saurait être transportée sans but. Cette vente a
différentes formes. Il s'agit de déterminer quel est le type de
vente utilisé pour les bananes ivoiriennes.
1- Les éléments composants du prix du
fruit
Il faut prendre en compte tous les frais depuis le départ
des plantations, jusqu'à l'arrivée sur le marché
européen.13
Le camionnage des plantations au port d'Abidjan, se paie
généralement en devises.
La manutention et le passage portuaire sont le second aspect
à prendre en compte. Le coût de la manutention est directement
dépendant du mode d'emballage choisi pour le transport des bananes.
Le choix de la palettisation en Côte d'Ivoire est
récent. Il a été pratiquement imposé par le
changement de destination des navires en partance pour la
Méditerranée. En effet, du fait des grèves à
répétition à Marseille, les bananes sont convoyées
à Port-Vendres, cependant le nombre de dockers n'est pas suffisant pour
assurer une manutention efficace lorsque les bananes sont en vrac, la
palettisation devient alors nécessaire.
A Abidjan, un quai est réservé en permanence pour
le chargement des bananes, avec un poste pour le navire. Quatre étapes
sont nécessaires pour le chargement de ces fruits :
a- Les bananes sont déchargées du camion
déjà palettisées, celles-ci s'effectuent dans les
plantations et sont conduites dans des entrepôts à l'aide de
chariots élévateurs encore appelés transpalettes.
b- D'autres transpalettes saisissent à la leur tour ces
palettes et les amènent sous palan le long du navire.
c- Les grues du navire les saisissent et les déposent
dans les cales du navire.
13 Article de M. C. Rizet « Politique de
transport maritime et compétitivité de la banane africaine
», Revue Fruit, Vol. 52, 1997, p. 218.
d- Des manutentionnaires vont à l'aide de
transpalettes spécialement montées à bord, les disposer
à leur place définitive pour l'acheminement.
Il faut que la manutention soit de qualité pour
éviter les dommages à la marchandise.
La plupart des compagnies bananières possèdent
leurs propres sociétés qui s'occupent du transit.
A ce propos, la Compagnie Fruitière a sa filiale
"Transit Fruit" qui s'occupe de cette phase du transport en Côte
d'Ivoire. Selon les données de M. C. Rizet, le côut de la
manutention était entre 1993-1994, de 3800 F CFA / Tonne, soit 5€70
centimes /Tonne.
Le coût du transport maritime est évidemment
essentiel dans la détermination du prix de la banane. Le marché
du "reefer" (navire frigorifique) est assez bas en ce moment, ce qui
influence directement le prix final de la marchandise transportée.
Cependant, le prix du baril du pétrole augmentant sans cesse,
entraîne une hausse des prix des carburants ; ce qui ne permet pas une
baisse significative du prix du fret maritime.
Il faut également prendre en compte le coût des
intrants agricoles (engrais, pesticides...) nécessaires à la
production. Selon Rizet, le coût de la chaîne de transport
s'élevait à 29 % du prix de vente de la banane en 1994.
Enfin, une fois arrivées en Europe, les bananes sont
entreposées dans un terminal frigorifique, puis transportées par
camions jusqu'aux Marchés d'Intérêts Nationaux (MIN), tel
que celui de Rungis, près de Paris, où elles sont vendues et
dispatchées vers les grandes surfaces ou autres points de vente.
Selon une étude de l'UE et de la CEDEAO du secteur
agro-industriel de la Côte d'Ivoire de juin 2002, le coût de
production de la banane ivoirienne est relativement élevé.
Les prix moyens observés à l'exportation (prix
FOB Abidjan) sont : 200 à 600 F CFA / kg ; très fluctuant. La
moyenne dans les années 1997-1999 était voisine de 385 F CFA /
kg. Sur le marché local les prix moyens observés varient entre 30
et 40 F CFA / kg ; il s'agit d'écart de triage encore peu
valorisés sur place.
Il faut retenir que le prix de vente de la marchandise est
différent si l'acheteur se charge personnellement d'organiser et de
payer le transport maritime. Il est alors intéressant de connaître
les Incoterms utilisés et de déterminer quand se réalise
le transfert de propriété.
2- Les Incoterms utilisés
Les risques et les coûts du transport sont à la
charge du destinataire ou du chargeur selon les termes de vente
utilisés. Les incoterms (International Commercial Terms) sont les
mentions les plus fréquemment utilisées dans les ventes de types
internationales. Ils sont inscrits sur le contrat de vente mais en aucun cas
sur le contrat de transport. Il faut néanmoins indiquer que la
distinction entre le contrat de vente et le contrat de transport est par moment
malaisée. C'est dire que l'un influence l'autre et vice versa. Il est
nécessaire de garder à l'esprit les rôles de ces deux
contrats et les termes et modalités qui s'y rattachent.
Les incoterms règlent plusieurs problèmes
résultants de la vente ou de l'achat international de marchandises. Le
Lamy Transport Tome14 en nomme six. Il s'agit des conditions de
livraison de la marchandise, du moment de transfert des risques entre le
vendeur et l'acheteur, de la répartition des frais entre le vendeur et
l'acheteur, des obligations tenant aux marchandises, des documents dus et des
informations mutuelles à fournir.
Concernant notre cas d'étude, deux incoterms sont
utilisés dans le trafic.
Il s'agit du terme FOB (Free On Board) dit "Franco bord" en
français, et du terme CIF (Cost Insurance and Freight) ou CAF traduit en
français "Coût, Assurance et Fret".
Ces deux incoterms utilisés pour la vente des bananes
ivoiriennes sont classés comme incoterms à l'expédition.
Le vendeur (ici le producteur ou le planteur) remplit son obligation principale
lorsque les bananes sont chargées à bord du navire. Dans les deux
cas, le transfert des risques intervient au passage par la marchandise du
bastingage du navire au port d'embarquement. Le fret est dû par
l'acheteur en vente FOB. En vente CAF c'est l'acheteur qui paie le fret,
l'assurance et les coûts.
14 Lamy Transport, éd. 2005.
Selon les documents de transports (connaissement)
utilisés pour ce trafic, le fret est payable à destination. On
peut retenir qu'en cas de vente FOB, le prix de vente des bananes ne tiendra
pas compte du fret. Ce sera l'inverse en cas de vente CAF15.
Quand est ce que la vente se réalise effectivement,
sachant que les incoterms ne déterminent pas le transfert de
propriété.
3- Le transfert de propriété de la
marchandise
Comme nous l'avons déjà exprimé, la vente
et le paiement du prix de la marchandise sont distincts du paiement du prix du
transport. Mais les incoterms influencent indirectement le transfert de
propriété des marchandises. Ce transfert est souvent
déterminé par la livraison et le moment cette livraison est
régi par les incoterms; par conséquent ceux-ci influencent le
transfert de propriété des bananes. En tant que vente au
départ, la livraison s'effectue en principe au moment du chargement de
la cargaison au port d'Abidjan.
Le transfert de propriété s'effectue rapidement
dans la chaîne du transport. On remarque que la forme de la vente est
spécifique, les acteurs de ce transport sont en nombre réduit et
généralement les réceptionnaires font parti du même
groupe que le chargeur.
Les ventes entre planteurs, acheteurs, exportateurs, agents,
restant dans le même cadre, les véritables tiers interviendront
lors de la vente des bananes en Europe.
Après l'étude faite de la production mondiale
des bananes et de l'organisation in concreto de la filière en Côte
d'Ivoire, il est intéressant d'avoir une vue d'ensemble sur le
marché mondial et particulièrement le marché
européen.
* * *
15 CAF : Traduction française de CIF cout,
assurance et fret. Le vendeur prend en charge le transport principal, le
dédouanement export et la souscription de la police d'assurance en FAP
sauf (contrairement à CFR). Le transfert des risques se fait au passage
du bastingage au port de départ.
TITRE II : LE COMMERCE DE LA BANANE
Mondialement connue, la banane fait l'objet d'un commerce
international important. Il est nécessaire d'étudier le commerce
de la banane, car le transport maritime fluctue et de la demande des
différents marchés.
Deux marchés sont dominants, le marché
européen et le marché américain. Les autres marchés
sont le Japon, la Chine et la Russie.
Les lieux de production se trouvent dans les quatre coins du
monde, par conséquent des masses considérables de capitaux sont
engagées dans le trafic. Il en résulte une certaine "guerre de la
banane" qui a pris des propositions considérables au niveau
économique mais aussi politique. Le commerce de la banane a
été au coeur des discussions dans de nombreuses
conférences et réunions internationales.
En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, celle-ci est
directement intéressée par de conflit économique
orchestré par les Etats Unis et l'Europe.
Avant d'étudier l'évolution de ce bras de fer entre
ces deux acteurs économiques, il faut présenter les
différents marchés en présence.
CHAPITRE I : LE MARCHE MONDIAL
La production mondiale de bananes se chiffre à 50
millions de tonnes par an. La culture de ce fruit est essentiellement
concentrée en Afrique, en Asie et en Amérique latine à
cause des conditions climatiques de ces régions.
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