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Le transport international de fruits sous temperature dirigée: Cas du transport par voie maritime de la banane de Côte d'Ivoire vers l'Europe

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par Stéphane DIE KOUADIO
ESC Lille - Mastère Spécialisé 2005
  

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Section 2 : Les compagnies transnationales et le commerce de la bananes

Le marché est dominé par les grandes firmes multinationales en majorité américaines, qui font des investissements importants dans la production de bananes. Ces sociétés sont implantées en Amérique du Sud et en Afrique.

On analysera dans les deux volets qui suivront, la modernisation de la culture de la banane, ensuite l'impact de ces grandes entreprises sur la production et l'économie des pays producteurs.

§1 : L'influence des compagnies multinationales sur la production de bananes

L'exportation de la banane, comme fruit frais est une activité délicate compte tenu de la nature périssable du produit. Comme on l'a déjà souligné l'exportation de la banane à grande échelle n'est possible qu'au début du XXème siècle, avec le développement des transports maritimes, terrestres, aériens et notamment des techniques de réfrigération. De façon historique, c'est le développement du chemin de fer et du transport maritime qui ont favorisé l'essor de l'exportation de la banane.

L'activité devenant rentable, il n'est donc pas surprenant que depuis le début du XXème siècle le commerce de la banane soit dominé par des compagnies verticalement intégrées, qui contrôlent généralement la production, l'emballage, l'expédition, l'importation et le mûrissage; soit de la production à la vente de détail. Ces grandes firmes se sont implantées dans les différentes zones de production de bananes et y ont consacré d'importants investissements afin d'augmenter et améliorer leur production ; cela dans le but de faire le maximum de profit.

Ces entreprises développent une production intensive (plusieurs grandes plantations modernes de plus de 1000 ha), l'utilisation massive d'intrants agricoles afin de minimiser les risques de maladies (le bananier est une plante particulièrement vulnérable et le climat tropical favorise la prolifération des ravageurs). Toujours dans l'optique de faire du profit et de minimiser les risques climatiques, naturels ou d'instabilité politique, ces compagnies ont diversifié leurs sources d'approvisionnement (dès les années 1880, la Boston Fruit Company s'approvisionnait en bananes en Jamaïque et achetait des terres à Cuba et dans la République Dominicaine).

Produire et commercialiser en grande quantité, permet aux multinationales de générer des économies d'échelles à tous les stades de la commercialisation. La production intensive se fait sur de très grandes surfaces ce qui entraîne l'utilisation d'une main-d'oeuvre importante (les coûts de la main-d'oeuvre sont rationalisés). Une production de grande envergure permet de charger des cargos entiers, et de réduire le coût unitaire du transport.

Ces grands groupes ont acquis des navires réfrigérés afin de maîtriser la disponibilité du fret maritime, ils ont aussi investi dans plusieurs innovations technologiques en ce qui

concerne les installations portuaires, les installations de stockage, de mûrissage, et de distribution dans la plupart des pays exportateurs.

L'importance des multinationales bananières, telles que DOLE, DEL MONTE, FYFFES et CHIQUITA dans la production des bananes, varie d'un pays à un autre.

Dans les régions Sud-américaines, leur implication directe dans la production est très forte; elles sont le plus souvent propriétaires des plantations. En Afrique et en Asie, elles exercent un certain contrôle sur la production, généralement par le biais de co-entreprises. DEL MONTE est présent au Cameroun, et CASTEL & COOK (Standard Fruit Commerce) connu sous le nom DOLE FOOD Company Inc. au Cameroun et en Côte d'Ivoire (par le biais d'une participation de 40 % dans une entreprise française "La Compagnie Fruitière").

Il est estimé que près de la moitié des bananes commercialisées par DOLE et DEL MONTE proviennent de leurs propres plantations.

On peut souligner que l'implication des multinationales dans la production bananière s'est modifiée au fil du temps. Elle s'est renforcée à la fin des années 80, lorsqu'elles se préparaient à l'ouverture de marché des bananes de la Communauté européenne, mais celle-ci s'est affaiblie en 1993 (situation découlant de plusieurs problèmes au stade de la production et de l'accès au marché devenant difficile). A ce propos, FYFFES propriétaire de plantations en Jamaïque et au Belize s'est à présent retiré. Aujourd'hui cette entreprise ne possède plus de plantations mais achète des bananes à des producteurs sous contrat. United Brands (United Fruit Commerce) connu sous le nom CHIQUITA et DOLE ont réduit le nombre de leurs plantations en Amérique du Sud.

Il faut retenir que le désengagement de ces firmes de la production des bananes montre en partie qu'un changement de rapport de force dans la filière s'est opéré; cela veut dire qu'il est devenu plus important de maîtriser l'extrémité de la filière en aval, que la production.

Cela se démontre bien avec le succès de FYFFES.9

Doc 7 -- Logos de certaines multinationales bananières installées en CI.

Abordons maintenant la question même de l'influence que ces entreprises ont sur les exportations et les importations mondiales.

§ 2 : L'impact des multinationales sur les importations et les exportations mondiales

Concernant les exportations, on peut remarquer que 43 % de la production mondiale appartient à la variété Cavendish (variété plus résistante, donc plus adéquate pour le voyage de longue distance); 26 % de la totalité de Cavendish sont exportés, ce qui signifie que seul 11% de la récolte mondiale de bananes entrent dans les échanges internationaux. Selon les spécialistes trois compagnies principales ont réalisé 56 % des exportations mondiales de bananes.

On comprend alors que les multinationales contrôlent une plus large part de la production à l'exportation du pays que leur part de production pourrait le suggérer.

Elles établissent avec les planteurs indépendants des contrats à long terme en plus de leurs propres productions.

Au Nicaragua par exemple, elles ne possèdent aucune plantation, mais CHIQUITA commercialise près de l'ensemble de la production du pays avec le concours de la société "Bananic". En moyenne, les multinationales réalisent 80 % de la totalité des exportations sud- américaines.

Les multinationales bananières bien que présente en Afrique, en Côte d'Ivoire et au Cameroun notamment, représentent moins d' 1/3 des exportations de ces pays, car des

9 Cette compagnie irlandaise a gagné des parts de marchés dans la Communauté Européenne en développant son réseau de commercialisation et distribution, à la suite de la vigueur de la réglementation des importations communautaires de bananes de 1993

entreprises de l'UE y sont déjà établies, il en est de même pour les exportations des îles caraïbéennes où elles ont une faible part à cause de la position dominante de FYFFES.

On retiendra que la contribution des trois principales multinationales bananières aux exportations mondiales a baissé dans les années 90. Ces entreprises représentaient plus de 65% des exportations en 1980, mais de nos jours, elles oscillent entre 56 et 59%.

Les importations mondiales de bananes de ces firmes sont supérieures à leurs exportations. En effet, cela vient du fait qu'en plus de leurs propres exportations, elles achètent des fruits à d'autres exportateurs indépendants. Ces firmes dominent l'Amérique du Nord (environ 90 % du marché), mais leurs parts de marché en Asie et en Europe sont moindres. (DOLE est n°1 du marché aux USA et au Japon, alors que CHIQUITA occupe la 1ère place dans l'UE, DEL MONTE la 3ème aux USA, la 4ème dans l'UE).

En somme, on dira que seules les trois premières compagnies bananières ont importé des bananes entre 1970 et 1984, et que ces importations ont augmenté avec régularité (47% en 1972 à 65 % en 1980). Mais à partir de 1985, deux autres compagnies bananières arrivent (NABOA et FYFFES) à la fin des années 90. Néanmoins, en les combinant, leurs parts du marché mondial s'élèvent environ à 85 %.

Multinationales (sièges)

Production/exportations

 
 

Chiquita Brand International (USA)

Costa Rica, Honduras, Guatemala, Panama, Colombie,
Indonésie, Côte-d'Ivoire, Cameroun, Equateur,

Martinique, Belize, Surinam, Jamaïque, Philippines,
Rep. Dominicaine, Iles Canaries

Dole Food Company Inc. (USA)

Costa Rica, Honduras, Cameroun, Côte-d'Ivoire,

Philippines, Indonésie, Colombie, Equateur, Nicaragua, Venezuela, Jamaïque, Somalie, Iles Canaries

Del Monte Fresh Product (UAE, Mexique)

Costa Rica, Guatemala, Brésil, Mexique, Cameroun, Philippines, Indonésie

Fyffes (Irlande)

Belize, Rep. Dominicaine, Iles du Vent, Costa Rica, Honduras, Guatemala, Equateur, Colombie, Jamaïque, Surinam, Iles Canaries

Pomona (France)

Côte-d'Ivoire, Martinique, Guadeloupe, Equateur,

Colombie, Costa Rica

Geest (Royaume-Uni)

Iles du Vent, Costa Rica

Doc 8 -- Principales compagnies internationales actives sur le marché de la banane
dans l'UE. (Sources FAO)

Doc 9 - Répartition des parts de marchés

CHAPITRE II :
ORGANISATION DE LA FILIERE BANANE EN COTE D'IVOIRE

Il faut souligner que le PIB de la Côte d'Ivoire était estimé en 1992 à 8.73 milliards de dollars US. En 1994, le montant de ses exportations s'élevait à 2 804 millions USD. L'UE absorbe 52 % de son commerce extérieur. Au sein de l'UE, la France se confirme être son premier client avec 19 % de ses exportations totales en 2003.

Les Pays-Bas suivent, essentiellement en raison de leurs achats de cacao. Les USA arrivent en 3ème position, avec une part près de trois fois inférieure à la France.

L'agriculture reste le secteur clé de l'économie, occupant 60 % de la population ; elle représente 34 % du PIB et 2/3 des ressources d'exportation. Les produits traditionnels d'exportation sont le café et le cacao, qui occupent toujours la première place des cultures de rente.

La Côte d'Ivoire est placée au 1 er rang mondial pour la production du cacao, au 4ème rang pour le café. En dehors de ces principaux produits, les cultures du binôme ananas et bananes occupent une place non négligeable dans l'agriculture ivoirienne et ceux-ci sont dans leur grande majorité destinés à l'exportation. Le secteur seul de la banane représente environ 5 % du PIB.

Concernant notre étude, on va se limiter à la filière banane, notamment à l'organisation du transport du produit. On note que jusqu'à la fin des années 1980, le transport des bananes en Côte d'Ivoire, faisait l'objet du monopole de l'Etat ivoirien sur les relations économiques extérieures. Cependant, la politique ivoirienne sur le plan du commerce extérieur a connu une réorientation. C'est ainsi que dans les années 90 elle fut axée vers une ouverture du marché du transport, des bananes aux sociétés étrangères.

On examinera ce chapitre en deux étapes ; d'abord la production, avec l'association entre les nationaux et les firmes multinationales, ensuite l'organisation même du transport des bananes.

Superficie 322 463 km2

Population (2000) 16 millions d'hbts

Croissance démographique (1994-2000) 2.8 par an

PIB (2000) 10 milliards C

PIB/ hbt 625 C

Taux de change (2002) 1 C= 655.96 F CFA

Contribution au PIB (2000)

 
 

agriculture

29.2

%

industrie et mines

22.4

%

services

48.4

%

 

1999

2000

2001

Croissance du PIB

+ 1.6

%

-- 2.3

%

-- 0.9

%

Taux d'inflation

-- 0.7

%

-- 0.1

%

+ 4.8

%

Commerce Extérieur (2000)

exportations FOB 4.0 milliards C

importations CAF 3.3 milliards C

Doc 10 - Chi22res clés de l'économie de CI (sources BIRD)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams