Le transport des bananes ivoiriennes vers l'Europe montre de
nombreuses particularités quant à son organisation commerciale et
juridique, mais aussi quant aux différents litiges qu'il engendre.
En effet, les causes des avaries ne se retrouvent que dans
les transports similaires de denrées périssables et cela explique
la nécessité de recourir à des assurances
spécifiques, mais aussi à un mode particulier de règlement
des litiges, qui est le règlement à l'amiable lié à
l'organisation économique et contractuelle de ce transport. La question
qu'il faut se poser en dernier lieu, est l'avenir de ce transport et les
évolutions possibles dans son organisation.
Sur le plan commercial et économique, on constate qu'un
avenir incertain se dessine pour les bananes ivoiriennes. En effet, la
concurrence des bananes dollars avec la pression constante des Etats-Unis, la
libéralisation totale du marché européen et la baisse des
prix, ne donnent pas beaucoup d'espoir aux bananes ACP et surtout
ivoiriennes.
Il est vrai que de nombreux efforts ont été
entrepris pour améliorer la compétitivité des bananes en
Côte d'Ivoire (réorganisation de la production,
libéralisation du transport, association avec les grandes
multinationales...). Il ne faut pas éluder les résultats
encourageants résultant de ces aménagements. Le problème
est que cette amélioration ne suffit pas à concurrencer
efficacement les bananes dollars.
D'un point de vue technique, le transport des bananes
bénéficie de progrès technologiques et d'un savoir-faire,
ce qui évite un grand nombre de litiges et de pertes. Ils existent
cependant, et chaque grosse perte met en difficulté les producteurs
ivoiriens.
Si l'Europe résiste à la pression des
Etats-Unis, le transport des bananes ivoiriennes pourrait avoir un bel avenir.
La véritable solution ne serait-elle pas l'amélioration de la
qualité des bananes, en une recherche de techniques de cultures
favorisant l'environnement et en une promotion nationale et internationale?
Quoiqu'il en soit, la logistique et le transport maritime, le
droit maritime et les litiges ont eux aussi un bel avenir devant eux, pour ce
qui est de ce type de transport; les quantités augmentant et les avaries
étant pratiquement inévitables malgré les recherches
effectuées pour réduire les risques inhérents au transport
et au fruit.
De plus, les accords passés entre les
différentes parties sont en permanente évolution
(négociation tous les ans) et les types de contrats utilisés sont
également modifiés (l'utilisation de l'affrètement
à temps au lieu de l'affrètement au voyage).
Il sera intéressant de refaire le point sur ces
différents agréments dans quelques temps pour pouvoir
apprécier les changements et les améliorations du transport des
bananes entre la Côte d'Ivoire et l'Europe.
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