1.1.1.2.3 Présentation du contexte spécifique
des zones d'étude
Du point de vue socioculturel, des pesanteurs pèsent
parfois lourdement sur les populations de ces trois communes. C'est le cas par
exemple, de la problématique du mariage forcé ou par
échange, du phénomène de trafic, traite et travail des
enfants qui limitent la scolarisation des enfants dans ces zones. Par ailleurs,
dans ces communes comme dans la plupart des communes du Bénin, il y a
une nette domination des hommes sur les femmes dans les prises de
décision tant au niveau des ménages qu'au niveau des institutions
publiques. Les femmes semblent être animées d'un certain complexe
caractérisé par un manque de confiance en elles-mêmes et
une résignation soutenue par les pesanteurs sociologiques.
Le secteur éducatif est marqué par un taux
élevé d'analphabétisme et un faible taux de scolarisation
notamment chez les filles. Les 3 communes ont un taux brut de scolarisation
(TBS) situé en deçà de la moyenne nationale (Cf. tableau
n°1). Elles font aussi partie des zones à grand écart genre
au Bénin.
Tableau n°1 : Taux brut de
scolarisation 2004-2005
Zones
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
BOUKOMBE
|
104,94 %
|
68,61 %
|
87,18 %
|
COBLY
|
108,43 %
|
55,92 %
|
82,40 %
|
NIKKI
|
66,55 %
|
55,73 %
|
61,40 %
|
MOYENNE NATIONALE
|
|
83%
|
93,7%
|
Source : Annuaire statistique du Bénin,
année scolaire 2004-2005
A Boukombé et à Cobly, les
phénomènes socioculturels ci-dessus cités handicapent
réellement la scolarisation des jeunes filles. A Nikki, la
proximité de la commune avec le Nigeria représente sans doute une
opportunité pour son développement mais aussi une menace pour
l'accès, le maintien des enfants à l'école et encourage
l'exode rural des jeunes. Le tableau qui suit présente le taux d'abandon
au niveau des 3 communes au cours de la même année
scolaire :
Tableau n°2 : Taux d'abandon par
année d'étude en 2004-2005
|
CI
|
CP
|
CE1
|
CE2
|
CM1
|
CM2
|
TOTAL
|
BOUKOMBE
|
Masculin
|
13,30 %
|
15,05 %
|
27,67 %
|
6,58 %
|
28,59 %
|
3,69 %
|
17,28 %
|
Féminin
|
8,14 %
|
30,96 %
|
20,76 %
|
1,50 %
|
23,99 %
|
4,42 %
|
16,31 %
|
Total
|
11,22 %
|
21,63 %
|
25,32 %
|
4,84 %
|
27,39 %
|
3,91 %
|
16,93 %
|
COBLY
|
Masculin
|
29,47 %
|
30,07 %
|
4,65 %
|
1,69 %
|
19,46 %
|
18,23 %
|
19,89 %
|
Féminin
|
34,06 %
|
29,56 %
|
10,70 %
|
23,89 %
|
28,57 %
|
12,50 %
|
27,66 %
|
Total
|
31,34 %
|
29,89 %
|
6,42 %
|
7,84 %
|
21,71 %
|
17,56 %
|
22,44 %
|
NIKKI
|
Masculin
|
17,65 %
|
4,74 %
|
3,39 %
|
3,72 %
|
14,22 %
|
0,81 %
|
7,35 %
|
Féminin
|
11,29 %
|
8,46 %
|
4,06 %
|
10,06 %
|
11,03 %
|
2,72 %
|
5,79 %
|
Total
|
14,75 %
|
6,43 %
|
3,67 %
|
6,32 %
|
13,04 %
|
1,48 %
|
6,70 %
|
Sur le plan socioéconomique, les 3 communes se situent
dans des zones enclavées dans lesquelles la pauvreté semble
sévir avec intensité d'après différents diagnostics
et études qui y ont été effectués. En effet, ces
études pointent les départements du Borgou et de l'Atacora comme
des régions où la pauvreté est très aiguë avec
près de la moitié de la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté (moins de 360$).
La pauvreté dans ces départements se manifeste
sous plusieurs formes, en particulier par des difficultés
monétaires des ménages à faire face à leurs
dépenses alimentaires durant plusieurs mois dans l'année
(période de soudure), aggravant les problèmes de malnutrition des
enfants, les très faibles taux de scolarisation et la surcharge de
travail chez les femmes et leur incapacité à participer aux
dépenses familiales etc. Dans l'agriculture, les femmes sont
reléguées sur des terrains non fertiles et cultivent, dans la
plupart des cas, des légumineuses. Elles sont très actives dans
le secteur post-récolte (transformation) avec un équipement
encore rudimentaire. Les hommes sont très actifs dans la production du
coton, du riz, du manioc, de l'anacarde, etc.
Ces éléments contextuels ainsi
présentés nous permettront de comprendre plus loin l'état
de la dynamique locale dans ces zones et de mieux situer notre analyse dans son
contexte global.
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