3.2.2.4.6 Le programme de formation du
PADEL
On n'a jamais trop répété que l'approche
participative au développement local est en quelque sorte un processus
global de formation des bénéficiaires. Ceux parmi ces derniers
qui ont participé aux activités d'introduction et de
réalisation du Projet et/ou ont suivi des cours de formation offerts par
celui-ci à travers des organismes spécialisés ou par le
biais d'opérateurs comme les agences de génie rural ou de
financement, sont aujourd'hui beaucoup plus aptes à se prendre en mains
ou accepter certaines responsabilités de représentation locale.
3.2.2.4.7 La mobilisation des
contreparties issues des populations
Le problème de la contribution des
bénéficiaires au financement des microprojets d'infrastructures
subsiste. En gros, les attentes du PRODOC fixées à 20% des
coûts n'ont pas été entièrement satisfaites. Le
niveau moyen de contribution s'élevant à 11,2% - soit 15,7% dans
le Borgou-Est et 6,9% dans l'Atacora-Ouest. Les membres de la mission
considèrent toutefois que ce niveau de contribution, bien qu'en soi
relativement faible, est acceptable vu les revenus très modestes des
bénéficiaires et le nombre important de microprojets d'agences
diverses exigeant des contributions similaires. Pour certaines infrastructures
onéreuses présentant, en plus de retombées purement
économiques, certains avantages sociaux - comme les pistes et les
retenues d'eau - il serait indiqué de revoir le niveau de participation
à la baisse. Cependant, le Projet n'a connu aucune difficulté
quant à la contribution des populations en investissements humains, la
mobilisation de la main d'oeuvre étant très élevée.
3.2.2.4.8 Le potentiel de
reproductibilité des activités et des acquis
En matière de reproductibilité, les
évaluateurs du PADEL ont mis l'accent sur les observations
suivantes :
1) Comme règle générale de
développement, la reproductibilité se concrétise plus
aisément quand les activités servant de référence
touchent des domaines d'intérêt personnels, communs ou
communautaires immédiats, perçus comme tels par les
populations, et dont la réalisation peut être faite
par des habitants de la région à l'aide de moyens qui sont
disponibles, de préférence localement. La motivation des groupes
concernés à travers leur participation effective aux
différentes étapes du processus de développement depuis la
préparation des diagnostics, la formulation des Programmes Triennaux
d'Investissements, l'élection de leurs représentants dans les
comités de développement, la signature de contrats et de
conventions, le suivi des activités et la gérance des acquis,
instaure une compréhension différente des milieux naturels et
socio-économiques. Ceci a été observé dans les deux
zones, notamment par les membres de la mission. Cette appréhension
inédite du milieu est une condition indispensable au renouveau local,
mais son développement nécessite une période de temps que
les projets en général, et celui-ci en particulier, offre peu
souvent.
2) Une deuxième règle du
développement est qu'il procède par la création de remous
d'intérêts et d'activités, pas nécessairement
importants par le nombre d'adhérents mais plutôt par le grade
d'affiliation qu'il provoque ou par le désir de joindre qu'il
inspire. Le développement pris dans son ensemble
n'accapare l'ensemble d'une population que le jour où le premier a
dépassé le stade de son introduction. En 5 ½ années,
le Projet a commencé à fragiliser la mentalité et
certaines pratiques du sous-développement, et la pose de ce jalon a
ouvert la porte du changement pour ceux des habitants qui désirent
varier leur destin et devenir les chefs de file du développement
local.
|