3.1.1.2 Le choix des zones d'intervention
Le choix des zones d'intervention du projet est fait de prime
abord sur la base de l'exploitation des statistiques scolaires et autres
sources d'informations. A ce niveau, les autorités de l'éducation
sont très sollicitées et associées à la formulation
des bases argumentaires.
3.1.1.3 La formulation du projet et de ses domaines
d'actions
Aux ateliers de formulation du projet (les objectifs, les
résultats, les indicateurs, les suppositions et les activités),
un certain nombre de partenaires sont associés en tant que parties
prenantes. Bien sûr, toutes les discussions sont cadrées par
rapport aux grandes lignes définies par le bailleur. Quelque fois, il
est difficile après avoir défini le problème central
à résoudre, de prendre en compte tous les souhaits des acteurs
locaux car le bailleur n'est pas prêt à tout financer. Souvent
dans ces cas, on convient avec les bénéficiaires du programme
(les parents d'élèves, élus locaux et enseignants) des
objectifs à retenir pour être dans la logique du bailleur.
Les informations collectées sont traitées par
l'équipe de conception et de finalisation du document de projet. A vrai
dire, à cette étape, les acteurs locaux ne sont pas suffisamment
impliqués. Parfois, c'est par faute de compétences locales
capables de bien s'impliquer dans la reformulation. C'est comme si l'exercice
les ennuyait. Ils ont été une ou deux fois invités
à Cotonou (surtout les maires, les Présidents des CAPE et autres
leaders) pour prendre part aux travaux de finalisation du projet.
Ils font avec CRS/Bénin assez de concessions pour se
situer dans le cadrage budgétaire proposé par le bailleur. Par
exemple, CRS/Bénin convient avec les parents et autres autorités
que le problème de pénurie d'enseignant de qualité est
crucial et joue sur la fréquentation mais le bailleur ne veut pas
financer le recrutement du personnel enseignant quoique le problème soit
pertinent.
Parfois, le bailleur rejette tel ou tel aspect du projet que
l'équipe de conception reprend sans re-contacter les partenaires locaux
par faute de temps ou de moyens. Dès que la forme finale du projet est
acceptée et financée par le bailleur, le document devient une
référence et tient lieu d'engagement. Un atelier d'appropriation
du document de projet est organisé à l'intention de toutes les
parties prenantes.
3.1.1.4 La démarche d'opérationnalisation et de
mise en oeuvre du projet
Le rôle de chaque acteur dans la mise en oeuvre du
projet (éléments d'implication) est décrit comme
suit :
CRS/Bénin met son équipe
d'exécution du projet en place. Il y a un animateur ou une animatrice,
pour deux ou trois communes de la même aire géographique ; un
superviseur encore appelé dans le contexte de ce projet `'Administrateur
de projet''. Cette équipe fait l'appui conseil, la formation et la
collecte des données de base pour la mesure de l'état
d'avancement du projet.
Les parents d'élèves à la
base : Organisés en comités ou bureaux, ils
sont très actifs dans la mise en oeuvre du projet. Ils font la
campagne pour l'inscription massive des enfants, la mobilisation sociale des
ressources pour nourrir les enfants à l'école, la lutte contre la
déperdition scolaire et le viol des droits des enfants. Chaque
année, CRS/Bénin les appuie dans la conception et la mise en
oeuvre de leur plan d'action pour la scolarisation des enfants surtout les
filles.
Les Coordinations des APE : Les
Coordinations sont dans le cadre du projet, les formateurs des APE. Elles sont
formées sur un certain nombre de modules relatifs aux rôles
et responsabilités d'une APE dans le développement de
l'école. CRS leur fournit des `'déparasitants'', elles
programment des campagnes de traitement de tous les enfants et le
réalisent. Elles ont reçu des motos de CRS pour les
activités d'hygiène et de santé dans les écoles et
elles rendent compte périodiquement lors des séances de suivi ou
d'évaluation. Tout ce qui se fait dans les écoles par CRS est
toujours partagé avec les coordinations des APE.
Les forces de l'ordre : Lors de
la conception du projet, elles sont identifiées comme les acteurs de
dissuasion et de répression pour les cas de mariage forcé, de
trafic d'enfants, d'abus sexuels et autres cas de non respect des droits de
l'enfant. Au début de chaque rentrée scolaire, elles sillonnent
les écoles pour sensibiliser les communautés rurales sur le droit
des enfants. Pour chaque acte allant contre la promotion de la scolarisation,
elles ont des systèmes d'informations et sont autorisées à
sévir contre les contrevenants. Elles sont des membres actifs des
comités communaux de l'éducation institués par les
élus locaux. Le dénuement qui caractérise aujourd'hui les
brigades rurales ne leur permet pas de bien jouer leur rôle. Mais chaque
fois qu'elles sont sollicitées, elles sont promptes à
réagir. Toutefois, elles se demandent pourquoi CRS ne peut pas les aider
en équipement (carburant, pneumatique, fournitures, etc.).
Les enseignants et les autorités de
l'éducation : Ils sont très impliqués
dans la mise en oeuvre du programme opérationnel. Les autorités
de l'éducation sont chargées d'identifier les besoins en
formation des enseignants, de concevoir les modules de formation, d'assurer les
formations et enfin d'évaluer les effets et l'impact des formations
données.
Sur l'aspect de gestion des cantines, les enseignants assurent
l'appui conseil de proximité aux parents.
Les maires et autres élus locaux, les
leaders d'opinions et responsables religieux : Leurs
rôles, pour la plupart du temps, se limitent aux cautions morales,
à la mobilisation sociale et aux règlements des conflits. Ces
rôles, apparemment anodins, sont très importants dans l'atteinte
des résultats. Dans le cadre du projet, ils ont contracté des
prestations avec toutes les radios communautaires.
Les radios communautaires : elles
sont des partenaires et prestataires dans le cadre du projet. Elles jouent un
important rôle dans la communication de masse, notamment par rapport
à toutes les activités qui requièrent la persuasion ou la
dissuasion. A tous les rendez-vous d'évaluation ou de programmation,
elles ont été invitées. Elles reçoivent des
formations et autre renforcement de la part de CRS.
Les autres ONG intervenant dans le
milieu : Il a été convenu d'instituer entre
tous les partenaires d'appui à l'éducation dans les communes, un
cadre de concertation ; mais les élus locaux qui doivent être
les initiateurs n'ont pas vraiment joué ce rôle. La concertation
est encore à l'état embryonnaire.
Le pouvoir déconcentré de
l'Etat : La préfecture, les directions
départementales de l'éducation et de la santé, les
ministères sont impliqués dans la présentation
périodique des bilans et la résolution des problèmes
importants tels que le viol des filles, le trafic des enfants, les grossesses
en milieu scolaire, etc. Ils apportent leur caution dans la mise en oeuvre du
projet. Le projet a institué des périodes
régulières de rencontre et de partage d'informations sur
l'état d'avancement des résultats à travers les
indicateurs objectivement vérifiables. En début
d'année et parfois au milieu de l'année, pour certaines
activités ou enjeux, la concertation est plus
régulière.
La mise en cohérence entre les
différents acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du
projet :
La concertation est toujours régulée par CRS.
C'est lui qui centralise toujours les informations, fait le rapport et convoque
les sessions de concertation. Cette appropriation a du mal à prendre au
niveau de la mairie qui est considérée comme maître
d'ouvrage. Il y a aussi un problème de compétences qui se pose
dans les communes.
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