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Libéralisation financière et investissements des entreprises marocaines

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par Abdessamad OUNIR
Université Cadi Ayyad - Master en Finance Appliquée 0000
  

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Conclusion

Une des causes essentielles de la croissance économique qui tarde à s'accélérer, est la persistance de sérieux obstacles au développement de l'investissement qui, combinés au manque de dynamisme, d'innovation, et de diversification du secteur privé marocain, fait que l'investissement privé est insuffisant. Les interventions massives de l'Etat dans les affaires financières et les interprétations exagérées des lois constituent des obstacles à la liberté d'entreprendre. Le système judiciaire marocain est caractérisé par de fortes lourdeurs et que les banques se basent sur des garanties que sur une analyse rigoureuse des projets ce qui augmente le risque de prêter au secteur privé.

L'observation de l'évolution des caractéristiques de système financier marocain pré et post libéralisation nous laisse conclure sur la défaillance de celui-ci de jouer pleinement son rôle de collecte et d'allocation des ressources financières.

Il est maintenant temps de s'interroger sur l'accès au crédit, et se demander si les fonds prêtables étaient utilisés par les entreprises les plus efficaces ou encore si c'est la réputation et la taille des entreprises qui influencent le comportement des banquiers en matière d'octroi des crédits.

Chapitre 3 : Libéralisation financière et investissement des entreprises marocaines : analyse empirique

Le financement des investissements des entreprises dépend du comportement des banques et celui des autorités publiques. Notre travail tente de montrer si le processus de libéralisation financière a permis de réduire les contraintes de financement relatives à l'accès des entreprises au marché de crédit.

Pour ce faire, l'analyse portera sur l'enquête, qui est en cours de réalisation, portant sur l'évaluation de processus de réforme et mise à niveau efficiente des entreprises dans le cadre d'un développement durable : cas des entreprises marocaines à l'horizon 2010 effectuée par le Laboratoire de Recherche GREER35.

3.1 Analyse statistique

3.1.1 Choix des variables et description des résultats

3.1.1.1 Choix de l'échantillon

Le nombre des entreprises constituant notre échantillon est de 43 d'un total de plus de 400 entreprises, réparti sur les régions de Marrakech, Casablanca, Rabat et Kenitra comme suit :

Tableau 5 : Répartition de l'échantillon par région

Région

% échantillon

Marrakech

28

Rabat

42

Kenitra

30

Total

100

 

3.1.1.2 Informations sur l'enquête

Pour réaliser l'enquête, le questionnaire (présenté en annexe) a été établi par l'équipe de recherche (GREER), en adoptant le face à face afin de réduire le taux de refus de réponses. Le questionnaire a été appliqué directement dans 43 entreprises et aucun traitement du questionnaire par courrier électronique n'a pas été effectué.

35 Laboratoire de Recherche en Economie de l'énergie, Environnement et Ressources -- Faculté de Droit et d'économie - Marrakech.

3.1.1.3 Choix des variables et définition du problème de recherche

L'objectif à travers cette analyse est double. D'abord montrer si la libéralisation financière a permis d'éliminer les contraintes de financement des investissements des entreprises (des contraintes endogènes résultant du comportement des banques et des contraintes exogènes résultant du comportement des pouvoirs publics), ensuite évaluer l'impact des réformes entreprises par les autorités marocaines sur le comportement de l'investissement des entreprises en question.

Tableau 6 : hypothèses et objectifs de recherche

Variable

Hypothèse/Objectif recherché

Relation banque-entreprise

Les entreprises ayant des relations fortes avec leurs banques et de bonne réputation seront bien positionnées par rapport aux entreprises nouvellement créées pour accéder au marché du crédit (contrainte endogène).

Taille

Une entreprise de taille importante ne

trouvera d'entrave en matière d'accès au financement bancaire. Le problème d'asymétrie d'information sera donc réduit du fait que l'entreprise pourra fournir des garanties suffisantes (contrainte endogène).

Conditions de prêt

Permet d'évaluer les contraintes que

rencontrent les entreprises pour l'octroi des crédits d'investissement.

Perception de réformes

Indique les obstacles auxquels font face les entreprises, particulièrement l'accès au financement bancaire, l'influence du secteur informel et les problèmes législatifs et administratifs (contrainte exogène).

Mode de financement

Par l'étude de la question des sources de financement.

 

3.1.1.4 Présentation et interprétation des résultats

3.1.1.4.1 Identification du secteur d'activité des entreprises

Le secteur dominant de notre échantillon est l'agroalimentaire avec 20,9% contre 18,6% pour le textile et 11,6% pour le Chimique et Parachimiques. La composition sectorielle des entreprises explique ainsi cette inégalité en matière de répartition de ces dernières (Tableau 7) Par statut juridique, les Sociétés À Responsabilité Limitée (SARL) dominent notre échantillon avec 60,5% entreprises suivies de Sociétés Anonymes (SA) avec 23,3%.

Tableau 7 : Répartition des entreprises selon la forme juridique et le secteur d'activité

 

Forme juridique

Total

Secteur d'activité

SA

SARL

Personne
physique

SNC

Autres

 

Agroalimentaire

7,0%

11,6%

 
 

2,3%

20,9%

Chimie et
parachimie

 

11,6%

 
 
 

11,6%

Textile

2,3%

16,3%

 
 
 

18,6%

BTP

4,7%

 

2,3%

 
 

7,0%

Autres

9,3%

20,9%

4,7%

4,7%

2,3%

41,9%

Total

23,3%

60,5%

7,0%

4,7%

4,7%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.2 Effectif employé

La répartition des entreprises selon le nombre des salariés nous renseigne sur la taille de celles-ci. Ainsi, les grandes entreprises ayant un effectif de plus de 60 salariés représentent 37,2%. Les entreprises moyennes représentent 30,2% contre seulement 16,6% et 11,6% pour respectivement les petites et les très petites entreprises comme on peut le voir au tableau 8.

Tableau 8 : Effectif total des entreprises

Effectif

Fréquence

%

Taille

De 1 à 9

5

11,6

Très petite

Entre 10 et 19

7

16,3

Petite

Entre 20 et 60

13

30,2

Moyenne

Plus de 60

16

37,2

Grande

Pas de réponse

2

4,7

-

Total

43

100

-

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.3 Sources de financement

Pour l'ensemble des entreprises enquêtées, le réinvestissement des bénéfices constitue la première source de financement. Sur un total de 31 entreprises, 22 ont recours à leurs fonds propres pour financer leurs investissements.

L'observation du tableau 9 montre aussi l'effet taille sur la structure de financement des investissements des entreprises. En effet, les entreprises de taille très petite n'ont accès au marché du crédit contrairement aux grandes dont les prêts bancaires représentent plus de 6%. Les entreprises de taille moyenne dont l'effectif varie entre 20 et 60 salariés, se trouvent en position de concurrence moins acharnée par rapport aux grandes, avec un taux d'accès qui ne dépasse pas 3,3%. La question des contraintes de crédit, et l'importance des garanties exigées peuvent être à l'origine de cette performance

En général, l'autofinancement est la principale source de financement des entreprises et l'accès au marché de crédit demeure très limité même pour les grandes, et c'est dans ce sens que les autorités doivent intervenir pour réajuster les mécanismes de fonctionnement du marché de crédit.

Tableau 9: Sources de financement des investissements et taille des entreprises

Source de Fin.

Taille

Autofinanc
ement

Fonds
propres

Prêt et
avances de
maison
mère

Prêts
bancaires

Total

De 1 à 9

6,7%

 
 
 

6,7%

Entre 10 et 19

 

3,3%

 

3,3%

6,7%

Entre 20 et 60

30,0%

3,3%

 

3,3%

36,7%

Plus de 60

33,3%

3,3%

6,7%

6,7%

50,0%

Total

70,0%

10,0%

6,7%

13,3%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.4 Demande de prêt

Nous avons signalé que la taille des entreprises influence le comportement des banques dans leur décision d'octroi de crédits. Cet effet taille, peut être étudié en analysant le résultat du tableau 10. Ainsi, sur un total de 58,8% des demandes de prêts, seules les entreprises de tailles moyenne et grande ont enregistré des taux relativement élevés avec, respectivement, 20,6% et 23,5% contre 14,7% pour les petites. Les très petites entreprises sont marginalisées du système de crédit.

Il nous semble par conséquent d'après les résultats obtenus que les contraintes de financement jouent en défaveur des petites entreprises, dues essentiellement aux taux d'intérêt élevés, aux garanties exagérées ou à des procédure d'obtention des crédits trop compliquées (tableaux 11 et 12).

Tableau 10 : Demande de crédit et taille des entreprises

Effectif employé

De 1 à 9

Entre 10 et

Entre 20 et

Plus de 60

Total

 
 

19

60

 
 

Demande de prêt

 
 
 
 
 

Oui

 

14,7%

20,6%

23,5%

58,8%

Non

8,8%

2,9%

14,7%

14,7%

41,2%

Total

8,8%

17,6%

35,3%

38,2%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.5 Conditions de prêt

Pour le cas des entreprises qui n'ont jamais effectué des demandes de prêt, les très petites entreprises voient que les taux d'intérêt sont trop élevés, alors que la procédure d'obtention des crédits d'investissement trop compliquée sont à l'origine de l'abstention pour les entreprises de tailles moyenne et grande.

Tableau 11 : Conditions de prêt et taille des entreprises

Conditions de prêt

Taille

La procédure
d'obtention de prêt
est trop difficile

Les taux d'intérêt
sont trop élevés

Autres

Total

De 1 à 9

 

28,6%

 

28,6%

Entre 10 et 19

 
 

14,3%

14,3%

Entre 20 et 60

14,3%

14,3%

 

28,6%

Plus de 60

14,3%

14,3%

 

28,6%

Total

28,6%

57,1%

14,3%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

D'autres raisons avancées par les entreprises sont synthétisées au le tableau suivant :

Tableau 12 : Raisons de refus d'effectuer une demande de prêt

Raison de refus d'effectuer une demande de prêt

Fréquence

Pour cent

L'entreprise n'a pas besoin de s'endetter

8

18,6

Le gestionnaire ne souhaite pas s'endetter en principe

3

7,0

Par conviction religieuse de ses dirigeants

1

2,3

Par crainte de perte de contrôle

1

2,3

Autres

1

2,3

Total

14

32,6

Pas de réponse

29

67,4

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.6 Relation banque entreprise

La relation banque-entreprise constitue pour la banque un moyen d'obtention d'information pour créer ses relations avec les entreprises à long terme, car une entreprise qui dispose de comptes bancaires dans une banque pour une durée longue, permet à celle-ci, d'évaluer sa performance de même que l'obtention des informations sur sa situation financière afm d'évaluer sa capacité de remboursement.

Les résultats obtenus confirment l'idée que les grandes entreprises qui ayant des relations de durée longue (plus de 20 ans) sont plus avantageuses dans le sens où elles représentent plus de 23,8% contre 9,5% pour les entreprises moyennes. Reste à voir maintenant si la durée de relation a eu des effets sur l'accès au crédit ou que les décisions des prêteurs dépendent en particulier de la rentabilité des projets d'investissement et de la capacité de remboursement et/ou de la réputation des emprunteurs.

Tableau 13 : Relation banque entreprise et taille des entreprises

A.relation banque

Taille

Moins
d'une
année

Entre 1 et
4 ans

Entre 4 et
7 ans

Entre 7 et
10 ans

Entre 10 et
20 ans

Plus de 20
ans

Total

Entre 10 et 19

4,8%

9,5%

 
 

4,8%

 

19,0%

Entre 20 et 60

 

4,8%

 

9,5%

14,3%

9,5%

38,1%

Plus de 60

 

4,8%

4,8%

4,8%

4,8%

23,8%

42,9%

Total

4,8%

19,0%

4,8%

14,3%

23,8%

33,3%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Comme indiqué ci-dessus, la durée de la relation est un facteur capital dans la détermination des décisions aux banques d'accorder ou non des prêts d'investissement. Les prêts ont été accordés aux entreprises ayant des relations de plus de 10 ans contrairement aux entreprises qui n'ont qu'une année (voir tableau 14).

Tableau 14 : Accord sur prêt et relation banque entreprise

Accord sur prêt

A.Relation banque

Oui

Non

En-cours

Total

Moins d'une année

 

4,8%

 

4,8%

Entre 1 et 4 ans

14,3%

 

4,8%

19,0%

Entre 4 et 7 ans

4,8%

 
 

4,8%

Entre 7 et 10 ans

14,3%

4,8%

 

19,0%

Entre 10 et 20 ans

23,8%

 
 

23,8%

Plus de 20 ans

28,6%

 
 

28,6%

Total

85,7%

9,5%

4,8%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.7 Secteur d'activité et accès au marché de crédit

L'agroalimentaire demeure le secteur privilégié avec plus de 21,7%, à cause de la prépondérance des entreprises de secteur agricole dans notre échantillon, et l'implication faible des banques marocaines dans le financement des autres secteurs d'activités. Cela s'ajoute aux avantages que présentent les secteurs Agroalimentaire et BTP en matière des capacités de remboursement des emprunteurs (garanties importantes constituées notamment par les hypothèques sur terrains et nantissement sur machines et équipements).

Tableau 15 : Accord sur prêt et secteur d'activité

Accord sur prêt

Secteur d'activité

Oui

Non

En-cours

Total

Agroalimentaire

21,7%

 
 

21,7%

Chimie & parachimie

4,3%

 
 

4,3%

Textile

4,3%

 

4,3%

8,7%

BTP

13,0%

 
 

13,0%

Autres

34,8%

17,4%

 

52,2%

Total

78,3%

17,4%

4,3%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Malgré le retrait partiel de l'Etat dans les affaires financières et l'importance donnée au secteur bancaire pour jouer pleinement son rôle, les perspectives de croissance des investissements ne sont guère prometteuses, et qui semble indiquer que l'environnement des affaires reste à améliorer.

3.1.1.4.8 Garanties fournies

L'importance des garanties fournies en contrepartie d'octroi de crédit d'investissement permet d'apprécier la capacité de remboursement des entreprises. Les garanties se répartissent entre Hypothèques sur terrains et construction (18,6%), nantissement sur machines et équipements (14%) et caution personnelle & garanties sur les actifs des propriétaires (9,3%). Elles constituent un signal pour les banques sur la qualité de l'emprunteur, car elles permettent de diminuer le risque de récupération des fonds octroyés. De même, elles sont devenues la condition préalable et importante pour obtenir un crédit d'investissement.

Ce genre de contraintes, et bien d'autres, place le Maroc dans les premières positions sur la scène internationale :

la contrainte de l'accès au crédit : classé au premier rang ;

garantie exigée pour l'octroi d'un crédit : classé au deuxième rang ;

Pourcentage des entreprises n'ayant pas voulu ou pas utiliser le crédit pour fmancer leur dernier investissement : sur 31 pays comparés, le Maroc se classe en 28èrne position 36;

36 Banque mondiale et Royaume du Maroc, Enquête sur le Climat de 1 'Investissement au Maroc, 2004.

L'essentiel des garanties est constitué de l'hypothèque sur terrains et constructions pour l'obtention des crédits d'investissement avec 47,1% (tableau 16).

Tableau 16 : Garanties offertes

Garanties offertes

Demande crédit

Hypothèque
sur terrains et
construction

Nantissement
sur machines
et équipements

Caution
personnelle/ga
ranties sur les
actifs des prop.

Total

Oui

47,1%

29,4%

17,6%

94,1%

En-cours

 

5,9%

 

5,9%

Total

47,1%

35,3%

17,6%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.1.1.4.9 Investissement et renouvellement des équipements

La proportion des équipements de moins de 5 ans est relativement élevée et montre que les entreprises renouvellent fréquemment leurs machines surtout dans le cas des grandes entreprises industrielles. Le textile vient au premier rang enregistrant un taux de renouvellement qui atteint 11,4% (ayant une proportion de machines de moins de 5 ans). L'agroalimentaire demeure une branche d'activité plus classique en matière d'utilisation des machines plus anciennes, la proportion des machines ayant plus de 10 ans dans est de 8,6% (taux élevé par rapport aux autres branches d'activité comme le montre le tableau 17).

Tableau 17 : Proportion machines et secteur d'activité

Secteur d'activité Prop.machines

Agroalimentaire

Chimie &
parachimie

Textile

BTP

Autres

Total

Moins de 5 ans d'âge

8,6%

8,6%

11,4%

 

11,4%

40,0%

Entre 5 et 10 ans

2,9%

 

5,7%

2,9%

20,0%

31,4%

Entre 10 et 20 ans

8,6%

 

2,9%

2,9%

8,6%

22,9%

Plus de 20 ans

 
 
 
 

5,7%

5,7%

Total

20,0%

8,6%

20,0%

5,7%

45,7%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Lourdeur des
charges fiscales

Fréq.

Pour cent

Pas un obstacle

5

11,6

Obstacle mineur

5

11,6

Obstacle moyen

8

18,6

Obstacle majeur

6

14,0

Obstacle très sévère

11

25,6

Total

35

81,4

Pas de réponse

8

18,6

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Coût élevé du fin.
bancaire

Fréq.

Pour cent

Pas un obstacle

3

7,0

Obstacle mineur

7

16,3

Obstacle moyen

9

20,9

Obstacle majeur

7

16,3

Obstacle très sévère

8

18,6

Total

34

79,1

Pas de réponse

9

20,9

Total

43

100,0

 

3.1.1.4.10 Perception des réformes

Parmi les contraintes qui entravent le bon fonctionnement des entreprises et limitent leur développement nous pouvons citer :

le coût élevé du financement bancaire : qui est considéré comme un obstacle mineur et moyen pour plus de 36%, et un obstacle majeur et sévère pour plus de 34%. Ces taux sont exprimés par un grand nombre d'entreprise qui non seulement ont déjà fait une demande de crédit, mais aussi ayant bénéficié d'un crédit d'investissement ou de trésorerie. La structure de financement nous a montré le degré et les limites d'accès au financement bancaire. Sur le plan international, le Maroc vient aux premiers rangs mentionnant le coût du crédit comme étant un obstacle majeur ou sévère.

Lourdeur des charges fiscales : les charges fiscales pèsent négativement, sur la structure financière de l'entreprise et donc sur ses décisions d'investissement d'une part, et d'autre part sur la fraude fiscale. Elle est mentionnée comme obstacle très sévère par plus de 25% d'entreprises. En revanche, 11,6% d'entre elles estiment que la lourdeur des charges fiscale ne constitue pas un obstacle pour leur processus de croissance économique.

Tableaux 18 et 19 : Perception de la lourdeur des charges fiscales et du coût élevé du
financement bancaire

Développement du secteur informel : le secteur informel joue un rôle important dans la formation des mécanismes d'ajustement de l'économie. Son développement est dû d'une part à l'absence de contrôle et de supervision des autorités publiques sur les sphères économique, fiscale et financière, et d'autre part sa capacité à concurrencer le secteur formel. A cet effet, nous remarquons que la majorité des entreprises, soit plus de 67% affirment que le circuit informel est une contrainte peu sévère.

Problèmes législatifs et administratifs : nous signalons que l'intérêt de l'étude de cette variable revient au fait que les procédures administratives et législatives de création des entreprises et le développement de leurs projets d'investissement sont excessivement élevées. En témoigne le grand nombre d'entreprises, soit plus de 88% qui considèrent ces problèmes constituent un grand obstacle du climat d'investissement.

Tableaux 20 et 21 : Perception développement du secteur informel et problèmes législatifs

Développement du
secteur informel

Fréq.

Pour cent

Pas un obstacle

10

23,3

Obstacle mineur

7

16,3

Obstacle moyen

4

9,3

Obstacle majeur

7

16,3

Obstacle très sévère

3

7,0

Total

31

72,1

Pas de réponse

12

27,9

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Problèmes législatifs et
administratifs

Fréq.

Pour cent

Pas un obstacle

5

11,6

Obstacle mineur

3

7,0

Obstacle moyen

10

23,3

Obstacle majeur

7

16,3

Obstacle très sévère

6

14,0

Total

31

72,1

Pas de réponse

12

27,9

Total

43

100,0

 

Réforme du marché boursier : le marché boursier qui doit jouer un rôle important dans le développement de financement des entreprise, reste aux grandes entreprises. En effet, la réforme du marché boursier n'a pas permis aux entreprises surtout les petites et moyennes de bénéficier des effets de la réforme boursière. Les entreprises neutres ou ne disposant pas d'information sur l'évolution du marché boursier sont de l'ordre de plus de 48,8% si on tient compte des non répondants.

Tableaux 22 et 23 : Perception réforme bancaire

Réforme bancaire

Fréquence

Pour cent

Très favorable

6

14,0

Favorable

7

16,3

Neutre

7

16,3

Défavorable

10

23,3

Très défavorable

1

2,3

Total

31

72,1

Pas de réponse

12

27,9

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Accès
fin.bancaire

Fréquence

Pour cent

Pas un obstacle

9

20,9

Obstacle mineur

11

25,6

Obstacle moyen

6

14,0

Obstacle majeur

3

7,0

Obstacle très
sévère

5

11,6

Total

34

79,1

Pas de réponse

9

20,9

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Tableau 24 : Accès au financement bancaire

Réforme du
marché boursier

Fréquence

Pour cent

Très favorable

3

7,0

Favorable

3

7,0

Neutre

21

48,8

Défavorable

1

2,3

Total

28

65,1

Pas de réponse

15

34,9

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

Le programme de libéralisation financière entamé depuis le début de la décennie 90, n'a pas permis d'éliminer les problèmes majeurs aussi bien législatifs, économiques, fmanciers et administratifs auxquels font face les entreprises marocaines.


· Coût élevé du financement

Parmi les obstacles qui affectent le développement des investissements aussi bien des petites et moyennes entreprises, que des grandes, le coût élevé du financement bancaire vient au premier rang des préoccupations des entreprises. ainsi, 11,8% le trouve comme obstacle sévère. 26,5% le considère comme un obstacle moyen et 23,5% le trouve comme un obstacle très sévère (tableau 25).

Tableau 25 : Coût élevé de financement et taille des entreprises

Coût élevé du fin.

banc.

Taille entrep.

Pas un
obstacle

Obstacle
mineur

Obstacle
moyen

Obstacle
majeur

Obstacle
très sévère

Total

De 1 à 9

2,9%

 

5,9%

2,9%

2,9%

14,7%

Entre 10 et 19

 

2,9%

2,9%

 

5,9%

11,8%

Entre 20 et 60

2,9%

8,8%

8,8%

5,9%

2,9%

29,4%

Plus de 60

2,9%

8,8%

8,8%

11,8%

11,8%

44,1%

Total

8,8%

20,6%

26,5%

20,6%

23,5%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

· Lourdeur des charges fiscales

Comme le montre le tableau 26, les procédures législatives et comptables sont restrictives et limitent l'incitation des entreprises à faire de nouveaux investissements de même qu'à développer de nouvelles activités. Les déclarations et les pressions fiscales sont jugées également excessives : 32,4% des entreprises perçoivent ces obstacles comme étant très sévères.

Tableau 26 : Perception de la lourdeur des charges fiscales et taille des entreprises

Lourdeur des charges

fiscales

Taille entrep.

Pas un
obstacle

Obstacle
mineur

Obstacle
moyen

Obstacle
majeur

Obstacle
très sévère

Total

De 1 à 9

 
 

5,9%

5,9%

2,9%

14,7%

Entre 10 et 19

2,9%

2,9%

2,9%

 

2,9%

11,8%

Entre 20 et 60

2,9%

8,8%

2,9%

5,9%

11,8%

32,4%

Plus de 60

8,8%

2,9%

8,8%

5,9%

14,7%

41,2%

Total

14,7%

14,7%

20,6%

17,6%

32,4%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

· Autres contraintes financières et réglementaires

Le rôle des banques doit consister non seulement à octroyer des crédits, mais aussi à présenter des avantages financiers et des incitations d'aide à la croissance des entreprises. Celles-ci qu'elles soient petites ou grandes expriment leur méfiance quant au soutien des banques : 38,9% sont tout à fait d'accord, 5,6% sont plutôt pas d'accord et 8,3% ne sont pas du tout d'accord sur le fait que les banques ne soutiennent pas les entreprises.

Tableau 27 : Soutien des banques et taille des entreprises

les banques ne
soutiennent pas les
entreprises

Taille entreprise

Tout a fait
d'accord

Plutôt
d'accord

Neutre

Plutôt pas
d'accord

Pas du tout
d'accord

Total

De 1 à 9

8,3%

5,6%

 
 
 

13,9%

Entre 10 et 19

5,6%

2,8%

2,8%

 
 

11,1%

Entre 20 et 60

8,3%

8,3%

8,3%

 

8,3%

33,3%

Plus de 60

16,7%

13,9%

5,6%

5,6%

 

41,7%

Total

38,9%

30,6%

16,7%

5,6%

8,3%

100,0%

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

L'accès au crédit est une contrainte majeure à la compétitivité des entreprises résultant des problèmes qui relèvent des institutions financières et politiques, dans un contexte fmancier concurrentiel et d'une politique étatique faible qui manque d'encouragement à travers l'amélioration de l'environnement des entreprises.

Malgré son programme de modernisation du système judiciaire, l'environnement réglementaire et administratif est perçu par les entreprises comme handicap au développement des affaires. 34,9% qui considèrent que le cadre institutionnel et juridique constitue un obstacle pour leur développement.

Tableau 28 : Degré d'accord/la justice marocaine est un handicap au développement des
affaires

Degré d'accord

Fréquence

Pour cent

Tout à fait d'accord

15

34,9

Plutôt d'accord

2

4,7

Neutre

15

34,9

Plutôt pas d'accord

1

2,3

Pas du tout d'accord

4

9,3

Total

37

86,0

Pas de réponse

6

14,0

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation


· Appréciation des réformes lancées depuis les années 80

Depuis le lancement du programme d'ajustement structurel, le Maroc s'est engagé dans un processus d'ajustement structurel en entamant d'importants chantiers d'engagés (infrastructures, système judiciaire, système financier, éducation...) pour favoriser un climat d'affaire favorable aux entreprises.

Notre but à travers cette étude est d'évaluer la perception des entreprises quant aux réformes entreprises. Certes, les décisions d'investissement dépendent non pas seulement des promesses de l'Etat de développer le climat des affaires et de son évolution. Le comportement des investissements sera donc tributaire du degré de perception de ces réformes, lancées depuis la décennie 80.

Au tableau 29, nous constatons que malgré les efforts gouvernementaux déployés par le gouvernement depuis plus de 25 ans, la déception marque plus de 45% des entreprises, ont toujours une perception négatives des réformes entreprises et que seul 17% apprécient ces efforts et ont une vision optimiste face à ces réformes.

Nous rappelons que le programme de réformes a concerné les différents domaines : le secteur
financier (politique de libéralisation du système financier), le programme de privatisation, le
système judiciaire et administratif, la fiscalité, le commerce extérieur, le secteur bancaire, etc.

Tableau 29 : Degré d'accord sur les reformes lancées depuis les années 80

Degré d'accord sur les reformes lancées
depuis les années 80

Fréquence

Pour cent

Tout à fait d'accord

13

30,2

Plutôt d'accord

7

16,3

Neutre

9

20,9

Plutôt pas d'accord

6

14,0

Pas du tout d'accord

1

2,3

Total

36

83,7

Pas de réponse

7

16,3

Total

43

100,0

 

Source : élaboré à partir de notre compilation

En résumé et au terme de cette description statistique nous remarquons que les causes fondamentales du le manque de compétitivité des entreprises demeurent dans la persistance :

des problèmes de financement et de garanties exagérées par les institutions

financières ;

des déficiences en matière de conditions peu favorables au climat d'investissement ; des contraintes spécifiques aux petites et moyennes entreprises (accès au marché de crédit, administration publique, comportement des banquiers --relation banque entreprise- et asymétrie d'information) ;

3.2 Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (ACM)

Il est possible de reproduire l'analyse statistique en faisant appel à l'analyse des correspondances multiples sur un tableau de contingence regroupant l'ensemble des réponses (tableau de Burt). Les données qualitatives dont on dispose justifient ainsi le choix de la méthode (ACM) multivariée. L'ACM qui permet de décrire de vastes tableaux représentant des données qualitatives, est une Analyse Factorielle des Correspondances simple (AFC) appliquée non plus à un tableau de contingence mais à un tableau disjonctif complet.

3.2.1 Principe et étape de l'ACM

3.2.1.1 Passage du codage condensé au tableau disjonctif complet

Nous rappelons que notre échantillon est composé de 43 entreprises ; les modalités sont qualitatives et le nombre de questions est le nombre de variables choisi dans l'analyse des tableaux statistiques.

o

o o

0

00 .0.

c.

00

0

c,

o

o

0

0

o

0


·

·
·


·
·
·
·
·

· .
·

·
·
·

·
·

· o.*

Tableau disjonctif complet

Nuage des individus

Nuage des modalités

3.2.2 Présentation des variables

formejur T

SourcesFin RB

GR

ACFin

DP

ARPR Lourdchr Hanjusti Ttribadm

: Forme juridique : Taille entreprise : Sources de financement

: Relation banque entreprise

: Garanties

: Accès financement : Demande de prêt

: Accord sur prêt

: Lourdeur des charges fiscales

: handicap/Justice

: handicap/Tribunaux administratif

3.2.3 Présentation du tableau disjonctif complet (voir annexe)

3.2.4 Présentation et analyse du tableau des valeurs propres et de l'inertie totale

Le tableau des valeurs propres nous permet d'estimer la qualité d'ajustement de chaque sous espace à l'aide de l'histogramme des valeurs propres. Comme en AFC, la règle de la valeur propre >1 ne peut pas s'appliquer. En pratique, l'analyse se restitue lorsque l'inertie totale est supérieure à 60% et on se limite généralement dans les axes F1 et F2 dans l'étude des corrélations entre les variables.

Dans notre cas, le premier axe (F1) explique plus de 47% de l'inertie du nuage. Le premier plan explique plus de 64% (F1 et F2). Nous perdrons ainsi moins de 35% si nous nous limitons dans les deux premiers axes (tableau 30).

Tableau 30 : Valeurs propres et pourcentage de variance

 

Fl

F2

F3

F4

F5

F6

F7

F8

F9

F10

Valeur
propre

0,119

0,044

0,028

0,024

0,012

0,008

0,006

0,005

0,004

0,002

% variance

47,146

17,501

11,238

9,648

4,613

3,365

2,432

1,814

1,615

0,627

% cumulé

47,146

64,647

75,886

85,533

90,146

93,511

95,944

97,758

99,373

100

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.2.5 Contribution des variables

Axe 1 :

L'analyse du tableau montre que la colonne Fl est mieux positionnée grâce aux variables RB, GR et ARPR.

Tableau 31 : Contribution des variables

 

Poids
abs.

Poids
rel.

Fl

F2

F3

F4

F5

F6

F7

F8

F9

F10

formejur

43

12,392

2,697

4,176

5,827

4,749

2,734

4,128

0,749

3,008

10,942

50,608

T

41

11,816

3,223

1,106

3,090

3,192

12,293

23,646

5,615

0,529

2,860

34,113

SourcesFin

31

8,934

0,870

22,704

31,679

10,868

8,333

11,235

3,879

0,372

1,155

0,011

RB

22

6,340

23,894

0,006

0,311

0,409

29,790

0,376

16,391

1,508

19,221

0,101

GR

17

4,899

25,067

5,633

5,784

19,451

33,681

0,057

0,369

1,422

0,413

0,999

ACFin

34

9,798

3,611

13,149

3,430

3,111

3,336

4,136

18,186

0,559

34,932

5,693

DP

36

10,375

0,108

29,845

0,847

1,372

1,815

32,914

5,694

6,064

10,693

1,063

lourdchr

35

10,086

4,218

8,037

3,951

6,830

7,070

1,406

11,846

37,350

2,449

6,956

ARPR

23

6,628

22,969

0,723

1,727

18,845

0,296

2,161

29,559

1,238

14,242

0,388

hanjusti

37

10,663

5,373

0,105

5,149

7,706

0,450

13,649

7,307

47,902

2,293

0,058

ttribadm

28

8,069

7,970

14,516

38,204

23,467

0,202

6,292

0,404

0,048

0,802

0,009

Source : élaboré à partir de notre compilation

Nous remarquons ainsi que les variables GR (garanties exigées par les banques) et RB (relation banque entreprise) enregistrent de fortes contributions avec respectivement 25,07% et 23,89% dans le premier axe. DP (demande de prêt) contribue à hauteur de 0,11% (faible contribution observée). On peut dire ainsi que cet axe est un axe des variables (GR, RB, ARPR). Cette forte contribution et la relation positive entre elles (voir matrice des corrélations) expliquent pourquoi les entreprises ont accès limité au marché de crédit : Les relations banque-entreprise (origine des asymétries d'information) et les garanties exagérées des banques expliquent l'accès faible des entreprises au financement bancaire (accord sur demande de prêt s'effectue sur la base des garanties et la réputation de l'entreprise).

Axe 2 :

Au niveau de l'axe 2, il est positionné grâce aux variables DP (demande de prêt) et SourcesFin (sources de financement) qui s'opposent à ACFin (Accès au financement), c'est- à-dire que le mode de financement (autrement dit la structure financière des entreprises) explique l'accès au financement (plus de détails dans l'analyse de contribution des modalités).

Figure 13: Graphique symétrique des variables

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

 
 

(axes F1 et F2 : 64,65

°/,,)

 
 
 

0,8

 
 
 
 
 
 
 
 

0,6

 
 
 
 
 
 
 
 

0,4

 
 

_

 
 
 
 
 
 
 
 

0 Sounetasren

 
 
 

0,2

0

 

.

-

cemei

T

uf

r

 
 

, RB

 
 
 

tra-njsti

 
 
 
 

ARPR

 
 

-0,2

 
 


· burdchr <> ACFin

0 ttribadm

 
 
 

e GR

 

-0,4

 
 
 
 
 
 
 
 

-0,6

 
 

-

 
 
 
 
 

-0,8

 
 

-

 
 
 
 
 

1

 
 
 
 
 
 
 
 

-1

-0,8

-0,6

-0,4 -0,2 0

0,2

0,4

0,6 0,8

1

 
 

-- axe F1 (47,15 %)

-->

 
 

Source : élaboré à partir de notre compilation

La matrice des corrélations nous permet d'apprécier les relations (positive ou négatives) entre les variables. En gras, les corrélations positives enregistrées, notamment entre RB et GR, RB et ARPR, GR et ARPR. Les corrélations négatives concernent essentiellement SourcesFin et DP, SourcesFin et ACFin ainsi que T (taille des entreprises) et DP. Ces relations entre variables répondent à nos besoins de cerner l'analyse des entraves qui entraînent le recours des entreprises aux sources de financement externes.

Tableau 32 : Matrice des corrélations

 

formejur

T

Sources
Fin

RB

GR

ACFin

DP

lourdchr

ARPR

hanjusti

ttribadm

formejur

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

T

-0,5087

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

SourcesFin

-0,0314

0,3592

1

 
 
 
 
 
 
 
 

RB

-0,1164

0,3020

0,4225

1

 
 
 
 
 
 
 

GR

-0,0262

0,3030

0,2989

0,6150

1

 
 
 
 
 
 

ACFin

-0,1390

0,2363

-0,0253

0,1260

0,1685

1

 
 
 
 
 

DP

0,0511

-0,0484

-0,0088

-0,1332

-0,1194

-0,3612

1

 
 
 
 

lourdchr

-0,2037

0,0884

0,0743

0,3236

0,1249

0,6170

-0,2382

1

 
 
 

ARPR

0,1982

0,0192

0,1162

0,4370

0,4421

0,1789

-0,2004

-0,0100

1

 
 

hanjusti

-0,0852

0,1244

-0,2215

-0,1571

-0,0715

0,1291

0,1510

0,1677

-0,1353

1

 

ttribadm

-0,0474

0,1817

0,2959

0,0722

0,0195

0,1242

-0,0630

0,1558

-0,0413

0,0648

1

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.2.6 Etude du nuage des individus

Axes 1 et 2 :

Sur le premier axe, les individus ont contribué d'une manière équitable excepté l'individu 12 (caractérisé par des non réponses). Quant à l'axe 2, il est déterminé par les individus 6, 16 et 40 : il s'agit des entreprises de taille moyenne qui n'ont pas effectué de demande de prêt et qui se basent sur des fonds propres pour financer leurs projets d'investissement. Le manque d'informations nécessaires (vue le nombre des non réponses est importants pour ces individus) pour éclaircir les raisons de ne pas effectuer une demande de prêt nous amène à les éliminer de notre analyse.

Tableau 33 : Contribution des individus

 

Poids
rel.

Fl

F2

F3

F4

F5

F6

F7

F8

F9

F10

1

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

2

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

3

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

4

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

5

1,729

2,639

11,041

1,437

3,202

0,398

0,169

15,050

4,388

12,112

22,837

6

1,441

1,767

21,718

0,177

0,481

6,528

0,274

0,860

20,580

3,836

0,048

7

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

8

1,441

4,227

2,087

19,672

2,855

0,373

8,778

0,105

0,295

3,538

1,178

9

2,305

5,236

0,383

0,560

0,026

0,041

0,700

0,235

0,860

2,771

0,116

10

1,729

3,284

0,203

19,544

1,064

1,982

2,352

3,160

3,927

3,133

0,599

11

2,305

5,236

0,383

0,560

0,026

0,041

0,700

0,235

0,860

2,771

0,116

12

2,017

8,202

7,028

0,828

0,204

4,973

11,691

0,588

1,909

3,917

0,379

13

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

14

1,153

0,576

8,284

10,104

30,119

17,834

5,188

10,106

5,929

19,488

2,634

15

2,305

5,236

0,383

0,560

0,026

0,041

0,700

0,235

0,860

2,771

0,116

16

1,441

2,005

10,826

0,341

7,620

2,496

17,120

40,491

9,275

3,847

25,281

17

1,729

2,558

9,275

1,332

2,031

1,315

4,094

8,799

24,163

22,063

16,023

18

2,305

5,236

0,383

0,560

0,026

0,041

0,700

0,235

0,860

2,771

0,116

19

1,729

6,293

7,389

1,478

0,729

0,774

0,364

0,109

0,555

7,839

1,379

20

1,441

4,123

6,452

9,978

28,088

1,100

1,968

4,352

0,199

6,773

4,907

21

2,017

5,120

0,771

2,161

1,597

2,564

11,324

4,954

2,572

0,405

0,299

22

1,729

6,293

7,389

1,478

0,729

0,774

0,364

0,109

0,555

7,839

1,379

23

2,305

5,236

0,383

0,560

0,026

0,041

0,700

0,235

0,860

2,771

0,116

24

2,882

0,030

0,069

0,005

3,876

15,410

0,021

0,434

2,189

0,572

3,526

25

2,882

0,030

0,069

0,005

3,876

15,410

0,021

0,434

2,189

0,572

3,526

26

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

27

2,882

2,042

0,230

1,363

4,229

0,002

1,650

0,301

0,004

0,677

0,008

28

1,153

7,166

5,997

7,378

25,308

13,774

6,524

0,001

1,792

0,706

80,958

29

2,882

2,042

0,230

1,363

4,229

0,002

1,650

0,301

0,004

0,677

0,008

30

2,594

2,784

0,726

10,449

0,814

2,411

0,680

0,860

0,372

0,020

0,066

31

2,017

1,505

8,042

3,031

8,907

0,174

3,300

26,685

3,947

4,281

0,022

32

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

33

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

34

2,882

1,195

3,582

0,760

1,001

2,967

5,807

1,864

0,148

0,945

0,010

35

1,729

3,405

8,150

6,000

3,110

7,045

2,636

0,048

19,278

8,241

0,000

36

2,017

6,281

0,954

1,310

0,415

1,006

9,176

1,964

1,696

2,099

1,613

37

2,305

0,452

3,254

3,821

3,711

18,454

0,232

14,741

0,051

6,640

1,216

38

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

39

2,882

2,042

0,230

1,363

4,229

0,002

1,650

0,301

0,004

0,677

0,008

40

1,441

2,332

10,503

13,502

10,500

6,003

1,370

5,275

7,368

1,960

0,183

41

3,170

0,803

0,332

0,959

0,036

0,037

0,107

0,004

0,015

0,000

0,002

42

1,729

5,088

0,905

4,584

0,249

2,252

35,569

0,645

29,835

0,001

3,163

43

1,729

6,293

7,389

1,478

0,729

0,774

0,364

0,109

0,555

7,839

1,379

Source : élaboré à partir de notre compilation

3.2.7 Contribution des modalités

Le tableau de contribution des modalités nous permet d'apprécier le poids de chaque variable par rapport à l'ensemble (poids rel.). Dans notre cas, les modalités SARL et NR (non répondants aux garanties) enregistrent des taux relativement importants. Les SARL, petites et moyennes entreprises n'ayant bénéficié des prêts bancaires n'ont pas pu répondre à notre question liée aux garanties imposées par les banques.

Sur l'axe 1, toutes les demandes de prêt effectuées ont été acceptées par les banques. L'axe est positionné grâce aux modalités oui (ARPR) et oui (DP) ainsi que la variable G (corrélation de plus 56%). Cela pose la question sur les critères qui déterminent le comportement et les décisions des banquiers d'accorder ou non des crédits d'investissement. Sur l'axe 2, la forte contribution relative Non (ARPR) qui s'oppose à la modalité SNC et entre 10 et 19 (T), montre que les petites entreprises restent loin de marché de crédit, si nous n'intégrons pas les très petites entreprises qui sont totalement marginalisées du système financier (avec une corrélation forte 69%).

Les fortes corrélations ont concerné les variables ARPR et Formejur, ARPR et T, ARPR (oui) et DP (oui), SourcesFin (prêts bancaires) et T (de 1 à 9) ... (voir tableau 33 matrice des corrélations).

Tableau 33 : Contribution des modalités

 

Poids
abs.

Poids
rel.

F I

F2

F3

F4

F5

SNC

2

0,775

0,625

15,785

5,635

0,460

0,011

Personne physique

3

1,163

1,393

3,922

13,455

2,364

0,124

SA

10

3,876

4,082

1,612

10,674

0,484

8,186

SARL

26

10,078

2,239

1,145

1,690

1,407

0,492

Autres

2

0,775

0,050

0,089

0,250

27,890

12,534

Total formejur

43

16,667

8,388

22,553

31,704

32,605

21,347

De 1 à 9

5

1,938

5,640

0,013

0,031

9,525

1,222

Entre 10 et 19

7

2,713

0,002

14,559

1,998

0,606

5,961

Entre 20 et 60

13

5,039

0,210

0,862

14,133

0,718

0,015

NR

2

0,775

0,459

1,444

4,115

3,842

0,635

Plus de 60

16

6,202

1,392

4,193

10,692

0,613

1,368

Total T

43

16,667

7,703

21,070

30,969

15,304

9,200

Autofinancement

22

8,527

0,273

6,905

0,002

0,319

0,274

Fonds propres.

3

1,163

1,925

1,695

5,483

4,511

1,817

NR

12

4,651

2,323

10,519

0,383

0,143

0,248

Prêts avances

2

0,775

0,004

0,883

2,470

2,513

2,993

Prêts bancaires

4

1,550

6,861

0,007

0,004

13,184

0,177

Total SourcesFin

43

16,667

11,387

20,008

8,341

20,670

5,510

NR

5

1,938

3,081

2,364

7,167

2,038

15,817

Non

17

6,589

8,033

4,796

1,295

0,056

3,154

Oui

21

8,140

11,604

1,489

0,080

0,234

0,117

Total DP

43

16,667

22,717

8,649

8,542

2,328

19,088

Caution personnelle/garantie sur les actifs de propriété.

3

1,163

3,218

0,707

0,659

12,984

9,416

Hypothèque sur terrain et construction

8

3,101

9,692

0,176

3,143

0,027

11,781

NR

26

10,078

9,326

0,252

0,170

0,002

0,365

Nantissements sur machines

6

2,326

2,232

1,333

12,111

5,989

9,314

Total G

43

16,667

24,467

2,469

16,084

19,003

30,876

En-cours

1

0,388

0,006

1,494

3,668

4,552

12,885

NR

20

7,752

10,879

2,629

0,347

1,066

0,990

Non

4

1,550

0,315

21,098

0,334

4,316

0,100

Oui

18

6,977

14,136

0,028

0,011

0,155

0,003

Total ARPR

43

16,667

25,337

25,250

4,359

10,090

13,978

Source : élaboré à partir de notre compilation

La représentation graphique résume ainsi toutes les remarques et résultats obtenus à l'aide de l'application de l'ACM. Le graphique symétrique met en évidence les variables et les individus qui contribuent aux facteurs étudiés.

Figure 14 : Graphique symétrique --individus et modalités-

(axes Fl et F2 :64,65 %)

0,8 0,6 0,4 0,2

0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,8

 


·

· 15

· igen

6

· 37

0 form

0 T
·

0 Soi:toin

· 14

jur

25
· 29

 


·


·

20

· 12

28

 
 
 
 
 


·

4~1

· 8

anjus

0 lourdc 0 ttrieacg Fin

· 31

· B


·

· 34

30

 

ARPR 0 GR

 
 

-1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

-- axe F 1 (47,15 %) -->

Source : élaboré à partir de notre compilation

Au terme de cette partie, nous pouvons conclure que :

· Les opportunités d'investissement met à l'encontre des petites et moyennes entreprises ;

· Les garanties exigées par les banques constituent des contraintes qui limitent l'accès des petites et moyennes entreprises au marché de crédit ;

· Les relations banque-entreprise jouent un rôle important et décisif dans la détermination des décisions d'investissement, puisque la grande majorité des entreprises ayant de relations fortes et longues et qui ont effectué une demande de prêt ont bénéficié d'un crédit d'investissement.

Le système bancaire marocain, malgré les réformes entreprises pour le moderniser, reste en deçà des attentes et ne répond pas aux attentes des entreprises en matière de financement. Les asymétries d'information, les contraintes exagérées et les interventions massives des autorités publiques dans les affaires financières sont ainsi les principaux traits du climat des affaires.

Le processus de libéralisation financière qui consistait à se baser sur les mécanismes de transmission de l'épargne vers la sphère réelle, n'a pas permis d'éliminer les contraintes de financement dues à une mauvaise allocation des ressources financières.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo