B.
Droit à l'obtention de prestations.
L'Etat doit fournir toutes les prestations possibles aux
enfants en garantissant des perspectives de développement durable.
1. Le droit à la vie, à la survie, et au
développement.
1.1. Le droit d'être déclaré à la
naissance.
Selon l'article sept (07) de la convention relative aux droits
de l'enfant, l'enfant doit être enregistré aussitôt sa
naissance. L'enregistrement des naissances consiste à faire enregistrer
par les autorités administratives la naissance des enfants. La
déclaration de naissance est un support préalable à la
réalisation des droits de l'enfant car elle atteste de son existence
officielle. Subséquemment, elle lui donne droit à une
identification c'est-à-dire le droit à un nom et à une
nationalité et par la même occasion, d'être des sujets de
droit (détenteurs et obligataires de droit).
Déclarer un enfant, c'est implicitement actionner en
sa faveur tous les mécanismes de protection : accès à des
services de base, dont la vaccination, les soins de santé et
l'inscription dans un établissement scolaire.
1.2. Le droit à la santé.
De l'analyse de l'article 24 de la Convention relative aux
droits de l'enfant, l'enfant a le droit de jouir du meilleur
état de santé possible et de bénéficier de services
médicaux. L'Etat doit mettre un accent particulier sur les soins de
santé primaires et les soins préventifs, sur l'information
sanitaire de la population ainsi que sur la diminution de la mortalité
infantile, sur les prestations de soins prénatals et postnatals. Les
Etats doivent encourager à cet égard la coopération
internationale et s'efforcer d'assurer qu'aucun enfant ne soit privé du
droit d'avoir accès à des services de santé.
Chaque année, il est fait un constat dramatique de la
situation sanitaire des enfants à travers presque toutes les
régions du monde. En effet, de milliers d'enfants souffrent et/ou
meurent de toutes sortes de maladies dont le paludisme, la rougeole, la
varicelle, la diarrhée, la poliomyélite, la coqueluche etc. Mais,
parallèlement à ces maladies courantes, l'on assiste à la
progression de grandes pandémies tels le VIH/SIDA, la tuberculose qui
déciment avec célérité les populations infantiles
et adolescentes.
Aussi, l'accessibilité sans discrimination aux soins de
santé et la gratuité des médicaments essentiels
doivent-elles être les fondements des programmes sanitaires conçus
pour donner aux enfants des meilleures chances de survie et leur assurer un
développement durable.
1.3. Le droit à l'éducation.
Les articles 28 et 29 de la convention font de
l'éducation des enfants, un droit fondamental à la charge des
Etats parties, lesquels doivent l'assurer sans ménagement et sur une
base égalitaire. L'objectif assigné à cet effet à
l'éducation est de « favoriser l'épanouissement de la
personnalité de l'enfant et le développement des dons et de ses
aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs
potentialités ». Ainsi, l'éducation se
présente-t-elle comme l'assurance d'un développement social
individuel. Mais bien plus, au plan national, elle est productrice de
ressources humaines futures aptes à affronter les problématiques
existentielles émergeantes.
Les Etats ne s'inscriront dans les perspectives et objectifs
de la convention que lorsque ceux-ci rendront l'éducation
institutionnelle de base (écoles préscolaires et primaires)
obligatoire et gratuite. Car, de milliers d'enfants à travers le monde
n'ont accès ou sont exclus du système scolaire pour des raisons
diverses. L'éloignement des locaux d'enseignement et de formation des
lieux d'habitation, le coût élevé des frais de
scolarité, la rudesse du système scolaire sont autant
d'explications à la désaffection pour l'école.
Au-delà de ses vertus cognitives, l'école peut
s'appréhender comme un vecteur de prévention et de protection
contre les différents abus exercés sur les enfants. Mettre un
enfant à l'école, c'est le soustraire de toutes sortes
d'exploitation : travail des enfants, mariage précoce, exploitation
sexuelle à des fins commerciales, traite et vente des enfants. Aussi,
façonne-t-elle les mentalités contre certaines pratiques et
rituels exercés à l'encontre des enfants tels que les mutilations
génitales et corporelles.
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