II- Distribution des différentes
caractéristiques selon l'évolution
1- Evolution en fonction de l'origine
L'évolution des patients hospitalisés selon leur
origine est illustrée par la figure13. Parmi les 33 décès,
l'origine est notée chez 21 cas seulement.
60
53 n=81
30
21
20
10
0
50 40
7
Rural Urbain
Figure 13 : Evolution des hospitalisés
selon l'origine
Le nombre de guérisons d'origine rurale est plus
important que celui d'origine urbaine.En effet les premiers représentent
53 cas tandis que les seconds ne représentent que 7 cas. En ce qui
concerne les décès, les 21 cas de décès
enregistrés sont d'origine rurale, ce qui s'explique par le manque
d'équipement des structures sanitaires dans les zones rurales. En effet,
l'analyse de variance montre une différence significative (F =2,7 ; p=
0,01) entre l'évolution et l'origine des hospitalisés.
2- Evolution en fonction du mois
Les résultats de l'évolution des patients
hospitalisés selon les mois sont donnés par la figure 14.
80
20
3
3
0
14
74
n=169
13
70
12
60
10
9
50
8
40
35
6
30
2
6 5
12
1
2 3 4 5 6 7 8 9 10 Mois
1 3
4
2
0
10
0
1 1
n=52
n=14
n=19
n=84
4- Evolution en fonction des classes
d'âge
L'évolution des patients hospitalisés selon les
deux tranches d'âge montre que la mortalité est observée
chez les enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans,
vu que les enfants sont plus sensibles à l'envenimation scorpionique en
raison de la toxine de scorpion.
En effet, l'analyse de variance montre une liaison hautement
significative entre les deux tranches d'âge et l'évolution (F
=17,4 ; p< 0,001).
= 15ans >15ans
90
84
n=162
80
70
60
50
45
40
33
30
20
10
0
Décès
Guérison
Figure 16: Evolution des hospitalisés
selon les deux tranches d'âge
Pour préciser les classes d'âge les plus
touchées, nous avons subdivisé l'âge en dix classes comme
le montre la figure suivante :
31
21
n=162
4
10
15
Guérison
Décès
4
10
25
16
3
35
30
25
20
15
10
5
0
33
5
7
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15] ]15-20] ]20-30] ]30-40]
]40-50] >50 Classes d'age (ans)
Figure 17: Evolution des hospitalisés selon
les classes d'âge
De cette figure, on remarque que la classe d'âge 2-5 ans
a enregistré le nombre le plus élevé de guérisons
(soit 31 cas) et de décès (soit 16 cas). Quant au taux de
létalité, il est maximal chez les nourrissons d'âge
inférieur ou égal à 2 ans (58%) (Tableau VII).
Tableau VII : Taux de létalité en
fonction des classes d'âge
Age (années)
|
]0-1]
|
]1-2]
|
]2-5]
|
]5-10]
|
]10-15]
|
]15-20]
|
]20-30]
|
]30-40]
|
]40-50]
|
>50
|
Taux de létalité
|
50%
|
58%
|
31,3%
|
10,7%
|
16%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
L'analyse de variance des classes d'âge en fonction de
l'évolution révèle une différence hautement
significative (F= 4,23 ; p< 0,001).
La comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre
trois groupes différents :
Le groupe (a) constitué par les individus dont
l'âge est supérieur à 15 ans, on observe que le taux de
létalité est nul, le groupe (ab) ne diffère ni du groupe
(a) ni du groupe (b) constitué par les nourrissons d'âge
inférieur ou égal à un an où le taux de
létalité est de 50 % et les enfants dont l'âge est compris
entre 2 et 15 ans où le taux de létalité varie entre 10,7%
et 31,3% et le groupe (b) constitué par les nourrissons dont l'âge
est compris entre 1 et 2 ans où le taux de létalité est de
58%.
5- Evolution en fonction des classes à
l'admission
Les résultats de l'évolution des patients
hospitalisés et du taux de létalité selon les classes
à l'admission sont consignés sur la figure 18 et le tableau
VIII.
120
100
80
60
40
118
18
20
0
4
n=169
29
Guérison
Décès
Classe II Classe III
Figure 18: Evolution des hospitalisés
selon les classes à l'admission
D'après cette distibution, il apparaît que
l'effectif des guérisons admis en classe II est supérieur
á celui de la classe III. Par contre l'effectif de patients
décédés en classe II est
inférieur á celui de la classe III. On peut dire
que ces patients de la classe III sont caractérisés par une
défaillance des fonctions vitales (respiratoire, neurologique ou
cardiocirculatoire) qui est la cause principale de décès. En
effet, l'analyse de variance montre une liaison hautement significative, entre
les classes à l'admission et l'évolution (F=129,1 ;
p<0,001).
Tableau VIII : Taux de létalité en
fonction des classes à l'admission
Classe à l'admission
|
II
|
III
|
Taux de létalité (%)
|
3
|
61,7
|
En ce qui concerne le taux de létalité, la valeur
maximale est observée chez les patients admis en classe III avec
61,7%.
6- Evolution en fonction de temps post
piqûre
La répartition de l'évolution des patients
hospitalisés et du taux de létalité selon le temps post
piqûre est consignée sur la figure 19 et le tableau IX.
60
n=141 16
55
50
40
10
0
[0-1h[ [1-2h[ [2-3h[ >3h TPP
Fieure 19: Evolution des hospitalisés selon
le temps post piqûre
7
11
26
10
17
1
14
4
2
8
6
0
14
12
10
Il ressort de cette figure que le nombre le plus
élevé de décès (soit 14 cas) est retrouvé
chez les patients qui ont consulté dans un délai supérieur
ou égal à 3 heures. Néamoins, le taux de
létalité maximal est repéré chez les patients qui
ont pu consulter dans un délai ne dépassant pas une heure. A
noter que l'effectif des patients dans la période qui ne dépasse
pas une heure est faible par rapport au nombre de décès, c'est
pour cela le taux de létalité est plus élevé.
L'analyse de variance de l'évolution des patients
hospitalisés en fonction du temps post piqûre révèle
une différence non significative (F= 2,19 ; p= 0,09).
Tableau IX : Taux de létalité en
fonction du TPP
TPP (heure)
|
[0-1[
|
[1-2[
|
[2-3[
|
>3
|
Taux de létalité (%)
|
38,8
|
27,7
|
5
|
20
|
7- Evolution en fonction de la
référence
L'évolution des patients hospitalisés selon la
référence est représentée sur la figure 20.
60
54
19
12
n=145
Guérison
Décès
60
50
40
30
20
10
0
Référés Non
référés
Figure 20: Evolution des hospitalisés
selon la référence
Le décès chez les patients
référés par d'autres structures sanitaires vers
l'hôpital provincial de Beni Mellal est supérieur à celui
des patients non référés. En effet les premiers
représentent 19 cas avec un taux de létalité de 26% tandis
que les seconds représentent 12 cas avec un taux de
létalité de 15%. Cette différence est non significative
(x2=1,89 ; p= 0,16).
8- Evolution en fonction des signes
généraux
Le calcul du risque relatif des différents signes
généraux en fonction de l'évolution du patient
hospitalisé est resumé dans le tableau X.
Les résultats de ce tableau mettent en évidence
que le priapisme est un facteur de risque significativement réduit chez
les patients de sexe masculin [RR=0,71; IC= [0,61-0,83] à 95% ;
(÷2= 12,19 ; p= 0,001)].
Tableau X : Le risque relatif des signes
généraux
Signes généraux Décès
Guérison ÷2 p RR IC.95%
Présence 24 110
Absence 9 25
Vomissement
1,25 0,26 0,6 0,25-1,46
Fièvre
Absence 18 77
0,09 0,76 1,12 0,52-2,42
Présence 24 93
Présence 15 57
Hypersudation
Absence 9 42
0,18 0,66 1,20 0,51-2,81
Présence 20 77
Tachycardie
Absence 13 58
0,13 0,71 1,15 0,53-2,52
Douleurs abdominales
Présence 9 54
Absence 24 81
1,83 0,17 0,56 0,24-1,30
Présence 11 34
Hypertension
Absence 22 100
0,85 0,35 1,47 0,64-3,34
Présence 19 48
Priapisme Absence 0 35 12,19 0,001 0,71 0,61-0,83
9- Evolution en fonction des détresses
vitales
Les risques relatifs de décès pour chaque type
de détresse chez les patients hospitalisés, montrent que le
risque relatif est décroissant : détresse vitale neurologique
> détresse cardiocirculatoire > détresse respiratoire
(Tableau XI). Ceci pourrait être du à la quantité et la
composition du venin injectée.
De même l'analyse statistique par le test
÷2 a révelé une liaison hautement significative
entre l'évolution des patients hospitalisés et ces
détresses vitales.
Tableau XI : Les risques relatifs de
décès par détresse vitale
Détresse vitale Décès
Guérison ÷2 p RR IC.95%
Présence 23 3
Neurologique
92,29 <0,001 101,2 25,86-395,91
Absence 10 132
Cardiocirculatoire
Absence 4 121
83,65 <0,001 62,7 19,2-204,48
Présence 29 14
Présence 24 9
Respiratoire
|
|
73,31 <0,001 37,3 13,43-103,72
|
Absence 9 126
|
Pour identifier la corrélation qui existe entre les
différents signes généraux, les détresses vitales
et l'évolution, nous avons appliqué la méthode factorielle
: Analyse en composantes principales (ACP) comme le montre la figure
suivante.
-0,5
0,5
-1
0
Évolution
DVN DVR
DVC
Tachycardie
Douleurs abdominales
Fièvre
Hypersudation
Vomissements
Hypertension
-1 -0,5 0 0,5 1
Fact. 1 : 27,51%
Figure 2I : Cercle de corrélation pour
les axes FI et F2
L'interprétation des composantes principales s'effectue
en regardant les corrélations avec les variables. Les pourcentages
d'inertie sont 27,51% (axe1 horizontal) et 22,96% (axe2 vertical). A partir de
la figure nous remarquons que toutes les variables occupent une zone assez
restreinte à l'intérieur du cercle des corrélations. En
effet, les détresses vitales (DVC, DVR et DVN) et l'évolution
sont plus liées entre elles qu'avec les signes
généraux.
III- Distribution des différentes
caractéristiques selon les années 1- Distribution des
hospitalisés en fonction des mois et des années
Les résultats de la répartition des
hospitalisés selon les mois et les années sont illustrés
par la figure 22.
On note une diminution des cas hospitalisés de 2005
à 2007. En effet, au cours de l'année 2005, les
hospitalisés sont étalés sur neuf mois (de février
jusqu'à octobre) avec un maximum en été, alors que pendant
l'année 2006, ces patients sont enregistrés de mai à
septembre avec un pic en juillet. Pour l'année 2007, ce nombre a
diminué, il est noté juste entre juin et juillet. Cette
diminution entre 2002 et 2007 révèle une rationalisation de la
prise en charge, grâce à l'existence d'un arbre de décision
clair et facile à appliquer.
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers d'hospitalisation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
n=178
41
35
16
15
15
13
14
7
6
5
1 1 1 3
2
0
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Année 2005 Année 2006
Année 2007
Figure 22: Répartition des
hospitalisés selon les mois et les années
2- Distribution des hospitalisés en fonction de
l'évolution et des années
La figure ci-après montre la répartition des
hospitalisés selon leur évolution et les années.
n=169
18
40
45
10
51
5
2005 2006 2007 Année
6
20
18
16
14
12
10
4
2
0
8
60
50
40
30
20
10
0
Figure 23: Répartition des
hospitalisés selon l'évolution et les années
D'après cette répartition, on voit une
légère augmentation du nombre de guérisons passant de 40
cas en 2005 à 51 cas en 2007. Au contraire, les décès, on
voit leur nombre chuté passant de 18 cas en 2005 à 5 cas en
2007.
Quant au taux de létalité, le tableau ci-dessous
montre une diminution imoprtante entre 2005 et 2007 (de 28,5% à 8,9%).
Cette diminution s'explique par une meilleure prise en charge du personnel
médical.
Tableau XII : Taux de létalité en
fonction des années
L'année
|
2005
|
2006
|
2007
|
Taux de létalité (%)
|
28,5
|
16,9
|
8,9
|
Les résultats de l'analyse de variance montrent une
différence significative (F=4,64 ; p= 0,01) et la comparaison
multiple des moyennes par le test Duncan révèle trois groupes :
le groupe
(a) constitué de la distribution de 2005, le groupe (ab)
ne diffère ni du groupe (a) ni du groupe
(b) constitué de la distribution de 2006 et le groupe (c)
constitué de la distribution de 2007.
3- Distribution des hospitalisés en fonction du
sexe et des années
La répartition des hospitalisés selon leur sexe
et les années montre que le nombre de cas de sexe masculin a
diminué passant de 40 cas en 2005 à 33 cas en 2007. Tandis que le
nombre de cas de sexe féminin reste presque stable au cours de ces trois
années.
n=178
2005 2006 2007 Année
Figure 24 : Répartition des
hospitalisés selon le sexe et les années
40
40
34
33
35
30
25
23
23
25
20
15
10
5
0
Féminin
Masculin
Le sexe ratio (M/F) est respectivement de 1,73, 1,36 et 1,43
en 2005, 2006 et 2007 en faveur du sexe masculin. Cependant le test de
÷2 donne une valeur de 0,48 non significative avec p= 0,78,
ceci montre que les deux variables sexe et année sont
indépendantes.
4- Distribution des hospitalisés en fonction des
classes d'âge et des années
La distribution des hospitalisés selon les classes
d'âge et les années est donnée par la figure25.
Il ressort de ces résultats que les trois courbes ont
la même allure entre les classes 0-1 et 5-10 ans. C'est la classe 2-5 ans
qui enregistre le nombre le plus élevé des hospitalisés
quelque soit l'année
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers d'hospitalisation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal
15
13
9
9
23
n=169
25
12
12
2005
2006
2007
15
10
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15]]15-20] ]20-30] ]30-40]
]40-50] >50
classe d'age (ans)
20
5
5
3 4
2
22
2 11 1
1 2
5
7
7
6
6
4
5
4
4
2
0
Figure 25 : Répartition des
hospitalisés selon les classes d'âge et les années
L'analyse de variance de l'âge en fonction des
années montre une différence significative (F= 2,9 ; p=0,04) et
la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre que la
distribution de 2005 diffère de la distribution de 2006 et 2007.
Nous avons ainsi regroupé l'âge en deux tranches
<15ans et >15ans, les résultats de la répartition de ces
deux tranches d'âge et les années sont consignés dans la
figure 26.
É 15 ans
>15 ans
49
7
42
17
n=169
22
32
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2005 2006 2007 Année
Figure 26: Répartition des
hospitalisés selon les deux tranches d'âge et les années
On remarque que le nombre des enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans est supérieur à
celui des adultes d'âge supérieur à 15 ans quelque soit
l'année. On note également un chute du nombre des enfants de
49 cas en 2005 à 32 cas en 2007 par contre le nombre des adultes
a augmenté de 7 cas en 2005 à 22 en 2007. En effet, l'analyse
de variance révèle une différence
très significative (F=5,88 ; p=0,003) et la comparaison
multiple des moyennes par le test Duncan montre deux groupes : le groupe (a)
constitué de la distribution de 2005 et le groupe (b) constitué
de la distribution de 2006 et 2007.
5- Distribution des hospitalisés en fonction du
TPP et des années
La figure suivante présente la répartition des
hospitalisés selon le temps post piqûre et les années.
25
20
17
15
10
10
8
10
6
9
40
2005
2006
2007
13
Temps post piqûre (heure)
[0-1[ [1-2[ [2-3[ =3
n=142
35
36
30
3
0
20
10
5
Fieure 27 : Répartition des
hospitalisés selon le temps post piqûre et les
années
La comparaison entre les trois années a montré
que l'effectif des patients qui sont arrivés à une structure
sanitaire dans un délai ne dépassant pas une heure a
augmenté d'une année à l'autre, ceci pourrait être
la conséquence positive des campagnes de sensibilisation de la
population qui ont été menées par le CAPM. En contrepartie
le nombre de ceux qui ont consulté dans un délai superieur
à 3 heures a diminué entre 2005 et 2007. L'analyse de variance
montre une différence très significative (F=7,96 ; p= 0,001) et
la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre que la
distribution de 2005 diffère de la distribution de 2006 et 2007.
6- Distribution des hospitalisés en fonction des
classes à l'admission et des années Selon la figure 28,
les patients hospitalisés admis en classe II sont plus nombreux que ceux
admis en classe III quelque soit l'année. L'effectif des premiers reste
stable entre 2005 et 2006 pour diminuer en 2007, tandis que pour les seconds,
il semble variable au cours de la même période. Cette
différence entre les classes à l'admission et les années
est non significative (F=0,18; p=0,8).
ClasseII
Classe III
40
50
40
30
17
16
20
14
10
0
n=177
2005 2006 2007 Année
Figure 28 : Répartition des
hospitalisés selon les classes â l'admission et les
années
7- Distribution des hospitalisés en fonction de la
référence et des années
La répartition des hospitalisés selon la
référence et les années est donnée par la figure
29.
40
20
30
10
0
25
31
28
23
25
n=151
19
Référés
Non référés
2005 2006 2007 Année
Figure 29 : Répartition des
hospitalisés selon la référence et les
années
On remarque que le nombre de cas référés
a diminué, passant de 31 cas en 2005 à 19 cas en 2007. Tandis que
le nombre de cas non référés a légèrement
augmenté, passant de 25 cas en 2005 à 28 cas en 2006 pour
retourner à 25 cas en 2007. L'analyse de variance révèle
une différence non significative (F=0,88 ; p=0,41), ceci montre que les
deux variables référence et année sont
indépendantes.
|