TROISIÈME
PARTIE :
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA
COMMUNAUTÉ RURALE
CHAPITRE I : LES
ACTEURS DE LA GESTION
1.1- LE CONSEIL RURAL
Les communautés rurales sont des structures
décentralisées dotées de la personnalité morale et
d'une autonomie financière. Chaque communauté rurale est
administrée par un conseil rural. Il a la charge de la gestion des
terres du domaine non classé sis dans son terroir.
Le 22 mars 1996, la loi n° 96-06 portant transfert des
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales fut promulguée. En matière d'environnement et de gestion
des ressources naturelles, la CR a désormais en charge :
- la gestion des forêts sises en zones de terroir sur la
base d'un plan d'aménagement approuvé par l'Etat,
- la délivrance d'autorisation préalable
à toute coupe à l'intérieur du périmètre de
la CR,
- de donner son avis sur la délivrance, par le conseil
régional d'autorisations,
- la gestion des sites d'intérêt local,
- l'élaboration et la mise en oeuvre du plan local
d'action pour l'environnement.
Le conseil rural compte 24 membres dont 2 femmes. Les
principales rencontres du conseil rural portent essentiellement sur les
délibérations sur les questions foncières (quatre au total
durant l'année) et les rencontres extraordinaires qui sont en
général consacrée à la résolution des
conflits. Son fonctionnement est limité par certains facteurs comme
l'analphabétisme des conseillers qui représentent 71%. Les
réalisations durant la présente législature sont :
- le lotissement de Vélingara (chef lieu
d'arrondissement avec l'aide du chef de CERP),
- le règlement de plusieurs litiges,
- la reconnaissance de 28 villages.
1.2- LES SERVICES
ÉTATIQUES
· Le sous-préfet :
Administrateur de l'arrondissement, il veille à l'application des
décisions venant du niveau central. Il peut aussi trancher sur les
litiges entre populations comme ce fut le cas à Mboundou Mbaba où
il a suspendu les terres objets de conflits. Le sous-préfet
évalue aussi les besoins sociaux et environnementaux.
· Le Centre d'expansion rurale
polyvalent : Cette structure traditionnelle étale
théoriquement son action dans toute la communauté rurale. C'est
une structure multifonctionnelle. Elle dispose d'un agent d'échange et
d'un technicien de l'agriculture qui est le chef de CERP. Le CERP est
installé en 2002 :
- Il a contribué à la lutte contre le
péril acridien (campagne de prophylaxie.
- Il a aidé au reboisement d'acacia,
- Il encadre et assure les séances de renforcement des
GPF.
Le CERP est confronté à de gros problèmes
de fonctionnement
- le centre reçoit 35.000 F CFA à 40.000 F CFA
de carburant pour tous les trois mois ses déplacements, le chef de CERP
utilise la voiture du sous-préfet lorsqu'elle est disponible et ne
dispose pas de logement.
- Les CERP de toute la région fonctionnent avec un
budget de 400.000 F CFA par trois mois.
Les contraintes principales du CERP demeurent l'enclavement et
le manque de personnel.
· Le service des eaux et forêts
Il se résume en un seul agent (pour trois
réserves sylvopastorales). On comprend dès lors l'ampleur du
problème que pose la gestion efficiente des ressources naturelles. Dans
l'entretien qu'il nous a accordé, l'agent des eaux et forêts
confirme qu'il se trouve dans l'impossibilité d'effectuer des rondes
régulières pour s'enquérir de l'état des lieux dans
les réserves. Il ne dispose que d'une moto qui ne peut effectuer de
grandes distances. Il profite souvent des sorties du sous-préfet pour
l'accompagner ou de la voiture quand elle est disponible. Il loge avec le chef
de CERP dans les locaux du sous-préfet et ne dispose pas
d'équipements nécessaires pour la pérennisation de sa
fonction à savoir appareil photo, GPS, tente, boîte taxidermiste,
télescope absolument nécessaires pour la conduite des
opérations d'aménagement des aires protégées.
Les problèmes sont aussi valables pour la
réserve de faune du Ferlo Sud. Il essaye tant bien que mal de traduire
en actes sa mission d'appui conseil par le suivi des plants de reboisement avec
les pépinières. L'agent se déplace dans les marchés
hebdomadaires pour le contrôle des différents produits vendus. Il
recouvre les taxes d'exploitation de la gomme et des jujubiers et renforce les
encadrements techniques auprès des éleveurs, paysans et
exploitants de gomme.
Les services étatiques, en fonction de leurs
attributions propres, sont les conseillers privilégiés pour la
définition des stratégies de développement de la CR. Ils
collaborent pour cela avec les structures internes.
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