3.3- LES PRODUITS À
VALEURS ÉCONOMIQUES ET DE CONSOMMATION
Ils concernent l'exploitation pour la vente, la consommation
ménagère et pharmacopée.
- L'exploitation de la gomme arabique :
Vélingara a une grande part dans l'exploitation de la gomme. Pour la
plus part des hommes, s'ils ne sont pas des exploitants sont des
intermédiaires (Dioulas). En 2004, le kilogramme de gomme se vendait
entre 1500 et 1900 F CFA, mais du fait de la désorganisation du secteur,
les exploitants sont en permanence poussés à vendre le kilogramme
jusqu'à 700 F CFA.
Le jujubier : Il fait partie des
produits non contingentés et les fruits, en leur période, sont
vendus dans les différents points d'écoulement. Le prix au
kilogramme tourne autour de 1500 F CFA. Le jujubier est un arbre parrain, il se
développe sur différents sols des zones semi-arides. Il s'adapte
à la sécheresse et a un besoin en eau de 15 à 500 mm. Sa
floraison débute en octobre et il peut commencer à produire
à partir de 4 ans. Les femmes individuellement s'attellent à la
vente.
Les ressources végétales dans les
habitudes alimentaires : Feuilles et fruits sont utilisés
comme condiment par les populations. Il y en a beaucoup mais nous en citerons
quelques unes
Feuilles : Les feuilles consommables
sont en général transformé avant leur utilisation celles
d'Adansonia digitata et Grewia bicolor sont
mélangées au couscous.
Les fruits : Les récoltes de
Adansonia digitata peuvent s'effectuer en fonction des besoins. Le
pain de singe est présent presque toute l'année sur les
marchés. Les fruits sont récoltés et stockés pour
être régulièrement utilisés et vendu
occasionnellement.
Ecorces : L'écorce de Grewia
bicolor est utilisé dans l'alimentation. Elle est ajoutée au
couscous et peut remplacer les feuilles de baobab surtout chez les peulhs et
peut servir à la confection de corde.
Les pailles en Penicetum pedicellatum sont
répandues dans la CR. Elles sont utilisées pour la construction
dans l'habitation.
La médecine traditionnelle occupe une grande partie
dans la vie des ruraux en général. Le chef de village de
vélingara wolof (Ablaye Ndiaye) et de Nbounan II (Amadou Bocar Diop)
confirment l'importance de chaque espèce végétale en terme
médicament. On ne peut toutes les citer, mais nous en retiendrons
quelques-uns.
Tableau IX : Présentation de quelques
espèces à valeur médicale
Espèce et nom peulh
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Parties utilisées
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Priorités médicales
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Feuilles
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Racine
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Ecorce
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Fruit
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Sève
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Lianes
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Khaya senegalensis (kaïhi)
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+
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Demangeaison - bouton
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Sterculia seligera (bobori)
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+
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Toux
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Zizyphus mauritiana (diaabi)
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+
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Maux de ventre - vomissement
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Combrutum glutinosum (doki)
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+
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+
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Massage
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Saba senegalensis (gueloki)
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+
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+
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+
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Maux de t^te- toux plaie
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Guiera senegalensis (guieloki)
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+
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Toux
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Grewia bicolor (kelly)
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+
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Etat de fatigue et de vertige
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Sources : entretien S.
Koutoudio
A partir de ces considérations il est claire que la
pression démographique (humaine animale) entraîne une augmentation
de la demande foncière ainsi que le bouleversement des parcours
pastoraux. Le recours aux déchiffrements agricole dont les
manifestations les plus fortes se révèlent dans la
« progression » du front mouride se maintient plus ou moins
malgré les restrictions de services des eaux et forêts. L'espace
pastoral se réduit aussi peu à peu, il se traduit par des modes
de gestions inappropriés des terres pastorales, des charges animales
excessives au regard des ressources alimentaires disponibles, la
surexploitation des pâturages et la dégradation des parcours par
leur désarticulation. Il est toutefois évident que
l'activité d'élevage induit les effets négatifs sur
l'environnement. Quels exemples permettent d'illustrer ce constat :
- les densités animales très
élevées conduisent à un épuisement rapide de
pâturages de la zone sahélienne. Il s'ensuit une dénudation
des sols qui renforce les risques de stérilisation des parcours.
- l'émondage abusif de ligneux pour le bétail en
saison sèche constitue un facteur d'appauvrissement de la
biodiversité.
Le recours aux feux de brousse pour stimuler la repousse
herbacée (septembre en 2004) et parfois des actes d'incivisme
inexplicable ; comme la destruction des ¾ des plants d'acacia dans
une parcelle de reboisement à Loumboul. S. Abdoul par des transhumants.
A cela s'ajoute l'obstruction progressive des couloirs de
migration de faune sauvage et la destruction de leur habitation. Car dans la
communauté rurale sa densité a fortement baissé suite
à l'implantation humaine et la chasse. Les réserves
sylvopastorales de Mbem Mbem et de Sab Sabré étant les
frontières directes de la réserve de faune de Ferlo sud, des
hyènes, chacals, sont en permanence aperçus près des
abreuvoirs surtout en saison sèche.
Tous ces problèmes, précise le CERP, poussent
les éleveurs à vouloir se sédentariser et ajouter
l'exploitation de la gomme et des produits de cueillettes dans leurs
activités.
L'utilisation des ressources forestières obéit
à une catégorisation des produits et une réglementation
selon la nature des ressources. Ainsi, certains produits sont
contingentés (combustible ligneux, charbon et bois de chauffe, bois
d'oeuvre, artisanat et service) et leur exploitation est donc soumise à
des quotas.
D'autres ressources font l'objet d'une exploitation non
limitée sur le plan quantitatif. Il s'agit des produits non contingentes
( produit de cueillette, fruits, feuilles, racines, gomme, etc.) pour lequel un
droit d'usage est accordé aux populations. Les dispositions de code
forestier autorisant l'exploitation de produits contingentés dans les
zones de terroir relevant du domaine national ainsi que dans les forêts
classées aménagées.
S'agissant de l'exploitation de la gomme, une
réglementation nouvelle a été introduit du fait de la
pression qu'elle subit. La durée d'exploitation est limitée
à un mois par les services des eaux et forêts. Mais cette
politique de maîtrise de l'exploitation forestière se heurte
à des pesanteurs liées notamment à l'exploitation qui
échappe au contrôle des services forestiers.
Les recettes forestières : Les
chiffres au niveau de la CR ne sont pas encore disponibles. Mais au niveau
départemental, le conseil régional nous donne les recettes issues
de la gomme de 1998 à 2002
Tableau X : Département Ranerou
Ferlo
1998
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1992
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2000
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2001
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2002
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10230 tonnes
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11870
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16840
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52940
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11400
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511500 F CFA
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593500
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842. 000
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264. 7000
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788000
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Source : conseil régional
de Matam
La baisse de la production en 2002 est due aux pluies de 'heug
qui s'étaient manifestés dans la région de Matam.
La presque totalité de l'exploitation de la gomme
arabique se fait dans le département de Ranerou Ferlo. De 50 F CFA par
kilogramme en 1998 la taxe est passée à 70 FCFA en 2005 pour la
gomme et 15 FCFA pour le jujubier. La gomme représente 44% des recettes
de la région et 55% de recettes domaniales. Pour 2004 Vélingara a
produit 150 tonnes de gomme. Les prix au kilogramme varie aujourd'hui entre
1500 et 1900 F CFA.
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