Le rôle de l'Eglise dans le processus de démocratisation en République Démocratique du Congo (1990-2006) Nécessité et Perspectives( Télécharger le fichier original )par Jimmy MUNGALA FETA Abomey-Calavi/ Chaire Unesco pour les droits de la personne et de la démocratie - Diplôme d'Etudes Appronfondies (DEA) 2009 |
B. Déroulement du processus électoralLe pari gagné de la tenue des élections en RD Congo avec le triple caractère libre, transparent et démocratique fut salué, quoique précédé des moments d'effervescence autour du calendrier électoral. En effet, convaincu du discours officiel et du calendrier établi par la CEI sur la tenue effective des élections, le peuple n'attendait plus que le rendez-vous avec l'histoire afin de mettre un terme à la crise de légitimité. Par ailleurs, il faut reconnaître que l'existence de quelques interrogations sur sa tenue effective dans la mesure où le budget national 2005 ne prévoyait pas son financement. Cette préoccupation avait conduit l'Eglise catholique avec l'appui des autres confessions religieuses, à proposer `'la création d'un fonds national pour les élections'' afin de les financer par la population, mais l'initiative suscita la peur dans certains milieux politiques. En effet, cette tentative des confessions religieuses n'a pas trouvé d'écho au sein de la classe politique qui craignait que la grande ascendance de l'Eglise ne leur fasse ombrage. Pourtant, face aux aléas logistiques et financiers présentés par la CEI, le report des élections pour l'an 2006 était plus que prévisible. Toutefois, après la mobilisation des fonds, la CEI parvint à cumuler l'organisation de l'identification et l'enrôlement des électeurs. Le succès de ces opérations permit notamment à l'Eglise de renforcer son appui à la CEI qui réussit son `'pari en organisant le référendum constitutionnel en date de 18 et 19 décembre 2005''. Cet appui était constitué, entre autres, de la mise à la disposition de la CEI du réseau des observateurs chrétiens (ROC), d'un important quota en ressources humaines de qualité (agents électoraux et observateurs) ainsi que des bâtiments d'établissements scolaires conventionnés et autres édifices leur appartenant pour la réussite de l'événement. Malgré le « manque de cohésion dans le mot d'ordre »91(*) observé du côté de l'Eglise, le peuple congolais ne s'était pas empêché de se prononcer à « une écrasante majorité pour le OUI à la Constitution (84,3%) »92(*), comme lors du tout premier référendum de 1964 portant sur la Constitution de Luluabourg, avec un taux de participation estimé à 60% sur l'étendue du territoire national. Cette étape du processus électoral avec la promulgation solennelle de la Constitution par le président de la République Joseph KABILA KABANGE le 18 février 2006 a été marquée par des prises de position opposées ayant suscité craintes et espoirs. * 91 Voir la Déclaration de la Présidence de la CENCO : Conférence de presse, lundi 12 décembre 2005, centre interdiocésain, Kinshasa, www.cenco.cd, et TSHILOMBO MUNYENGAYI: l'Eglise catholique face au processus électoral : fermeté et contradictions, version électronique le Potentiel, Edition n°3887 du vendredi 24 novembre 2006, www.lepotentiel.com/archives * 92 Voir tous les résultats après la proclamation par la Cour Suprême de Justice des résultats définitifs, http://www.cei-rdc.cd |
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