Paragraphe 2. L'impact de
l'oecuménisme dans le processus de démocratisation
Le processus de démocratisation en RD Congo a
été l'une des occasions qui a contribué au renforcement de
l'oeuvre oecuménique. En effet, remontant de plusieurs années,
bien avant l'avènement dudit processus, cette pratique fut
instituée dans le souci de renforcer la foi et l'unité
spirituelle, de rapprocher les personnes et les coeurs, d'établir des
synergies, de mobiliser des ressources permettant de mener des actions
concrètes et non véhiculer des utopies dans les chantiers
politique, économique, social, culturel, spirituel, moral qui
constituent actuellement la RD Congo.
Pour se faire entendre, il fallait parler d'une même
voix, gommer les divergences dues à la taille des groupes, à des
affirmations dogmatiques prétendant posséder toute la
vérité et/ou aux intérêts partisans. Comme les
écritures saintes l'enseignent, la mission de l'Eglise doit se placer
dans la continuité de celle de Jésus-Christ dont elle se
réclame être le disciple. C'est pour cela que, pour mener à
bien son oeuvre, Jésus-Christ avait affiché à tout moment,
le comportement d'un Homme libre pour écouter, guérir, aimer
l'autre; bref, libre pour faire le bien.
Ainsi, devant l'urgence, il était indispensable de
faire de la sauvegarde de la Nation le point de jointure et de convergence.
Malgré quelques incidents enregistrés ça et là, cet
engagement dans l'expérimentation de l'oeuvre oecuménique a
permis à l'Eglise de dépasser le cap du travail en ordre
dispersé et les clivages doctrinaux à travers le
développement d'une Chaîne de Solidarité Agissante
où l'on privilégie la recherche du bien commun pour la
dignité du peuple congolais.
A. La Chaîne de Solidarité Agissante
Rentrant dans leur réalisation pour le salut de la
Nation, la période de transition a vu naître la Chaîne de
Solidarité Agissante au niveau de l'Eglise congolaise. Née le 27
juillet 1997 à l'initiative des chefs des Confessions
chrétiennes, elle est un service inter-ecclésial
représenté en une plate-forme oecuménique des commissions
Justice, Paix et Sauvegarde de la création. Pour réaliser ses
objectifs, la Chaîne dispose de six Commissions Nationales Permanentes
qui gravitent autour du Comité Directeur.
Ces commissions sont des organes techniques chargés
chacune d'activités spécifiques. Les quatre commissions
permanentes nationales sont :
- La commission éducation civique et
élections
- La commission protection et promotion des droits de
l'homme
- La commission gestion des catastrophes et des
urgences.
- La commission paix, réconciliation et
résolution des conflits
Plus que saluée, elle a représenté une
opportunité louable et salutaire, en se fixant comme objectifs, d'une
part, de réaliser en commun les objectifs traditionnels dévolus
aux commissions Justice, Paix et Sauvegarde de la création, d'autre
part, la protection et la promotion de la justice. Bien que les ennemis
s'appuient souvent sur la division, selon l'adage « Diviser pour
mieux régner », qui a conduit à l'affaiblissement
littéral de l'Etat, pour empêcher les Congolais de faire
tête en bloc, l'engagement de l'Eglise n'a pas varié, car, sa
mission doit plus consister à libérer les Congolais de l'emprise
de l'esclavage dans tous les domaines fondamentaux, en commençant par la
libération du coeur qui passe notamment par le
changement des mentalités.
Etant donné qu'il existe au sein de l'Eglise une
interaction entre ses membres, cette solidarité agissante en
chaîne ne devrait pas seulement concerner les chefs hiérarchiques
des confessions religieuses mais également les fidèles,
c'est-à-dire, qu'il n'y ait pas d'un coté, une hiérarchie
qui dicte, qui s'exprime, donne les ordres et ordonnance tout, et de l'autre
coté, un peuple, des fidèles infantilisés et passifs, une
masse diffuse qui exécute aveuglement les ordres/recommandations de la
hiérarchie.
C'est pourquoi, au regard de divers enjeux et défis de
la démocratisation/ Elections, défis de la paix, de
l'unité et /ou de la réconciliation nationale, défis
des droits humains, devant le défis de la pauvreté
généralisée, il était impérieux de voir
cette osmose entre les communautés chrétiennes produire des
résultats probants. Pour y parvenir, elles devaient travailler en
collaboration pour mener des actions concrètes qui viseraient à
affronter les défis ci-haut évoqués.
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