Quelles strategies de communication pour la promotion de l'axe diplomatique Senegal-Roumanie?( Télécharger le fichier original )par Cheikh Ahmadou Bamba NDAO Ecole Nationale d'Etudes Politiques et Administratives de Bucarest - Licence 2009 |
III) SITUATION GEOPOLITIQUE DES DEUX PAYSIII-1) GEOPOLITIQUE DU SENEGALLa carte de l'Afrique occidentale est le résultat de la superposition de deux processus. Le premier est l'héritage des états féodaux africains du 16éme, 17éme et 18ème siècle. Le second est l'occupation coloniale des pouvoirs européens qui ont partagé l'Afrique selon leurs intérêts et se sont payés la part du gâteau. L'Afrique occidentale française a englobé toutes les colonies françaises en des territoires immenses très hétérogènes du point de vue des langues parlées, du développement économique, des croyances religieuses et d'ethnicités État africain indépendant depuis 1960, après l'échec de la fédération du Mali. A la fin des années cinquante le débat sur le fédéralisme suscitait de profonds antagonismes au sein de la classe politique africaine. Quatre pays vont décider de réagir à l'émiettement de l'Afrique francophone : le Soudan, le Sénégal, la Haute-Volta et le Dahomey. En recevant les représentants de ces pays à Bamako, les 29 et 30 décembre 1958, Modibo Keita, (inspirateur du projet), réalisait un rêve : jeter les bases d'une unité africaine. Quelques semaines plus tard, le 17 janvier 1959, à Dakar, les quatre délégations se mirent d'accord sur un projet de constitution. Mais sous les pressions convergentes de la France et du président ivoirien, Félix Houphouet Boigny, le Dahomey et la Haute-Volta vont se retirer. L'union est alors réduite à un tête-à-tête sénégalo-soudannaise. Le 4 avril 1959 l'Assemblée fédérale va élire son président (de l'assemblée), Léopold Sédar Senghor, et un chef de gouvernement, Modibo Keita. Le Mali était né et le général De Gaulle, qui disait : "La république du Soudan, je connais ; la république du Sénégal, je connais, la Fédération du Mali, je ne connais pas." finira par accepter l'indépendance du Mali. (Source : http://modibokeita.free.fr/modibokeita_federation.html ). Par sa position géographique à l'extrémité occidentale du continent, le Sénégal a une double vocation de contact. Largement ouvert sur l'Atlantique, il a joué précocement le rôle d'une plaque tournante des échanges entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique. Le fleuve Sénégal qui le limite au nord et lui a donné son nom a été, à partir du XIe siècle, plus qu'une frontière, un espace de contact avec l'Afrique blanche (l'empire almoravide s'étendit jusqu'au Sénégal) et de pénétration de l'islam. Bien qu'il soit de superficie (196 722 km2) et de population modestes, le Sénégal exerce un fort rayonnement extérieur ; cela est dû à l'ancienneté de ses liens avec l'Europe, symbolisée par l'îlot de Gorée, jadis entrepôt d'esclaves en partance pour l'Amérique, mais surtout au rôle de Dakar qui fut la capitale de l'Afrique Occidentale française (AOF) jusqu'en 1960, et à la personnalité unique de son premier président, Léopold Sédar Senghor. «Les lois métropolitaines de 1881 et 1901 avaient reconnu aux citoyens sénégalais la liberté e presse et d'association. Les citoyens étaient libres d'appartenir aux syndicats et d'organiser es associations politiques, comme celle du Jeune Sénégal, crée en 1912 par Lamine Gueye. Les citoyens luttaient âprement contre les tentatives de l'administration coloniale destinés à réduire les pouvoirs de municipalités des Quatre communes et du conseil colonial et à limiter le contrôle exercé par les représentants élus sur l'administration coloniale Les citoyens Sénégalais combattaient donc pour la défense de leurs libertés et la préservation de l'autonomie de leurs institutions politiques locales contre le centralisme de l'Etat colonial » . ( Momar Coumba DIOP, Le Sénégal contemporain, page 511 ) Par ailleurs, les libertés démocratiques et le multipartisme, instaurés bien avant que la vague de contestation des pouvoirs autoritaires ne secoue l'Afrique, donnent à l'expérience sénégalaise un caractère d'exemplarité.
La diversification, grâce au développement de la pêche et du tourisme, d'une économie autrefois entièrement soumise à la culture de l'arachide n'a pas suffi à desserrer l'étau d'un endettement considérable lié pour partie aux dépenses de l'État et au coût de gestion de nombreuses entreprises publiques. Dans le cadre de l'ajustement structurel, la privatisation en cours fait appel aux investisseurs nationaux ou étrangers, notamment français, et aux Libano-Syriens qui constituent une importante et active minorité commerçante depuis la fin du XIXe siècle. Le secteur diversifié de l'aide internationale occupe une place exceptionnelle, conséquence de la bonne image de marque du Sénégal et de sa position stratégique : il reçoit plus de quatre fois l'aide moyenne par habitant distribuée à l'Afrique noire. Des compléments de ressources proviennent d'une émigration, vers d'autres pays africains et vers la France, qui touche surtout les Wolof et les populations du fleuve, Toucouleur et Sarakolé. Ces dernières ont été au centre de la crise sénégalo-mauritanienne de 1988 qui a vu des affrontements interethniques sanglants. Les relations entre le Sénégal et son voisin se détériorent véritablement à partir de novembre 1988. A la suite d'une querelle mineure, les frontières sont momentanément fermées, avant que ne soit proclamé en janvier 1989 un embargo mutuel. Abdou Diouf, quelque peu agacé par l'attitude belliqueuse mauritanienne, revendique alors comme partie intégrante du territoire la rive mauritanienne du fleuve Sénégal, s'appuyant sur un texte colonial de 1933. Parallèlement aux massacres de Noirs en Mauritanie, les commerçants maures de Dakar ont été victimes de la vindicte populaire De plus, le Président sénégalais indigné par la politique d'arabisation menée par la Mauritanie de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya au détriment des noirs, le plus souvent Les conflits fonciers liés aux incertitudes du tracé frontalier et aux transformations consécutives aux aménagements du fleuve font de la vallée du Sénégal une zone de tensions internationales impliquant les trois pays associés dans l'Organisation pour la mise en valeur de la vallée du Sénégal (OMVS), Mali, Mauritanie et Sénégal. Autre périphérie qui devient une zone de conflit explosive, la basse Casamance, où les Diola mènent depuis quelques années un combat sinon séparatiste, du moins destiné à faire reconnaître leur identité, avec le soutien de groupes armés basés en Guinée-Bissau. La crise a pris une ampleur inquiétante depuis 1992 avec la multiplication des attentats meurtriers. Elle porte atteinte à l'économie nationale (pêche, tourisme) et menace la paix civile : le problème casamançais représente la crise la plus grave de toute l'histoire du Sénégal. |
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