Conclusion partielle
La question du développement social et
économique des populations à la base reste une
préoccupation de taille tant pour les populations que pour les
autorités politico administratives et les partenaires au
développement.
Le secteur de la micro finance s'est
révélé depuis son avènement comme un outil efficace
de lutte contre la pauvreté, le chômage dans les milieux rural et
urbain. La réflexion sur les impacts des institutions de la micro
finance sur le développement local nécessite de notre part une
démarche scientifique.
Chapitre 2 : ELEMENT METHODOLOGIQUE
La démarche méthodologique utilisée se
résume à trois principales étapes :
l'échantillonnage, la technique de collecte des données, le
traitement et analyse des données.
2.1. ECHANTILLONNAGE
Il a été opéré un
échantillonnage à trois niveaux : le niveau des lieux
d'enquête, le niveau des organisations financières et celui des
personnes enquêtées.
2.1.1 Choix des lieux d'enquête
Ce travail s'est porté sur la commune d'Ifangni. Pour
mieux apprécier les dynamiques des structures et cerner les pratiques
financières en cours dans cet espace géographique, les
enquêtes ont été effectuées dans la commune à
travers des secteurs.
- l'axe routier Kétoukpè-Igolo : autour de cet
axe s'exercent un nombre important d'activités économiques. Il
s'agit des services marchands, des marchés locaux
(Kétoukpè, Kitigbo, Tchaada), des structures financières
dont les institutions de micro finance, les tontines et les postes de
change.
- Les quartiers Odofin et Igolo : ils constituent deux
secteurs urbains très dynamiques. Le premier abrite le grand
marché et les services administratifs et les institutions de micro
finance de la commune d'Ifangni. Igolo est un pôle économique par
excellence grâce à sa proximité avec le Nigeria.
- En dehors de ces secteurs qui sont de véritables
pôles économiques, une partie des investigations est
effectuée dans le village de Djégou-Nagot. Comme les autres
secteurs, ce choix effectué de façon aléatoire, a tenu
compte de la localité la plus distante du chef-lieu de commune. Ce choix
permet d'effectuer une comparaison entre les phénomènes
observés dans les secteurs en urbanisation et dans le milieu encore
rural.
2.1.2 La sélection des
enquêtés
En absence de données sur le nombre des clients au
niveau des institutions de micro finance et sur l'ampleur de leurs
activités, la constitution de l'échantillon s'est faite sur une
base aléatoire. Plus que la taille de l'échantillon, c'est sur sa
structure et sa composition qui ont été privilégiée
dans ce contexte.
Les enquêtes de terrains ont été
orientées vers les individus exerçant une activité
génératrice de revenu et pouvant faire recours aux services des
structures financières en place. A cet effet, nous avons
privilégié la qualité des enquêtés
plutôt que le nombre. Les informations qui ont fait l'objet de la
présente analyse ont été recueillies auprès des
personnes suivantes : agriculteurs, artisans, commerçants, conducteurs
de taxi, les groupes de tontines traditionnelles, les tontiniers ambulants, et
les responsables des institutions de micro finance.
Toutes ces personnes et structures accessibles à divers
niveaux ont été rapprochées en tenant compte de la nature
des informations recherchées. C'est donc sur la base de ces
critères que les enquêtes ont été menées sur
le terrain en vue de la collecte de données. Le tableau n° I
présente la composition de l'échantillon d'enquête.
Tableau I: Composition de l'échantillon
d'enquête.
Activités principales
|
Représentation au sein de l'échantillon
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Agriculteurs
|
10
|
07,41 %
|
Artisans (menuiserie, soudure, couture,
coiffure, réparation,)
|
25
|
18,52 %
|
Commerçants (commerce de détail, de
moto d'occasion, d'essence « Kpayo », d'huile de palme, tissu,
maïs, quincaillerie, restauration,)
|
72
|
53,34 %
|
Conducteurs (taxi-moto « zemijan »)
|
13
|
09,63 %
|
Tontiniers
|
07
|
05,18 %
|
Cambistes
|
04
|
02,96 %
|
Employés des IMF en place
|
04
|
02,96 %
|
Total
|
135
|
100 %
|
Source : Auteur, 2008.
Même si les enquêtés ont été
pris à tout hasard, leur choix est entouré de
précautions nécessaires en vue d'obtenir un
échantillon le plus proche que possible des réalités du
milieu. Il faut noter que la commune d'Ifangni est une localité rurale.
Dans cette localité, plusieurs activités économiques sont
pratiquées et souvent de façon combinée : les
activités du secteur primaire, l'artisanat à l'échelle de
l'individu ou de l'entreprise de taille variable, le commerce et les services.
Le tableau ci-dessous renseigne sur la composition de l'échantillon
d'enquête.
2.2 COLLECTE DES DONNEES
Elle regroupe les outils de collecte, la période de
l'enquête et le nombre de personnes enquêtées.
2.2.1 Outils de collecte
> Le guide d'entretien
Ce guide a permis de collecter des informations
générales et celles spécifiques au fonctionnement,
à la répartition spatiale des structures et acteurs financiers
dans la commune d'Ifangni. A cet effet, nous avons collecté des
informations relatives à la localisation et l'identification de
l'institution financière, aux caractéristiques des clients et aux
caractéristiques des différents produits financiers offerts aux
usagers. L'utilisation de ce guide au cours de l'enquête était
nécessaire pour une compréhension plus profonde des informations
qu'un questionnaire serait trop rigide pour permettre d'obtenir.
> Le questionnaire
Le questionnaire a constitué la pièce
maîtresse de l'enquête de terrain. Nous avons élaboré
un questionnaire type en tenant compte des informations manquantes après
la recherche documentaire et de quelques aspects spécifiques des
pratiques financières dans notre secteur d'étude.
Le questionnaire a surtout permis de collecter des
informations spécifiques majeures auprès de la population. Ici,
la priorité a été donné aux informations telles
que : les principales caractéristiques de
l'enquêté, le recours aux services financiers, l'utilisation et
les sources de remboursement du crédit, les pratiques financières
en cours dans cet espace géographique.
> L'observation
Elle a occupé une place importante dans le processus de
collecte des données. L'observation directe a permis de recenser cinq
(5) structures de micro finance formelles et de relever quarante et un (41)
postes de change de monnaie informels. Elle a également permis
d'apprécier la répartition spatiale des services marchands dans
la commune d'Ifangni.
Par contre l'observation indirecte a consisté aux
travaux de recherches documentaires. Elle a été effectuée
à travers les centres de documentation et les bibliothèques. Les
documents consultés varient des rapports et mémoires sur le
secteur d'étude aux ouvrages sur le développement local et sur
les différentes composantes du secteur financier.
2.2.2 Période et différentes phases des
travaux de terrain
Les enquêtes ont été menées entre
décembre 2007 et mai 2008 en trois phases :
- la première phase a consisté à recenser
d'une part les structures financières formelles dans toute la commune,
les cambistes, et d'autre part les tontiniers dans nos secteurs
d'enquête. Cette première phase s'est révélée
plus difficile que prévue à cause de la prédominance des
acteurs financiers informels.
- La deuxième phase a consisté à
interroger les usagers et les particuliers financiers pour identifier d'une
part, les pratiques financières en cours dans cet espace frontalier, et
d'autre part pour analyser l'impact de ces dernières sur la dynamique de
l'économie locale. Un questionnaire type est administré à
toutes les catégories socio professionnelles. Les entretiens ont permis
de collecter des informations au niveau structures financières.
- Au cours de la troisième phase, nous avons
effectué un stage à la CLCAM d'Ifangni. Ce stage
débuté le 05 mai 2008 a pris fin le 04 juin de la même
année. Il a
permis d'apprécier les flux financiers et d'être
plus en contact avec les différents acteurs de cette structure.
2.3 TRAITEMENT, ANALYSE DES DONNEES ET
LIMITES
2.3.1 Traitement et analyse des
données
Le traitement et l'analyse des données ont suivi
aussitôt l'étape de la collecte. L'élément ayant
servi de support pour le traitement et l'analyse des données est
l'outil informatique.
A l'issue des observations, des entretiens et enquêtes,
nous avons procédé au dépouillement des informations et
des données collectées en séparant et en classant les
données selon des variables et des modalités
prédéfinies. Dans ce cadre, nous avons utilisé plusieurs
logiciels informatiques. Les graphiques et les tableaux ont été
réalisés à partir du logiciel Excel. Le logiciel
Word a permis de faire la saisie et le traitement des textes. Les
cartes ont été réalisées à partir du
logiciel MapInfo 8.0. Enfin, la combinaison des analyses quantitatives
et qualitatives a permis de donner un sens et une signification à ces
chiffres, graphique et tableaux. Les résultats issus de ce traitement
ont fait l'objet d'analyse et d'explication.
2.3.2. Les difficultés et limites du
travail
Le présent travail a été laborieux dans
sa phase de démarrage. La méfiance de certains
enquêtés par rapport à un certain point des questionnaires
a été l'un des problèmes auxquels nous étions
confrontés. La principale insuffisance que l'on pourrait trouver
à cette étude serait relative d'une part à la taille de
l'échantillon, et d'autre part au fait que les enquêtés
n'ont pas voulu répondre à toutes les questions. Les
réponses étaient données parfois avec beaucoup de
réserves lorsque les personnes enquêtées n'arrivent pas
à saisir au premier coup l'objectif de cette étude. Le
résultat de cette étude est essentiellement lié au
crédit, varié, que les gens accordent à nos propos. Nous
avons tenu compte de ces carences dans le traitement et l'analyse des
informations.
En dehors de ces insuffisances, des difficultés telles
que l'indisponibilité ou le refus catégorique des agents des
structures de micro finance, le refus de mettre à disposition les
données statistiques ont été rencontrées. Il s'agit
des difficultés majeures qui en limitent quelque peu la portée de
ce travail. Cela ne permet pas de mieux appréhender la dynamique des
services financiers octroyés aux populations. C'est le cas du PADME.
Toutefois, nous avons profité de quelques
facilités qu'il convient de mentionner ici. En particulier, nous avons
bénéficié de l'assistance de certains amis et parents qui
nous ont aidé à briser la chaîne de rétention de
l'information dans la commune. Ceux-ci n'ont ménagé aucun effort
pour répondre à nos préoccupations.
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