Section II : La littérature empirique
Suite à la présentation des bases
théoriques sur lesquelles s'appuient la structure de capital des
entreprises, nous tentons, dans cette seconde partie, de mettre en
évidence l'existence de certaines variables explicatives du niveau
d'endettement ainsi que les relations et les prédictions
présumées dans la première partie.
II.1. La variable endettement :
Nous remarquons une diversité de variables qui mesurent
le niveau d'endettement de l'entreprise. Des mesures comme le ratio
d'endettement total a été retenu par plusieurs auteurs (Freind et
Lang 1988 et Hovakimian 2005).
D'autres ont utilisé le ratio d'endettement à
moyen et long terme (Mackie-Mason 1990, Shyam-Sunder et Myers 1999 et Adedeji
2001) ce ratio et mesuré comme suit :
Dettes financières à long terme =
Le ratio d'endettement à court terme a été
aussi utilisé par Titman et Wessels (1988) ce ratio est mesuré
comme suit :
Dettes financières à court terme =
Rajan et Zingales (1995) arguent que le ratio d'endettement
qui inclut les dettes totales ne constitue pas un bon indicateur, notamment
pour mettre en exergue le risque de faillite de l'entreprise.
Plusieurs auteurs utilisent la valeur marchande des dettes
tels que Taggart (1977) et Marsh (1982) et Titman et Wessels (1988). Flannery
et Rangan (2004), Hovakimian et al (2001), Hovakimian (2003), Fama et French
(2002) et Welch (2004).
Tableau 4 : Tableau explicatif des variables
dépendants :
Variables dépendantes
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Mesures
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Auteurs de références
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Ratios d'endettement (valeur comptable)
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Flannery et Rangan (2004)
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Ratio d'endettement
(valeur marchande)
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Taggart (1977) et Marsh (1982) et Titman et Wessels (1988).
Flannery et Rangan (2004), Hovakimian et al (2001),Hovakimian (2003), Fama et
French (2002) et Welch (2004), Grullon et Kanatas (2001)
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Les résultats obtenus par le ratio d'endettement
marchand se diffèrent de celles obtenues par le ratio d'endettement
comptable.
II.2. Les variables explicatives de l'endettement
:
Comme discuté par Titman et Wessels (1988), Harris et
Raviv (1991) et Wôhle (2004), le choix des variables explicatives de
l'endettement n'est pas facile1. En effet, la diversité des
déterminants de l'endettement peut être expliquée par le
fait que les auteurs n'ont pas un modèle théorique structurel
global pour dériver clairement les variables explicatives de la
structure financière.
II.2.1. La taille :
La distinction est faite entre PME et grandes entreprises, le
critère adopté est souvent le total du CA, le total du bilan ou
le nombre d'employés. Nombreux sont ceux qui supposent (et prouvent
empiriquement) que la taille est l'un des facteurs les plus discriminants quant
aux choix financiers des différentes entreprises (Bradley et al. 1984;
Long & Malitz, 1985; Harris & Raviv, 1991; Rajan & Zingales,
1995).
Plusieurs auteurs ont suggéré que la taille
influence positivement les décisions d'endettement. Warner (1977) et Ang
et al (1982) soulignent l'existence des économies d'échelle en
matière de coûts de faillite inversement proportionnelle à
la taille car la diversification des activités réduit la
volatilité des cash-flows. Il en découle que les firmes de grande
taille doivent être plus endettées. Ferri et Jones (1979) notent
que les grandes entreprises qui sont généralement cotées
en bourse, ont plus de facilité pour accéder aux marchés
des capitaux pour se procurer les ressources financières dont elles ont
besoin. La relation positive entre la taille et l'endettement est
confirmée dans un certain nombre d'études (Frank et Murray 1999,
Booth et al 2001 et Yupana 1999).
Autres mesures de la taille :
- Le logarithme népérien du total actif
(SIZE).
- Le logarithme népérien du chiffre d'affaires
(SIZECA) utilisé par Ozkan (2002).
- Le logarithme népérien de la valeur
boursière de l'entreprise (SIZEMV) utilisé par Barclay et Smith
(1995) et par Stohs et Mauer (1996).
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