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La cour internationale de justice face à  la question des dommages subis au services des nations unies

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par Michel MAGASANI
Université de Kinshasa - Licence en droit 2008
  

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A. Caractéristiques des missions des Nations Unies

L'une des deux préoccupations (sinon la première) des pères fondateurs de la Charte était de répondre au défi de la sécurité internationale et de promouvoir un système à la fois bannissant le recours à la force dans les relations internationales et en confiant à la nouvelle organisation le soin d'organiser la riposte collective en cas de menace contre la paix, de rupture de paix ou d'acte d'agression. Par une combinaison de mesures préventives ( inscrites dans le Chapitre VI relatif au règlement pacifique des différends ) et coercitives ( Chapitre VII ), la Charte a donc instauré un système de sécurité collective censé dissuader, mais aussi réprimer les Etats fauteurs de guerre.

Depuis sa création, l'ONU a été à maintes reprises été sollicitée afin d'empêcher la précarité d'une situation dangereuse en une guerre, de persuader

(56) PETIT Y., Droit international du maintient de la paix, Paris, LGDJ, P.82

des protagonistes à s'asseoir autour de la table de négociation (57) plutôt que de recourir aux armes et faciliter le rétablissement de la paix (58) une fois qu'un conflit a éclaté en dépit des médiations entreprises.

Au fil des années, l'ONU a largement contribué au règlement d'un bon nombre de conflits (Mozambique, Cambodge, Angola, Ex-Yougoslavie, Namibie, Palestine ....). Ces succès ne peuvent malheureusement faire oublier les échecs retentissants que l'organisation mondiale a enregistrés dans certains conflits comme en Somalie en 1992, au Rwanda en 1994, et en Bosnie en 1994 etc. Pourtant, la fin de la Guerre froide, notamment avec l'avènement de la Guerre du Golfe, avait inauguré une période d'espoir et de changement.

L'ONU libérée de la confrontation Est-Ouest allait pouvoir jouer un rôle important dans l'instauration d'un « nouvel ordre mondial » bâti autour de la primauté du droit donc de la force du droit sur le droit de la force, un monde fondé sur la solidarité des Nations, les droits de l'Homme et la démocratie (59).

Mais, l'euphorie ou l'illusion de la sécurité retrouvée pendant la Guerre du Golfe va vite céder la place à l'enlisement de l'Onu dans certaines crises, à son immobilisme face à certains conflits et à des hésitations qui ont jeté le discrédit de l'Organisation à pouvoir répondre efficacement aux crises qui surviennent.

(57) la nécessité d'un accord de cessez-le-feu entre les belligérants est systématiquement mise en avant, comme ce fut les cas pour la Congo Brazzaville en 1997 )

(58) Le maintien de la paix fait référence au type traditionnel d'opérations de paix. Ces missions sont généralement mises sur pied par le conseil de sécurité des Nations Unies, et visent à faire respecter un accord de cessez-le-feu préalablement signé entre deux, ou plusieurs Etats belligérants. Actuellement, le terme maintien de la paix est souvent utilisé à tort afin de désigner toute la gamme d'opérations de paix supervisées par une 0.1. pourtant, pour être qualifiée de mission de maintien de paix au sens classique du terme, une opération doit répondre à plusieurs caractéristiques.

(59) Rapport du Secrétaire Général sur « les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique » A /52/871-S/1998/318,13 avril 1998.

Ajouter à cela, les opérations de maintien de la paix mises en place pour maintenir, imposer, rétablir ou consolider la paix vont être confrontées à de nombreuses difficultés mêlant des mandats de plus en plus imprécis à des moyens dérisoires à un désenchantement progressif des Grandes puissances.

Pourtant à sa création, l'ONU a été chargée principalement de maintenir la paix et la sécurité entre les Etats. Mais, au fil des années, il est apparu un nouveau type de conflits se déroulant à l'intérieur même des Etats. Cette nouvelle forme de conflits qui n'était pas prévue spécifiquement dans la Charte des Nations Unies et par conséquent dans les missions de la nouvelle organisation va compliquer davantage le rôle de l'ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est à souligner que toutes les opérations de maintien de paix n'ont été entendues comme il l'a fallu.

B. Les difficultés dans les opérations

En dépit des difficultés multidimensionnelles rencontrées sur les théâtres de conflits et à l'intérieur même de l'institution, l'ONU demeure le principal acteur et joue les premiers rôles dans la majorité des conflits qui éclatent. Presque dans tous les conflits en cours l'ONU y est présente par une force de maintien de la paix ou du moins par une force d'assistance humanitaire. Cette implication massive de l'Organisation mondiale dans les conflits soulève souvent des critiques à son égard. On lui reproche de vouloir tout faire alors qu'elle ne dispose pas des moyens nécessaires à la réussite de ses activités. Si cette critique n'est pas dénuée de toute pertinence, il faut souligner que l'ONU se trouve fréquemment dans un dilemme. Faut-il ou non intervenir même si les moyens disponibles ne garantissent pas le succès de l'opération ?

Lorsqu'elle décide d'intervenir en dépit des faibles moyens mis à sa disposition, les critiques sont des plus acerbes après l'échec de l'opération de maintien de la paix. Mais ce que l'on oublie souvent est que l'ONU n'a pas d'armée. Elle ne vit, ne fonctionne et ne mène ses activités que selon le bon vouloir des Etats membres notamment des plus puissants.

En d'autres termes, l'Organisation des Nations Unies n'est rien d'autre et ne sera rien d'autre que ce que veulent les Etats membres. Lorsqu'on lui refuse les moyens nécessaires à sa mission, cette situation hypothèque de toute évidence les chances de réussite de l'opération envisagée.

C'est d'ailleurs ce qui s'est passé au Rwanda (60) en 1994 et longtemps pendant la guerre civile en Angola.

Par ailleurs, l'ONU possède Une place et joue un rôle de plus en partagés avec les Organisations régionales en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales (61). La coopération entre l'ONU et les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale ne remonte pas au début des années 2000. Elle est beaucoup plus vielle. D'ailleurs le Chapitre VIII de la charte des Nations Unies prévoit le recours aux organisations régionales en matière de paix et de sécurité. Ce chapitre définit le

(60) Parlant du Rwanda, le Général Dallaire alors commandant de la MINUAR constatait que « pour compliquer encore les choses, lorsque certains contingents sont arrivés, j'ai eu la déception de constater qu'ils ne possédaient même pas l'équipement minimum nécessaire pour exécuter les tâches prévues ». Et le Commandant canadien d'ajouter « l'apathie et l'impuissance de la Communauté internationale à traiter la catastrophe au Rwanda (..) ont été à la fois choquantes et immorales. D'autant plus qu'en fait même aujourd'hui, je me demande si la Communauté internationale n'aurait pas réagi rapidement et de façon plus décidée au cas où le massacre aurait concerné au lieu d'êtres humains, les grands goriles des montagnes du Rwanda, une espèce en danger ». Voir Général Roméo Dallaire : Rwanda , from Peace Agreement to genocide in less than 12 months, Manuscrit p7.

(61) L'action régionale, par le biais de la décentralisation, de la délégation et de la coopération aux efforts de l'organisation des Nations-Unies, pourrait non seulement rendre plus légère la tâche du Conseil, mais contribuer également à la création d'un sentiment plus fort de participation, de consensus et de démocratisation en ce qui concerne les affaires internationales .

cadre juridique global permettant aux organisations régionales de s'associer aux activités de l'ONU relatives à la paix et à la sécurité internationales.

Les facteurs qui militent en faveur de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales sont nombreux et variés.

La recherche de la paix et de la sécurité internationales doit être une affaire de tous afin que celle-ci ait une réelle chance de succès. Mais, au-delà de cette réalité, il faut souligner que la crise multidimensionnelle que traverse l'ONU incite plus que jamais à une coopération renforcée en matière de paix et de sécurité (62).

Parmi les raisons avancées qui militeraient en faveur du renforcement de la coopération avec les organisations régionales, il y a la proximité.

Section II. L'individu au sein des mécanismes de responsabilité internationale

Cette étude vise à acquérir une connaissance juridique d'une institution essentielle au sein des relations internationales, qui fait appel à des techniques et à des raisonnements juridiques complexes. La responsabilité constitue aujourd'hui la sanction la plus courante en réaction à des faits contraires au droit international et qui engage certains mécanismes de protection.

Cependant, les différents mécanismes de la responsabilité et les problèmes qu'ils soulèvent sont présentés à travers une analyse théoriques et une

(62) Premièrement, la légitimité est l'élément le plus important d'une mission. Pour être considéré légitime, une opération doit avoir été mise en place et définie par le conseil, doit être multinationale, excluant les parties en causes dans les conflits, et respecter le mandat confié par la communauté internationale. De surcroît, le département innova en annonçant que la manière dont une opération est menée est également un critère de légitimité.

analyse tant de la pratique étatique que de la jurisprudence internationale passée et contemporaine des Etats vis-à-vis des étrangers, mais fonctionnaires internationaux, c'est-à-dire un mécanisme de la protection diplomatique d'une part, et celle des organisations internationales à l'égard de leur personnel, d'où la protection fonctionnelle d'autre part.

§ 1. Le mécanisme de la protection diplomatique

Il sied de trouver ici une réponse à la question essentielle de savoir qui est le détenteur du droit exercé au moyen de la protection diplomatique.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"