Deuxième partie
Le processus d'étaLement
spatial à Menzel Bouzelfa
et les mutations
des espaces périurbainsINTRODUCTION
De nos jours, il est très difficile de délimiter
une frontière entre l'espace rural et l'espace urbain. Autrefois
très différenciés, les territoires urbains et ruraux
connaissent aujourd'hui une véritable interpénétration
géographique, économique, sociologique, de multiples
échanges quotidiens, des évolutions de population, de mode de
vie, qui estompent les différences et provoquent une
interdépendance de plus en plus forte entre ces espaces de vie.
Actuellement en plus de ces deux espaces classiques connus
(urbain/ rural), de nouveaux concepts voient le jour comme la «
périurbanisation » ou la « rurbanisation ». Il n'est pas
évident que ces deux concepts sont équivalents, néanmoins
ils sont semblables et il fallait les définir précisément
afin de dégager les ambiguïtés. Le phénomène
périurbain prend de plus en plus d'importance. Le géographe B
.KAYSER définit la périurbanisation comme étant « la
couronne où les processus d'urbanisation affrontent l'agriculture et une
société rurale en plein fonctionnement, sinon encore en pleine
vigueur. La construction urbaine est localisée et limitée.., elle
ne submerge pas tout l'espace, ne progresse pas sur un front d'urbanisation
». En partant de cette définition, qui ne peut en aucun cas
être valable pour tout territoire, je révèle que la forme
traditionnelle de l'évolution de l'espace de la ville
c'est-à-dire celle de l'étalement spatial urbain était le
développement des faubourgs, puis dans un deuxième temps
l'expansion des banlieues. De nos jours, on parle de la périurbanisation
résultante d'une croissance entièrement «
éclatée » qui porte une partie de la ville sous forme de
morceaux à caractère urbain jusqu'aux espaces des campagnes. A la
différence des banlieues qui appartiennent structurellement à la
ville et qui contribuent à former cet ensemble d'agglomération,
le périurbain est une introduction d'éléments urbains dans
le milieu rural.
La périurbanisation peut être
considérée comme synonyme de rurbanisation. En effet, est
considérée rurbaine toute zone proche de centres urbains et
subissant l'apport résidentiel d'une population nouvelle, d'origine
principalement citadine. La zone rurbaine est cependant
caractérisée par la subsistance d'un espace non urbanisé
dominant. Ce phénomène désigne le processus de croissance
de l'urbanisation de l'espace rural avec mitage des terres agricoles. Cette
définition remet en cause la dimension démographique du
phénomène, dans un contexte statistique le
phénomène urbain n'est pas pris en totalité, avant le vrai
démarrage de la
périurbanisation, on note l'émergence des zones
intermédiaires entre le milieu foncièrement agricole et rural et
le milieu urbain, dont la population ne vit pas en majorité de
l'agriculture.
En conséquence on peut dire que de nouvelles dynamiques
ont modifié les relations entre villes et campagnes, favorisant
l'émergence d'un nouveau type de territoire à l'intérieur
duquel les dualités (l'urbain et le rural) ne sont plus
considérées comme des mondes séparés. La
différenciation rurale-urbaine s'estompe tant en des termes de «
mode de vie » que de « territoires » pour plusieurs raisons.
C'est autour de ce questionnement central sur
l'étalement spatial et les nouvelles dynamiques entre milieu urbain et
milieu rural que se situe notre travail sur Menzel Bouzelfa, ville moyenne du
Cap Bon, qui connaît une expansion urbaine qui accapare les espaces
agricoles et qui engendre un phénomènes de fragmentation (ou
mitage) de l'espace agricole par le développement de l'habitat
dispersé (diffus ou isolé). L'apparition de ce type d'habitat
constitue-t-elle un risque de développement urbain ou bien reste-t-elle
marginale et sans conséquence ? Nécessite-t-elle d'être
particulièrement suivie et règlementée ?
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